Le dossier du mois

Une thématique dans chaque #DossierDuMois, avec la rédaction d’Infogreen et l’expertise de nos partenaires

Publié le 28 mars 2024
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mars 2024

Nature humaine

« Quand on n’est pas sensibilisé au monde qui nous entoure, il est impossible de l’appréhender avec bon sens »
Norry Schneider, coordinateur CELL (Citizens for Ecological Learning and Living)

Photo : Guy Krier

Nature humaine
Une biche dans la forêt au Grand-Duché de Luxembourg
Des bêtises

Dans la bêtise se cache la bête. L’étymologie de la bêtise est latine. Elle provient du mot bestia qui signifie bête et qui a donné son nom à la biche. La femelle du cerf et sa douceur légendaire n’en demandaient pas tant.

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De bestia découle aussi la bestialité. La bête sauvage serait donc une bête féroce, soumise à ses bas instincts.

Que de temps perdu à se dépêtrer des mots et de leur sens quand une simple visite sur le versant animal suffit à rétablir la vérité.

Il en a fallu du temps à l’homme pour passer de la bête à la biodiversité et considérer le sauvage, non comme une sauvagerie, mais comme une vertu.

Le loup est un symbole incomparable. Une histoire inconcevable. Traqué pendant des siècles, éliminé pour des rumeurs, des contes de fées, pour une image qui ne collera jamais à aucune réalité. Par bêtise. Puis, réintroduit sur nos territoires, parce que finalement pas si bête et inutile. Puis à nouveau indésirable, nuisible à l’élevage des bêtes et aux activités humaines. Et pour finir par être à nouveau menacé.

Quand il a été récemment aperçu au nord et à l’est du Luxembourg, certains en étaient encore à se demander s’il fallait avoir peur du grand méchant loup. Quelle perte de temps. Depuis 2017, le Luxembourg s’est doté d’un plan d’action et de gestion précis concernant le discret canidé, anticipant les éventuelles indemnisations pour les éleveurs. Une gestion environnementale planifiée et concertée écarte bien des écueils.

Les membres du Conseil de l’Union européenne feraient bien de se le remémorer au moment où, dans un dernier revers, la loi sur la restauration de la nature vient d’être retoquée faute de majorité qualifiée. Ubu roi se jette à nouveau dans la gueule du loup.

La bêtise n’a rien d’animal. C’est l’homme qui a dessiné ses propres traits dans la bête, comme le ferait une Fable de La Fontaine. Parce qu’il serait naturellement intelligent, il pourrait aller contre-nature et se rabaisser à sa bestialité. Cette prétendue supériorité vacille quand il apprend que la sixième extinction de masse remet en doute sa propre existence. L’ensemble du vivant est donc interdépendant. L’homme sur le devant de la scène, soit l’anthropocène, n’est pas durable (1). L’ego en prend un coup. Le loup et nous jouons dans la même équipe.

L’homme est peut-être un loup pour l’homme. Il est surtout un loup pour le loup. Et il en faut un temps fou pour passer de la prédation à la préservation. Il en faudra combien davantage pour que les animaux sauvages obtiennent les droits qui leur reviennent de droit ?

Depuis l’an 1500, ce sont entre 150.000 et 260.000 espèces animales et végétales qui ont disparu (2). Aujourd’hui, un million d’entre elles sont menacées du même sort (3).

Nous tentons alors de retrouver l’harmonie des écosystèmes naturels et donc, de singer le végétal et l’animal. Un bien bête retour de bâton.

Fort heureusement, des hommes et des femmes mettent les observations et la science à contribution pour replacer l’intelligence sauvage au cœur d’espaces protégés. C’est le cas de tous les artisans du territoire, agriculteurs, sylviculteurs, apiculteurs, producteurs, ingénieurs, flâneurs et animateurs des COPILs du réseau Natura2000

Il faut dire inlassablement ce qui n’est pas bête. Le Musée national d’histoire naturelle du Luxembourg fait mieux que conserver notre patrimoine naturel, il le fait vivre. Téléchargez l’application iNaturalist, recensez la faune et la flore sauvages et envoyez ces précieuses données pour partager et protéger. Voilà que s’ébauche une Arche de Noé.

Sébastien MICHEL


La photo d’illustration est l’œuvre de Christophe Hueber - Allez découvrir ses magnifiques clichés animaliers capturés dans les forêts et les vallées du Luxembourg. La beauté de la nature sauvage. Ce serait vraiment trop bête de passer à côté.

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Sources :

« La résilience, c'est la solidarité »
« La résilience, c’est la solidarité »

À travers ses jardins communautaires ou ses projets alimentaires, mais tout autant par ses coopératives énergétiques, ses repair cafés et ses événements vivants : CELL contribue à transformer le territoire au travers de lieux participatifs et citoyens.

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Delphine Dethier, socio-anthropologue de formation et Norry Schneider, coordinateur de la plateforme de la transition écologique et citoyenne expliquent ces nécessaires aménagements démocratiques et leurs philosophies.

Même si le petit geste ou le petit projet collaboratif ne sont pas suffisants, que préconise le CELL pour une transition du quotidien, pour que chacun puisse être un accélérateur de changement ?

Norry Schneider (NS) : En préambule, c’est que chaque personne peut mettre son talent à contribution. L’une sait jardiner, l’autre réparer ou tenir le bar, etc. Il est nécessaire de faire ce que l’on aime, parce que ce que l’on aime, on va bien le faire.

Collectiviser, c’est la prochaine étape dans laquelle nous nous investissons : ouvrir des espaces pour l’action collective. Il faut ouvrir cette possibilité.

La résilience est basée sur la solidarité. Nous avons débuté un de nos premiers jardins communautaires à Esch en 2013. Nous avons ainsi constitué un groupe de citoyens mais notre planning n’était pas le bon et pour finir, nous avons démarré en été. Pendant un mois, il a fait 30 °C en permanence et il n’est pas tombé une seule goutte d’eau. Nous avions beau nous croire citoyens, indépendants et résilients, nous avons très vite compris que sur un jardin sans eau, il nous fallait un coup de main. Nous avons fini par demander l’aide des pompiers pour arroser notre potager.

C’est un exemple anecdotique mais il a pour effet de montrer que la résilience, ce n’est pas le survivalisme, se retirer dans un bunker et manger des surgelés. Être autonome seul, ça relève de la science-fiction. Pour être autonome, nous devons nous inscrire dans un projet collectif et voir comment nous pouvons nourrir la solidarité.

Ce genre d’espaces citoyens sur le territoire sont-ils à même de vraiment retourner la situation et les prises de conscience ?

NS : On peut être alarmiste sur le constat, mais la prochaine étape est de proposer des solutions positives et joyeuses, sinon l’adhésion collective des citoyen.nes a du mal à prendre.
Le deuxième ingrédient essentiel est le soutien politique pour donner de l’endurance à ces actions. Si on fait le bilan des initiatives qui sont longues à porter et qui demandent aux citoyens un investissement énorme – comme créer des coopératives, entretenir un tiers-lieu ou un jardin sur le long terme, on constate qu’elles n’ont pas tenu le coup longtemps quand il n’y a pas eu un soutien continu. Sans la volonté politique de soutenir ce type d’initiatives à long terme – parce que fondamentalement elles contribuent au bien commun –, nous n’y arrivons pas.

Le troisième ingrédient est l’ordre de grandeur : comment arriver d’un projet de (très) petite échelle comme un jardin partagé à une transformation de notre système alimentaire ? Ce n’est pas parce que j’ai trois carottes dans mon jardin que je vais pouvoir renouveler mon alimentation. Mais la transformation de notre système vers quelque chose de plus durable et inclusif, passe d’abord par l’action locale et concrète, ensuite – et cela est important – par une remise en cause du système afin de proposer quelque chose qui est en adéquation avec les énormes défis que nous rencontrons à l’échelle planétaire.

Delphine Dethier (DD) : Pour nous, les trois piliers sont simultanément indispensables : le citoyen, le collectif et le soutien politique. L’énergie de construire est précieuse, or, sans cette complémentarité, on repart perpétuellement de zéro.

Avant de travailler avec une commune, nous insistons auprès des responsables politiques et des responsables techniques pour qu’ils n’entament rien s’ils ne sont pas prêts à totalement accepter ce qui va en résulter. À partir du moment où ils ouvrent des espaces, ils doivent avoir la capacité d’intégrer les apports des participants et leurs volontés de transformation.

NS : Au Luxembourg, où la privatisation de l’espace public est plus développée que dans beaucoup d’autres endroits, c’est très compliqué de faire comprendre l’intérêt des espaces collectifs et surtout ce qui en émane. En outre, une culture qui pousse les gens à être propriétaire (de leur habitat, véhicule, outillage etc.) contribue à diviser les gens, donc à rendre plus difficile leur adhésion à une cause commune.

Nous avons établi une carte à l’occasion de Luxembourg in Transition. Elle tente d’identifier les démarches citoyennes et collectives transfrontalières : coopératives énergétiques, AMAP (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne), jardins communautaires et repair cafes. Tout de suite, ce qui frappe, ce sont les disparités entre les territoires. Même si la géographie de ces initiatives est complexe, on peut considérer que la politique et la culture sont les deux ingrédients de ces inégalités territoriales.

Par exemple, il y a des décennies en Wallonie, le pouvoir politique a décidé de promouvoir les initiatives collectives par le biais de plateformes web. En un clic, on a accès à leur ensemble. Il y a eu une décision, un engagement et de l’argent. Delphine connaît cela, elle a grandi là-bas, mais pour ma part, c’est nettement moins visible au Luxembourg. Et ça, c’est une prérogative du champ politique

DD : On ne peut se passer des décideur.ses politiques à moins de former une ZAD (zone à défendre). Au Luxembourg, nous n’avons pas cette culture de la protestation.

