Le dossier du mois

Une thématique dans chaque #DossierDuMois, avec la rédaction d’Infogreen et l’expertise de nos partenaires

Publié le 12 septembre 2023
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septembre 2023

Doheem

« Qui construit, construit pour tous. »
Pierre Hurt, directeur de l’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils (OAI)

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Sommaire du dossier du mois
Au pied du mur
Au pied du mur

Au Luxembourg, le logement à lui seul produit 23% des gaz à effet de serre. Si la construction n’en est pas la principale cause, seul un bâtiment bien pensé et construit permettra de réduire l’impact de son occupation. Au pied du mur, le secteur doit sans plus tarder changer de braquet.

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« Qui construit, construit pour tous », soulignait encore Pierre Hurt, le directeur de l’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils (OAI), lors d’une journée « Construction durable » organisée par le List.

Construire pour tous, c’est proposer des logements décents à des prix accessibles. Au Luxembourg, 19,2% de la population – soit 115.980 personnes, vivaient en-dessous du seuil de pauvreté en 2021. Autant de personnes qui pourraient être en détresse de logement. Des organismes sociaux interviennent quotidiennement pour assurer ce droit à un logement décent, qui est le point de départ d’une carrière et d’une vie réussies.

Construire pour tous, au-delà des habitations, concerne également les bureaux, hôpitaux, établissements scolaires et d’accueil, etc. De plus en plus conscients que certains matériaux polluent l’air intérieur, des experts planchent sur des guides de la construction et rénovation saines. Valables pour toutes les constructions, ces guides aiguillent les maîtres d’ouvrage et entreprises vers des choix durables et sociaux.

Construire pour tous signifie également d’anticiper les usages futurs d’un bâtiment. Ne plus lui attribuer une durée de vie de maximum 50 ans, répondant principalement aux besoins immédiats des premiers occupants avec une sorte d’obsolescence programmée menant à sa démolition. Plutôt réfléchir à long terme, grâce aux multiples possibilités de modularité et de démontabilité. Les ingénieurs et entrepreneurs redoublent d’habileté dans ces domaines.

Construire pour tous, sans oublier ceux qui n’ont pas leur mot à dire. Faune et flore sont aussi des organismes vivants, devant composer avec le monde bétonné qu’on leur impose. Sans oublier l’atmosphère, bien vivante elle aussi, et qui nous rappelle régulièrement que nos actions l’ont poussée au-delà de ses limites. Heureusement, les matériaux et énergies renouvelables, subtilement employés, peuvent prendre la relève des sources fossiles trop longuement exploitées.

Le secteur de la construction est donc au pied du mur, mais bien outillé. À chacun de nous – professionnels et maîtres d’ouvrages - d’en mesurer les enjeux et d’agir en conséquence.

Au fil des articles de ce dossier : des acteurs qui ont pris conscience d’une situation d’urgence et qui agissent sans plus attendre. Un dossier bon à lire pour un avenir où il fait bon vivre.

Marie-Astrid Heyde

« Aujourd'hui, nous construisons les déchets de demain »
« Aujourd’hui, nous construisons les déchets de demain »

Dans cette carte blanche, Paul Schosseler, président du Conseil national pour la construction durable (CNCD), dépeint la situation actuelle des modes de construction luxembourgeois et esquisse les directions à prendre pour un avenir plus durable pour le secteur.

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Un bilan inquiétant

Lorsqu’on parle de développement durable, dans la construction comme dans tout autre secteur, il est utile de rappeler que cette notion de durabilité comprend les dimensions environnementales, bien sûr, mais aussi économiques et sociales. Pour construire de manière durable, il est donc important d’adopter un point de vue holistique sur tous les cycles de vie et le cycle d’utilité d’un bâtiment, avec ses différentes fonctions.

Jusqu’à présent, au Luxembourg, nous nous sommes principalement concentrés sur le volet économique ; nous essayons de construire de manière peu chère sans trop nous soucier de ce que deviendra le bâtiment dans, par exemple, 50 ans. Aujourd’hui, nous construisons les déchets de demain, notamment en transformant des matières premières naturelles en produits de construction - tels que le bois, en aggloméré -, et en assemblant ces produits d’une manière difficilement démontable, les rendant ainsi non réutilisables et non recyclables dans la plupart des cas.


