Top-down
En 2000, le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, voulant redynamiser l’intérêt international sur les questions de développement, ressortait un dossier de l’OCDE sur l’idée d’établir des indicateurs de développement. S’ensuivit la Déclaration du Millénaire, signée par 193 États membres de l’ONU, et ses 8 Objectifs pour le développement, qui devaient être des actions menées sur le terrain des pays en développement, avec le soutien des pays riches.
À l’époque, une erreur a été de laisser un petit comité prendre des décisions qui devaient concerner une large population. Sans l’inclure dans le débat. Sans s’intéresser à ce que chaque pays, chaque citoyen, avait à dire.
Bien vite, on a aussi constaté que le monde au 21e siècle, ce n’était pas un diagramme constitué d’un pourcentage de riches et d’un pourcentage de pays pauvres. Au Luxembourg, en 2016, 19,6% (presque 1/5e !) de la population est en situation de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. En Inde, les 10% les plus fortunés accaparent 55% de la richesse du pays. Bref, le monde est devenu plus complexe qu’on ne le pensait en 2000.
Bottom-up
Face à cette réalité, pour établir les objectifs de développement durable (ODD), l’idée a donc été d’inclure toutes les nations dans une approche bottom-up. Il y a eu des travaux de concertation dans chaque pays, un travail de préparation sur le plan international, avec les gouvernements, les entreprises privées, la société civile et d’autres acteurs de terrain.
L’Agenda 2030, avec ses 17 objectifs et leurs 169 cibles, est donc valable pour tous les pays. Même si, bien sûr, il n’est pas appliqué de la même manière ici, au Ghana et au Brésil.
Au Luxembourg, justement, le principal outil de réalisation de l’Agenda 2030 est le Plan national de développement durable (PNDD). Un avant-projet est passé au Conseil de gouvernement en juillet de cette année. Le PNDD fait 200 pages et devrait être exécuté en adéquation avec les travaux réalisés dans le cadre de la Troisième Révolution Industrielle (Rifkin), avec le Plan Climat, avec Let’s make it happen, etc. L’idée étant de rassembler tous ces agendas pour éviter les incohérences.
Sa réalisation s’est également voulue inclusive : des ateliers ont été organisés pour regrouper toutes les parties prenantes de l’éducation, des entreprises privées, des ONG, des ministères, de la recherche, etc. À travers ce dialogue multisectoriel, le pays a découvert une nouvelle manière de travailler. L’économique, le social et l’écologique ont été intégrés dans une réflexion systémique.
By all
Mais l’idée reçue semble toujours être que seuls les décideurs ont les cartes en main, qu’il leur revient, à eux, de se débrouiller pour éradiquer la pauvreté, nourrir toutes les bouches, assurer l’égalité entre les sexes, employer les énergies vertes, innover, protéger la nature et ses habitants, réduire les inégalités, etc.
Avec ce dossier, la rédaction d’Infogreen espère avant tout éveiller les consciences. Sur ce que certaines entreprises et certains groupements ou individus font, sur ce que les décideurs tentent de faire, et sur ce que chacun d’entre nous pourrait - et devrait - faire depuis longtemps. Pour que naisse un réel mouvement citoyen pour le développement durable.
Les 17 objectifs de développement durable en un coup d’oeil
Marie-Astrid Heyde