Pour le moment, l’État pourvoit aux besoins de base de l’individu. Le pouvoir d’achat est important. Le sentiment dominant est donc celui d’un État bienveillant.

En outre, il existe une proximité naturelle avec le pouvoir politique et donc la sensation d’être écouté. On descend dans la rue, on y croise Xavier Bettel et il est sympa. Alors, on a cette plaisante et trompeuse impression d’avoir accès au pouvoir et d’être entendu.

Pour se passer du biais politique, il faudrait une solide contre-culture, ce qui n’est jusqu’à présent pas le cas. Nous prônons alors bien plus un déclic politique né de la concertation. Cependant, s’il n’advient pas, si plus aucune alternative n’est envisageable, l’obligation d’agir nous contraints à une certaine illégalité pour que les choses puissent évoluer. Nous n’avons pas le choix que de prendre des risques au beau milieu d’une période de périls individuels et collectifs.

Les barrières sont innombrables. On ne peut mettre en place une coopérative alimentaire en raison des milliards de règles sanitaires. Alors, on se doit d’accepter une confiture sans contrôle pour que le choix ne se résume pas à l’industrie alimentaire. Nous devons prendre des risques à différentes échelles même minimes, même pour une confiture.

On m’avait demandé il y a quelques années ce que je pensais du mouvement Extinction Rebellion (XR) lors de son expansion. Je crois que nous avons besoin de toutes les formes de contestation. Au sein de notre structure, nous ne préconisons pas ces formes de contestation, mais je ne vais certainement pas critiquer d’autres formes de changements.

NS : En parallèle des administrations, nous avons besoin de forums citoyens avec des actions continues sur 365 jours. Nous répétons ce message aux communes. Il faut donner le temps aux gens de s’habituer à de nouvelles formes de travail et de pouvoir monter en compétences.

Nous ne sommes plus dans le temps des événements ponctuels, mais dans celui du processus dans la durée. Il faut des projets à très long terme. En ce sens, il n’y a pas de contradiction à faire cohabiter la responsabilité politique et l’action citoyenne au long cours.

Il y aura des désaccords et un contre-pouvoir, mais c’est le jeu d’une société démocratique en bonne santé. Le mot « radical » est souvent mal compris. Cela signifie réfléchir aux racines du problème. Nous pouvons être radicaux ensemble, c’est-à-dire alimenter des solutions identifiées à la racine des problèmes. Le désaccord constructif y a toute sa place, mais il faut qu’on reste tous à la même table.

Nous n’avons pas le choix, même si nous le pensons encore, et les prochaines générations n’auront pas cette liberté. Les mécanismes du XXe siècle sont définitivement dépassés. Il faut des améliorations continues qui ne soient pas remises en cause par des élections.

Est-ce possible de mettre en place une action citoyenne durable qui résistera aux incertitudes politiques ? Remarquez-vous quelques motifs d’espoir ?

NS : Les jeunes générations sont plus impliquées dans les collectifs. Elles sont mieux informées et mieux préparées à y jouer un rôle. Quand j’étais jeune, aucun de ces espaces n’existait.

DD : Non, pour moi non plus.

Les jeunes générations ont d’autres réflexes, elles sont plus attentives à la manière dont on construit ensemble une transition durable. Ce que nous avons seulement appris dans nos métiers à travers des pratiques de co-construction, elles l’ont déjà intégré et consacrent du temps à la création d’un collectif solide avant de passer à l’action.

NS : Nous côtoyons des scientifiques en marge d’événements du Pacte européen pour le climat ou de collaborations avec l’Université du Luxembourg et d’autres instituts de recherche. Ils sont nombreux à être désespérés, ils ne savent plus comment transmettre leurs travaux et leurs analyses. Cela fait des années qu’ils voient les insectes pollinisateurs et la biodiversité disparaître, les menaces climatiques prendre forme, etc. Ils ne savent plus comment transmettre ces messages. Entre l’émetteur et le récepteur, la communication est devenue compliquée.

Mais certains scientifiques commencent à considérer des modes plus « activistes »

Quelles sont les futures orientations du CELL ? Quelles sont vos pistes de réflexions ?

NS : L’alimentation est un gros levier, la protection du vivant en est un autre. Quand on n’est pas sensibilisé au monde qui nous entoure, il est impossible de l’appréhender avec bon sens.

Il faut être conscient de son environnement et cela va des insectes aux Hommes. Le respect de l’ensemble du vivant, y compris des droits humains, c’est le sujet très actuel pour nous.

Vous englobez presque tous les aspects de la transition dans vos initiatives transfrontalières. Serez-vous en mesure de tout mener de front ?

NS : Je ne sais pas si on y parviendra mais le changement ne peut être travaillé sur un seul de ces facteurs. Nous avons développé pour cela des équipes pluridisciplinaires mais il y a quand même des sujets sur lesquels nous avons dû faire l’impasse, comme la mobilité.

Nous avons un discours et des chiffres sur la mobilité mais sans accompagnement citoyen, nous n’avons pas le sentiment d’apporter quelque chose à la transition.

DD : Notre focus, c’est la transition écologique citoyenne. Comment les citoyen.nes peuvent avancer sur une problématique à travers la mise en place d’initiatives collectives.

Dans l’équipe chez CELL nous voulons vraiment renforcer les présences citoyennes dans les communes et les mécanismes en place, notamment dans le cadre du Pacte Climat. Nous développons en ce sens les compétences des citoyens afin qu’ils puissent être de vrais acteurs.

De plus, cet été, nous organisons un festival, les Transition Days, dont c’est la troisième édition – elle aura lieu le dernier weekend de juin. Nous y intégrons les thématiques présentes dans le manifeste du CELL pour une transition joyeuse.

NS : Si tu fais un repas, un café, une coopérative énergétique, un projet alimentaire, tu fais directement infuser ces sujets dans la société. Elle inscrit alors des réflexes collectifs dans son mode de fonctionnement. Et ça, c’est notre savoir-faire. C’est pour cela qu’il n’y a pas d’éparpillement sur nos thématiques, c’est toujours la même logique : développer la capacité de l’engagement citoyen pour mieux construire l’avenir.

Propos recueillis par Sébastien Michel
Photos : CELL

Restauration de la nature : l'Europe fait volte-face
Restauration de la nature : l’Europe fait volte-face

Elle avait été validée en session plénière au Parlement européen, mais elle n’a pas franchi l’étape ultime du Conseil de l’UE : la loi sur la restauration de la nature n’a finalement pas été votée.

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Dans le cadre de son Green Deal, l’Union européenne prévoit tout un volet destiné à la restauration des habitats naturels. Fin février, le Parlement européen donnait son feu vert au texte et il ne restait donc que l’approbation – a priori une technicalité – du Conseil de l’Union européenne.

Mais « surprise » lundi 25 mars, la majorité qualifiante n’a pas été atteinte. Celle-ci prévoit l’approbation d’au moins 55% des États membres (15 États sur 27), représentant 65% de la population européenne. Le revirement de situation viendrait du changement d’avis de dernière minute de la Hongrie, suffisant pour faire basculer l’issue du vote.


À la suite de l’adoption du projet de règlement au Parlement européen, l’adoption du dossier au Conseil n’est en principe qu’une formalité. Cependant, faute de majorité qualifiée, la présidence belge s’est vue obligée de reporter l’adoption dudit règlement.

Ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité, suite à la participation du ministre Serge Wilmes au Conseil de l’UE

Le Luxembourg – comme d’autres pays – a relaté sa déception suite à ce revirement de situation :


Le Luxembourg s’est toujours exprimé en faveur du règlement sur la restauration de la nature, dont les grandes lignes se retrouvent d’ores et déjà dans le Plan national concernant la protection de la nature (PNPN3) du Luxembourg. Lors de son intervention, Serge Wilmes a regretté que le dossier soit bloqué sur la dernière ligne droite, et a rassuré la présidence du soutien du Grand-Duché pour parvenir endéans les meilleurs délais à l’adoption de ce règlement dont nous n’avons pas seulement besoin d’un point de vue environnemental, mais aussi d’un point de vue économique.

Ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité, suite à la participation du ministre Serge Wilmes au Conseil de l’UE

Faune et flore en déclin

L’environnement naturel subit les conséquences de l’activité humaine et est plus particulièrement touché par la pollution, le changement climatique, la perte d’habitat et la prolifération d’espèces envahissantes.

L’Europe recense, notamment :

  • 80 % des habitats en mauvais état
  • 10 % des espèces d’abeilles et de papillons en risque d’extinction
  • 70 % des sols en mauvaise santé

Globalement, l’IPBES estime qu’un million d’espèces de plantes et d’animaux sont menacées d’extinction, sur un total de huit millions.

Le saumon du Danube, la tortue luth et le hamster de Roumanie font partie des espèces en danger d'extinction dans l'Union européenne
Le saumon du Danube, la tortue luth et le hamster de Roumanie font partie des espèces en danger d’extinction dans l’Union européenne - ©Conseil de l’UE

Même si vous n’êtes pas adeptes des balades en forêt, pensez que la nature constitue une source primordiale pour notre alimentation, nos soins de santé, notre habillement et pour rendre respirable l’air qui nous entoure.

Par exemple…

Alimentation

Selon IMS (Inspiring More Sustainability), « sur le plan alimentaire, 80% des types de cultures dans le monde dépendent de la pollinisation ».

Or, l’Europe estime à 50% environ les « zones dans lesquelles se trouvent des cultures dépendantes des pollinisateurs dans l’UE, comme les arbres fruitiers, qui n’offrent pas de conditions favorables aux pollinisateurs, telles que des sites de nidification ».

Santé

70% des médicaments utilisés pour soigner le cancer (IMS) sont composés de produits naturels.

Air

60% des émissions anthropiques mondiales sont séquestrées dans les écosystèmes marins et terrestres.

