Le dossier du mois

Une thématique dans chaque #DossierDuMois, avec la rédaction d’Infogreen et l’expertise de nos partenaires

Publié le 24 janvier 2022
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janvier 2022

Arborescence

"S’il fallait un jour que les forêts disparaissent, l’Homme n’aurait plus que son arbre généalogique pour pleurer." Albert Einstein

Arborescence
Sève qui peut !
Sève qui peut !

L’être humain, s’il ne veille pas à rétablir le règne de l’arbre, scie littéralement la branche sur laquelle il est assis. Car l’arbre, c’est l’élément vital, la source d’oxygène, le puits de carbone, le couvert végétal, la régulation thermique, la sauvegarde des sols trop érodés, la biodiversité, l’intelligence du biotope…

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« S’il fallait un jour que les forêts disparaissent, l’Homme n’aurait plus que son arbre généalogique pour pleurer. » Cette citation d’Albert Einstein nous plonge aux racines du lien entre l’Homme et l’arbre, ce prodigieux et indispensable végétal, inspirant par nature...

Selon la Commission européenne, en 30 ans (entre 1990 et 2020) le monde a perdu 420 millions d’hectares de forêts ! C’est la main de l’Homme qui défriche et dénature, pour l’agriculture intensive, l’exploitation industrielle, la productivité à court terme, l’efficacité des marchés mondiaux…

Il est plus que temps d’inverser la courbe de la déforestation, de l’ornemental ou de la croissance rapide, en réfléchissant à la bonne gestion et au bon usage du bois, aux essences qui renaturent, aux bienfaits de l’espace forestier, aux ressources multiples et renouvelables, aux bonnes pratiques pour construire des espaces de vie durables, aux solutions pour activer le reboisement intelligent, aux liens sociaux réactivés entre populations humaines…

Ici, au Luxembourg, c’est le combat quotidien de dizaines de personnes qui, chacune à son échelle, agissent, parfois dans l’ombre, souvent sur le terrain. Ils sont présents dans la gestion durable des surfaces forestières, dans le reboisement raisonné et exemplaire, dans la certification et le développement de filières intégrées et collaboratives. Fruits et bourgeons d’une pépinière de talents et de réflexions, ils pratiquent l’arboriculture et plus encore la culture de l’arbre, l’agroforesterie, la sylviculture, l’intelligence des réseaux naturels… Ils luttent contre la déforestation, organisent des soutiens financiers et solidaires qui contribuent autant à la compensation de l’empreinte carbone qu’aux liens sociaux resserrés entre populations et territoires, au Nord et au Sud. Ils apprécient et font connaître les vertus de l’arbre, l’oxygénation du corps et de l’esprit, les plus profonds et durables liens entre l’être et le bien-être. Ils bâtissent des projets en respectant l’ordre naturel, qui sied autant aux végétaux qu’aux habitants d’une planète qui a plein de solutions à offrir et des droits à reprendre.

Il y a dans cette approche du genre humain durable toute une arborescence collaborative, une communauté au service de l’espèce. Nous, vous, tous, nous pouvons en être, nous voulons faire partie de la solution, plus du problème. Et nous souhaitons faire en sorte de nourrir l’arbre généalogique en chérissant l’arbre génial et logique.

Il est temps de rendre à l’arbre ses lettres de noblesse, ses fonctions vitales. Et d’aller au-delà des cris d’alarme et des SOS. Sève qui peut !

Alain Ducat

Les anges gardiens de la forêt
Les anges gardiens de la forêt

Depuis le 1er juin 1840, les agents de l’Administration de la nature et des forêts (ANF) sont sur le terrain pour surveiller de près les 91 400 hectares boisés présents sur le territoire luxembourgeois. Grâce à de nombreux outils, dont beaucoup sont accessibles au grand public, ils mènent une gestion rigoureuse et intelligente des nombreuses essences.

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On ne l’écrira jamais assez mais le Luxembourg est un pays vert. Plus d’un tiers de son territoire est recouvert de forêts et surfaces naturelles en tout genre. Cela demande donc un travail colossal pour que cette étendue fonctionne à la perfection. La sensibilisation au quotidien de l’ANF est évidemment un élément important dans cette gestion rigoureuse, d’autant que 62% des terres forestières appartiennent à des propriétaires privés.

Évidemment, les arbres se comptent en dizaines de milliers. Trois essences se distinguent en particulier : les hêtres, les chênes et les épicéas qui occupent 75% de l’espace forestier. Si elles sont bien implantées et adaptées à notre type de climat, les spécialistes sont cependant confrontés, depuis 3 ans, aux températures particulièrement chaudes qui dérèglent profondément leur développement. Les hêtre, majoritaires au Luxembourg, en sont les principales victimes. Les chiffres ne mentent pas : le taux de mortalité et de dépérissement est passé de 1 à 12% en à peine 4 ans !

Améliorer la résilience

Redresser la barre est l’un des chevaux de bataille de l’ANF. Les agents disposent de nombreux outils afin d’analyser l’évolution de la situation et adapter les mesures à mettre en place sur le terrain. Le but est d’améliorer la résilience, la capacité d’adaptation aux caprices climatiques. Si l’évolution des arbres est au centre des débats, leurs récoltes sont également étroitement surveillées.

Et pour que cette surveillance soit efficace, chaque agent doit adopter une certaine rigueur. D’où l’importance de réaliser des inventaires réguliers, une mission également dévolue à l’ANF. Outre l’analyse de l’évolution des essences, cela permet de s’inscrire dans une politique de gestion durable des 91 400 hectares forestiers.

Les feuillus occupent le haut du panier avec 60% d’occupation (hêtres 30,1% et chênes indigènes (26,9%). Les agents constatent cependant que leur combat pour sauver les épicéas n’est pas prêt de se terminer. Ces derniers étant les plus touchés par les conditions climatiques difficiles. Afin de mener à bien cette mission, l’ANF se base autant sur l’expérience de ses préposés de la nature et des forêts que sur des moyens moderne comme l’utilisation de drones. Un savant mélange de compétences important pour le bon développement et l’exploitation durable de la forêt.

La technologie en renfort

Si la présence sur le terrain est le meilleur atout pour un contrôle optimal, l’ANF dispose de moyens technologiques de pointe, partagé d’ailleurs avec les particuliers.

Le géoportail est l’un d’entre eux. Grâce à de nombreuses cartes satellites et informations chiffrées, les utilisateurs disposent des éléments nécessaires pour gérer, de manière précise, n’importe quelle parcelle luxembourgeoise dont ils sont en charge. Que cela soit dans les domaines du tourisme, de l’agriculture ou encore de l’eau, rien n’est laissé de côté pour s’assurer une excellente gestion.

Cet outil aussi simple qu’efficace est accessible sur Internet (www.geoportail.lu) mais également sous la forme d’une application. Les mises à jour régulières évitent la moindre erreur. À l’exception de certains services réservés exclusivement à l’ANF, cette application fait le bonheur des amoureux de la nature et des propriétaires privés qui peuvent se référencer aux différents renseignements pour améliorer la gestion de leurs parcelles et trouver certaines alternatives aux nuisibles.

Sébastien Yernaux avec ANF, partenaire Infogreen

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Les yeux de l'autorité en forêt
Les yeux de l’autorité en forêt

L’ANF a aussi un rôle de conseil et de police. C’est également un des garants de la mise en avant du rôle du bois, ressource renouvelable et locale, dans les principes de l’économie circulaire.

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Les agents de l’ANF sont en charge de nombreuses missions. Outre la gestion domaniale, leurs précieux sont conseils sont importants pour venir en aide aux propriétaires. Ils ont également à charge le nettoyage et la réparation des chemins forestiers. Ils coordonnent les projets de mise en état et de création de nouveaux chemins.

De plus, il est demandé au préposé de la nature et des forêts de donner son avis lors de l’élaboration du Plan d’aménagement général (PAG) ou des plans d’aménagement particuliers (PAP). L‘ANF évalue alors le respect des mesures visant la protection de la faune et de la flore et la conformité des plans avec la loi sur la protection de l‘environnement.

L‘ANF a également une fonction de police en relation avec la loi sur la protection de l‘environnement. Les tournées de contrôle à travers la zone et les différents biotopes font partie du programme hebdomadaire tout comme le traitement des dossiers introduits. Enfin, elle contrôle les constructions en zone verte, constate les dommages dus au gibier et les décharges sauvages. Les agents réalisent des contrôles des permis de chasse et des autorisations de port d’arme. Ils sont, en quelque sorte, les yeux du Ministère.

Utilisation en cascade

L’ANF est donc aussi clairement un des piliers pour mettre en avant le rôle du bois dans les principes de l’économie circulaire[1]. Outre le fait d’être une ressource renouvelable et locale, les forêts contribuent également à la lutte contre le dérèglement climatique en capturant et éliminant le gaz carbonique.

Lors de son utilisation, le bois peut être transformé et utilisé de manière multiple et variée. Grâce à l’utilisation en cascade, la vie de ce produit naturel peut être prolongée également dans ses formes les plus diverses. Ainsi, le bois d’une charpente peut être transformé en panneaux agglomérés, servir à la fabrication du papier ou générer ultérieurement de l’énergie comme bois de chauffe. Les possibilités sont multiples.

Ressource naturelle de choix, le bois est l’un des matériaux pouvant retourner à son cycle biologique initial à la fin de son utilisation, ceci sans générer le moindre déchet.
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[1]De Jan - De Magazin vun der Gemeng Wooltz

Sébastien Yernaux avec l’ANF, partenaire Infogreen

Hêtre ou ne pas être…
Hêtre ou ne pas être…

Le hêtre est l’arbre de l’année, l’essence est à l’honneur pour 2022. Rencontre avec Claudine Felten, ingénieur forestier pour la Fondation Hëllef fir d’Natur de natur&ëmwelt. Elle nous explique toute l’importance des forêts sur notre quotidien.

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Le Luxembourg héberge quelque 92.000 hectares de forêts, soit 35% de la surface nationale. Un fameux défi quotidien pour préserver et entretenir cet espace ô combien important pour notre bien-être. « Même si nous sommes responsables de 750 hectares seulement, c’est clair que nous ne nous ennuyons jamais », explique Claudine Felten, responsable de la gestion des forêts de la Fondation. « Cela demande un gros travail mais c’est un mal pour un bien. Les arbres sont extrêmement importants car ils produisent l’oxygène dont nous avons besoin pour vivre tout en fixant le carbone de l’air dans le bois. »

Les forêts sont primordiales pour l’Homme et pour son environnement. « Elles accueillent un grand nombre d’espèces animales et végétales qui composent une biodiversité incroyable et toujours fascinante à observer. Les sols les remercient également car elles les renforcent contre l’érosion due au vent et à l’eau. Les nappes phréatiques sont également dépendantes des arbres. Ces derniers filtrent parfaitement le ruissellement des eaux pluviales. »

Il est donc important de conscientiser les visiteurs comme les propriétaires privés à vivre en harmonie avec la nature et en exploitant les bois de manière intelligente. « Le Luxembourg a une gestion assez douce de ses ressources. Il n’y a plus d’exploitation à outrance qui pourrait perturber l’écosystème comme cela peut s’observer en Amérique du Sud par exemple. Le plus gros souci, en dehors du changement climatique, est le gibier qui engendre de gros dégâts, surtout en abroutissant (en broutant les pousses des jeunes arbres) dans les plantations. Mais c’est évidemment un phénomène assez compliqué à gérer. »

La Fondation Hëllef fir d’Natur de natur&ëmwelt est donc propriétaire de 750 hectares de forêts. « Nous menons de nombreuses actions pour sensibiliser sur notre travail, sur la forêt et les arbres en général. Nous organisons régulièrement des activités de plantation avec des écoles ou des sociétés qui souhaitent interpeller sur l’importance des forêts. C’est évidemment crucial que tout le monde prenne conscience qu’un arbre est un être vivant qui nous rend énormément de services. La sensibilisation est meilleure quand on est sur le terrain. On vit directement la nature. »

Un 5e des forêts au Luxembourg

Les hêtraies constituent près d’un cinquième des forêts du Luxembourg, situé au centre de l’aire de distribution du hêtre. Une espèce mise à l’honneur en 2022.

« Le hêtre est l’essence la plus représentée au Luxembourg. Par rapport aux autres essences il est assez suffisant en ce qui concerne son besoin en lumière pour se développer. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle les autres essences ont dû mal à partager le sol. Dans la pénombre sous les grandes cimes des hêtres, le peu de luminosité restant ne suffit pas aux autres arbres pour se développer. »

En fonction des conditions stationnelles (le sol, le relief, l’exposition au soleil, etc.) les hêtres peuvent tout de même être accompagnés d’autres essences comme les chênes ou les érables. « Le bois du hêtre est très dur et homogène, d’où un intérêt pour la production de meubles massifs. Il est également très apprécié comme bois de chauffage. La forte présence du hêtre dans nos forêts est donc aussi en partie due aux interventions sylvicoles favorisant cette essence. »

Les forêts sont primordiales pour notre bien-être. Il est important de les respecter et de les utiliser de manière responsable, que ce soit dans le cadre de loisirs créatifs ou de la production de bois. « Depuis l’apparition du Covid, le nombre de personnes qui se ressourcent en forêt a beaucoup augmenté. Malheureusement, tous n’ont pas un comportement respectueux face à la nature. On a ainsi vu augmenter la quantité des déchets dans les forêts, notamment des masques. Même si beaucoup tombent accidentellement, ils ne se dégradent pas et affectent la diversité et la beauté des forêts. »

Sébastien Yernaux avec natur&ëmwelt
Photos : ©Fondation Hëllef fir d’Natur

1 invité = 1m2
1 invité = 1m2

Comme chaque année, l’équipe de 4x3 Magazine est sur le terrain pour donner un petit coup de pouce à la nature, notamment en plantant des arbres. Via des events ou des collaborations avec nos partenaires, nous sommes présents pour soutenir la biodiversité.