Il devient donc essentiel de réfléchir au-delà de l’investissement initial, et d’inclure les coûts sur tout le cycle de vie dans la réflexion, de même que les autres impacts environnementaux (empreinte carbone, énergies non renouvelables, possibilités de réemploi des éléments, etc.) et d’utilité sociale (l’espace est-il multigénérationnel ? Est-il modulable, également dans le souci de prolonger sa durée d’utilité ?).

Des guides pour changer la donne

Le CNCD travaille avec le Centre de ressources des technologies et de l’innovation pour le bâtiment (CRTI-B), le ministère de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire (MEA) et le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable (MECDD) sur une nouvelle version du « Guide de la construction et de la rénovation durables », dans lequel des éléments importants pour le Luxembourg seront mis en évidence. Il y a par exemple tout le volet de la construction saine, sur lequel le MEA est très actif, avec notamment la préparation d’un « Livre vert sur la construction saine » qui sera présenté prochainement. On aborde ici un aspect social : construire de telle manière que les occupants ne soient pas exposés à des produits chimiques toxiques et se sentent à l’aise au sein du bâtiment.


Il nous semble important de mettre au point de bons outils pour aider les acteurs du secteur à aller dans la bonne direction.

La « Feuille de Route Construction Bas Carbone Luxembourg », mise en place par le MEA et le MECDD, en collaboration étroite avec les membres du CNCD, rassemble des méthodologies permettant non seulement de limiter l’empreinte carbone, mais finalement l’impact environnemental dans sa globalité, ce qui passe par l’analyse complète du cycle de vie des matériaux et des processus de construction.

Les prochains outils à développer

Une base d’outils est requise afin d’avancer vers des modes de construction durable. Il y a tout d’abord les registres digitaux des matériaux. Ceux-ci constituent la première étape pour arriver à l’analyse des cycles de vie. À partir de 2025, la loi déchets-ressources exigera un registre digital pour les grands bâtiments. Dans le contexte de la Feuille de route citée plus haut, nous avons aussi besoin de ces informations.

Le deuxième volet concerne les impacts environnementaux. Nous travaillons sur la mise à disposition facile de DEPs - Déclarations environnementales de produits (EPD en anglais) - pour disposer des données pertinentes pour tout ce qui est construit sur le territoire grand-ducal.

Les prochaines étapes consisteront à établir une ligne de référence pour l’empreinte carbone des bâtiments du Luxembourg - où en sommes-nous aujourd’hui ? -, de fixer des objectifs de décarbonation en ligne avec l’Accord de Paris et la loi relative au climat et de proposer des solutions pour les différents corps de métier, aussi bien pour la nouvelle construction que pour la rénovation.

La sensibilisation et la formation de tous les acteurs à la bonne utilisation des outils est un élément clé de la Feuille de route. Tous ces développements sont alignés à la refonte actuellement en cours de la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments et s’inspirent des travaux de nos pays voisins.

Opportunités pour le secteur de la construction luxembourgeois

Le CNCD est un acteur fédérateur important dans ce sens qu’il permet de rassembler à la fois les institutions publiques et les entreprises privées autour de la table - « à la luxembourgeoise » - afin de dégager les problématiques mais également et surtout d’envisager des solutions. Par exemple, travailler avec les acteurs impliqués, tels que l’Ordre des Architectes et des Ingénieurs-Conseils (OAI), aide à identifier les barrières réglementaires à faire tomber pour favoriser certains modes de construction plus durables. La collaboration avec les entrepreneurs à travers le Conseil pour le développement économique de la construction (CDEC) vise à réduire l’empreinte carbone des activités de construction par le bon choix des matériaux et une logistique de chantier optimisée. Les industriels fabriquant des matériaux de construction supportent ces efforts par la réduction de l’énergie grise comprise dans des produits tels que le béton ou l’acier.


La gestion des ressources est amenée à évoluer vers moins de dépendance des stocks de matériaux importés, en misant notamment sur l’exploitation minière à travers le réemploi et le recyclage. Économiquement, ce type d’approche entraîne de nouveaux modèles de gestion, dont certains centrés sur la digitalisation, secteur dans lequel certaines entreprises luxembourgeoises sont déjà très compétentes.

En parallèle, une certaine forme de sobriété dans l’utilisation à la fois des matériaux et des surfaces est aussi un élément-clé de la construction durable. Cela inclut la préservation d’écosystèmes importants pour la société. On ne peut évidemment pas artificialiser tout le territoire même si la crise du logement impose la création rapide de surfaces habitables.