En d’autres mots, les milieux naturels, sur terre et dans les mers, agissent en puits de carbone, en retenant les émissions de CO2 provenant de l’activité humaine.

Sources : IMS, Conseil de l’UE

Ce que le texte sur la restauration de la nature prévoit

Si la loi finit par être validée, les pays de l’UE devront restaurer au moins 30% des habitats en mauvais état d’ici 2030, 60% d’ici 2040 et 90% d’ici 2050. Ces objectifs, contraignants pour les États, sont nécessaires pour faire face à la crise climatique que nous traversons.

Quelques détails

  • Conformément à la position du Parlement, les pays de l’UE devraient donner la priorité aux zones Natura 2000 jusqu’en 2030.
  • Les pays de l’UE devront progresser dans deux des trois indicateurs suivants :
    • l’indice des papillons de prairies ;
    • la part des terres agricoles présentant des particularités topographiques à haute diversité ;
    • le stock de carbone organique dans le sol minéral des terres cultivées.
  • Les pays devront également prendre des mesures visant à augmenter l’indice des oiseaux communs des milieux agricoles, car les oiseaux sont de bons indicateurs de l’état général de la biodiversité.
  • Les États membres devront en outre restaurer au moins 25.000 km de cours d’eau à courant libre et veiller à éviter toute perte nette de la superficie nationale totale des espaces verts urbains et du couvert arboré urbain

Source : Parlement européen

Le Luxembourg a pour sa part établi son propre plan concernant la Protection de la nature, dont une 3e version a été validée début 2023. À découvrir ici

Marie-Astrid Heyde
Photo : Licence CC

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Natura 2000 : une meilleure qualité de vie pour les hommes et la nature
Natura 2000 : une meilleure qualité de vie pour les hommes et la nature

Au Luxembourg, le réseau Natura 2000 couvre 28 % du territoire. Cette surface exceptionnelle est disséminée dans tout le pays en zones protégées. Ces poumons verts sont les précurseurs de la préservation des habitats locaux et de leurs biodiversités.

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Mais concrètement, comment fonctionnent au quotidien ces 67 zones destinées à protéger ou restaurer des écosystèmes meurtris et quels sont leurs résultats ?

Nous avons cherché des réponses au sein du Ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité, auprès de Léa Bonblet qui a – entre autres – la charge de la coordination des Comités de pilotage Natura 2000.

Le maillage protecteur des habitats et des espèces

Comme le rappelle Léa Bonblet, à la genèse, deux directives européennes ont fait naître le réseau destiné à protéger aujourd’hui 200 types d’habitats et 700 espèces végétales et animales
Léa Bonblet précise alors que ce sont des « espèces parapluies, des espèces dont la protection permet en cascade la préservation de tout un tas d’autres espèces au sein de la chaîne alimentaire ».

2022 a marqué les 30 ans du réseau d’espaces protégés Natura 2000. La directive Habitats, concernant la conservation des habitats naturels ainsi que des espèces de la faune et de la flore sauvage, date en effet de 1992. Le réseau est ainsi à même de générer de solides données tricennales sur l’état de santé systémique des milieux naturels et de leur biodiversité.

État de santé

Lorsqu’on lui demande quel est l’état actuel des habitats et de leurs espèces, sa réponse est sans ambages : « il n’est pas rose, mais il existe des solutions ». Un monitoring du réseau Natura 2000 est réalisé tous les ans au Luxembourg, ceci implique toutes les espèces et habitats du réseau présents au Luxembourg. Les conclusions sont ensuite communiquées à la Commission européenne tous les six ans.

Léa Bonblet cible les grands perdants de ce bilan : « le déclin continuel des milieux humides et des habitats typiques des milieux ouverts, spécialement les prairies maigres de fauche ». Chargée de la coordination de la mise en œuvre du Plan National concernant la Protection de la Nature (PNPN), elle reprend les grandes causes d’un inventaire pas vraiment à la Prévert : « l’artificialisation des sols, nettement supérieure à la moyenne européenne et la fragmentation la plus élevée d’Europe (la manière dont les pays est morcelé par ses infrastructures, routières notamment). Le vrai problème, c’est la consommation de la terre ».

Elle finit par entrer dans le détail : « évidemment au Luxembourg, l’urbanisation à la construction est très largement en cause, mais les zones les plus durement touchées sont les habitats des milieux ouverts où les pratiques agricoles ont un impact important sur l’état de l’habitat ».

Les populations d’oiseaux en milieu urbain ou celles qui profitent des espaces très ouverts peuvent croître. Ainsi, le Milan Royal qui chasse dans les prairies coupées est plutôt bien loti. D’autres, en revanche, ne sont pas logés à la même enseigne : les populations de vanneaux huppés qui nichent au sol dans des pâturages structurés diminuent fortement ».

Nous avons plus de données et assez de recul concernant les oiseaux, car leur protection a historiquement été au cœur de l’attention, mais ce n’est pas le cas des chauves-souris par exemple. Nous finançons diverses études afin d’améliorer nos connaissances sur les populations de certaines espèces de chauve-souris.

Le fonctionnement du réseau Natura 2000 au Luxembourg

« Dans notre PNPN, adossé au Nature Restoration Law de l’Union européenne, nous nous sommes engagés à rétablir ou améliorer l’état de conservation pour un tiers, donc 30% des espèces et des habitats luxembourgeois jusqu’en 2030 mais également de mettre sous un statut de protection 30% des surfaces.

Nous avons défini des zones comme prioritaires. Il y a des chiffres concrets sur les habitats à restaurer et à améliorer et pour ce faire, on concentre nos efforts sur des zones déjà protégées. Nous faisons cela au travers de plans de gestion Natura2000 mais également pour nos zones protégées d’intérêt national où la protection est généralement plus stricte. »

Comme actions concrètes dans ce cadre, la spécialiste cite alors de manière non exhaustive :

  • La fermeture de drainages pour la sylviculture ou la culture agricole pour une meilleure rétention de l’eau dans les habitats
  • La conservation d’arbres biotopes comme des habitats, avec des cavernes et des épiphytes
  • La gestion durable des forêts, avec pour idée de réduire l’utilisation du bois de forêt, encadrée par la nouvelle loi forêt, la récolte du bois dans les forêts publiques est limitée jusqu’à 80% de l’accroissement

Les mécanismes d’un aménagement équilibré du territoire

Mais la gestion n’est pas le seul levier des zones Natura 2000. Léa Bonblet met l’accent sur l’approche proactive contractuelle avec les agriculteurs ou des exploitants privés parce que dans ces zones, c’est surtout la gestion appropriée qui assure leur conservation. Des contrats biodiversité sont passés à travers les stations biologiques avec à la clé des subsides versés pour une meilleure gestion des espaces sensibles.

Cela peut concerner une fauche limitée et tardive dans les prairies, la pose de clôture le long des fleuves et ruisseaux pour créer une zone tampon le long du cours d’eau, l’installation d’infrastructures de pâture, etc. La panoplie d’action est très large.

De plus, les incitations ont pour but de « rémunérer le travail de la protection de la nature. Certains habitats, comme les milieux ouverts disparaissent, car en raison de leur manque d’attrait économique, ils ne sont plus gérés. Si les pâtures et les fauchages disparaissent, ces habitats sont perdus ».

Ensuite, il y a l’acquisition de terrains par l’État ou par la Fondation Hëllef fir d’Natur ou encore l’engagement des communes au travers du Pacte Nature – et donc il y a une variété de mesures mises en place qui offrent de l’espoir et constituent des pas en direction de nos objectifs.

La coordination des régions et de leurs spécificités avec les COPIL

Les anciens sites miniers du sud n’ont pas les mêmes problèmes que le Mullerthal. Dès lors, comment combiner la préservation de ces environnements disparates ?

« Nous avons mis en place les premiers comités de pilotage Natura 2000 (COPIL) en 2018. Il y en a huit correspondants à huit régions. Chaque région a son animateur », poursuit Léa Bonblet, qui « surveille et coordonne les mesures des plans de gestion. Il facilite la mise en place avec les différents acteurs de terrain ».

Les services du Ministère coordonnent les animateurs et stimulent les échanges entre eux. Le COPIL est un outil dynamique qui peut tenir compte des spécificités régionales avec les acteurs locaux. Si l’on prend le COPIL de la région Éislek situé dans le parc naturel de l’Our, 80% des terrains et des forêts dans les zones Natura2000 sont propriété privée. Dans d’autres régions — comme le COPIL Mamer-Aischdalll-Gréngewald où beaucoup de forêts sont en propriété étatique ou les « anciens sites miniers » — c’est toujours l’État qui a la main mise. C’est une particularité que d’autres régions n’ont pas.

Alors, les animateurs sont en contact direct avec les communes, les stations biologiques, les organisations de protection de la nature, les groupements d’agriculteurs, les offices de tourisme, l’Administration de la nature et des forêts et l’Administration de la gestion de l’eau. La symbiose collective d’un écosystème.

La présentation des COPIL et de leurs inestimables actions sont à découvrir sur le site web Natura2000 Luxembourg.

Sébastien MICHEL
Photos : Fanny Krackenberger


La journée officielle Natura 2000 – Natura 2000 Dag

Comme chaque année, le Ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité vous invite avec ses partenaires des COPILs à la journée Natura 2000 dans une de ses régions.

Cette année, c’est le COPIL du Mullerthal qui est mis à l’honneur. Le 19 mai, de 11 heures à 17 heures est organisé un rallye en famille au lac d’Echternach avec de nombreuses surprises, des lots à remporter et un cadeau pour chaque participant.

C’est accessible pour les enfants à partir de 6 ans évidemment accompagné d’un adulte et les activités sont proposées en quatre langues, luxembourgeois, allemand, français et anglais.

Ne manquez pas l’occasion de découvrir les zones Natura 2000 de la manière la plus ludique qui soit !