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La nature et 4x3 Magazine est un tandem qui fonctionne depuis quelques années maintenant. Et ce n’est pas l’agrément SIS qui nous dira le contraire. En effet, il nous inscrit dans une démarche de réflexion et de prise de conscience sur nos impacts, dont ceux environnementaux de nos activités. Plusieurs démarches ont donc été adoptée comme la compensation carbone, le soutien d’une action avec NatureOffice (www.natureoffice.com) et la mise en place, pour la 2e année consécutive, du programme 1 invité = 1m2 de renaturation et reforestation avec la Fondation natu&ëmwelt.

Une approche qui n’est pas de la poudre aux yeux, mais surtout la conséquence de notre prise de conscience qu’il faut agir ! Et pour commencer, au niveau local.

La deuxième campagne « 1 invité = 1 m2 » nous a permis de planter récemment une vingtaine d’arbres à Bivange (commune de Roeser), en compagnie de membres de Médecins sans Frontières Luxembourg et de la Fondation Hëllef fir d’Natur de natu&ëmwelt, partenaires Infogreen de longue date.

En 2019, la fondation Hëllef fir d’Natur avait planté sur une parcelle agricole de 49 ares, une structure linéaire de 15 ares (300x5m) composée de 30 arbres et d’une haie afin d’entrecouper un long espace ouvert et cultivé. Malheureusement, une bonne partie des arbres n’ont pas réussi à surmonter les étés chauds et les gelées tardives que nous avons eues. Il était nécessaire, pour le maintien de la biodiversité, de replanter ces arbres.

Il n’en fallait pas plus pour qu’une partie de notre équipe se retrousse les manches, saisisse pelles et outils, pour replanter les arbres comme il se doit. Une initiative appréciée par les membres de la Fondation Hëllef fir d’Natur de natur&ëmwelt. « Les arbres permettent de favoriser la biodiversité, de réduire les ilots de chaleur, d’améliorer la qualité des sols et de l’air et de préserver le climat », précise Nicolas Hormain, responsable communication & fundraising chez natur&ëmwelt, Fondation Hëllef fir d’Natur.

Le terrain choisi pour cette action est une parcelle agricole, exploitée de manière extensive comme pré de fauche afin d’entrecouper un long espace ouvert et cultivé. « Les haies arborées naturelles et les alignements d’arbres sont des éléments linéaires essentiels au réseau écologique dont dépend la biodiversité en milieu agricole. On y retrouve chênes, charmes, ormes et mélange d’arbustes. Les bénéfices de ce projet sont avant tout pour la biodiversité en milieu rurale agricole. Mais cela permet également de structurer le paysage et de fixer le CO2. »

Un chèque de 2.000 euros

Cette fameuse haie fournit également de quoi se nourrir, s’abriter et se protéger à de nombreux insectes, reptiles et petits mammifères. On parle également de trame verte pour reconnecter ensemble les différents milieux et habitats écologiques. Comme le trottoir en ville, la haie permet à la faune de se mouvoir en toute sécurité. Les haies constituent un biotope à elles seules, utile aussi bien pour la faune que pour la flore.

Comme c’est maintenant devenu une tradition, l’event dédicacé à la sortie du dernier numéro de 4x3 magazine a encore permis de conscientiser les partenaires présents à la campagne « 1 invité = 1 m2 » via un petit flyer biodégradable contenant des graines de fleurs et arbustes. Depuis 2020, 4x3 SIS et Infogreen ont décidé de planter 1 m2 de haie vive ou de forêt pour chaque participant, ce qui représente une enveloppe globale de 2 000 euros.

Frédéric Liégeois a donc remis, sur le terrain, à Nicolas Hormain, représentant de natur&ëmwelt, un chèque de 2 000 euros afin de confirmer notre engagement dans les différentes actions locales.

Sébastien Yernaux
Photos : natur&ëmwelt et Sébastien Yernaux

Connaissez-vous la sylvothérapie ?
Connaissez-vous la sylvothérapie ?

Qui a déjà ressenti un sentiment de plénitude calme sur un chemin au milieu des arbres ? D’apaisement à la vue d’une rivière qui serpente et ruisselle sous les futaies ? De contentement, de joie physique aussi simple que satisfaisante au retour d’une balade en forêt ?

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Souvenez-vous - ou imaginez - les arbres, le bruissement léger de leurs feuilles parcourues par le vent, l’écoulement de l’eau du ruisseau au milieu de quelques rochers. Sentez le parfum de la forêt qui émane de part et d’autre du sentier, les rayons de soleil sur votre visage. Passez le pont qui enjambe le rieux, ou traversez ce gué qui mène à une clairière et écoutez-y le chant des oiseaux qui se répondent. Fermez les yeux, faites vivre un instant ce paysage en pensée. Que se passe-t-il en vous, en écho de cette évocation ?

Nombreux sont les écrivains, artistes et scientifiques qui ont partagé les bénéfices de la nature - partant, de la forêt – pour le corps et l’esprit. Dans une théorie qu’il nous propose en 1984, Edward Wilson émet le concept de biophilie (du grec « bios », la vie et « philos » qui aime d’amitié) selon lequel nous, humains, avons une tendance innée à établir une relation avec le monde vivant et la nature. Ce que la psychologie environnementale mesure. Ainsi, également au début des années 80, Roger Ulrich (géographe américain) montre que des patients qui ont subi une opération chirurgicale récupèrent mieux (i.e. physiquement et moralement : ils sortent plus vite de l’hôpital en ayant moins besoin d’antidouleurs) lorsque depuis leur chambre ils ont une vue sur un paysage naturel.

Au travail aussi

Ce constat a été élargi à d’autres contextes : Terry Hartig (Université d’Upsala) expose que la proximité ou la vue de la nature augmente le bien-être sur le lieu de travail.

Les employés qui disposent d’une vue sur un parc, des arbres, des plantes ou des fleurs ont moins de maux de tête et plus de satisfaction que ceux qui ont une vue sur un parking ou un bâtiment adjacent. Et des aménagements de bureaux comprenant des plantes, ou dans une certaine mesure de grandes photos de paysages (arbres, forêts, mer, montagne…) aux murs peuvent déjà faire l’affaire.

Apaisement, ressourcement, concentration, créativité : il s’agit là de quelques-unes des expériences que chacun d’entre nous peut faire par lui-même au contact des arbres et de la forêt. Une bonne raison de s’arrêter dans sa journée pour s’imaginer arbre, aller se promener en conscience en forêt ou y suivre des activités de méditation guidées entre collègues ou en famille, la faire rentrer chez soi ou encore en prendre soin, pour les habitants qui y vivent, nous-mêmes et nos enfants.

« Allons dans les bois
Parce que nous voulons vivre sans hâte
Vivre, intensément,
Et sucer toute la moëlle de la vie
Mettre en déroute tout ce qui n’est pas la vie
Pour ne pas découvrir, à l’heure de notre mort
Que nous n’avons pas vécu »
(H.D. Thoreau)

Jean-Philippe Wagnon, coopérateur Allagi, Philo et méditation pour petits et grands

Pour en savoir plus :

Une Écologie du bonheur, E Lambin (Ed. Les essais du pommier)
Shinrin Yoku, Li Qing (First éditions)

Photo : Allagi

Le son de la forêt
Le son de la forêt

Envie de célébrer les retrouvailles avec votre vraie nature à l’occasion de cette journée pour restaurer un mieux-être ?

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Les forêts sont une partie intégrante de notre habitat terrestre et du fonctionnement du cycle vital du renouvellement de notre vivant.

Accepter l’invitation à écouter les sons de la forêt du monde entier, c’est s’accorder un espace de ressourcement pour se reconnecter à son for intérieur.

C’est s’autoriser à soulager notre anxiété, à calmer l’agitation et les perturbations de notre mental face à la perception du monde extérieur, à revenir en présence et en reliance dans un mouvement dynamique aligné de notre corps, notre tête, notre cœur et de notre raison d’être.

C’est s’offrir en pleine conscience, une bouffée d’oxygène pour pouvoir retrouver l’équilibre en ayant les pieds profondément ancrés sur terre de façon solide.

Une opportunité pour rééduquer nos sens par les paysages sonores propres aux différents écosystèmes. Une fois le son lancé, on entre dans un environnement immersif tantôt chez les lémuriens de Madagascar, tantôt chez les rossignols de Slovaquie. Une belle façon de s’évader mais aussi de chercher à reconnaître les bruits et les espèces entendues.

Préparer votre prochain voyage par l’initiation et l’expérience de vos sens à la forêt d’Ankasa au Ghana écouter la pluie…à la rivière Jaguari à Sao Paolo au Brésil, au Denali National Park and Preserve en Alaska entendre la faune…

Dans la forêt Kotori no Mori au Japon écouter les oiseaux ou encore au Tamin Negara National Park en Malaisie...

Quelle destination avez-vous envie d’écouter ? C’est vous qui décidez en cliquant sur la carte !

Envie de soulager l’anxiété, le stress oxydatif et revenir en présence ? Réponse dans la vidéo ci-contre.

Pour plus d’informations : www.alias-mediation.com/blog/voyager-1/post/sound-of-the-forest-9

La force symbolique du vert
La force symbolique du vert

Vert chlorophylle, vert printemps, vert sous-bois, vert émeraude… : ces noms évocateurs nous transportent dans un univers onirique, que l’on a envie de prolonger dans la réalité.

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Le vert n’est pas seulement une couleur, c’est un état d’esprit !

Depuis quelques années, cette couleur, aux multiples déclinaisons, s’invite chez nous, dans notre déco et dans notre vestiaire.

En effet, les différentes périodes de confinement ont suscité un incroyable besoin de retour à la nature : le vert devient le symbole par excellence du bien être qu’elle peut nous apporter ! Il évoque la régénérescence liée au cycle des saisons.

Il suffit d’évoquer son nom pour voir apparaître un chemin menant au sous-bois dans une forêt accueillante, sentir les odeurs de mousse, d’herbe fraîche arrosée par la pluie…

À l’heure où l’économie est encore liée aux activités urbaines, l’envie irrésistible de vivre à la campagne se fait sentir. On a besoin d’un petit coin de chlorophylle à la maison, d’une véranda envahie de plantes vertes, ou bien tout simplement de pouvoir accéder rapidement à la forêt, de marcher au milieu des buissons, à travers les arbres dans les sous- bois.

Le secret du vert ? Il nous aide à ressentir les bienfaits de la forêt indomptée, à travers ses gammes harmonieuses et rafraîchissantes ! Il déclenche en nous des émotions particulières liées au phénomène de « retour aux sources » encore timide au cours de la dernière décennie, devenu un critère incontournable après la crise sanitaire, dans la qualité de vie des jeunes générations !

Ce raz-de-marée du vert dans nos espaces de vie au quotidien révèle une envie croissante de mimétisme avec la nature : on veut se connecter à la forêt, on enlace les arbres, on nous dit qu’ils nous parlent… et si c’était vrai ? Et si ces arbres bienveillants étaient tout simplement garants de notre bien-être, de la qualité de notre vie et de celle des générations futures ?

Le vert est vivifiant, régénérant, dynamisant et, ne l’oublions pas, c’est la couleur de l’espoir… Sa présence nous emplit de bonheur et d’espérance.

Le vert, c’est notre histoire d’amour avec la nature !

Béatrice MANGE
COLOR-WELLNESS
Fondatrice
contact@color-wellness.com
www.color-wellness.com

Un partenaire du quotidien
Un partenaire du quotidien

Luc Koedinger est co-fondateur de Canopée, coopérative en Agroforesterie. Il est aussi paysan-formateur et travaille à sa microferme, sur la frontière belge. Pour lui, l’agroforesterie est une voie royale pour permettre aux arbres d’épauler l’être humain, partout, tout le temps, avec fruit.

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L’arboriculture, c’est une activité humaine qui consiste à cultiver des arbres et à les entretenir. Et qui inclut l’étude de la physiologie végétale, de la façon dont les arbres réagissent à leur environnement et interagissent avec lui. L’agroforesterie pense paysages en symbiose, avec la nature et avec l’humain, sachant que l’humain cultive et que la nature reprendra toujours ses droits… L’arbre devient l’acteur végétal planté au milieu d’activités agricoles avec lesquelles il cohabite et participe, cultures productives, maraîchage, élevages divers…

Luc Koedinger, maraîcher, arboriculteur et pédagogue, se dit volontiers « paysan-formateur ». Il défend Lumbrikina, sa microferme à Habergy (Messancy), à deux pas belges du Luxembourg dont il a la nationalité. Et il est cofondateur d’une société coopérative en agroforesterie, joliment baptisée Canopée.