Les matériaux biosourcés ont aussi leur rôle à jouer pour décarboner la construction, tout en assurant un recours raisonné à du bois issu d’une gestion forestière durable. D’autres matériaux naturels et biosourcés ont l’avantage d’être disponibles en abondance, tels que l’argile, le chanvre, le miscanthus ou encore la paille qui ont des vertus non négligeables.

Les communes ont de nombreuses cartes en main pour stimuler ces développements vers plus de durabilité, en transcrivant ces prérequis dans leurs propres réglementations et en encourageant ces projets d’avenir. C’est une mission qu’elles assument déjà et qui s’est concrétisée par un certain nombre de projets pilotes cofinancés par le Fonds Climat et Énergie, comme la crèche de Roodt-sur-Syre, le campus scolaire de Wiltz, ainsi que des projets plus novateurs tels que l’Äerdschëff à Redange et BENU Village à Esch-sur-Alzette.

Je suis confiant que bien d’autres exemples suivront et que nous construirons bientôt les ressources de demain.

Propos recueillis par Marie-Astrid Heyde

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Le bâtiment, une plateforme technologique tournée vers ses fonctions nobles
Le bâtiment, une plateforme technologique tournée vers ses fonctions nobles

Plus de 20 années passées à la tête de l’IFSB, dont beaucoup à l’avant-garde de la décarbonation, placent Bruno Renders au cœur de la transition écologique. Il coordonne un réseau novateur et formateur, accélérateur de solutions et vecteur d’optimisme. Ses quatre pierres angulaires : « repenser, réduire, réutiliser, recycler ».

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CDEC, COCERT, CNCD, NEOBUILD, IMS : autant d’acronymes qui tissent la toile que l’Administrateur Directeur Général du groupe CDEC nomme l’écosystème au service de ses membres.

Cet ensemble de têtes bien faites où les idées naissent des valeurs et de la curiosité de ses collaborateurs accompagne le secteur vers son évolution vertueuse et sa résilience.

Bruno Renders résume les trois enjeux qui animent ce maillage : « réduire l’empreinte carbone des matériaux, des projets et des entreprises. Ensuite, la circularité, assistée par les technologies et matériaux verts. Largement associée, la construction 4.0 pour marier la digitalisation à des modes constructifs nouveaux, faire la part belle à des bâtiments modulaires, démontables, préfabriqués. Enfin, la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) pour assurer un management responsable de cette transition climatique. »

La construction doit repenser ses matériaux et ses méthodes. Selon lui, à l’image du bâtiment NILL - Neobuild Innovation living Lab, consacré en 2015 comme Best Europe Smart Building - assembler le béton, le bois, le ciment, l’acier, l’aluminium ou le verre est nécessaire. Il défend ainsi « une meilleure hybridation des bâtiments, donc, de facto, des entreprises et des compétences. »

Le partenariat avec Wicona HYDRO Luxembourg et AGC, qui combine un aluminium CIRCAL avec du verre sous vide dans l’extension du restaurant de Bettembourg, en est un parfait exemple. Une première au Benelux.

En ce sens, « nous démontrons les possibilités et formons les professionnels, tels ceux de CLE, qui ont réalisé Wooden à Leudelange. D’un savoir-faire exclusivement béton est né une expertise bois. Le secteur est largement capable d’organiser sa mutation structurelle, technique, méthodique, technologique, managériale et matérielle. »

Le dirigeant exhorte à sortir de l’économie linéaire et à se réorienter vers un « faire mieux avec moins ». Or, réduire les besoins passe aussi par leur mutualisation. « Nous avons la chance d’être dans un pays largement doté en infrastructures. Elles méritent une multi-fonctionnalisation et un meilleur partage. »


« À l’échelle d’un bâtiment, on peut travailler la qualité des matériaux. Une dalle de béton émet en moyenne 335 / 340 kg de CO2 par mètre carré. Nous avons les moyens de la réaliser avec les mêmes caractéristiques en émettant presque deux fois moins. »

Pourquoi ne le fait-on pas ? Les habitudes, les normes, les coûts. On peut pourtant rendre les structures plus agiles et plus légères en révisant parfois des réglementations et des façons de travailler obsolètes. Bruno Renders loue toutefois « un gouvernement qui a pris la pleine mesure des enjeux climatiques et mis en œuvre des moyens considérables ».