  • Rallye für Familien
  • 19/05/2024
  • De 11 h 00 à 17 h 00
  • Lac d’Echternach
  • Sans inscription
Le Parc naturel de la Haute-Sûre au cœur du réseau Natura 2000
Le Parc naturel de la Haute-Sûre au cœur du réseau Natura 2000

Afin de lutter contre le déclin continu des espèces sauvages et des habitats naturels dans l’UE et pour préserver la biodiversité, un instrument de protection de la nature unique à ce jour a été créé : « Natura 2000 », le plus grand réseau de zones protégées au monde.

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Bien que le terme Natura 2000 soit familier à beaucoup, peu comprennent réellement ce qu’il implique. Il est donc opportun d’éclaircir ce point.

Avec ses quelque 28.000 zones protégées, le réseau Natura 2000 s’étend aujourd’hui sur près de 18 % de la surface terrestre de l’Union européenne. Ces sites sont répartis sur deux catégories : Les zones de protection d’habitats et les zones de protection des oiseaux. Le Luxembourg compte actuellement 67 sites Natura 2000, couvrant plus de 700 km2, soit environ 28 % du territoire luxembourgeois. L’objectif commun de tous ces sites est d’assurer la survie à long terme des espèces et des habitats les plus précieux et les plus menacés.

Cependant, il n’y a pas lieu de craindre les sites Natura 2000 : les activités qui n’ont pas d’impact négatif direct sur les sites sont autorisées et même souhaitées. Natura 2000 met l’accent sur les aspects positifs de la nature, bénéfiques également pour l’homme. Plutôt que d’interdire, le réseau mise plutôt sur des mesures proactives dans l’intérêt de la nature. Ainsi, dans le cadre de Natura 2000, les agriculteurs et les sylviculteurs peuvent par exemple obtenir des subventions plus élevées pour des initiatives écologiques.

Afin de pouvoir soutenir de manière ciblée les différentes espèces et habitats présents au sein d’un site Natura 2000, un plan de gestion est établi pour chaque site au Luxembourg, définissant des mesures concrètes. Pour assurer leur mise en œuvre, le ministère de l’Environnement a mis en place des COPIL (Comités de pilotage), réunissant aussi bien des administrations publiques que des organisations de protection de l’environnement, des associations… dans le but de concrétiser les objectifs de Natura 2000. Le COPIL Uewersauer, situé dans le Parc naturel de la Haute-Sûre, est responsable pour les zones autour de Wiltz.

Les zones suivantes sont gérées par le COPIL Uewersauer :

  • LU0001005 : Vallée supérieure de la Wiltz / Derenbach - Weischent
  • LU0001006 : Vallée de la Sûre, de la Wiltz, de la Clerve et de la Lellgerbaach (partiellement)
  • LU0001007 : Vallée supérieure de la Sûre / lac du barrage
  • LU0001008 : Vallée de la Sûre moyenne de Esch/Sûre à Dirbach
  • LU0001035 : Schimpach - Carrières de Schimpach
  • LU0001037 : Perlé - Anciennes ardoisières
  • LU0002004 : Vallée supérieure de la Sûre et affluents de la frontière belge à Esch-sur-Sûre
  • LU0002013 : Région Kiischpelt (partiel)

Les régions voisines « Vallée supérieure de la Wiltz », « Vallée de la Wiltz, de la Clerve et de la Lellgerbaach » et « Région Kiischpelt » sont d’un intérêt particulier pour la commune de Wiltz. Il s’agit de régions particulièrement caractérisées par des cours d’eau et/ou des forêts. Ces espaces naturels abritent des habitats et espèces cibles spécifiques, tels que les prairies humides avec la cigogne noire et le cuivré de la bistorte ou les taillis de chênes (« Louhhecken ») accueillant la gélinotte des bois.

Le cuivré de la bistorte, espèce cible des sites Natura 2000 autour de Wiltz et son habitat, les prairies humides.
Le cuivré de la bistorte, espèce cible des sites Natura 2000 autour de Wiltz et son habitat, les prairies humides. - ©Naturpark Öewersauer

Pour plus d’informations sur Natura 2000 au Luxembourg, consultez le site www.natura2000.lu et lisez l’interview de Léa Bonblet, coordinatrice Natura 2000 pour le ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité.

Texte et photos du Naturpark Öewersauer

Les beautés de la nature mises en lumière, mais pas à n'importe quel prix
Les beautés de la nature mises en lumière, mais pas à n’importe quel prix

La Fondation Hëllef fir d’Natur de natur&ëmwelt a été créée entre autres par la Ligue de la protection des oiseaux, il y a plus de 40 ans. Son but principal : pallier le manque d’initiatives pour acheter et gérer des parcelles, afin de protéger la nature.

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Depuis le début des années 1980, il existe une liste de zones sensibles, qui ont été classées progressivement en zones de protection d’intérêt national. La Fondation a dès le départ essayé d’être présente dans chacune de ces réserves en achetant certains terrains aux propriétaires privés.
La gestion des différents milieux naturels est importante pour conserver la qualité des paysages luxembourgeois, mais également pour lutter contre le réchauffement climatique.

« C’est un travail important pour préserver la faune et la flore luxembourgeoises », explique Claude Schiltz, responsable de la gestion et des achats de terrains. « Nous achetons donc des parcelles afin de les entretenir correctement et soulager le travail des propriétaires privés. Ces réserves naturelles sont souvent des zones humides où personne ne peut travailler de façon moderne. On a hérité de beaucoup de forêts en situation extrême. Ce sont aussi les plus intéressantes, comme les forêts alluviales ou les forêts de ravins. Depuis 1982, un réseau de réserves naturelles assez grand s’est donc construit. »

Une collaboration internationale pour nature

Claude Schiltz, responsable de la gestion des terrains
Claude Schiltz, responsable de la gestion des terrains - ©natur&ëmwelt

C’est dans les années 2000 que d’importants projets ont notamment vu le jour, comme ceux de désenrésinement – le retrait de résineux – dans les vallées ardennaises. « Nous avons acheté des parcelles d’épicéas. Le but était de les reconvertir en paysages ouverts ou en forêts alluviales. Les propriétaires sont conscients qu’il faut protéger la nature pour sauver le futur. Nous avons aussi débroussaillés des pâtures abandonnées, refait les clôtures et rendu ces parcelles de nouveau exploitables. C’est positif pour la nature tout comme pour les agriculteurs qui reçoivent de l’aide et peuvent toujours exploiter les terrains. »

Une bonne collaboration avec les propriétaires luxembourgeois, mais également avec les pays limitrophes comme la Belgique, la France et l’Allemagne. « Nous mettons en place des projets européens avec des partenaires de la Grande Région comme NATAGORA en Belgique ou les Parcs naturels de la Grande Région. Nous sommes également optimistes quant à la participation des Luxembourgeois par l’intermédiaire des associations. »

Une sauvegarde réfléchie

Des amoureux de la nature qui peuvent profiter de nombreux outils pour découvrir les réserves naturelles luxembourgeoises. « Nous avons créé un classeur de randonnées qui les amène dans 40 de nos réserves prioritaires. Ils peuvent emprunter de magnifiques sentiers, comme les auto-pédestres, les sentiers locaux ou les sentiers thématiques. Toutes les informations se trouvent dans le guide disponible dans les librairies. »

Un outil intéressant et mûrement réfléchi. « C’est toujours une réflexion compliquée car il faut trouver le juste équilibre entre montrer un site – comme celui qui accueille des orchidées par exemple – et le préserver afin que les spécimens ne soient pas arrachés par des personnes indélicates. Nous partons du principe que si nous n’exposons pas les beautés offertes par la nature, nous n’arriverons pas à sensibiliser parfaitement la population. »

Ce sont des efforts importants. Trouver la limite est certainement le plus compliqué. Mais au final, la nature en sort grandie.

Sébastien Yernaux

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Protéger la biodiversité, c'est ludique et c'est pour tous
Protéger la biodiversité, c’est ludique et c’est pour tous

Paul Braun est conservateur digital. Il est un des artisans de la collecte et de la digitalisation des données dans lesquelles le « natur musée » est engagé depuis de nombreuses années afin de toujours mieux conserver.

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Il nous accueille pour évoquer la sixième édition du City Nature Challenge et pour nous expliquer combien les données citoyennes récoltées sont vitales pour l’environnement.

Le City Nature Challenge (CNC) marque le coup d’envoi de la belle saison. La nature s’éveille et nous émerveille. Voici donc venu le temps d’observer, de recenser et de protéger l’extraordinaire diversité du vivant. Un simple coup d’œil à l’extérieur suffira à vous convaincre.

Mais quelle est donc cette fleur ? À quoi servent les coccinelles ? Quels oiseaux nichent à Dudelange ? Quels animaux sauvages se cachent dans les forêts de l’Éislek ? Les réponses et les données sont désormais accessibles grâce à la science citoyenne et participative. Celle-ci se matérialise dans le CNC qui est coordonné par le Musée national d’histoire naturelle (MNHN).

- ©Fanny Krackenberger

L’effet eurêka

Du débutant au naturaliste expert, protéger la biodiversité luxembourgeoise est à la portée de tous. C’est amusant, instructif et valorisant.

Or cela n’a jamais été aussi facile. Il vous suffit de télécharger l’application iNaturalist ou de consulter son site web et de créer un compte. En quelques clics, on découvre toutes les espèces recensées au Grand-Duché. On apprend ainsi qu’une Grande Aigrette (Ardea alba) séjourne dans la réserve naturelle Dumontshaff à Schifflange, une zone renaturée du réseau Natura 2000. La conservation des habitats a porté ses fruits. Mais on découvre bien d’autres choses...

Paul Braun, comme les équipes du musée, en sont convaincus : « le plaisir de la découverte décuple l’apprentissage théorique. L’effet eurêka est le meilleur des professeurs ».