« Nous travaillons sur des modèles simples, alternatifs quoique anciens, mais qui ont d’innombrables avantages : éviter l’érosion des sols et les crues incontrôlables, protéger des chaleurs et des vents, créer de la matière organique, stocker du carbone, abriter une biodiversité multiple, fournir bois et alimentation… »

De formidables usines biologiques

L’homme propose aussi le terme « dendroculture », pour dribbler le rôle paysager voire décoratif auquel l’arbre est souvent cantonné, invitant à dépasser le cadre agricole pour donner aussi ses lettres de noblesse à la plantation en milieu urbain, en zone industrielle ou commerciale… « L’arbre est à sa place dans presque toutes les régions d’Europe. Avec le « climax écologique », un certain type de végétation reprend ses droits dès que la nature est livrée à elle-même, ou délivrée de l’impact humain. La forêt de hêtres et de chênes correspond au climax du Luxembourg. Sans la présence humaine, la surface forestière s’approcherait des 100%, alors qu’aujourd’hui elle est réduite à 37%. L’agriculture occupe quant à elle 52% du territoire et près de 10% des surfaces sont construites ou artificialisées ».

Pour Luc Koedinger, il ne s’agit pas de remonter dans les arbres comme nos lointains aïeux ont pu le faire mais de permettre aux arbres de nous épauler au quotidien. « Le manque de terres boisées pose de nombreux problèmes. Au contraire, les arbres nourrissent les sols, aident au stockage de l’eau en profondeur et en surface cultivée, fabriquent de l’oxygène et capturent le carbone… Ce sont de formidables usines biologiques fonctionnant à l’énergie solaire. Un chêne adulte, par exemple, fait des racines de plus de 120 mètres de profondeur. Ces racines permettent à l’eau de pluie de pénétrer dans les nappes phréatiques. Ce chêne transpire par son feuillage jusqu’à 500 litres d’eau par jour. Son ombrage est agréable pour l’Homme et cet arbre accueille une faune innombrable, toute une vie, dans le sol et dans sa partie aérienne. »

Rendements… et investissement

L’agroforesterie associe les arbres et les haies aux différents domaines de l’agriculture et du paysage, permet de mieux ancrer des sites industriels ou commerciaux dans leur environnement. « Sur un plan économique, cette technique agricole permet aussi une augmentation significative des rendements à l’hectare. Prenons l’exemple d’une association de cultures céréalières et de peupliers. Les peupliers seront récoltés (coupés) après 15 ans. Une telle association en agroforesterie est 34 % plus productive que les deux cultures séparées ».

Autre exemple, le verger : « Les arbres fruitiers sont régulièrement fragilisés par des insectes ou des parasites. Associons, par exemple, un élevage de poules à ces fruitiers. Entre autres parce que, quand les fruits tombent, malades ou farcis d’une larve, les poules s’en nourrissent aussitôt, éradiquant le pathogène ou la larve pour les transformer en engrais ».

L’agroforesterie est, ainsi présentée, comme une révolution verte, à promouvoir pour ses avantages écologiques dans le contexte du dérèglement climatique subi aussi par le monde agricole. « Des recherches récentes indiquent que la voie d’une agriculture prenant soin des sols en augmentant le taux de carbone pourrait rapidement faire de l’Europe un territoire à bilan neutre sans rien changer au reste de nos activités. L’inertie n’est plus de mise. Les mondes de la finance et de l’industrie peuvent jouer un rôle décisif dans ce tournant de l’agriculture et le Luxembourg peut devenir ce laboratoire de l’excellence. Comment ? En visant la neutralité carbone par compensation. Investir dans le paysage agricole à travers la plantation d’arbres et de haies, voilà de quoi réenchanter l’histoire ».

Alain Ducat avec Canopée, coopérative en agroforesterie, partenaire Infogreen

Plongée au cœur de l'arboretum
Plongée au cœur de l’arboretum

Trois parcs, trois environnements, mais un même objectif : mettre en avant les beautés de la nature tout en conservant des centaines d’espèces. Plantes, arbres et arbustes font bon ménage sur les 30 hectares de l’arboretum du Kirchberg.

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Un arboretum peut se décliner sous trois formes : forestier, de recherche et de collection. Celui présent au Kirchberg appartient à la troisième catégorie. « Nous proposons une grande variété de ligneux, c’est-à-dire des arbres et des arbustes, venant d’Europe », explique Thierry Helminger, botaniste au Musée national d’histoire naturelle. « Notre but est de montrer leur diversité au public. Nous nous focalisons sur des essences rustiques car les trois parcs n’ont pas de serres, ni de protections pour l’hiver. Il faut que les espèces puissent résister aux basses températures. Ainsi certaines espèces d’Europe du Sud ne peuvent pas être montrées. »

Le Fonds Kirchberg ayant décidé de suivre la conception de l’architecte paysagiste Peter Latz pour installer un arboretum dans les parcs publics du quartier, c’est en 1993 que le parc Réimerwee ouvrait le bal des travaux d’aménagement. « Il accueille une très belle collection de chênes. L’endroit permet de s’y promener dans une certaine quiétude. Les visiteurs pourront y découvrir 21 espèces différentes. Les hêtres sont également bien représentés par de nombreuses variétés du hêtre commun. »

En 1995, place au deuxième parc situé au Klosegrënnchen. « J’ai un petit faible pour ce parc », poursuit Thierry Helminger. « Les dunes ont été modélisées avec les excavations de la construction du contournement Est de la ville. Nous l’appelons l’Arboretum des sables. Ce qui est important, ce que le substrat n’a pas été amélioré. Nous n’avons pas ajouté de terres végétales. Les matériaux sableux et pierreux, pauvres en nutriments et ne retenant que peu d’eau sont un milieu de vie particulier qui ressemble aux pelouses sablonneuses qui se forment sur les plateaux de grès du Luxembourg. Nous sommes fiers d’avoir pu recréer ce biotope dans le parc. Pâturé deux fois par an par des moutons, il est peu à peu recolonisé. On observe notamment des orchidées et d’autres espèces rares. »

Le parc central constitue le dernier maillon de l’arboretum. Son aménagement a été finalisé au printemps de l’année 2000. « Il comporte beaucoup d’espaces ouverts destinés à accueillir le public. La présence d’une aire de jeux, d’une piste de pétanques et du Kyosk attire évidemment des visiteurs plus variés. C’est un lieu de détente, de relaxation et de découvertes pour les grands comme les petits. »

La patience avant

Depuis 1994 quelque 40.000 arbres et arbustes ont été plantés. A l’heure actuelle, les secteurs ouverts au public accueillent 347 espèces, sous-espèces et variétés. « Pour les obtenir, nous avons beaucoup travaillé avec d’autres jardins botaniques et arboretum répartis en Europe. Les échanges sont assez faciles. La suite est plus réfléchie car comme il faut trouver les meilleurs endroits pour semer les graines, mais aussi les méthodes pour entretenir les arbustes et plantes. C’est un processus long et compliqué qui nous apporte un certain plaisir quand tout prend forme. »
Présent en force au Luxembourg, le hêtre occupe une belle place. « Nous avons une grande collection. Le hêtre fougère est particulièrement beau. Mais il faut être patient. L’arboretum n’a que 27 ans. Les arbres n’ont pas encore eu le temps de grandir totalement. C’est aussi l’intérêt de cette collection, la transmission ! Tout sera beaucoup mieux dans 100 ans, minimum. C’est un beau défi pour les générations à venir. »

L’arboretum est une destination librement accessible à tout le monde. Cerise sur le gâteau, l’étiquetage des plantes renseigne sur le nom scientifique, la famille, la répartition et le nom en quatre langues (luxembourgeois, allemand, français et anglais).

Des visites guidées de l’arboretum sont organisées régulièrement de mai à octobre. www.mnhn.lu/arboretum
Interview réalisée par Sébastien Yernaux

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Quelles forêts pour demain au Luxembourg ?
Quelles forêts pour demain au Luxembourg ?

Face aux changements du climat, les enjeux qui pèsent sur les forêts n’ont jamais été aussi importants, poussant les gestionnaires forestiers à (se) réinventer, faire évoluer leurs modes de gestion et à repenser les forêts de demain.

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Les effets du changement climatique sont de plus en plus visibles en forêts ces dernières années : périodes de sécheresse prolongées et plus fréquentes, hivers globalement moins rigoureux et plus humides, pullulation d’insectes ravageurs, etc. A l’heure actuelle, toutes les forêts du pays présentent une ou plusieurs parcelle(s) d’arbres dont l’état sanitaire est préoccupant.

Afin de garantir une gestion durable et multifonctionnelle des forêts, les forestiers et les propriétaires de forêts se voient ainsi contraints de mettre en place des mesures de gestion alternatives pour mitiger ces impacts. Une manière d’adapter nos forêts aux changements climatiques est d’augmenter leur résilience. Cela passe, entre autres, par une augmentation de la diversité des essences forestières et une meilleure adaptation des essences aux conditions climatiques actuelles et futures. Des expériences similaires ont lieu dans les pays voisins, notamment en Allemagne, en Belgique ou bien en France.

Expérimentation luxembourgeoise

Au Luxembourg, en raison du manque de disponibilité de parcelles expérimentales, peu d’expériences avaient été conduites jusqu’à présent sur ce sujet. Cependant, dans la commune de Differdange, 12 parcelles d’une superficie totale de 14 hectares ont pu être libérées par l’Administration Nature et Forêt (ANF) au sein de la forêt domaniale de Differdange. L’ANF a ainsi fait appel à l’équipe forestière de Luxplan pour l’élaboration d’un projet expérimental sur cet espace, en collaboration avec différents acteurs de terrain.

Dans un premier temps, nous avons identifié un certain nombre de provenance d’essences indigènes (espèces d’arbres retrouvées naturellement chez nous) potentiellement mieux adaptées que les provenances actuelles (par exemple une provenance plus méridionale du Chêne sessile, du Tilleul à grandes feuilles ou du Merisier), ainsi que des essences exotiques. On retrouve parmi ces dernières le Cèdre de l’Atlas, le Cèdre du Liban, le Grand sapin côtier ou le Noisetier de Byzance. La sélection des essences est basée sur une analyse documentaire, des rapports d’expérience et d’une analyse des sols des parcelles. L’ANF a ensuite posé des choix parmi les essences proposées.

Dans un second temps, les essences sélectionnées seront plantées par l’ANF et un dispositif de suivi sera mis en œuvre en collaboration avec Luxplan afin de collecter des données : taux de survie des plants, qualité des arbres, croissance, etc.
L’ANF espère pouvoir tirer de l’analyse de ces données des pistes pour diversifier la composition de nos forêts actuelles et ainsi les rendre plus résilientes face aux changements à venir.

Enjeux multi-facteurs

Bien que l’introduction de nouvelles essences d’arbres ne soit pas sans controverse, cette mesure doit être considérée comme une alternative possible pour conserver des forêts productives qui continuent à assurer l’ensemble des services qu’elles nous offrent, notamment en rôle de soutien dans le stockage du CO2 mais également pour la production de bois d’œuvre, de biomasse et de bois de chauffage.

Les impacts potentiels de l’introduction de nouvelles essences forestières sur un ensemble de paramètres (biodiversité, érosion des sols, etc.) doivent toutefois être également analysés afin de s’assurer de ne pas entrainer plus de perturbations de nos écosystèmes. Il s’agit également de l’une des vocations futures de ce dispositif et de ceux implantés dans les pays voisins.

Une chose est certaine, la forêt de demain se façonne aujourd’hui et promet d’être différente de ce que nous connaissons, avec ou sans notre intervention.

Article rédigé par Longrée Charlotte, Coordinatrice du département Études Forestières, Luxplan, membre de LSC Engineering Group et Gosset Thibault, Chef de projet, Département Études Forestières, Luxplan, membre de LSC Engineering Group

La gestion durable de la forêt selon les critères PEFC
La gestion durable de la forêt selon les critères PEFC

40 % des surfaces forestières luxembourgeoises sont certifiées selon les critères PEFC. Un gage de qualité !

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PEFC est un système transparent et indépendant pour assurer une gestion durable des forêts. PEFC est l’acronyme pour la dénomination anglaise de Programme for the Endorsement of Forest Certification Schemes, donc un Programme pour la reconnaissance de système de certification forestière.

Les critères et indicateurs sont élaborés au niveau national ou régional, et doivent correspondre à des minimums internationaux définis par le Conseil PEFC à Genève. Ces standards nationaux ou régionaux de PEFC sont soumis à une révision tous les 5 ans, afin de correspondre aux exigences à une gestion forestière durable. A ce processus de révision, peuvent participer toutes les organisations intéressées.

La dernière révision au Grand-Duché a eu lieu en 2018 et a regroupé 15 organisations et institutions du pays, qui ont défini ces standards en consensus (dont, par exemple, les propriétaires, des ONG, des administrations). La conformité aux standards sur le terrain, et le chemin du bois venant de la forêt jusqu’au produit final sont après vérifiés par des bureaux de certification indépendants. Ainsi, la certification PEFC consiste à dire ce que l’on fait en matière de gestion forestière durable, faire ce que l’on dit, le contrôler et le prouver.