Pour cet observateur avisé, le bâtiment doit être vu comme une plateforme technologique tournée vers les fonctions innovantes et nobles comme la production d’électricité ou la valorisation des ressources en eau. La nécessité est désormais de l’exploiter telle une future base de données de matériaux pour les recycler et les réutiliser.

De la sorte, débute cette année, le chantier d’un nouveau hall4Circularity, dédié au pôle de formation sécurité. Un bâtiment précurseur qui regroupe toutes les technologies identifiées et validées par l’IFSB : acier XCarb d’Arcelor Mittal, isolants biosourcés, photovoltaïque de façade, microalgues intégrées et des fondations qui seront posées avec la structure pour être… démontables.

L’architecte s’est même vu confié la tâche complexe liée à une conception multivies en lui prévoyant trois autres fonctions futures. Prendre le volume de matériaux, le secouer comme un LEGO et demain, en faire une résidence d’habitation ou un bâtiment de bureaux. Pousser toujours plus loin la décarbonation. Pour mieux la bâtir.

Sébastien MICHEL
Photos : Fanny Krackenberger

Petit lexique

CDEC : Conseil pour le développement économique de la construction
COCERT : agence sectorielle de l’efficacité énergétique des bâtiments
CNCD : Conseil national pour la construction durable
Neobuild GIE : pôle d’innovation technologique du secteur de la construction durable
IMS : Inspiring More Sustainability, réseau des entreprises luxembourgeoises actives en matière de développement durable

Les nouvelles conceptions de la construction circulaire
Les nouvelles conceptions de la construction circulaire

Une action anticipée sur les causes permet d’éviter certaines crises. C’est le rôle de l’écoconception.

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Dès la première esquisse : mieux ordonner les matériaux et les ressources, gérer le réemploi et la réutilisation, utiliser tout le potentiel du digital pour améliorer l’efficacité énergétique et réduire continuellement l’impact environnemental des bâtiments. Par tous les moyens.

De la genèse du projet au dernier chaînon de sa boucle, le bâtiment circulaire est un assemblage de modes de pensée disruptifs. Patty Koppes, chef de projet en économie circulaire à la commune de Wiltz le définit comme « un changement systémique » où le moindre détail compte.

Pour exemple, la rénovation de l’Hôtel de Ville de Wiltz, « la Villa Thilges », une ancienne maison patricienne. La philosophie circulaire a pris corps jusque dans les robinets déversant au choix, une eau plate filtrée et une eau pétillante.

Le but, évidemment, est de faire disparaître toutes les bouteilles en plastique. La préservation des ressources passe par l’application de l’intégralité des bonnes idées.

Comme « hotspot national de l’économie circulaire », la commune de Wiltz est un laboratoire à ciel ouvert de l’inversion des valeurs. Du linéaire au circulaire. La réhabilitation de l’Hôtel de Ville a également largement usé du réemploi. La charpente, les poutres et les planchers ont été récupérés pièce par pièce. Les matériaux non recyclables comme le polystyrène ont été exclus du chantier.

Au sein de Bamolux, on défend aussi un renouveau conceptuel : le leasing dans la construction. Geoffrey Debertry, directeur de l’Administration, du Développement et des Ressources humaines chez Bamolux, ose même : « l’accès à la propriété est démodé ».

JuuNoo incarne cette volonté d’avenir. C’est une cloison entièrement démontable, repositionnable et réutilisable. Rapidement et simplement. « On essaie d’imaginer trois à quatre utilisations futures », ajoute Geoffrey Debertry et de proposer « une location avec ou sans achat ». L’entreprise prospecte toutes les solutions de leasing : « portes, moquettes, plafonds, etc. »

À plus grande échelle, certains édifices émanent déjà d’une réflexion entièrement circulaire. Pour Isabelle De Bruyne, Chief Sustainability Officer chez CFE Group, le projet ZIN à Bruxelles, la rénovation de deux tours du complexe WTC, coche de nombreuses cases dans l’obtention de la note maximale en durabilité.

La construction circulaire modifie aussi la perception de l’architecture. Le bâtiment pourra s’adapter dans le futur à un usage changeant, notamment par l’addition de nouveaux volumes aux plateaux à double hauteur. La modularité est devenue une constante de l’écoconception circulaire.

Exploité tel une banque de matériaux, le bâtiment existant est réutilisé à 68 % et recyclé à 95 %.

Isabelle De Bruyne pointe le rôle prépondérant du BIM dans ces démarches. Comme presque tous les acteurs du secteur dont Marc Feider, Directeur chez Schroeder & Associés, chef du département Structures génie civil.