« Le bioblitz du CNC ou le challenge de collecte, ce n’est pas seulement un travail pour le local, c’est mettre sa contribution au service d’un cadre global » explique Paul Braun. En effet, le CNC, géré par les équipes de sciences communautaires de la California Academy of Sciences de San Francisco et le Natural History Museum du County of Los Angeles, lance un défi amical mondial : enregistrer le plus de données possibles sur la biodiversité sauvage. Mais attention, il s’agit bien de faune et de flore exclusivement sauvages comme le rappelle le conservateur.

La reconnaissance de l’espèce ne se fait pas à la légère. Dans un premier temps, elle est générée par une intelligence artificielle, dans un second temps, elle est validée par un scientifique spécialisé avant de venir enrichir les bases de données du musée.

Par ailleurs, l’événement ne se cantonne pas à la biodiversité des villes, mais concerne toutes les espèces sauvages du Luxembourg, quelles que soient leurs géographies.

Pour le conservateur, le CNC est « un point de départ pour motiver les gens à être actifs toute l’année sur le réseau iNaturalist. Le but central, c’est de sensibiliser le public et de l’encourager à s’engager durablement ».

Paul Braun estime que le nombre de contributeurs luxembourgeois sur l’application a progressé, que le réseau d’experts autour du musée est dynamique, mais que l’activité des utilisateurs amateurs n’est pas assez régulière. Alors, sortez, prenez votre téléphone, aidez les scientifiques et capturez la nature.

La biodiversité citoyenne

Le conservateur détaille l’importance des relevés citoyens : « les équipes du ‘natur musée’ ne sont pas assez nombreuses pour être en permanence sur l’ensemble du terrain. Les événements et la participation citoyenne nous permettent de cartographier le territoire.

Les observations nous donnent une idée plus rapide et plus précise des changements notoires. On peut ainsi constater la progression des plantes invasives au sein des écosystèmes luxembourgeois. Cela nous permet aussi d’établir de meilleures projections. On a beau observer une floraison plus précoce, nous avons besoin de données pour la certifier.

Toutes les données de la biodiversité en lien avec le changement climatique, comme des espèces qui ne disparaissent plus en hiver, nous avons besoin de les confronter pour prouver ces phénomènes et leurs tendances. »

Toutefois, le spécialiste considère que toutes ces questions liées à la biodiversité progressent, que « les projets se multiplient. Il y a une prise de conscience et un intérêt grandissant ».

Les deux récentes expositions temporaires – l’impact de l’homme sur son milieu naturel puis les orchidées sauvages du Luxembourg – symbolisent la mission profonde du « natur musée » : la protection et la conservation du patrimoine naturel.

Depuis sa première édition, le CNC a permis de détecter des sites de plantes rares restés jusqu’alors inconnus ou une punaise remarquable jamais observée au Grand-duché. Il ne vous reste donc plus qu’à faire LA découverte, celle qui laissera à jamais votre empreinte dans l’histoire naturelle… Ou vous pouvez aussi participer à sauvegarder l’ensemble du vivant, l’espèce humaine incluse. Dans la nature, rien, jamais, n’existe seul… Alors, participez !

Par Sébastien Michel
Photos : Fanny Krackenberger


Le programme complet du City Nature Challenge


City Nature Challenge au Kirchberg

Vendredi, 26 avril de 12h00 à 14h00

Organisé par IMS – inspiring more sustainability en partenariat avec BeeTogether et MNHNL

  • 12h – 13h : lunch and learn
  • 13h – 14h : Promenade et identification de la faune et de la flore locale avec iNaturalist ainsi que des experts locaux

Initiation aux inventaires de la flore et des pollinisateurs : CNC à Belval

Vendredi, 26 avril de 12h00 à 14h00

Organisé par CELL – Citizens for ecological learning and living
Où ? Esch- Belval, Gaart Belval
Contact : eisegaart@cell.lu
➡️ Site internet de l’évènement


City Nature Challenge beim Haus vun der Natur : CNC à la Kockelscheier

Vendredi, 26 avril de 12h00 à 14h00

Organisé par natur&ëmwelt a.s.b.l.
Où ? Haus vun der Natur op der Kockelscheier
Inscriptions jusqu’au 24 avril : reservation@naturemwelt.lu
➡️ Site internet de l’évènement


City Nature Challenge zu Diddeleng

Vendredi, 26 avril de 17h30 à 19h00

Organisé par natur&ëmwelt Haard

Où ? Dudelange (plus d’infos lors de l’inscription)
Inscriptions jusqu’au 25 avril : haard@naturemwelt.lu
➡️ Site internet de l’évènement


Plantes vivaces : CNC à Dudelange

Samedi, 27 avril de 12h00 à 12h30

Organisé par CELL – Citizens for ecological learning and living
Où ? Urban Garden Neischmelz
Contact pour les inscriptions : eisegaart@cell.lu
➡️ Site internet de l’évènement


City Nature Challenge à Luxembourg-Grund

Samedi, le 27 avril de 13h30 à 17h30

Organisé par le Musée national d’histoire naturelle
Où ? Musée national d’histoire naturelle, 25 Rue Münster, 2160 Grund Luxembourg
Pas d’inscription nécessaire


Krautschau zu Esch-Sauer : CNC à Esch-sur-Sûre

Samedi, 27 avril de 14h00 à 16h00

Organisé par les parcs naturels du Luxembourg
Où ? Esch-sur-Sûre, An de Gäert (Parking et arrêt de bus)
Contact pour les inscriptions : info@naturpark-sure.lu ou +352 89 93 31 - 1
➡️ Site internet de l’évènement


Les pollinisateurs – observation et fabrication d’un nichoir : CNC à Mersch

Samedi, 27 avril de 15h00 à 17h00

Organisé par CELL – Citizens for ecological learning and living
Où ? Jardin communautaire de Mersch
Contact pour les inscriptions : eisegaart@cell.lu
➡️ Site internet de l’évènement


City Nature Challenge at Ramborn Cider Haff : CNC à Born

  • samedi, 27 avril de 11h00 à 18h00
  • dimanche, 28 avril de 11h00 à 18h00

Organisé par Ramborn Cider Co. et le Luxembourg Institute of Science and Technology, en partenariat avec Natur- & Geopark Mëllerdall et Bee Together
Où ? 23 Duerfstrooss, 6660 Bur Rouspert-Mompech, Luxembourg
Pas besoin de s’inscrire
➡️ Site internet de l’évènement


Nature for people : CNC à Steinfort

Dimanche, 28 avril de 14h00 à 16h00

Organisé par SICONA – Naturschutzsyndikat
Où ? Rue Collart - Club de boule – Steinfort
Contact pour les inscriptions : administration@sicona.lu oder via Telefon 26 30 36 25
➡️ Site internet de l’évènement


Urban Biodiversitéit : CNC à Hesperange

Lundi, 29 avril de 18h30 à 20h30

Organisé par Biologische Station SIAS
Où ? Hesper Park
Inscriptions jusqu’au 22 avril 12h00 : c.godart@sias.lu / 34 94 10 28
➡️ Site internet de l’évènement


City Nature Challenge mam Science Club : CNC online

Tout le weekend, du 26.04 au 29.04

Organisé par le Musée national d’histoire naturelle
Où ? Partout au Luxembourg
Contact pour les inscriptions : science-club@mnhn.lu

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Bilan de l'appel à projets « reNature – restaurer la biodiversité »
Bilan de l’appel à projets « reNature – restaurer la biodiversité »

L’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte a publié le bilan de son appel à projets. Cet appel, lancé le 10 octobre 2023, avait pour objectif de soutenir toute action visant à protéger et/ou améliorer la biodiversité au Luxembourg, dans un contexte où les activités humaines ont un impact néfaste sur les écosystèmes.

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La dégradation de la biodiversité, résultant entre autres du changement climatique, de la pollution et de la déforestation, est un problème mondial qui nécessite des actions urgentes. Ainsi, l’appel à projets visait à mobiliser des initiatives concrètes et positives en ce sens au Luxembourg.
Au terme du délai de soumission des projets le 10 janvier 2024, l’Œuvre a reçu un total de 61 demandes, témoignant d’un intérêt fort de la part de la communauté pour la préservation de la biodiversité.


« Nous sommes ravis de constater l’enthousiasme et l’engagement de la communauté pour restaurer et protéger notre précieuse biodiversité. »

Danièle Wagener, la présidente du Conseil d’administration de l’Œuvre

Le jury, composé entre autres d’experts externes, s’est réuni le 26 février 2024 et a attentivement examiné chacune des demandes. En sa séance du 6 mars 2024, le Conseil d’administration de l’Œuvre a donné l’approbation finale à 32 projets.

Les initiatives retenues couvrent un large éventail de thématiques : agriculture, espèces animales et espèces végétales, eau, rivières et lacs, insectes et pollinisateurs, et sensibilisation.

Un montant total de 566.772,98 euros a ainsi été alloué à cet appel à projets. Ce dépassement du budget initial de 500.000 euros témoigne de l’engagement de l’Œuvre à soutenir efficacement ces initiatives de préservation de la biodiversité.


« Ces projets démontrent que, même avec des ressources limitées, nous pouvons avoir un impact significatif sur notre environnement. »

Danièle Wagener, la présidente du Conseil d’administration de l’Œuvre

L’Œuvre tient à remercier tous les participants pour leurs idées et initiatives en faveur de notre environnement et espère que ces projets contribueront à un avenir plus durable pour tous.

Texte et visuels de l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte

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Ocelot, digne représentant de la biodiversité
Entreprises & Biodiversité : la nouvelle thématique du guide ESR de l’INDR

Érosion de la biodiversité  : comment faire face au 5e plus grand risque pesant sur l’économie  ?