Voici quelques exemples, comment PEFC s’exprime sur le terrain :

  1. Respect de l’équilibre croissance-récolte.
  2. Après la coupe, il faut replanter, ou profiter de la régénération naturelle.
  3. La biodiversité en forêt est maintenue, la forêt reste un habitat sûr pour la faune et la flore.
  4. Une forêt gérée de façon durable aide à la protection de l’eau, du sol et du climat.
  5. Une attention particulière est prêtée à l’eau potable.
  6. Vous avez une garantie pour la provenance légale du bois.
  7. Pendant les travaux forestiers, les standards de la sécurité de travail sont respectés.
  8. Les droits des salariés sont respectés.
  9. Les travaux sont faits à l’aide de personnel qualifié.
  10. Les droits des personnes, qui vivent de la forêt ou en dépendent, sont assurés (ex. : peuples indigènes).

Avec l’achat de produits certifiés PEFC, vous contribuez à une gestion durable des forêts ! La gestion durable des forêts est l’affaire de chacun et c’est l’implication du plus grand nombre d’acteurs qui fait la force de PEFC. Grâce à leur engagement, PEFC est devenu leader mondial de la certification forestière : une avancée pour les citoyens et pour les forêts du monde entier !

Au Grand-Duché, on compte plus que 40% des surfaces forestières qui sont certifiées selon les critères PEFC, à savoir environ 37.300 hectares, soit 70.000 terrains de foot ! A cet immense stock de matériaux durables s’ajoutent 24 entreprises certifiées de tous les secteurs : exploitants forestiers, scieries, imprimeurs, producteurs et transformateurs divers.

Quand vous achetez du bois (ex. : des planches ou des bûches de chauffage) ou tout autre produit ligneux (crayons, pellets, papier, parquet…), veillez à ce qu’il porte le label PEFC pour assurer une provenance légale et durable des matières premières !

Infos : www.pefc.lu
Photos : ©PEFC

Unis pour le bien-être forestier !
Unis pour le bien-être forestier !

L’Administration de la Nature et des Forêts et la commune de Wiltz, partenaires dans la gestion forestière du territoire et la protection de la nature.

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L’Administration de la Nature et des Forêts (ANF) a notamment pour mission la protection et une gestion durable des forêts. « La loi sur la protection de la nature prévoit que la surface des forêts ne se réduise pas au Luxembourg », explique Dany Klein (préposé forestier du triage Wiltz), « ainsi, pour chaque arbre abattu, un nouvel arbre doit être planté au même endroit ou ailleurs. »

Les coupes rases ne sont autorisées qu’exceptionnellement par l’ANF, par exemple pour des mesures sanitaires dans la lutte contre les nuisibles. Les surfaces défrichées doivent être replantées dans les trois années suivantes. Le Ministère de l’Environnement exige une forêt mixte, c’est-à-dire les forêts où poussent diverses espèces d’arbres endogènes.

L’Administration régionale s’engage même sur la voie de la forêt permanente : des espèces d’âge divers poussent ensemble. Ainsi, les arbres peuvent mieux se développer, sont plus résistants aux tempêtes et aux nuisibles. De même, la forêt mixte assure une production de bois durable.

Si on reprend les derniers chiffres, 500.000 m3 de bois sont récoltés annuellement au Luxembourg. Pour Wiltz, on estime la récolte à 2.000 m3. En contrepartie, 8 à 10.000 arbres sont replantés, chaque année, sur le territoire de la commune.

Un partenaire important de la commune

LANF, avec son antenne régionale de l’Arrondissement Nord, sous la direction de Fernand Theisen, et le « Triage Wiltz » autour de Dany Klein, sont localisés au Château de Wiltz. Avec ses six employés forestiers, Dany Klein est responsable de la partie du territoire de Wiltz avant la fusion avec Eschweiler et celui de la commune de Winseler.

L’administration s’occupe aussi de la gestion des forêts sur le territoire de la commune de Wiltz. Elles s’étendent sur 1.100 hectares, soit 52 % de la surface communale. La commune en possède 330 hectares, ce qui correspond à environ 10.000 fois l’amphithéâtre de Wiltz.

Sur les 2.000 m3 de bois abattus tous les ans par l’ANF à la demande de la commune, la majeure partie est livrée comme copeaux destinés au chauffage communal. Selon la qualité, le reste est vendu pour être transformé dans les scieries, pour la production de papier ou comme bois de chauffage.

De plus, l’ANF a à charge le nettoyage et la réparation des chemins forestiers et coordonne les projets de mise en état et de création de nouveaux chemins. Au Bréimebierg, non loin de la Lameschmillen, un chemin forestier a récemment été remis en état avec le déblai du chantier « Campus Géitzt » à Wiltz. Ainsi, nul besoin de recourir à des matériaux d’une carrière éloignée tout en économisant 60 % des coûts et réduisant les émissions de CO2 grâce à des trajets plus courts : un exemple pratique de l’« Économie Circulaire ».

Les travaux planifiés dans ces forêts sont budgétisés via un Plan annuel de gestion des forêts et adopté par le conseil communal. Celui-ci comprend d’une part la récolte du bois avec les revenus dégagés de la vente et la reforestation ainsi que les dépenses liées à l’entretien des surfaces boisées.

Enfin, l‘ANF s’acquitte également de petites interventions pour les services techniques de la commune telles que la réalisation de bancs ou la livraison de bois pour des projets spécifiques.

En matière de protection de l’environnement, des projets ont lieu régulièrement avec les classes d’écoles locales afin de sensibiliser les enfants sur ce thème, comme la plantation d’une haie ou d’un verger ensemble avec des élèves.

De plus, il est demandé au forestier de donner son avis lors de l’élaboration du Plan d’Aménagement Général (PAG) ou des Plans d’Aménagement Particuliers (PAP). L‘ANF évalue alors le respect des mesures visant la protection de la faune et de la flore et la conformité des plans avec la loi sur la protection de l‘environnement.

Le bois : l’élève modèle de l’Économie Circulaire

Le bois convient à la mise en œuvre des principes de l’Économie Circulaire comme peu d’autres matériaux. Il est l’une des ressources renouvelables et locales. Les forêts contribuent également à la lutte contre le dérèglement climatique en capturant et éliminant le gaz carbonique.

Lors de son utilisation, le bois peut être transformé et utilisé de manière multiple et variée. Grâce à l’utilisation en cascade, la vie de ce produit naturel peut être prolongée également dans ses formes les plus diverses. Ainsi, le bois d’une charpente peut être transformé en panneaux agglomérés, servir à la fabrication du papier ou générer ultérieurement de l’énergie comme bois de chauffe. Les possibilités d’utilisation sont diverses.

Ressource renouvelable et naturelle, le bois est l’un des matériaux pouvant retourner à son cycle biologique initial à la fin de son utilisation (à condition de ne pas avoir appliqué de produits chimiques sur le bois), ceci sans générer le moindre déchet.

Sébastien Yernaux, avec l’Administration communale de Wiltz
Photos : ©ANF

L'Europe veut lutter contre la déforestation
L’Europe veut lutter contre la déforestation

Le combat pour l’arbre et ses vertus naturelles est évidemment planétaire. La Commission a adopté de nouvelles propositions pour faire cesser la déforestation, au cœur du Pacte Vert.

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Le combat pour l’arbre est évidemment planétaire. La Commission européenne a adopté, à l’approche de la dernière ligne droite de 2021, 3 nouvelles initiatives, conditions pour faire du pacte vert pour l’Europe une réalité. Elles engagent aussi l’Europe dans sa responsabilité globale. Ainsi, à côté de nouvelles règles visant à faciliter les transferts de déchets à l’intérieur de l’Union pour promouvoir l’économie circulaire, à lutter contre l’exportation de déchets illicites et les problèmes de gestion des déchets envoyés vers les pays tiers, la Commission propose de nouvelles règles pour enrayer la déforestation imputable à l’UE. La Commission présente également une nouvelle stratégie en faveur des sols ayant pour objectif que tous les sols européens soient restaurés, résilients et suffisamment protégés d’ici 2050.

Pour Frans Timmermans, le vice-président exécutif chargé du pacte vert pour l’Europe, « nous devons prendre la responsabilité d’agir aussi bien chez nous qu’à l’extérieur, afin que la lutte contre les crises liées au climat et à la biodiversité soit un succès au niveau mondial. Notre règlement sur la déforestation répond aux demandes des citoyens qui appellent à réduire la participation de l’UE à la déforestation et à promouvoir une consommation durable. Et notre stratégie en faveur des sols permettra de rendre les sols sains, d’en faire un usage durable et de leur accorder la protection juridique dont ils ont besoin. »

420 millions d’hectares déboisés en 30 ans

Virginijus Sinkevičius, le commissaire chargé de l’environnement, des océans et de la pêche, prolonge la réflexion : « Si nous attendons de nos partenaires qu’ils adoptent des politiques climatiques et environnementales plus ambitieuses, nous devrions cesser nous-mêmes d’exporter les sources de pollution et de soutenir la déforestation. La réglementation relative à la déforestation et aux transferts de déchets que nous présentons contient les efforts législatifs les plus ambitieux qui aient jamais été fournis à l’échelle mondiale pour résoudre ces problèmes. »

« Entre 1990 et 2020 seulement, le monde a perdu 420 millions d’hectares de forêts, une superficie plus vaste que celle de l’Union européenne », souligne la Commission. En cause, principalement, l’expansion agricole liée à la production de soja, bœuf, huile de palme, cacao et café, certains de leurs produits dérivés, et aussi… le bois, des surfaces naturelles parfois séculaires étant défrichées, pour mieux y planter des essences à croissance rapide, plus directement « efficaces » sur les marchés.

Les nouvelles règles proposées entendent garantir que les produits achetés, utilisés ou/et consommés par les citoyens européens ne participent pas à la déforestation et à la dégradation des forêts dans le monde…

Pour des produits « zéro déforestation »

Concrètement, l’Europe fixe les règles d’une « diligence raisonnable obligatoire » pour les entreprises qui souhaitent mettre ces produits sur le marché de l’UE, l’objectif étant de garantir que seuls des produits conformes et sans lien avec la déforestation soient autorisés. Dans le champ d’application du règlement, il est prévu un système comparatif pour évaluer les pays et le risque de déforestation ou de dégradation des forêts qui leur est associé.

On évoque aussi une « intensification du dialogue » avec les pays grands consommateurs de ces produits « forest unfriendly ».

En faisant la promotion de produits « zéro déforestation » et en réduisant l’incidence de l’UE sur la déforestation et la dégradation des forêts dans le monde, les nouvelles règles ambitionnent de réduire les émissions de gaz à effet de serre et la perte de biodiversité. Et visent des retombées positives, pour les communautés locales, notamment les populations les plus vulnérables qui dépendent fortement des écosystèmes forestiers, mais aussi pour des filières locales européennes.

Prendre le mal à la racine

En parallèle, la nouvelle stratégie de l’UE s’occupe des sols, à la base de 95 % des aliments que nous consommons, qui abritent plus de 25% de la biodiversité mondiale et qui représentent le plus grand réservoir à carbone terrestre. Pourtant, « 70 % des sols de l’Union européenne ne sont pas en bon état », observe la Commission. La stratégie établit un cadre comportant des mesures concrètes pour la protection, la restauration et l’utilisation durable des sols, et propose un ensemble de mesures à la fois volontaires et juridiquement contraignantes. Cette stratégie vise à augmenter la teneur en carbone des sols dans les terres agricoles, à lutter contre la désertification, à restaurer les terres et les sols dégradés, et à faire en sorte que, pour 2050, tous les écosystèmes des sols soient en bon état.

La stratégie appelle à garantir le même niveau de protection des sols que celui appliqué pour l’eau, l’environnement marin et l’air. Elle passera par une proposition, pour 2023, contenant une nouvelle législation sur la santé des sols, à l’issue d’une analyse d’impact et d’une large consultation des parties prenantes et des États membres.

Alain Ducat
Photos : WWF / Licence CC

Ces géants qui tombent
Ces géants qui tombent

Le passage à la nouvelle décade a été tristement terni par les incendies massifs qui ont ravagé une vaste partie des forêts australiennes. Plus de 11 millions d’hectares sont désormais réduits en cendres, soit 3 fois la surface de la Belgique.

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Quasi inextinguibles, ce sont les méga feux, un phénomène d’un genre nouveau qui sévit désormais de façon récurrente de part et d’autre du globe.

Le GIEC souligne le rôle central des émissions de gaz à effet de serre dans ce processus : à l’origine des bouleversements climatiques favorisant les incendies, elles en sont aussi la résultante lorsque les forêts partent en fumée, formant ainsi une véritable boucle de rétroaction. Un cycle infernal qu’il est urgent d’enrayer par une politique volontariste bas carbone, car, il faut le rappeler, après les océans, les forêts constituent le 2e réservoir de carbone. Elles séquestrent annuellement 19 % des émissions anthropiques mondiales.

La principale cause de la déforestation généralisée est la demande agro-industrielle. Selon Mongabay, une plateforme d’information à but non lucratif sur la conservation et les sciences de l’environnement, l’élevage de bétail représente 65 à 70 % de la déforestation en Amazonie, suivi par l’agriculture. L’IPBES relève ainsi que 50 % de l’expansion agricole s’est faite au détriment des forêts, conduisant à une perte ou dégradation rapide des habitats naturels particulièrement dommageables.