Le scan to BIM, la modélisation 3D du bâtiment, crée un relevé dont le but est une planification numérique. C’est profitable à la conception écologique comme à la cartographie des matériaux.

Marc Feider évoque la « maîtrise d’œuvre OAI - MOAI » qui maintient un lien direct entre maître d’ouvrage et concepteurs et opte pour une meilleure médiation entre tous les intervenants. La méthode s’apparente à l’approche holistique. Aujourd’hui, cette vision moderne de l’ensemble, dans la globalité de ses dimensions et fonctions, est également largement plébiscitée par les forces de la construction durable.

Dans les faits, elle révèle des aspects souvent trop méconnus. Ralph Baden, biologiste de l’habitat, membre de l’Institut de Baubiologie (IBN) en Allemagne, rappelle par son travail et ses interventions, l’importance majeure de la pollution des bâtiments dans l’écoconception, le réemploi ou la réutilisation des matériaux.

À quoi bon récupérer ou recycler des matériaux pollués ? Ralph Baden met en lumière la place de la santé dans les critères d’éco-durabilité. Les substances qui sont nocives pour l’homme le sont tout autant pour la faune et la flore. Les écosystèmes du vivant ont toujours été de parfaits modèles de circularité…

Par Sébastien MICHEL
Photos : ZIN Bruxelles / Befimmo
Architectes : AUC / Jaspers-Eyers Architects / 51N4E


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Quelle est la différence entre réemploi, réutilisation et recyclage ?

Réemploi : toute opération par laquelle des produits ou des composants qui ne sont pas des déchets sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été conçus (loi sur les déchets-LU)

Réutilisation : toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui sont devenus des déchets sont utilisés de nouveau (loi sur les déchets-LU)

Recyclage : toute opération de valorisation par laquelle les déchets sont retraités en produits, matières ou substances aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins. Cela inclut le retraitement des matières organiques, mais n’inclut pas la valorisation énergétique, la conversion pour l’utilisation comme combustible ou pour des opérations de remblayage (loi sur les déchets-LU)


Toutes les sources de cet article, toutes les interventions et citations sont extraites de la conférence « Construction durable pour des villes résilientes », organisée par le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) en collaboration avec Luxinnovation et la plateforme Betriber & Emwelt.

Ressources sûres et conseils d'experts
Ressources sûres et conseils d’experts

Acteur majeur du secteur, Schroeder & Associés entend avoir un impact décisif sur la construction durable et sur la communauté qui la promeut. L’innovation sous toutes ses formes, une vision globale, durable et circulaire et une approche multi-métiers sont au service de projets pour le territoire et ses occupants.

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« L’innovation et la durabilité ne sont pas seulement dans notre stratégie, elles sont dans notre ADN de métiers au service de la collectivité, de l’aménagement du territoire et du bien-être des occupants des espaces de vie », lance Thierry Flies, Administrateur-Délégué chez Schroeder & Associés. « La durabilité des projets, intégrée dès le départ et pensée sur l’ensemble d’un cycle de vie voire au-delà, permet de justifier un investissement, qui pourra même permettre de réaliser des économies. Nous devons décrire la palette des solutions, conseiller, accompagner le changement ».

Pour ce faire, le bureau d’ingénieurs-conseils mise beaucoup sur la complémentarité entre métiers, au sein de ses centres de compétences et unités multidisciplinaires. Son service Bâtiments s’est notamment enrichi d’unités spécialisées, dans les transformations et revalorisations, la construction bois, le conseil en construction durable ou encore les ressources durables et la biodiversité.

Mise en réseau

Philippe Genot, ingénieur en chef, par ailleurs récemment nommé Chief Innovation Officer au sein du bureau, souligne : « Nous réfléchissons à l’utilisation des ressources, en termes de quantité, de qualité, d’impact environnemental et de coût. Les ressources régionales ont toute leur pertinence dans cette réflexion. On apporte de la traçabilité dans une chaîne de valeurs où l’humain et son bien-être sont au centre ».

Même approche avec la circularité des ressources. « Une plateforme d’échange ou / et de vente de matériaux déconstruits pour le réemploi, c’est un nouveau modèle économique, circulaire et viable ». Le bureau Schroeder & Associés y travaille en pionnier, notamment avec reUSE.lu, un outil de mise en relation entre professionnels sur des chantiers de déconstruction au potentiel important en matériaux réutilisables. C’est aussi un appel à la communauté active et à la mise en réseau.