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Les activités humaines ont exercé une pression importante sur la nature, entraînant une extinction massive de nombreuses espèces animales et végétales et une altération des habitats naturels. D’après le Forum Économique Mondial, l’érosion de la biodiversité se classe parmi les cinq principaux risques qui pèsent le plus sur l’économie¹. Aujourd’hui, une entreprise qui a pris conscience de sa dépendance envers la nature, qui évalue et minimise ses impacts négatifs et qui contribue à la restauration de la planète est une entreprise qui a réussi à relever le défi de la crise écologique, en garantissant à la fois sa résilience et sa pérennité économique.

La perte de la biodiversité en quelques chiffres…

Selon les données du WWF² la population des espèces de vertébrés sauvages a connu une baisse de 69% au cours des cinquante dernières années³. De plus, dans les paysages européens où l’agriculture et l’industrie sont présentes, on constate une baisse de près de 80 % de la population d’insectes⁴. L’effondrement des populations d’insectes représente une menace pour la pollinisation des cultures, ce qui a un impact direct sur notre alimentation.

Mieux comprendre permet de mieux se mobiliser

Afin de faire face à l’ampleur de la crise de la biodiversité, il est indispensable d’encourager les entreprises à se mobiliser davantage sur ce sujet. Néanmoins, pour être mobilisé, il est nécessaire de bien comprendre les interdépendances entre les entreprises et la biodiversité.

Ces interdépendances comprennent quatre catégories de services écosystémiques, c’est-à-dire des avantages que les écosystèmes naturels offrent à l’homme :

  • Les services d’approvisionnement ;
  • les services de soutien ;
  • les services de régulation et
  • les services culturels.

Les services d’approvisionnement incluent l’eau, le bois, l’alimentation, les combustibles, parmi les matières premières naturelles.
La fresque de la biodiversité peut représenter un excellent point de départ pour sensibiliser ses collaborateurs aux enjeux de l’érosion de la biodiversité.

Évaluer son empreinte Biodiversité en tant qu’entreprise

Il est tout à fait possible pour une entreprise d’évaluer son impact sur la biodiversité dans l’ensemble de la chaîne de valeur. Le Global Biodiversity Score est utilisé pour évaluer l’empreinte biodiversité qui est estimée en MSA.km2 représentant la moyenne d’abondance des espèces par kilomètre carré. Deux types d’impacts sont pris en compte pour le score : les impacts dynamiques (les gains ou pertes sur la période d’évaluation) et les impacts statiques (comprenant les impacts cumulés), à la fois sur les milieux terrestres et aquatiques.

De plus, il est nécessaire de faire preuve de rigueur dans le calcul de l’empreinte biodiversité en ce qui concerne les inputs introduits en menant une recherche documentaire et en rassemblant les données en amont avec l’assistance d’un expert.

Il existe d’autres outils, notamment pour définir des objectifs visant à réduire les pressions sur la nature. Par exemple, le Science Based Target for Nature.

Selon la norme ESRS E4 de la CSRD, les entreprises doivent tenir compte de la Biodiversité dans leur reporting

La CSRD exhorte l’entreprise à analyser et à partager les informations concernant l’ESRS E4, qui aborde les problèmes liés à la biodiversité et aux écosystèmes. Les exigences de ce standard en matière de publication portent sur :

  • L’identification des impacts, des risques et des opportunités liés à la biodiversité.
  • L’atténuation des impacts négatifs et la gestion des risques.
  • Les mesures envisagées pour atténuer les impacts négatifs et contribuer à la conservation de la nature.
  • Les conséquences financières des différents impacts, risques et opportunités identifiés comme matériels.

L’ESRS E4 et le Global Biodiversity Score sont des outils essentiels pour s’aligner sur le Cadre Mondial pour la Biodiversité visant à mettre un terme et inverser la perte de biodiversité d’ici 2030, en vertu de l’accord historique de Kunming-Montréal.

En conclusion, l’évaluation de son influence sur la biodiversité et les écosystèmes naturels aide les entreprises à maintenir les limites naturelles tout en garantissant leur pérennité économique et un héritage précieux pour les générations à venir.

Mettre en place une stratégie RSE qui intègre la nature grâce à la nouvelle thématique « Entreprise et Biodiversité » du référentiel de l’INDR

Grâce à la nouvelle version du guide ESR, les entreprises pourront évaluer l’impact de leur activité sur la Nature et découvrir l’avantage d’intégrer la biodiversité à leur activité et de concevoir des projets « Nature-Positifs ».

Cette nouvelle thématique, divisée en trois sous-thèmes, offre la possibilité de s’auto-évaluer sur :

  • L’influence de son activité sur la biodiversité et les écosystèmes naturels.
  • Les dépendances de son activité par rapport à la biodiversité et aux écosystèmes naturels.
  • Et également, la proximité par rapport à des zones à haut intérêt en matière de biodiversité.

L’intégration des enjeux liés à la biodiversité et aux écosystèmes naturels permet à une entreprise d’ajuster sa stratégie et de corriger ses répercussions négatives sur la nature.

De nombreuses initiatives européennes et internationales sont en train de se concrétiser donnant aux entreprises la possibilité de s’impliquer dans des projets de restauration des écosystèmes et de préservation de la biodiversité.

Parmi ces initiatives :

L’initiative Nature Action 100 dont l’objectif est d’impliquer des entreprises dans des secteurs clés considérés comme d’importance systémique pour inverser la perte de la nature et de la biodiversité d’ici 2030. Elle a été élaborée par un regroupement d’investisseurs institutionnels connu sous le nom de Launching Investor Group.

➡️ L’INDR a l’intention de lancer des initiatives nationales dans le cadre de cette nouvelle thématique pour mieux accompagner les entreprises dans leur transition vers la durabilité.


¹ The Global Risks Report 2020, World Economic Forum
² World Wildlife Fund
³ Rapport Planète vivante 2022. WWF
⁴ Comité français de l’UICN
⁵ Les Cahiers de la Biodiv’50


Article rédigé par Lidia Rahal, Senior Adviser RSE à l’INDR (Institut national pour le développement durable et la RSE)
Photo d’illustration : un Ocelot - digne représentant de la biodiversité

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Mobiliser pour l'environnement sans culpabiliser, c'est possible !
Mobiliser pour l’environnement sans culpabiliser, c’est possible !

La mobilisation écologique des employés et des citoyens se traduit généralement par la mise en place de formations et d’ateliers qui favorisent le passage à l’action.

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On observe dans les entreprises du Luxembourg comme chez nos voisins trois sources de mobilisation :

  • La volonté de la direction de préparer l’avenir et d’engager une réflexion pour s’adapter au changement climatique. Il s’agit alors de garder une attractivité de recrutement, d’anticiper les évolutions règlementaires ou les risques liés aux aléas climatiques et géopolitiques induits (coût de l’énergie, approvisionnement, infrastructures, marché, …).
  • La décision des responsables RSE de renforcer le pilier environnement. Sensibiliser les salariés facilite l’appropriation de la stratégie RSE, la mise en œuvre d’un plan d’action climat ou l’émergence d’initiatives.
  • L’implication de collaborateurs engagés qui aspirent à accélérer la transformation écologique de leur entreprise et la prise de conscience collective.

Quelle qu’en soit l’origine, l’objectif de la mobilisation écologique est le passage à l’action. Il s’agit de dépasser le cercle des happy-few déjà convaincus ! L’enjeu est donc de taille. D’autant qu’une campagne de sensibilisation ratée pourrait générer une éco-anxiété accrue, de la culpabilisation, un sentiment d’impuissance ou de la résistance.

Nous avons donc identifié les facteurs de succès des dispositifs de sensibilisation efficaces :

  • Une pédagogie active qui assure convivialité et appropriation
  • La dynamique de groupe pour favoriser l’intelligence collective
  • La capacité de se projeter à partir de situations réelles
  • Une base scientifique solide et validée
  • Une animation professionnelle adaptée à l’audience

Mais une fois passé au filtre de ces critères, quel outil choisir pour une première campagne de sensibilisation ?

Fort de notre expérience d’animation de plus de 80 ateliers en PME, groupes industriels et financiers et organisations publiques, nous recommandons les trois formations suivantes :

Deux ateliers pour comprendre les phénomènes écologiques en construisant une représentation logique :

  • La Fresque du Climat s’adresse à tous, pour décoder les causes du changement climatique et ses conséquences sur le vivant et les humains, et pour en appréhender la gravité et l’urgence.
  • La Fresque des Frontières Planétaires s’adresse à un public plus averti, pour découvrir les 9 frontières géophysiques de notre planète, cartographier et relier les grandes questions écologiques considérées dans leur dimension systémique.

Un atelier pour passer à l’action en créant un scénario de transition :

  • 2tonnes est un atelier immersif orienté solutions pour découvrir les leviers individuels et collectifs de la décarbonation. En équipe, les participants se projettent jusqu’en 2050 et construisent leur propre scénario de transition. Au fur et à mesure du jeu, l’équipe visualise l’impact des actions choisies sur les empreintes carbone individuelles et collectives, et sur les autres dimensions écologiques.

Envie d’organiser une formation ? Plus d’informations sur www.cilad.eu

Et… Rendez-vous le 23 avril 2024 lors du prochain WakeUp des partenaires in4green pour expérimenter l’atelier 2tonnes !

Texte de Cécile Cavalade, fondatrice de Cilad
Photos : 2tonnes

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Stratégie, écosystème et exemplarité
Stratégie, écosystème et exemplarité

Accompagner le changement, conseiller, innover, élargir la palette des solutions... Schroeder & Associés a un engagement d’entreprise socialement responsable et matérialise sa vision durable par des projets concrets pour le quotidien de milliers de personnes.

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Dans son premier rapport extra-financier, récemment présenté, Schroeder & Associés donne un instantané, reflet objectif et proactif de son engagement d’entreprise responsable, et veut surtout matérialiser par l’exemple sa vision résolument durable.