Expansion de la culture du soja au Brésil, en Argentine et au Paraguay.
Alors que l’IPBES comptabilise que « plus d’un tiers de la surface terrestre mondiale et près de 75 % des ressources en eau douce sont désormais consacrés à la production végétale ou animale, il semble déterminant de penser la production alimentaire accrue avec des modèles plus efficients ».

Au cœur de la déforestation se trouvent les produits référencés dans les rayons de nos supermarchés. Céréales, viande, papier, avocats, huile de palme… D’où la nécessité de sensibiliser et d’impliquer citoyens et acteurs privés dans les politiques de préservation des écosystèmes forestiers. Des organismes tels que TRASE (Transparent Supply Chains for Sustainable Economies) permettent ainsi de fournir les informations nécessaires aux entreprises afin de comprendre les impacts de leurs chaînes d’approvisionnement sur les forêts.

Aussi, les entreprises qui souscrivent à un principe de compensation de leurs émissions par la plantation se doivent d’aborder le sujet avec précaution car replanter d’un côté ce que l’on a « consommé » de l’autre sans avoir mis en place une stratégie approfondie de réduction des émissions est une ineptie. La limitation des émissions à la source reste la première des priorités. Une politique de replantation doit venir s’inscrire dans un dispositif solide de développement durable de l’entreprise à tous les niveaux.

IMS Luxembourg

Note : Cet article est un extrait du dossier « Le pouvoir empêché des arbres » du Sustainability Mag, magazine édité par IMS depuis 2015.

Retrouvez tous les articles sur : www.sustainabilitymag.lu

IMS (Inspring More Sustainability), association sans but lucratif et réseau leader de la RSE au Luxembourg, accompagne ses entreprises membres vers des pratiques plus durables en termes entre autres d’émissions carbones et de protection de la nature. Plus d’informations sur : www.imslux.lu

Crédit photo : ©TRASE, yearbook 2018

Combattons le réchauffement climatique avec les satellites
Combattons le réchauffement climatique avec les satellites

Pour les urbanistes, la conception de villes capables de s’adapter à un climat plus chaud et extrême est un véritable défi. Avec des milliers de kilomètres de rues et des millions de maisons dans certaines grandes villes, où devrait-on investir en priorité pour faire face à ce problème ? Heureusement, grâce aux données satellites thermiques, les urbanistes peuvent maintenant dire où l’impact sera majeur et où l’on doit intervenir en premier.

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L’augmentation des températures extrêmes est un bon exemple de l’impact du réchauffement climatique. Dans les villes, ces conditions extrêmes peuvent être encore plus dangereuses à cause de l’effet d’îlot de chaleur urbain. Il pousse la température urbaine jusqu’à 4 degrés de plus le jour, et 10 degrés de plus le soir, par rapport à la campagne environnante. Pourquoi ? Parce que les villes manquent de rafraîchissement apporté par l’évapotranspiration des plantes et sont faites de matériaux qui absorbent la chaleur (comme le bitume et l’asphalte).

Pour combattre ce problème, la première étape est d’identifier les surfaces qui causent l’augmentation de température et d’élaborer une carte des températures de surfaces dans les villes.

Heureusement, les satellites sont capables de mesurer la température de surface au sol. La mission Sentinel-3, constituée d’une paire de satellites, a été lancée par l’Agence Spatial Européenne en 2016 et peut générer des cartes avec une résolution de 1 km.

Mais cette résolution n’est pas suffisante pour les urbanistes qui doivent localiser les zones problématiques avec beaucoup plus de précision. Jusqu’à récemment, la solution consistait en des campagnes aériennes pour obtenir ces cartes avec une plus haute résolution, mais à un coût très élevé. WEO possède dorénavant une solution basée sur l’intelligence artificielle, qui aligne les mesures de température avec les images satellites de haute résolution pour “zoomer” à une résolution de 10 mètres. Résultat : une vue très claire des différentes températures urbaines.

Utiliser les données satellites nous permet de produire les cartes en quelques jours (et dans le futur en quelques heures) et à un coût bien inférieur aux campagnes de prises de vues aériennes. Cela signifie que l’on peut accéder à des cartes mises à jour régulièrement, et que l’on peut suivre les progrès des villes en termes d’adaptation.

Les cartes peuvent être utilisées par exemple pour identifier les quartiers possédant un risque plus élevé de températures extrêmes. Cela permet également d’identifier les surfaces les plus chaudes pour prioriser les interventions, comme l’installation de chaussées spéciales qui augmentent la réflexion du soleil, ou de toits verts pour rafraîchir les températures et créer de la verdure.

En les combinant avec les informations de WEO sur la végétation, les villes peuvent même identifier les meilleurs emplacements potentiels pour planter les arbres, et suivre la croissance de la végétation intra urbaine. Ceci afin d’améliorer la couverture des zones d’ombre en été et l’évapotranspiration pour réduire les températures.

Figure 3 : Un exemple d’un toit vert
Légende photo principale : Figure 1 : Carte de température de surface au sol – Ville de Luxembourg

Auteurs : Rowan Steele & Jack-Antoine Charles
Photos : WEO

Focus sur le financement des forêts
Focus sur le financement des forêts

Rio Impact met en avant les biens et services fournis par les écosystèmes.

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Les écosystèmes forestiers représentent un maillon essentiel des équilibres écologiques, sociaux et économiques planétaires. Ils fournissent de nombreux biens et services environnementaux aux populations tels que le maintien de la biodiversité, la lutte contre le changement climatique, la prévention des inondations, la lutte contre la dégradation des terres, les filières des produits forestiers ligneux et non ligneux, parmi d’autres. En termes institutionnels, les forêts sont l’écosystème idoine pour réaliser les synergies entre les conventions de Rio sur la biodiversité (CBD), le climat (UNFCCC), et les terres (UNCCD).

Par ailleurs de nombreux emplois peuvent être générés par le secteur forestier, comme c’est le cas au Grand-Duché de Luxembourg. Malgré tous ces bénéfices fournis par les forêts, elles continuent de se dégrader sous des pressions diverses, comme l’agriculture et l’élevage intensifs, l’urbanisation et les activités minières. Entre 2015 et 2020, plus de 10 millions d’hectares ont été déforestés ou dégradés [1]. Heureusement des initiatives globales comme la Décade des Nations Unies pour la Restauration des Ecosystèmes donnent une lueur d’espoir, mais les besoins en financements sont conséquents.

Quelles sont les sources de financement pour les forêts ?

Pour toutes ces raisons, il est essentiel d’accroître les financements. Une étude récente du PNUE nous indique qu’il est nécessaire de multiplier par trois les aides disponibles pour la nature (y compris les forêts) d’ici à 2030 [2].

Différentes sources de financement existent : internationales, domestiques, publiques et privées. Les fonds globaux environnementaux comme le Fonds pour l’environnement mondial (GEF) et le Fonds vert pour le climat (GCF) sont des sources accessibles aux pays éligibles dans les pays du Sud. Les efforts des financements liés à la REDD+ donnent également une impulsion positive.

Mais il est attendu que le secteur privé s’engage davantage. Par exemple, le secteur financier a un rôle clé à jouer en « verdissant » ses pratiques, y compris à travers la mise en œuvre d’une taxonomie intégrant, de manière appropriée, les enjeux forestiers. Par ailleurs, plus d’efforts sont attendus dans la structuration et le financement de fonds d’impacts pour les écosystèmes naturels.

Les états peuvent rediriger des incitations fiscales négatives, mais également mettre en place des fonds nationaux pour les forêts et la biodiversité, ou encore contribuer à réduire les risques perçus pour attirer des investissements dans le secteur forestier en fournissant des subventions pour la préparation des projets et/ou des garanties aux investisseurs (parmi d’autres options).

Les paiements pour services écosystémiques

Des pays comme le Costa Rica et le Vietnam ont bâti leur mécanisme domestique de financement des forêts avec l’approche de paiements pour services écosystémiques (PSE). Le Costa Rica, avec le FONAFIFO (fonds PSE pour les forêts), génère à travers une taxe sur les carburants, une redevance sur l’eau et des contributions d’entreprises responsables plus de USD 25 millions par an directement affectés à des projets de conservation et restauration des forêts. Le Vietnam, via le Fonds Forestier National Vietnamien (VNFF), dispose de plus de USD 100 millions annuels, en mobilisant des contributions obligatoires de la part des entreprises hydro-électriques, touristiques et industrielles qui toutes tirent profit d’un bon état des forêts.

Que peuvent-faire les entreprises responsables ?

Les forêts peuvent offrir des solutions « vertes » à de nombreux secteurs économiques souhaitant réduire ou compenser leur impact sur l’environnement, ou tirant directement profit des services écosystémiques fournis par les forêts.

Par exemple, les entreprises peuvent être amenées à développer ou/et financer des projets forestiers pour atténuer les effets de leurs émissions de gaz à effet de serre, ou réduire leur empreinte sur l’eau, les sols et la biodiversité. Il y a une solution forestière pour toute entreprise !

Dans ce contexte, que fait Rio Impact ?

Rio Impact accompagne des pays du Sud pour le développement de stratégies de financements pour les forêts, la mise en place de mécanismes de financements tels que des fonds nationaux forestiers, les schémas PSE, et appuie la mobilisation des financements via les fonds globaux pour l’environnement (GCF, GEF, FA, CIF).

Rio Impact offre aussi des solutions vertes aux entreprises engagées dans la RSE, à travers des projets forestiers et de conservation de la biodiversité.

Plus largement, Rio Impact innove en matière de finance durable pour les forêts, la biodiversité, le climat et la restauration des écosystèmes pour accélérer la mise en œuvre des synergies entre les conventions de Rio.

Auteur : Ludwig Liagre, Directeur de Rio Impact S.à r.l
Photo : © Pilar Valbuena

(1) https://fra-data.fao.org/
(2) https://www.unep.org/resources/state-finance-nature

Renaturer et planter, ici et dans la mangrove
Renaturer et planter, ici et dans la mangrove

Initiée et financée par Banque Raiffeisen, réalisée conjointement avec la fondation Hëllef fir d’Natur de natur&ëmwelt et Friendship Luxembourg au Bangladesh, l’action de reforestation porte ses fruits, avec l’appui de chaque transaction effectuée via une Visa durable.

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« Pour planter un arbre ? Il suffit de payer avec sa carte Visa ! ». La promesse de Banque Raiffeisen a pu surprendre quand, en mars 2021 et en première dans le pays, la Banque au modèle coopératif a proposé à ses clients des cartes durables, design et avantageuses : « Parce que prendre soin de la forêt, c’est aussi préserver tout l’écosystème qui l’entoure, toutes les 200 transactions réalisées par l’ensemble de ces cartes Visa durables, Banque Raiffeisen s’engage à planter 1 arbre avec la Fondation Hëllef fir d’Natur et Friendship Luxembourg ». Par cette formule exclusive, en faisant comme d’habitude, chaque client Raiffeisen porteur de sa Visa durable participe, à chaque utilisation, au reboisement des forêts.

Cette première année a porté ses fruits, et confirmé l’engagement de la Banque de financer plus de 15.000 arbres par an, ici au Luxembourg et au Bangladesh, avec ses partenaires locaux.

Friendship Luxembourg replante les mangroves

Grâce au financement du ministère luxembourgeois de l’Environnement, du Climat et du Développement Durable dans le cadre du Fonds Climatique International, Friendship Luxembourg, avec son partenaire au Bangladesh, développe des plantations de mangrove, sur une centaine d’hectares le long des cours d’eau où ces zones boisées ont disparu.

La participation active et l’inclusion des communautés locales, avec une attention particulière pour les femmes et les plus vulnérables, sont des éléments déterminants pour la réussite du projet de reboisement. Friendship explique : « Les communautés locales sont impliquées dans la préparation des pépinières qui vont alimenter les plantations en jeunes arbres. Afin qu’ils s’approprient le projet, les riverains participent à la plantation des arbres et à leur protection, en suivant les recommandations des experts locaux. Les plantations sont composées d’essences mixtes favorisant la biodiversité ».

La préservation et le reboisement des mangroves sont des mesures d’adaptation bien connues au Bangladesh, un excellent exemple d’écosystèmes stabilisés par leur biodiversité, qui sont à même de protéger des populations vulnérables contre les cyclones, tempêtes tropicales ou fortes marées qui détruisent les digues et salinisent les sols. « En plantant des arbres tout en s’attaquant aux problèmes liés à la pauvreté, Friendship contribue activement à réduire les impacts liés au changement climatique ».

Au Bangladesh, le coût de ce type de plantation s’élève à 4 euros par arbre planté, ce qui inclut la protection contre la destruction, ainsi que l’amélioration des moyens de subsistance des communautés locales.

Recréer des forêts de feuillus, avec la fondation Hëllef fir d’Natur

L’action de Friendship Luxembourg fait partie de celles que soutient la fondation Hëllef fir d’Natur. « L’action initiée et financée par Banque Raiffeisen, réalisée conjointement avec la fondation Hëllef fir d’Natur et Friendship Luxembourg au Bangladesh, fournit un soutien financier et logistique concret à la population locale », confirme Patrick Losch, président de la Fondation. « La plantation d’arbres – surtout dans un pays tropical – aide à compenser les émissions globales de CO2 [les mangroves sont en effet connues pour être d’importants puits carbone]. Et l’aspect social est important, car cette action donne du travail à de nombreux habitants de la région
 ».