« Lors du projet de déconstruction du Jean Monnet au Kirchberg, nous avions identifié plusieurs sources de matériaux à recycler ou réutiliser. Et cela a été mis en pratique » poursuit Guillaume Dubois, Ingénieur cadre dirigeant chez Schroeder & Associés. Le bureau a digitalisé l’expérience en partenariat avec le LIST, l’appliquant notamment à la déconstruction de la gare d’Ettelbrück. Et la préservation des ressources s’exprime désormais dans le plus de projets possibles : récupération des terres d’excavation, concassage d’anciens revêtements routiers, réutilisation de structures métalliques, mise en œuvre d’éléments bois de réemploi, etc.

Déconstruction du bâtiment Jean Monnet au Kirchberg, source de matériaux
Déconstruction du bâtiment Jean Monnet au Kirchberg, source de matériaux - © Schroeder & Associés

Le siège de Schroeder & Associés, investi en 2020 à Kockelscheuer, est un bâtiment vitrine d’une conception pensée pour la durabilité, le bien-être des occupants et l’éco-circularité. Entre autres, tous les modules constitutifs des façades peuvent être démontés et séparés en leurs composants initiaux en vue d’une réutilisation ou valorisation en fin de vie.

Dans la panoplie de spécialités utiles, on peut encore signaler la physique du bâtiment, intégrée dans le centre d’expertises de Schroeder & Associés dirigé par Patrick Counotte, « il faut une bonne approche hygrothermique pour l’efficacité énergétique et la durée de vie d’un bâtiment » explique Marc Poncin, ingénieur en chef. « Certaines techniques et matériaux biosourcés peuvent présenter des risques à cet égard mais cela n’a rien d’insurmontable, quand les choix sont mesurés en amont, maîtrisés et contrôlés. Ici aussi, le conseil est fondamental ».

Texte et illustrations : ©Schroeder & Associés
www.schroeder.lu

Immeubles ALHO : flexibles, déplaçables et réutilisables
Immeubles ALHO : flexibles, déplaçables et réutilisables

Les bâtiments modulaires d’ALHO changent de taille, d’utilisation et même d’emplacement.

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Les ressources de notre planète sont aujourd’hui utilisées de manière aussi intense, même s’il est clair depuis longtemps qu’elles ne sont souvent plus disponibles qu’en quantité limitée. Le secteur de la construction est traditionnellement l’un des secteurs économiques les plus gourmands en ressources.

Toutefois, il ne suffit pas d’aborder le thème de la durabilité des bâtiments en se basant uniquement sur la consommation de ressources lors de l’exploitation. Il est nécessaire de considérer l’ensemble du cycle de vie du bâtiment, des matériaux de construction à la déconstruction et au recyclage, en passant par la conception, l’exploitation et la transformation. En effet, la fabrication des matériaux ainsi que la construction et la démolition d’un bâtiment consomment justement de grandes quantités d’énergie. Cette énergie est appelée « énergie grise » et représente près de la moitié du bilan énergétique d’un bâtiment au cours de son cycle de vie.

En comparaison, la construction modulaire ne nécessite que peu d’énergie grise. Dans ce contexte, outre la production optimisée en termes de ressources, ce sont surtout la flexibilité de la réutilisation et la facilité de la déconstruction qui ont un effet positif sur l’empreinte écologique.

La flexibilité, un critère de la durabilité

La Deutsche Gesellschaft für Nachhaltiges Bauen (DGNB) est l’une des institutions principales pour l’évaluation de la durabilité des bâtiments. Selon le type de bâtiment, jusqu’à 40 critères de durabilité sont pris en compte dans l’évaluation. Un critère essentiel de la durabilité selon la DGNB est la possibilité de réutilisation. Les bâtiments modulaires offrent ici des avantages considérables. La base en est l’ossature métallique autoportante du système de construction ALHO. Il en résulte la possibilité d’adapter de manière flexible les bâtiments modulaires à l’évolution des exigences et des utilisations ultérieures par des modifications du plan. Les murs peuvent être déplacés ou ouverts, la surélévation et l’extension sont possibles sans problème et en très peu de temps. Le système de construction modulaire est donc extrêmement flexible et très bien adapté aux modifications et aux changements d’affectation ultérieurs.