« En 2022, nous avons défini notre projet d’entreprise en forme de plan de bataille : SCHROEDER 2030 entend répondre aux défis environnementaux, sociaux et socio-économiques, tout en prolongeant nos valeurs, l’excellence, les prestations intégrées, la durabilité dans toutes ses acceptions », explique Martine Schummer, ingénieure civile engagée pour le développement durable et membre du Comité de Direction de Schroeder & Associés. « Nos valeurs sont ainsi inscrites dans une série d’enjeux stratégiques, comme la promotion de l’économie circulaire, la décarbonation, la préservation des ressources, de la biodiversité et des habitats naturels, l’impact sur l’économie locale ou encore la priorité au bien-être, à la santé et à la sécurité, dans l’entreprise comme dans nos projets ».

De manière cohérente et réfléchie, des équipes pluridisciplinaires ont été mises en place et elles incluent dans la planification des projets et l’élaboration des concepts, autant que possible et le plus en amont possible, l’impact carbone, l’efficacité énergétique, la construction durable et saine, l’utilisation de matériaux de production locale…

Pour l’urbanisation comme pour les zones économiques par exemple, la promotion de la mobilité active est intégrée dès les premières esquisses, ainsi que les réflexions en faveur du partage de l’espace public, du trafic apaisé et de l’aspect paysager. Le volet conseil (dans l’accompagnement des pouvoirs publics ou des entreprises aussi) promeut notamment les partenariats, les synergies, le partage des connaissances et la subsidiarité dans la quête des innovations et des solutions adaptées.

« Des solutions viables existent pour développer un territoire de manière durable », résume le rapport extra-financier, qui reprend des exemples d’actions et réalisations. « Le secteur de la construction peut passer à un impact positif s’il intègre notamment l’économie circulaire et la préservation des ressources ».

Si, comme défini par l’Organisation des Nations Unies, le développement durable (Sustainability) est « un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs », s’il représente l’harmonisation des trois axes fondamentaux que sont la société, l’environnement et l’économie, alors, concrètement, Schroeder & Associés fait partie de cet écosystème luxembourgeois qui entend offrir des solutions viables en vue d’un avenir plus durable.

Outre son siège de Kockelscheuer, conçu comme une vitrine des innovations et techniques promues par les ingénieurs pour les utilisateurs (les 450 collaborateurs comme les visiteurs du site), quantité de projets menés à bien, dans tous les domaines de la structure, des infrastructures et des services où le bureau a pu collaborer, témoignent de leur pertinence quotidienne pour les maîtres d’ouvrage et les usagers, et jalonnent le développement coordonné et durable des communes et régions du pays.

Pensées globales, actions locales

Les projets en cours sont souvent de la même veine, résolument durable. Ils sont pensés globalement et agissent localement.

La future crèche de Roodt-sur-Syre (Betzdorf) a l’ambition d’être un modèle de construction saine et ce projet-pilote suivi par le ministère fait l’objet d’attentions de tous les instants, à chaque étape de la mise en œuvre, pour tout vérifier et tout valider. Ce caractère ‘sain’, circulaire et durable, n’est pas négociable et c’est un ensemble cohérent, de la conception à l’entretien, du choix des matériaux (le bois local et de récupération, l’argile d’extraction régionale…) à toutes les techniques et produits nécessaires pour le montage ou la pose (en tenant compte de leur potentiel de démontabilité et de réutilisation) par exemple.

Même type d’approche holistique pour la conception de quartiers et/ou de concepts d’urbanisation durable. C’est ce qui guide notamment la présence des ingénieurs de Schroeder & Associés aux côtés d’Agora dans la Team « Symbiosis », qui imagine le nouveau Metzeschmelz, changeant la friche industrielle entre Esch-sur-Alzette et Schifflange en quartier circulaire et durable unique en son genre au Luxembourg. La base est un concept global d’optimisation des ressources, une approche intégrée et systémique pour l’énergie, les eaux, les matériaux, la circularité, le volet humain (santé, bien-être, sécurité), la biodiversité (écosystèmes et espèces).

Dans tous les cas, pour les experts-métiers de Schroeder & Associés, il s’agit, dans le volet ingénierie comme dans le volet conseil et accompagnement, de proposer des solutions techniques et innovantes, faisables et finançables (le cas échéant avec les aides officielles ad hoc), collaboratives et opérationnelles.

De plus en plus, la logique ira dans le sens des prestations intégrées au service d’une vision globale, avec des packages orientés solutions pour des propositions à la carte. Pour aller au-delà de la stratégie qui s’énonce et construire aujourd’hui le futur durable qui s’annonce.

Texte et photos/illustrations : Schroeder&Associés

Déjà 61.677 arbres plantés grâce à la carte de crédit durable
Déjà 61.677 arbres plantés grâce à la carte de crédit durable

La Banque Raiffeisen, réputée pour sa proximité avec ses clients, s’engage également en faveur de l’environnement, que ce soit sur le territoire luxembourgeois ou au Bangladesh. Dans cet entretien, nous avons rencontré Jacques Hoffmann, responsable ESG, pour en savoir plus sur ces initiatives.

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Depuis quelques années déjà, la Banque Raiffeisen s’est résolument orientée vers la durabilité. Parmi ses initiatives notables figurent le prêt personnel R-Eco et les cartes de crédit durables. « Le but principal du prêt personnel R-Eco est de contribuer à la transition écologique », explique Jacques Hoffmann. « Mais également de participer activement dans les démarches retenues dans le 3e Plan national pour un développement durable (3e PNDD) du Luxembourg. Dans cette optique, nous souhaitons sensibiliser nos clients à un sujet qui sera de plus en plus important au fil des années. »

Outre le prêt personnel R-Eco, Banque Raiffeisen a donc également lancé une gamme de cartes de crédit durables. « L’idée est de proposer une solution durable à chaque client via notre large gamme de produits. Ces cartes ont été bien accueillies. Outre le fait que les clients n’ont absolument rien à faire pour adhérer ou pour contribuer, nous pouvons lutter ensemble contre les effets négatifs du changement climatique. Nous avons mis en place un système très simple qui consiste à s’engager à planter un arbre à chaque 200e transaction. Et le compteur ne cesse d’augmenter. »

Un grand geste pour la nature… mais pas que !

Une action qui se déroule sur deux continents. « En effet, les arbres sont plantés au Bangladesh via l’ONG Friendship Luxembourg et au Grand-Duché, avec la Fondation Hëllef fir d’Natur de natur&ëmwelt. En ce mois de mars 2024, nous en sommes à 61.677 arbres plantés. Et notre action est loin d’être terminée. De plus, tous les employés de Banque Raiffeisen se sentent concernés par cette initiative. C’est très valorisant à mes yeux. »

Pour les membres du comité de direction de Raiffeisen, ces projets revêtent une importance capitale et ne sont pas menés dans le but d’améliorer l’image de la Banque. « Nous avons avant tout réfléchi à une solution pour rendre nos cartes de crédit plus durables. Cet investissement non négligeable pour la banque n’entraîne aucun coût supplémentaire pour nos clients. J’ignore si nous avons servi d’exemple, mais en tout cas, aujourd’hui, d’autres banques, compagnies d’assurance et entreprises s’impliquent également dans la plantation d’arbres. L’essentiel est que cela contribue à l’amélioration de la biodiversité au Luxembourg. Il ne faut pas oublier que de nombreuses forêts sont dans un état désastreux. Donc chaque arbre planté, c’est quelque chose de positif. »

Un grand geste pour la nature donc, mais également pour renforcer l’esprit d’équipe qui règne chez Banque Raiffeisen. « Nos collaborateurs et collaboratrices sont sur le terrain pour planter ces arbres. Après en avoir planté une centaine, on ressent les effets dans les muscles dès le lendemain. Il est essentiel de souligner que derrière chaque espèce plantée, un effort physique considérable est déployé, et que cela ne se résume pas simplement à un chiffre rapporté dans un document. Nous profitons de ces sorties en team-building pour également attirer l’attention sur le fait qu’il est primordial de planter les bonnes essences aux bons endroits, histoire que la forêt soit mieux armée pour affronter les tempêtes, le changement climatique, ou encore l’invasion du bostryche qui dévore les conifères affaiblis, comme les épicéas encore trop présents au Luxembourg. »

Quand l’écologie et le social s’associent

Jacques Hoffmann revient sur les actions présentes sur les deux continents. « Au Luxembourg, notre impact se concentre principalement sur la préservation de la biodiversité et sur l’évolution des pratiques culturales. En revanche, au Bangladesh, nos efforts de plantation sont orientés vers les mangroves, avec des arbres qui absorbent significativement plus de CO2. Un autre avantage réside dans le fait que ces plantations, situées dans une zone tropicale, bénéficient d’une croissance plus rapide. Enfin, l’aspect social revêt une importance considérable au Bangladesh. D’une part, des individus sont mobilisés pour surveiller la croissance des arbres et prévenir toute coupe ou dégradation par les animaux. D’autre part, la biodiversité est restaurée grâce à la présence de poissons et de crabes. Cela offre des opportunités économiques aux populations locales, telles que la vente de crabes sur les marchés locaux. »

À noter que Banque Raiffeisen a décidé d’aller au bout des choses en envoyant un membre de la Fondation Hëllef fir d’Natur de natur&ëmwelt sur place afin de contrôler si la plantation se passe comme prévu. Et comme les transactions sont en progression constante depuis des années, c’est la planète qui en profite.

Sébastien Yernaux
Photo : ©Banque Raiffeisen

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Joindre les actes à la parole
Joindre les actes à la parole

Depuis 2020, l’équipe de Picto Communication (éditeur de infogreen/lu et du magazine 4x3) se retrousse les manches pour apporter sa contribution à la nature. Comment ? Par le biais de plantations d’arbres en collaboration avec notre partenaire, la fondation Hëllef fir d’Natur de natur&ëmwelt.