Au Luxembourg, l’action de plantation d’arbres se concentre principalement sur les bénéfices pour le climat (réduction des émissions de CO2) et l’amélioration de la biodiversité en luttant contre les dommages dans les forêts, souvent envahies par les épicéas. « À la différence des forêts de feuillus, il n’y a pas de biodiversité dans les forêts d’épicéas. Les forêts de feuillus sont également plus résistantes aux parasites, tels que le scolyte. Il est urgent de reboiser nos forêts avec des chênes et des arbres à fleurs. Nous avons d’abord utilisé les fonds mis à disposition par Banque Raiffeisen pour un projet près du Moulin d’Asselborn, où nous protégeons des parties de notre biotope dans la vallée « Trëtterbaach ». Il s’agit de transformer la forêt d’épicéas sur les deux versants en forêt de feuillus, d’une douzaine d’espèces. Des essences sont prévues sur le versant sud plus chaud, d’autres étant mieux adaptées aux conditions du versant nord, plus frais. De cette manière, quatre types de forêts sont créés, chacun avec sa propre composition. Il y a, ici aussi, un aspect social positif : le projet de renaturation encadré par des ingénieurs forestiers de la fondation est soutenu par plusieurs initiatives pour l’emploi et contribue ainsi à la réinsertion au travail ».

Alain Ducat avec Banque Raiffeisen, partenaire Infogreen
Photos : Friendship / natur&ëmwelt

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La reforestation, au-delà du reboisement
La reforestation, au-delà du reboisement

Etika et ASTM soutiennent notamment des programmes au Costa Rica et au Togo. De véritables entreprises durables pour une restauration d’écosystèmes et une préservation de territoires avec les populations locales.

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Le reboisement et la reforestation, ce n’est pas la même chose car les enjeux sont différents… Pour schématiser, le reboisement, c’est « repiquer » des plants d’arbres sur un terrain qui a été déboisé. C’est une opération de restauration ou de création de zones boisées. La main de l’homme peut viser à replanter pour reconstituer un couvert végétal ou pour reconstituer des stocks de bois, ou encore pour stabiliser des sols érodés par des activités de culture ou d’élevage plus intensifs. Souvent, la déforestation est économique : pour faire de la place à d’autres activités, agricoles ou industrielles, ou pour assurer du bois de consommation (bois de chauffe, charbon de bois, essences destinées à la construction, au bardage, etc…)

« Avec le reboisement, on est aussi dans une logique plus économique », commente Ekkehart Schmidt, représentant d’Etika. « Reboiser vise principalement une utilisation rentable des zones précédemment dégradées et cela correspond souvent à des besoins à court terme. Avec la reforestation, on vise à restaurer la forêt primaire détruite, le plus naturellement possible, tout en tenant compte des besoins des populations locales, qui sont impliquées dans le processus ». La notion de reforestation laisse supposer un objectif plus ambitieux en termes de surface et de qualité écologique ou paysagère. Il s’agit généralement de recréer un écosystème de type forestier sur une superficie significative.

Rainforest.lu au Costa Rica

Etika, depuis le Luxembourg, soutient notamment un programme majeur de reforestation.

Financée par des dons, l’association rainforest.lu effectue depuis 2013 un reboisement avec des espèces d’arbres indigènes sur des zones sélectionnées au Costa Rica et l’accompagne scientifiquement. Le groupe luxembourgeois s’est appuyé sur ses homologues « Rainforest of the Austrians » emmenés par le Dr. Anton Weissenhofer de l’Université de Vienne. Ce botaniste tropical travaille au Costa Rica depuis 20 ans et dirige la station tropicale du corridor biologique La Gamba.

L’association rainforest.lu collabore avec les Autrichiens dans ce programme de préservation de la forêt tropicale, avec la population locale, impliquée dans les projets par la formation et l’information.

Le projet a été initialement soutenu financièrement par le ministère du Développement Durable et des Infrastructures. Etika et la Spuërkeess ont assuré des prêts relais conséquents.

Le programme vise le long terme, pour contrer la déforestation massive des dernières décennies. Guidée par la mise en place industrielle de vastes monocultures pour la production de biens d’exportation (bananes, huile de palme, ananas…) et le développement de grands pâturages pour la production de viande, elle a aussi entraîné la destruction des habitats primaires et une fragmentation importante des forêts restantes. Le programme austro-luxembourgeois s’inscrit dans le cadre d’une reforestation réellement durable et sérieusement supervisée. L’aide financière venue du Luxembourg est principalement utilisée pour l’achat de terres agricoles, en particulier des plantations d’huile de palme, que les activités du projet permettront de retransformer en forêt tropicale. Ainsi, la forêt primaire qui a été irrémédiablement perdue reçoit une seconde chance, une forêt secondaire en remplacement.

ASTM au Togo

Un projet similaire est mené au Togo. Également soutenu par la coopération luxembourgeoise, ce projet de reboisement démarré en 2018 est porté par ASTM qui le met en œuvre dans deux régions avec son partenaire local, Inades Formation Togo.

Dans ce projet aussi, la valeur ajoutée s’appuie sur la participation active de la population locale.

Pendant des années, les programmes de formation d’Inades se sont concentrés sur les méthodes d’utilisation durable des ressources naturelles et les pratiques agroécologiques pour renforcer la résilience d’une population rurale dont les moyens de subsistance sont affectés par le changement climatique. Les formations visent notamment à responsabiliser la population féminine, et ainsi à renforcer les familles, partenaires du projet local.

Alain Ducat avec Etika
Photos : rainforest.lu / ASTM / Inades Togo

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60.000 arbres par an
60.000 arbres par an

Labgroup compense sa production de carbone grâce au financement de programmes de plantation.

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La plantation d’arbres est une solution à de nombreux problèmes. En dehors de sa production d’oxygène, un arbre capte du CO2, stabilise les sols, favorise la pénétration de l’eau dans les nappes phréatiques et peut représenter une source de nourriture autant pour les animaux que pour les humains. Toutes ces caractéristiques constituent des bienfaits non-négligeables pour l’environnement et chacun d’entre nous peut agir et protéger la planète en finançant la plantation d’arbres.

Labgroup s’engage

Dans ce contexte, Labgroup s’engage dans un premier temps à établir un bilan carbone de façon annuelle afin de calculer et de suivre notre production d’émissions de carbone. Cela nous permet d’améliorer nos actions environnementales et de mettre en place des nouvelles solutions pour réduire ces émissions.

En 2021, la production nette de CO2 de Labgroup s’élevait à 1.500 Tonnes. Bien que nous planifiions une réduction de la production, nous sommes conscients que, premièrement, une certaine quantité de carbone a déjà été rejetée et que nous ne pouvons plus revenir en arrière, et que, deuxièmement, une partie des émissions que nous rejetons pour le bon fonctionnement de notre activité sera impossible à réduire ou supprimer.

C’est pourquoi nous avons décidé de compenser notre production de carbone en finançant la plantation de 60 000 arbres en 2021 pour commencer, et ce chaque année pendant 7 ans. Ainsi nous serons en mesure de compenser le CO2 de 2021 dès 2034. Grâce aux calculs réalisés pour établir ce plan de compensation carbone nous pouvons en déduire qu’à partir de 2034, et en considérant le pire scénario (c’est-à-dire celui dans lequel nos émissions de carbone ne diminueraient pas), les arbres plantés absorberont plus de CO2 que nous en produirons.

Bien sûr, la réduction de ces émissions est particulièrement importante pour la société, mais cela signifie que nous aurons atteint la neutralité carbone de l’entreprise avant 2035, même en se basant sur les estimations les plus négatives.

Notre projet de plantation

Labgroup est heureuse de s’associer à Graine de Vie Luxembourg, une ONG dédiée à la protection des arbres, au reboisement et à la reforestation. Les arbres seront plantés dans un pays en voie de développement où ces derniers ont un taux de captation de carbone plus élevé que dans les pays européens, et où ces arbres améliorent le sort et les ressources des populations qui sont les premières à souffrir des effets du changement climatique.
En collaboration avec l’organisme, un projet de plantation détaillé sera donc élaboré et suivi : Labgroup disposera d’un terrain dédié, les arbres seront entretenus tout au long de leur vie, remplacés en cas de perte et si cela est possible, leurs fruits seront récoltés.

En dehors du but de compensation carbone, Labgroup souhaite suivre ses engagements RSE et œuvrer pour l’environnement. C’est pour cette raison que nous avons choisi la plantation d’arbres. Ce projet suit les lignes directrices que nous nous sommes fixées : non seulement limiter nos impacts négatifs sur l’environnement mais aussi avoir un effet positif, être impliqué socialement auprès de nos employés mais également auprès des populations que nous sommes en mesure d’aider, et créer de la valeur économique respectueuse des critères RSE.

Labgroup, partenaire Infogreen

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Compensation carbone : comment y participer ?
Compensation carbone : comment y participer ?

Agir pour le climat, c’est souvent mettre en place, au sein de son entreprise, un plan d’action pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Mais il sera cependant impossible d’éliminer totalement les émissions de sa société. C’est à ce moment qu’intervient la compensation carbone !

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Une action complémentaire à son plan d’action de réduction des émissions serait donc de compenser en investissant dans des puits carbones et, pourquoi pas, devenir ainsi 100% neutre en carbone.

Il s’agit donc d’un geste positif et volontaire qui permettrait de rendre à notre planète une partie de ce que nous avons pris.

Mais alors, comment compenser ? Un puits carbone désigne le processus qui extrait les gaz à effet de serre de l’atmosphère, soit en les détruisant par des procédés chimiques, soit en les stockant sous une autre forme. Exemple : le dioxyde de carbone est souvent stocké dans l’eau des océans, les végétaux ou les sous-sols. Les forêts jouent donc un rôle déterminant dans le stockage du carbone et la stabilisation du climat.

À l’inverse, la déforestation génère annuellement près de 20% des émissions anthropiques mondiales de CO2 et figure au troisième rang des sources d’émissions, derrière le charbon et le pétrole. À noter que la déforestation est 10 fois pire pour le climat que l’ensemble des émissions dues à l’aviation civile…

On peut ainsi comprendre qu’une entreprise, mettant en place un plan de réduction de ses émissions, va en réalité agir sur 80% de la problématique du climat (ce qui est déjà très bien !). Mais si en plus, l’entreprise plante des arbres et lutte contre la déforestation, elle va s’attaquer aux 100% du problème climatique !

Souvent, compensation et diminution sont mises en compétition, au titre de ce qui est meilleur. Comprendre l’objectif de complémentarité de la compensation, c’est aussi comprendre l’importance d’agir à tous les niveaux possibles.

Conformément au Protocole de Kyoto (qui fêtera bientôt ses 25 ans…), la compensation carbone devrait idéalement se faire dans les pays en voie de développement afin d’assurer une entraide Nord-Sud face à ces enjeux. Cela permet aussi de nous rappeler l’aspect planétaire des enjeux climatiques. En effet, quels que soient l’endroit de nos émissions ou nos actions de compensation, les gaz à effet de serre sont globalement répartis autour de notre belle planète.

Pour compenser les émissions annuelles d’un Luxembourgeois, il faudrait planter environ 300 arbres chaque année. Pour l’ensemble des habitants, plus de 180 millions d’arbres devraient être plantés chaque année… Soit, chaque année, une forêt de la superficie du Luxembourg.

Avec qui compenser ? Il existe beaucoup d’acteurs qui permettent de compenser ses émissions de gaz à effet de serre. Un des acteurs majeurs dans ce domaine est l’organisation non gouvernementale (ONG) Graine de Vie, créée sous forme d’ASBL de droit belge et de droit luxembourgeois. Son objectif est la compensation de l’empreinte écologique des habitants de nos pays industrialisés par la plantation d’arbres dans des pays en voie de développement. Depuis 2009, elle aura déjà permis la plantation de plus de 38 millions d’arbres avec des partenaires privés.

La compensation carbone de l’entreprise pourra être déterminée après avoir calculé ses émissions de CO2. Le parcours idéal pour une entreprise est donc de mesurer son impact en réalisant un bilan carbone de son activité ou de son produit, mettre en place, avec son personnel, un plan d’action de réduction, et de planter ensuite des arbres pour compenser les émissions qui ne pourront être réduites.

Frédéric Mathot – Alexandre Magnette, Fondateurs CO2 Strategy Luxembourg

« Un être vivant plus durable que l'Homme »
« Un être vivant plus durable que l’Homme »

Dave Lefèvre (Coeba) connaît parfois le dilemme de l’architecte. « Le bois est plus qu’un matériau. Il faut avoir le respect de l’arbre. La forêt est un microcosme complexe mais tellement inspirant ».

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Si l’on demande à Dave Lefevre quel est son rapport personnel à l’arbre, à la forêt ou à la nature en général, il sourit. « Je suis parfois rejoint par le dilemme de l’architecte, quand on parle de projets qui misent sur le matériau bois, en particulier le bois massif. Je peux avoir des scrupules sur la ‘consommation’ de la ressource ; Il faut veiller aux bons usages ! Car à côté de l’intérêt pour le matériau durable, renouvelable, stockeur de carbone et apporteur de bien-être aux occupants, j’ai d’abord le respect de l’arbre. C’est un être vivant, qui a un impact clef sur l’écologie. En considérant par exemple les vieux arbres avec leurs couronnes vertes impressionnantes, ils sont des acteurs importants de la production d’oxygène par la photosynthèse. Ainsi chaque petite feuille transforme le CO2 en bois et nous fournit de l’air à respirer ».