Les bâtiments modulaires présentent toutefois une autre particularité parmi les bâtiments permanents, car ce sont des « immeubles mobiles ». La construction modulaire en acier permet de déconstruire les bâtiments en les démontant en modules individuels, puis en les transportant vers un autre endroit où ils seront à nouveau assemblés.

Bonnes pratiques : de la modernisation à l’immeuble mobile

Les exemples suivants montrent à quel point les bâtiments modulaires ALHO sont flexibles lorsqu’il s’agit de les adapter aux besoins actuels, de les réutiliser sur un autre emplacement ou de les réaffecter complètement sur un nouveau site.

Un bâtiment scolaire déménage

En 2010, ALHO a réalisé pour la commune de Préizerdaul à Bettborn une extension avec trois salles de classe, des sanitaires et un local technique.

En été 2023, le bâtiment scolaire sera déplacé à l’intérieur de Bettenborn. Pour ce faire, la façade et la toiture du bâtiment, ainsi que les sols, les plafonds et les murs aux joints des modules seront ouverts. Les modules sont ensuite séparés les uns des autres, transportés vers le nouvel emplacement et rassemblés. Tout cela se déroule pendant les vacances d’été, de sorte que le bâtiment scolaire puisse être mis en service sur le nouveau site pour la rentrée scolaire.

« Ecole Préizerdaul à Bettborn ».
« Ecole Préizerdaul à Bettborn ».

Un immeuble de bureaux déménage et se transforme en école

Le monde du travail évolue. Le travail mobile ou le home office ont fait leurs preuves en pandémie par nécessité et font désormais partie du quotidien des salarié(e)s. C’est pourquoi le besoin en surfaces de bureaux stagne et les propriétaires envisagent de réaffecter les surfaces.

C’est là que les bâtiments d’ALHO jouent pleinement leur rôle de flexibilité. Ainsi, un immeuble de bureaux de trois étages, utilisé jusqu’à présent par Enovos à Strassen, a été démonté durant l’été 2022. Après un stockage intermédiaire, rendu nécessaire par la nécessité de conserver l’ordre des étages pour des raisons statiques, le bâtiment a été réassemblé à Clervaux. Grâce à la structure en porte-à-faux avec des murs non porteurs, il a été possible d’adapter la répartition des pièces à l’intérieur aux exigences du nouvel utilisateur, le Lycée Edward Streichen. En ouvrant les murs, plusieurs anciens bureaux ont été simplement reliés pour former une salle de classe. Dans le même temps, le bâtiment a été complété par quinze modules nouvellement fabriqués et a ainsi été agrandi de cinq axes sur trois étages.

« Bâtiment administrativ Enovos à Strassen »
« Bâtiment administrativ Enovos à Strassen »

Les exemples décrits par ALHO montrent que les idées d’une utilisation plus durable des bâtiments peuvent déjà être mises en œuvre dans la construction modulaire en raison de la flexibilité du système de construction. Ainsi, la construction modulaire en acier est l’un des précurseurs dans le secteur du bâtiment en matière de durabilité et d’efficacité des ressources.

ALHO Systembau S.à.r.l.
3, Rue Fontebierg L-3381 Livange
Photos : ALHO Holding GmbH
Légende photo principale : Lycée Edward Streichen à Clervaux »

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Planification urbaine au Luxembourg
Ville résiliente : les dessous de sa planification

Aux effets immédiats du changement climatique se succéderont la raréfaction des matières premières, l’insécurité alimentaire, les bouleversements naturels et les conséquences sur le bien-être et la santé des citadins. Pour faire front, il est impératif de restructurer la ville, son séculaire idéal minéral et sa soif de domination sur les espaces naturels.

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Quand la question de la gestion circulaire de l’eau au Luxembourg lui est posée, Bruno Renders, CEO du groupe CEDEC (Conseil du Développement Économique de la Construction) répond sans ambages : « le changement climatique nous montre aujourd’hui que la sécheresse au Luxembourg en plein mois d’août est une réalité. Nous devons être capables d’adapter nos infrastructures. »

Sandra Huber, Chief Development Officer chez IKO Real Estate apporte de l’eau au moulin : « nous sommes l’un des pays en alerte rouge en matière de ressources en eau. Depuis quatre ans, nous menons beaucoup d’études et de travaux sur les eaux grises et noires. »

L’eau agit tel un révélateur des exigences futures, autant par son caractère vital que par les inégalités qui l’entourent. Jean-Charles Buttolo, chargé d’études pour Luxembourg Stratégie consent que la transformation économique repose sur aux moins deux mécanismes qui, pris séparément, semblent insuffisants : l’innovation technologique et le changement comportemental. Être brillant et vertueux. Pour le moment, au beau milieu des feux canadiens, les stations de lavages arrosent les pickups et les 4X4 comme si de rien n’était.