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« Conscients de la nécessité d’agir sur le plan local pour protéger la biodiversité et l’environnement naturel, il nous est apparu nécessaire d’enclencher notre propre programme de renaturation au Luxembourg », explique Frédéric Liégeois, fondateur de l’agence Picto Communication Partner. « En faisant appel à la Fondation Hëllef fir d’Natur, nous avons décidé de mettre en place ce que nous avons appelé le programme ‘1 invité = 1 m2’. En clair, pour chaque participant à nos événements de lancement 4x3, nous nous engageons à planter 1 m2 de haies au Luxembourg. »

Frédéric Liégeois, entouré par Claudine Felten et Nicolas Hormain (natur&ëmwelt)
Frédéric Liégeois, entouré par Claudine Felten et Nicolas Hormain (natur&ëmwelt) - ©infogreen.lu

Un partenariat solide

Jusqu’à présent, l’équipe s’est rendue à Ettelbruck (2020), à Roeser (2021), à Bissen (Tricentenaire – 2022) et récemment, à Dudelange (2023).

« Le programme s’est largement étoffé au fil des ans avec la plantation d’arbres en forêt, d’arbres fruitiers, ou encore de haies en zones forestières, en bordures de champs et chez l’un de nos partenaires. Effectuer cette plantation annuellement, c’est aussi l’occasion pour l’agence Picto d’agir en équipe, avec le soutien de partenaires volontaires, au bien-être et à la préservation de l’environnement naturel commun, local. Il s’agit d’une véritable opération win-win-win... et une très grande fierté pour moi. »

C’est ainsi que des centaines d’arbres et arbustes sont venus enrichir les terres luxembourgeoises. Ces actions présentent de nombreux avantages telles que la diminution des risques d’inondation, la création d’habitats pour diverses espèces dont les poissons et les oiseaux, ainsi que l’amélioration du cadre de vie des citoyens.

L'équipe Picto en pleine action chez notre partenaire, Les ateliers du Tricentenaire à Bissen (2022).
L’équipe Picto en pleine action chez notre partenaire, Les ateliers du Tricentenaire à Bissen (2022). - ©infogreen.lu

Des participants motivés

La fondation Hëllef fir d’Natur de natur&ëmwelt organise de nombreux projets de ce type au Luxembourg. Tous les secteurs professionnels sont heureux d’y participer. En plus de réaliser un team building en pleine nature, chaque participant est conscient d’être un acteur précieux pour l’environnement. « Les arbres permettent de favoriser la biodiversité, de réduire les ilots de chaleur, d’améliorer la qualité des sols et de l’air et de préserver le climat », précise Nicolas Hormain, responsable communication & fundraising chez natur&ëmwelt. « Les bénéfices de ces projets sont avant tout pour la biodiversité en milieu rural agricole, mais cela permet également de structurer le paysage et de fixer le CO2. »

Sur le terrain pour planter des haies à Roeser (2021).
Sur le terrain pour planter des haies à Roeser (2021). - ©infogreen.lu

Outre la renaturation, 4x3 SIS et Infogreen offrent un chèque annuel de 2.000 euros à la fondation Hëllef fir d’Natur de natur&ëmwelt, soit une enveloppe de 8.000 euros depuis le lancement du projet commun.

Sébastien Yernaux

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Planet B, premier tour opérateur luxembourgeois « Travelife certified »
Planet B, premier tour opérateur luxembourgeois « Travelife certified »

Le 7 mars dernier, l’équipe de Susanne Salm, Product & Quality Manager, a reçu le certificat « Travelife certified » lors de l’ITB, le plus grand salon professionnel du tourisme au monde. Cette distinction est notamment une reconnaissance du rôle de pionnier de Planet B en matière de durabilité et de responsabilité sociétale dans le tourisme.

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De gauche à droite : Melanie Peter, Susanne Salm, Petra Carvalho - l'équipe de Planet B
De gauche à droite : Melanie Peter, Susanne Salm, Petra Carvalho - l’équipe de Planet B - ©Planet B

Pour obtenir cette reconnaissance, la plus élevée au niveau international pour un tour opérateur dans le domaine de la durabilité, il a fallu au préalable expliquer de manière structurée comment Planet B satisfaisait à plus de 200 critères concernant la gestion de son bureau, sa gamme de produits, ses partenaires commerciaux internationaux et les informations destinées à ses clients. Au cours du processus, il est rapidement apparu à tous les participants que Planet B était sur la bonne voie depuis le début et qu’elle avait déjà réalisé de nombreuses actions par le passé.

L’authenticité ne concerne pas que le pays de destination

La marque a été établie de manière durable dès le début, l’idée de voyager de manière responsable est bien ancrée chez Planet B et est vécue au quotidien par les collaboratrices et collaborateurs. « Il n’y a pas que nos voyages qui sont authentiques, nous aussi », sourit Susanne, Product Manager. De sa fontaine à eau à l’électricité verte, de sa promenade de midi autour du lac d’Echternach tout proche à ses formations continues dans le domaine du voyage durable - chez Planet B, le concept tout entier est cohérent.

Responsabilité sociétale

Il ne fait aucun doute que le voyage en avion est la principale source de CO2 lors d’un voyage. On en a beaucoup parlé et on en discutera encore. L’organisateur y répond en choisissant de préférence des vols sans escale, en compensant les émissions de CO2 et en évitant autant que possible les vols intérieurs.

D’un autre côté, il convient d’examiner de près l’impact du tourisme dans le pays de destination et de renforcer ses aspects positifs. Il est par exemple important qu’une grande partie du prix du voyage soit laissée dans les régions visitées, afin de stimuler l’économie régionale, et n’atterrisse pas dans les caisses de groupes internationaux. Planet B privilégie donc les hébergements familiaux et gérés par les propriétaires, les hôtels locaux certifiés durables et les possibilités d’hébergement authentiques avec beaucoup de cachet et d’atmosphère. Cela présente l’avantage pour les voyageurs d’être des hôtes bienvenus et d’être accueillis chaleureusement.

« Nos partenaires sur place sont généralement des entreprises locales gérées par leurs propriétaires et agissant de manière durable. Grâce à notre rémunération équitable, ils peuvent investir dans le personnel et l’équipement et garantir ainsi une qualité élevée de leurs services. Tout le monde en profite, y compris les voyageurs qui découvrent la région visitée de manière authentique grâce à des voyages bien organisés », explique Susanne, chef de produit, qui connaît et apprécie personnellement nombre de ses partenaires depuis plus de vingt ans.

Découvrir le monde

Un autre point à ne pas négliger est le programme du voyage. Hormis les points de visite classiques, les visites de petits producteurs et d’ONG, les rencontres avec les populations locales et les conservateurs de la nature sont des éléments incontournables du voyage Planet B. Cela permet aux voyageurs de découvrir non seulement l’histoire, mais aussi le présent, et de rencontrer la population locale, dont le travail est valorisé et soutenu.

« Il faut aussi se rappeler que de très nombreuses personnes ne pourront jamais voyager et que pour elles, le contact avec les touristes étrangers est une porte sur le monde. Beaucoup maîtrisent l’anglais et profitent de l’occasion pour échanger avec plaisir et enthousiasme. » Susanne attire l’attention sur un aspect du voyage qui n’est pas non plus suffisamment pris en compte : « Il m’est par exemple arrivé plusieurs fois au Népal que des Népalais souhaitent être pris en photo avec moi (depuis leur propre téléphone portable). Dans de nombreuses régions du monde, on m’a interrogée sur différentes situations et sur des sujets d’actualité en Europe ; les gens voulaient connaître le contexte et le point de vue d’un Européen ». C’est là qu’intervient le guide local ; en tant que connaisseur de son pays et des interactions quotidiennes, il est le maillon indispensable entre les autochtones curieux et les voyageurs intrigués.

Pour certaines communautés, comme ici au Népal, la visite de touristes luxembourgeois ou de la Grande-Région représente une ouverture sur le monde.
Pour certaines communautés, comme ici au Népal, la visite de touristes luxembourgeois ou de la Grande-Région représente une ouverture sur le monde. - ©IngoBartussek/Adobe Stock

Des voyages et des hébergements particuliers

Comme le plus grand éventail possible d’aspects d’un pays/d’une région de destination sont pris en compte dans la planification du voyage, les programmes sont très variés. Planet B utilise les transports en commun lorsque cela est possible sans que la qualité en soit affectée. Cela ne pose aucun problème, surtout pour les voyages en ville, et il existe également des trains qui fonctionnent bien dans de nombreux pays non européens. Au demeurant, le fait de poursuivre son déplacement en transports publics réduit l’empreinte carbone d’un voyage.

Les contacts avec la population civile sont primordiaux : au Kirghizstan, on dîne dans des familles kirghizes, ouïgoures et dounganes, on découvre les traditions ancestrales et toujours vivantes des nomades et on passe (une fois) la nuit dans une yourte. En Colombie, les voyageurs passent plusieurs jours avec les cultivateurs et les producteurs de café du partenaire de Planet B Mondo del Caffè/Tierra de Café. À Cuba, les e-bikers logent dans des casa particulares (pensions) gérées de manière privée, dans les Pouilles au milieu de petits villages qui profitent ainsi du tourisme comme unique source de revenus, et au Sri Lanka dans différents hôtels 4-5* d’une chaîne d’hôtels sri-lankaise engagée dans le développement durable et qui soutient également la protection de la nature sur l’île.
Chaque voyage est différent, chaque voyage est particulier et la créativité de l’équipe de produits autour de la manager Susanne ne connaît pas de limites. Conformément à la devise de Planet B : le monde se réjouit de t’accueillir.

Texte de Planet B
Photo principale : Sri Lanka Hotel Jetwing Vil Uyana Sigirîya ©JetwingHotels

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