Dave Lefèvre est un convaincu qui ne demande qu’à convaincre autour de lui. « La forêt est un microcosme complexe que les hommes essaient de comprendre. Considérons par exemple la symbiose entre plantes. Le système de racines des champignons, qui peut s’étendre sur plusieurs kilomètres, permet aux arbres de communiquer et d’échanger entre eux par rapport à d’éventuelles attaques de chenilles ou parasites. En contrepartie, des échanges en nutriment se font entre les deux symbiotes. Les êtres humains ont sans doute beaucoup de choses à apprendre des arbres, des leçons à tirer, de synergie, de solidarité. Il faut prendre le temps d’observer, de découvrir les solutions qui existent dans la nature, et dont on peut s’inspirer pour les transposer au service de l’habitat humain ».

Soigner la qualité, réduire les coûts

L’architecte sait qu’il faut séduire les maîtres d’ouvrage, et que cela passe autant par les coûts que par la qualité des concepts. « Les études scientifiques sont de bonnes ambassadrices. Elles apportent des éléments concrets, noir sur blanc, sur ce que le bois bien utilisé apporte ». Et de citer cette étude autrichienne qui a comparé les nuits de dormeurs humains dans des chambres rigoureusement identiques, hormis leur « habillage » intérieur : les espaces de nuit dont les surfaces sont de bois de pin permettent d’enregistrer des battements de cœur ralentis et un sommeil apaisé, plus réparateur, créateur de bien-être.

Sur les coûts et leur maîtrise, Dave Lefèvre ne manque pas d’idées. « Tout d’abord, je pense que, dans chaque crise, on peut retirer des effets positifs. La crise, d’ordre économique, sur les ventes de bois et la raréfaction du matériau, cette crise qui a fait s’envoler les prix, cela permet aussi de se rendre compte que nous avons là une matière noble et précieuse ».

Il identifie une piste intéressante : les solutions durables et régionales, combinées aux programmes d’aides, comme les fonds Interreg, les subventions de diverses instances, les projets-pilotes… « On peut réellement faire baisser les coûts sur des projets bien pensés ». L’architecte a expérimenté la chose avec ses partenaires dans une commune récemment : « Nous étions confrontés à un problème de surcoûts liés à la mise en œuvre de bois massif. Nous nous sommes mis autour de la table, avec pour objectif d’exploiter l’intégralité de la chaîne de valeur, de faire une analyse complète des possibilités, notamment au niveau de fournisseurs locaux. Nous avons trouvé des synergies qui prennent naissance dans les bois communaux, alimentent un circuit-court, lequel permet de dribbler en partie les calculs de l’import-export et crée de nouvelles opportunités dans la filière régionale ».

Un lien entre le bâti et le vivant

Et puis il y a cet intérêt grandissant, en urbanisme comme en architecture, pour l’arbre vivant. « Nous avons dans un projet proposé d’emballer un bâtiment avec des végétaux comme les glycines et autres arbustes. Au lieu d’abattre pour construire, on intègre le végétal, on crée la synergie entre le bâti et le vivant, et bien sûr on peut ainsi stocker du carbone, apporter de l’oxygène, donner un coup de pouce à la biodiversité, offrir des solutions techniques parfaitement naturelles au bâtiment, pour la régulation de température par exemple ».

Dans cette logique, Dave Lefèvre évoque aussi, entre autres, l’utilisation rationnelle des sols et de la ressource eau ; le recyclage des eaux grises notamment pour les usages domestiques non alimentaires. Ou encore, tout simplement, en ayant encore les souvenirs des inondations de juillet dernier en tête, la rétention d’eau sur des sols retrouvant leurs fonctions naturelles, un objectif que des arbres aident grandement à atteindre.

« L’homme peut penser, faire des choix conscients, réfléchir aux avantages et aux inconvénients. Les solutions sont là, dans la nature ou inspirées des fonctions naturelles ».

Alain Ducat
Photos : Fanny Krackenberger

Le bois durable et circulaire : choix et défis pour bâtir
Le bois durable et circulaire : choix et défis pour bâtir

L’utilisation du matériau biosourcé nécessite des approches pluridisciplinaires et ingénieuses, le travail en équipe ainsi que le partage de bonnes pratiques. Le regard de Philippe Genot, Ingénieur en chef chez Schroeder & Associés S.A. et spécialiste de la filière bois.

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L’utilisation du matériau bois dans la construction connait depuis quelques années un réel essor au Luxembourg. Le choix du maître d’ouvrage pour ce matériau biosourcé est très souvent pris dans le cadre d’une approche plus globale et durable. Des notions comme économie circulaire, énergies renouvelables, santé, régionalité, bilan carbone ou encore utilisation de matériaux biosourcés font souvent partie intégrante des réflexions. Beaucoup de projets de construction en bois ont donc, « par nature », une dimension durable et innovante.

Cependant, les discussions entre le maître d’ouvrage et les équipes de planification (architectes, ingénieurs, …) vont bien plus loin que la simple réalisation d’un plan ou de calculs statiques. En effet, un réel conseil en construction durable s’installe et, ensemble, cette équipe de maîtrise d’oeuvre se lance sur un chemin souvent novateur.

L’Administration communale de Betzdorf a choisi de se lancer sur cette voie avec la construction d’une nouvelle crèche à Roodt-Syre.

Un projet de construction en bois résolument durable, qui allie régionalité, santé et économie circulaire. Au vu du caractère très durable de cette construction, ce projet innovant est soutenu financièrement par le Ministère de l’Environnement, du climat et du Développement durable et le Ministère de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire.

Le hêtre local et le chêne centenaire

Le choix d’utiliser par exemple du bois de hêtre local, issu de la forêt communale de Betzdorf, a mis les équipes devant de nouveaux défis : développer des nouveaux systèmes de cloisons/murs en utilisant du bois de hêtre connu pour sa « nervosité » et sa « sensibilité à l’humidité », organiser conjointement avec l’Administration de la Nature et des Forêts un planning détaillé calé sur les principes de la gestion durable de nos forêts (périodes de coupes, qualités de bois, volumes,…) ou encore organiser la chaine de valeur locale (coupe. séchage, …) pour transformer le bois sélectionné.

Le choix de la commune de réutiliser, en appliquant des principes de l’économie circulaire, du bois issu de projets de déconstruction est également une approche innovante. Ainsi un parquet centenaire en chêne massif issu de la déconstruction du Café de l’Amérique à Olingen retrouvera une nouvelle vie au sein de la nouvelle crèche. Les étapes de déconstruction soigneuse, remise en état, entre-stockage ou encore la pose finale doivent bien évidemment être planifiées et sont accompagnées de près par nos équipes.

Adapter le cadre

Force est de constater aussi que les solutions ne sont pas illimitées car nous nous trouvons bien évidemment dans le cadre légal et réglementaire strict de la construction, cadre qui n’est pas forcément adapté à tous ces nouveaux défis. Dans ce contexte, l’OAI vient de lancer pour le compte du Ministère de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire une enquête nationale : « Questionnaire et relevé des problèmes importants et récurrents rencontrés lors de la réalisation de projets avec des matériaux biosourcés ».

L’objectif est d’identifier les points bloquants et de trouver ensemble des solutions adaptées.

Ces nouvelles « missions durables » confèrent à ces projets innovants des nouveaux défis à relever. Il s’agit bien souvent d’approches pluridisciplinaires et ingénieuses et le travail en équipe ainsi que le partage de bonnes pratiques nous semblent essentiels pour relever ces défis importants pour notre futur commun.

Philippe Genot, pour Schroeder & Associés, partenaire Infogreen
Photo et illustration : © Valente Architectes et ZRS Architekten / ©Sophie Margue

Le bois comme matériau structurel durable
Le bois comme matériau structurel durable

Le centre Sara est un lieu culturel et un hôtel à la pointe de la technologie qui apporte une contribution positive à la communauté locale, tout en étant une vitrine internationale de la conception et de la construction durables. D’une hauteur maximale de 75 mètres et d’une superficie de 30 000 m2, ce bâtiment à bilan carbone négatif est l’une des plus hautes tours en bois au monde.

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Situé à Skellefteå, une ville qui avait une riche tradition d’architecture en bois avant la modernisation du centre-ville, le centre Sara marque la renaissance du patrimoine de la ville ; alliant matériaux traditionnels et technologies contemporaines, il abrite la galerie d’art de Skellefteå, le musée Anna Nordlander, le théâtre régional de Västerbotten, la nouvelle bibliothèque municipale et l’hôtel Wood, avec son restaurant, son spa et son centre de conférences. Cet hôtel de 20 étages offre une vue spectaculaire sur la Laponie suédoise, située juste en dessous du cercle polaire arctique.

Bois et neutralité carbone

Le projet, qui promeut l’utilisation du bois comme matériau structurel durable pour les bâtiments complexes et de grande hauteur, représente une étape importante pour White Arkitekter qui entend métamorphoser son architecture afin qu’elle soit neutre en carbone ou mieux d’ici 2030 ; afin de gérer la statique complexe, une série de solutions innovantes ont été mises au point avec les ingénieurs structurels de Florian Kosche AS, secondés par une industrie forestière régionale et des connaissances techniques locales en matière de construction bois inspirantes.

Deux systèmes constructifs se côtoient : l’hôtel de grande hauteur est construit à partir de modules tridimensionnels préfabriqués en bois contrecollé-croisé (CLT, Cross Laminated Timber), empilés entre deux noyaux d’ascenseur en CLT également ; le centre culturel, de faible hauteur, est lui construit à l’aide d’un système poteau-poutre en bois lamellé-collé tandis que les noyaux et les murs de contreventement sont en CLT. Cette conception structurelle a permis d’éliminer entièrement le béton de la structure porteuse, accélérant le processus constructif et réduisant considérablement l’empreinte carbone du bâtiment.

La structure en bois, bois provenant de forêts régionales durables et transformé dans une scierie située à une cinquantaine de kilomètres du projet, séquestre plus de deux fois les émissions de carbone générées par l’énergie de fonctionnement et le carbone provenant de la production des matériaux, du transport et de la construction sur le site. Le bâtiment est conçu pour une durée de vie d’au moins 100 ans.

Physionomie du projet

L’emplacement du bâtiment au centre-ville, les façades très transparentes et les nombreuses entrées contribuent à créer un lieu ouvert et accueillant ; la conception repose sur deux rez-de-chaussée entièrement accessibles, tandis qu’un système d’orientation simple a guidé l’aménagement intérieur. Au cœur du bâtiment se trouve un salon public qui accueille les visiteurs, tandis que les autres foyers sont conçus pour accueillir des expositions et des événements afin d’attirer de nouveaux publics au centre culturel. Afin d’afficher une échelle humaine depuis la rue, le bâtiment est composé de volumes de différentes tailles et transparences, depuis les volumes les plus bas vers les rues étroites jusqu’à l’hôtel de 20 étages qui fait face à la place principale. Les éléments en bois du projet font partie de son expression architecturale et sont exposés - fixations d’assemblage comprises - pour susciter l’intérêt pour sa construction. Une façade en verre à double peau révèle la structure centrale en bois de la tour, tout en reflétant le ciel nordique.

Parole aux auteurs du projet

À propos du projet, Robert Schmitz et Oskar Norelius, architectes principaux de White Arkitekter : « Le bois massif s’est imposé comme l’une des solutions les plus durables pour les structures de construction connues aujourd’hui. En réalisant une structure entièrement en bois d’un bâtiment complexe à usages mixtes, à la volumétrie mixte, et une tour de 20 étages, le centre culturel Sara élargit l’application du bois comme matériau structurel et prouve que le bois est une solution viable pour pratiquement tout type de bâtiment. Nous espérons que ce projet en aidera d’autres dans notre transition collective vers la neutralité carbone ».

« L’un des plus grands défis du projet a été de convaincre les gens de construire quelque chose qui n’avait jamais été construit auparavant. Mais avec la volonté et l’ambition d’innover dans l’architecture en bois et la construction durable. Ce que nous voyons maintenant est le résultat d’une grande collaboration à la fois avec la municipalité, les partenaires et notre équipe interdisciplinaire chez White, où nous avons tous travaillé avec diligence vers le même objectif ».

À propos de White Arkitekter

White Arkitekter est un cabinet d’architectes scandinave qui œuvre aux domaines de l’architecture durable, du design urbain, du paysage et de l’aménagement intérieur, afin de créer une valeur durable pour les générations actuelles et futures. Avec plus de 700 collaborateurs répartis en Suède, en Norvège, au Danemark, au Royaume-Uni, en Allemagne, au Canada et en Afrique de l’Est, White Arkitekter renforce continuellement ses compétences en recherche et développement, se concentrant sur les technologies du bois, et place les personnes, la planète et les économies locales au premier plan de la conception.

Régis Bigot, Innovation Project Manager chez Neobuild

« La construction bois : un bien-être incomparable ! »
« La construction bois : un bien-être incomparable ! »

Parmi ses nombreux chantiers, le Fonds du Logement construit actuellement un bâtiment accueillant cinq maisons bi-familiales comprenant dix unités d’habitations. Leur particularité ? Le chantier est constitué de modules réalisés en bois.

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Si la grande majorité des logements est toujours réalisée en béton, l’utilisation du bois commence à faire son petit bonhomme de chemin. Un matériau aux multiples avantages qui n’est pas un effet de mode. Le Fonds du Logement l’a bien compris et propose quelques projets dans lesquels le bois est à l’honneur. C’est notamment le cas du côté d’Op der Sterz à Fentange, un bâtiment qui sera achevé dans le courant du second semestre 2022.

« Il s’agit d’un immeuble qui accueillera cinq maisons bi-familiales en duplex avec jardin », souligne Justin Seiler, chef de projet au Service Construction du Fonds du Logement. « Elles seront surmontées de cinq appartements avec terrasses. Quatre lots seront destinés à la vente subventionnée alors que les six autres seront destinés à la location subventionnée. Cette construction en bois massif est rapide, saine et sèche. »

Des avantages que l’on ne retrouve pas forcément dans la construction traditionnelle. « L’approche est différente car tout est planifié à l’avance par l’architecte et le bureau d’études », précise Marcel Barth (Teisen – Giesler architectes). « Nous avons tout étudié pour que tout soit réalisé en atelier afin qu’il n’y ait plus qu’à poser les cloisons sur le chantier. C’est une autre manière de travailler mais on s’y habitue rapidement. »

Il est clair que c’est un avantage non négligeable, notamment pour les ouvriers en charge de la construction sur place. « Même quand les conditions sont difficiles à l’extérieur, ils peuvent déjà bénéficier d’une température agréable à l’intérieur », poursuit Justin Seiler. « L’isolation du bois est remarquable et apporte un bien-être incomparable pour ses occupants. Outre une isolation apportée par la cellulose soufflée, le bâtiment « Triple A » accueillera également des panneaux solaires et sera chauffé par une pompe à chaleur. »

Il bénéficiera également de la certification LENOZ. « Cela veut dire que les matériaux sont écologiques, économiques, démontables et réutilisables en cas de besoin dans une vie future du bâtiment. Actuellement, la construction bois est un peu plus chère que la construction classique à cause de la crise. Mais cet écart est compensé par des gains énergétiques et un sentiment de bien-être inégalable. Il y a également un gain de temps de six mois pour la livraison du bien. Enfin, niveau création, le bois est nettement plus flexible. On peut donc laisser libre-cours à son imagination tout en respectant l’environnement. »

Actuellement, l’Allemagne et l’Autriche sont les pays les plus en avance pour ce type de constructions. « Une chose est certaine, les gens sont demandeurs de solutions plus en adéquation avec l’environnement. De plus, contrairement aux idées reçues, les constructions en bois ne sont pas plus dangereuses en matière d’incendie. Elles répondent aux mêmes normes de sécurité que celles en béton. Idem pour les éventuelles infiltrations. Tout est vraiment pensé pour un confort maximal. Enfin, l’épaisseur d’un panneau en bois étant moindre qu’un mur en béton, les habitants gagnent en espace de vie. Et quand on connaît les prix du m2 au Luxembourg, c’est un aspect à prendre en compte. »

Même si l’écart est encore important pour rejoindre les chantiers « béton », la solution bois est un succès.

Texte : Sébastien Yernaux
Photos : Fonds du Logement et Sébastien Yernaux

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Le bois local pour un projet de lien social
Le bois local pour un projet de lien social

Un projet-pilote pour la construction d’un internat « Pro Familia » à Dudelange, où l’on privilégie l’utilisation de matière première locale, le bois de hêtre du Grünewald.

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Situé à Dudelange, entre la route de Zoufftgen au sud et la rue Antoine Zinnen au nord, se trouve un bâtiment de « Pro Familia » qui abrite le « Foyer pour Femmes ». Afin de libérer de l’espace pour y construire le nouvel internat, il a fallu démolir le bâtiment de l’ancien CNA. Le nouveau bâtiment d’une longueur de 50m et d’une largeur de 9m a été implanté quasiment au même endroit tout en respectant les reculs imposés. Cette implantation permettra d’aménager une cour intérieure avec des espaces de jeux.

La structure du bâtiment se compose de deux matériaux. Le béton, pour les cages d’escaliers et les couloirs pour la stabilisation de la bâtisse, et principalement le bois pour les espaces de vie.

Cette construction est un projet pilote pour les bâtiments publics et les bureaux d’études. « Construire en bois n’est plus très innovant de nos jours, mais la particularité ici est de privilégier l’utilisation de matière première locale, en l’occurrence le bois de hêtre du Luxembourg, issu de la forêt du Grünewald ».

L’ingénieur a privilégié des dalles composées de solives en bois. Un tripli également en bois de hêtre est posé sur ces solives. Une attention particulière a été apportée à ce plafond qui restera visible dans les chambres. Protéger le bois contre les intempéries et l’utilisation de chapes sèches sont quelques exemples du soin qui a dû être apporté pour garantir le résultat souhaité.

Les murs extérieurs sont construits avec des panneaux pleins en bois massif, tandis que les murs intérieurs sont pour la plupart construits en ossature bois.
L’ossature bois et les poutres en bois (dans les zones non-visibles) facilitent la planification et la mise en œuvre des installations techniques et favorise un meilleur niveau d’isolation acoustique.

Comme la structure du bâtiment, la conception des façades diffère également.
Sur les élévations de la structure bois on retrouve une composition d’éléments de type TJI avec des panneaux en fibre de bois dans lesquels on vient insuffler de la cellulose.

Une sous construction en bois vient supporter le bardage vertical en bois torréfié.

Espaces de vie

Deux cages d’escaliers sont aux extrémités du bâtiment, dont la principale, positionnée au sud, est équipée d’un ascenseur pour PMR desservant les 4 niveaux. Ces escaliers sont reliés par des couloirs implantés le long de la limite nord-ouest. Toutes les pièces de vie sont orientées au sud-est, vers la cour.

Au rez-de-chaussée, on retrouve l’entrée principale avec son hall d’entrée, un vestiaire, un bloc sanitaire avec WC PMR, une cuisine, et les espaces communs sous forme d’une salle à manger divisible en deux et de la grande salle de séjour. Cette pièce est la seule à être traversante et coupe le couloir en deux. On retrouve aussi sur ce niveau les espaces dédiés à l’administration dont une salle de réunion des parents, un bureau du responsable, un grand bureau pour 3 employés et un local copieur.

Aux 1er et 2e étages, on a une salle de séjour qui sert de « salon privé » et de salle de petit-déjeuner pour les résidents, une chambre d’éducateur communicante avec la salle de séjour et qui dispose de sa propre salle de bain, 6 chambres doubles équipées de placards, de lits simples, d’un plan de travail et d’un lavabo. Entre les séjours et les chambres, se trouvent les sanitaires pour filles et garçons. Une buanderie permet le rangement des chariots du service d’entretien. Ce qui différencie les deux étages est qu’au premier niveau une chambre double a été remplacée par une chambre PMR avec sa salle de bain attenante.

Depuis la cage d’escalier secondaire du 2e étage, on peut accéder à la toiture plate pour garantir l’entretien de la toiture verte et des panneaux photovoltaïques.

Le sous-sol accueille les locaux techniques ainsi qu’un local de rangement. Une galerie technique reliant les deux cages d’escaliers permet une distribution des réseaux techniques.

Afin de prononcer la verticalité de la façade, les fenêtres horizontales des chambres sont scindées par le bardage vertical en bois torréfié qui permet de laisser passer la lumière naturelle. Sur la façade arrière, un enduit a été exécuté avec la même composition que les façades en bois. La jonction des façades se fait au niveau des pignons. Afin d’animer la façade arrière, des boites en aluminium avec une face perforée, viennent se poser aléatoirement devant certaines fenêtres des couloirs. Pour se protéger du soleil, toutes les fenêtres sont équipées de stores à lamelles.

La planification des extérieurs comprend le réaménagement de la cour intérieure en aires de jeux. En outre, une rampe d’accès est prévue pour relier le niveau de la cour et le niveau du parking donnant sur la rue Antoine Zinnen.

Le chantier a attaqué la phase de parachèvement et les travaux devraient se terminer mi-2022.

Avec BENG Architectes, partenaire Infogreen
Photos © Julien Swol / BENG

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Ces arbres qui nous étonnent encore…
Ces arbres qui nous étonnent encore…

Vraiment très vieux, très grands, très forts ou très surprenants, ils sont tous vénérables. Tour du monde en quelques minutes.

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*Le plus grand – Il serait le plus haut du monde, avec ses 116 mètres… et ses plus de 800 ans selon les estimations : Hyperion est un séquoia à feuilles d’if de Californie du Nord, découvert en 2006 dans une zone reculée du parc national de Redwood en Californie. L’emplacement exact de l’arbre n’a pas été rendu public, pour éviter qu’un afflux touristique ne détruise l’écosystème environnant.

*L’aïeul – Baptisé Archaeopteris, c’est le premier arbre connu sur terre. Il date du Dévonien et aurait donc vécu il y a 370 millions d’années. Pendant la période du « Carbonifère », une période au climat chaud et humide, de grandes forêts s’étendaient sur la surface du globe.

*Vieux sages - Old Tjikko fait encore 4 m de haut et vit à 900m d’altitude sur une colline suédoise. En 2004, la datation au Carbone 14 a donné 9550 ans aux racines enfouies de cet épicéa (pas si) commun (que ça) ! Sa partie visible, relativement plus récente, serait un des clones de la plante mère ayant germé après la dernière période glaciaire. Cette longévité viendrait de son étonnante capacité à se cloner lui-même.

D’autres « vieux sages » étonnent la planète. Mathusalem, un pin Bristlecone des White Mountains en Californie, a été estimé scientifiquement à 4.773 ans… en 1957. Depuis, d’autres pins du secteur ont démontré qu’ils avaient plus de 5000 ans.

L’if de Llangernyw, un petit village du Pays de Galles, aurait germé il y a quelque 4000 ans, ce qui en ferait un contemporain du site mégalithique de Stonehenge.

L’olivier de Vouves, en Crète, avoisinerait les 3000 ans et fait toujours la joie des habitants du coin qui récoltent ses fruits à la main et lui vouent un véritable culte.

La France a aussi son olivier millénaire, à Roquebrune-Cap-Martin. Ce vieux trapu (23,5 m de circonférence pour 15 m de haut) aurait entre 1 800 et 2200 ans. Arbre remarquable depuis 2016, sauvé de l’abattage au début du XXe siècle, Il donne encore de petites olives noires.

On peut encore citer le Jomon Sugi, dans une forêt de cèdres séculaires au Japon : les experts lui donnent plus de 2000 ans, les habitants au moins 7000... Ou encore cet autre séquoia géant qui a crû sous le climat californien : General Sherman a environ 2 200 ans. Ou encore, comme un symbole, Te Tane Mahuta (le père de la forêt en Maori) : ce conifère austral de Nouvelle-Zélande aurait plus de 2000 ans et semble être un des derniers survivants de la forêt humide subtropicale de North Aukland, victime d’une déforestation intense au XIXe siècle...

*Sculptures vivantes - Axel Erlandson est mort en avril 1964, à près de 80 ans, en emportant le secret de sa technique… Ce Texan d’origine suédoise avait pour hobby de façonner les arbres pour en faire de véritables sculptures vivantes. En 1947, il a ouvert un parc touristique, le « Circus Tree » non loin de Santa Cruz. Sa collection a été rachetée et a connu une seconde vie dans les années 1980, transplantée en Californie dans un parc thématique, Gilroy’s Gardens.

*Art japonais – Le Niwaki est un art ancestral japonais dont les fondements remontent au culte Shinto. Il se transmet entre moines jardiniers bouddhistes depuis le 12e siècle. La taille artistique devait évoquer l’empreinte des éléments naturels sur la végétation ou les animaux. Les jardins japonais représentent encore des nuages accrochés à la forêt, un arbre isolé à l’aplomb d’une falaise, pour montrer tout un paysage naturel dans un petit espace, afin d’en sublimer la beauté.

*Le bruit qui calme - Écouter les arbres est un exercice de relaxation, de méditation ou de communion avec le végétal, selon la façon dont on veut l’entendre. Bruissement de feuilles, vent dans les branches, animaux dans les cimes ou le tronc, voire les vibrations transmises du plus profond de l’arbre pour les plus connectés… C’est en tout cas un moyen de prêter plus d’attention à ce qui nous entoure, de se concentrer plus clairement et d’accorder son oreille.

*Wood Wide Web - Les feuillus émettent des substances odorantes par lesquelles ils communiquent. Certains sont capables d’avertir leurs congénères de l’arrivée d’un prédateur en envoyant une odeur chimique dans leur feuillage. Ils communiquent aussi grâce à des filaments blancs, sous terre, qui fonctionnent comme un réseau, sorte d’ « Internet végétal » surnommé le Wood Wide Web…

Alain Ducat
Photos :

Giant Sequoias - Licence CC BY-SA 3.0 - Crd637
Axel Erlandson – Licence CC-Santa Cruz Library / Gilroys Gardens_ImagesofCalifornia
Niwaki : Licence CC
Hyperion _ ImagesofCalifornia
Old Tjykko – Licence CC_Karl Brodowsky

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