« Construire la ville sur la ville », pour reprendre les termes de M. Buttolo, comme l’homme le fait depuis toujours, empilant des matériaux nouveaux sur des murs anciens. Oui, mais cette fois, dans une stratégie complètement renversée.

La population urbaine devrait atteindre environ 7 milliards d'habitants à l'horizon 2050.
La population urbaine devrait atteindre environ 7 milliards d’habitants à l’horizon 2050.

L’augmentation de la population urbaine démultiplie les défis. Entre 1960 et 2020, elle a progressé de 56 % pour passer à 4,45 milliards. D’ici 2050, plus de 2,5 milliards d’habitants viendront encore grossir ce chiffre vertigineux que certains qualifient de surpopulation urbaine. Sur Terre, 7 personnes sur 10 vivent en ville. Les cités représentent près de deux tiers de la consommation mondiale d’énergie et produisent plus de 70 % des émissions planétaires de gaz à effet de serre (sources : LSC Engineering Group et Luxplan).

Une ville est en moyenne plus chaude de 3 à 10°C qu’une zone rurale. Les îlots de chaleur, désormais si décriés, se sont ancrés au fil du temps par :

  • La morphologie même de la ville, taille des bâtiments, orientation et exposition aux rayonnements solaires et au vent ;
  • Le mode d’occupations des sols, la répartition des surfaces végétales et minéralisées ;
  • Les propriétés émissives et thermiques des matériaux, l’émission et l’absorption de chaleur, l’albédo.

Pendant des années, les grandes villes occidentales se sont bâties sur de longues avenues et de grandes places aux sols artificiels, dédiés à une circulation croissante. C’est par un étrange revers de la médaille que l’intégration paysagère ou la réapparition du cycle naturel refondent un modèle à bout de souffle.

Caroline Drouard, directrice de département Ingénieur génie urbain chez Luxplan use de la meilleure métaphore pour envisager la transition nécessaire : passer d’une « ville entonnoir » à une « ville éponge ». Pour cela les grands axes sont établis : sobriété foncière, surfaces perméables, gestion des eaux décentralisée, multifonctionnalité des usages, etc.

D'une ville entonnoir à une ville éponge / Comparaison Utrecht 1981 - 2021
D’une ville entonnoir à une ville éponge / Comparaison Utrecht 1981 - 2021 - LSC Engineering Group
D'une ville entonnoir à une ville éponge / Comparaison Düsseldorf hier et aujourd'hui
D’une ville entonnoir à une ville éponge / Comparaison Düsseldorf hier et aujourd’hui - LSC Engineering Group

Dès 2008, la Ville de Luxembourg, dans le cadre du programme agenda 21, a engagé des actions en faveur de végétations spontanées en milieu urbain, de gestion durable des forêts communales, d’aménagement de revêtement perméables et végétalisés, de fauchage écologique. Dans le même temps, elle a renoncé aux semences d’OGM (organismes génétiquement modifiées), aux herbicides et aux pesticides.

Mais il est nécessaire de faire plus et d’accroître encore la circonférence de l’approche holistique. Les champs d’application de la résilience urbaine recouvrent ainsi toutes les couches et les artères de la ville : la gestion des déchets, la mobilité douce, les nuisances sonores, la pollution de l’air, la préservation de la biodiversité, l’inclusion et le lien social.

Corridor multimodal entre Luxembourg-Ville et la région Sud
Corridor multimodal entre Luxembourg-Ville et la région Sud - Schroeder & Associés

Édouard Perard, chef de division Développement urbain à la Banque européenne d’investissement (BEI), marque la prise de conscience des institutions et de la BEI par des projets d’adaptation à Athènes (forêts urbaines, coulées vertes, 25 % d’espaces verts supplémentaires) comme par le cofinancement de la rénovation de 9.600 logements dans le bassin minier du Nord Pas de Calais en France. La ville résiliente passe autant par la végétalisation que par la réduction de la pauvreté énergétique.

Dans ce domaine, une présentation de Ben Scheitler, ingénieur en approvisionnement énergétique durable au sein d’Energiepark, la société de Beckerich, clôture sur un avenir d’innovations structurelles et conceptuelles : achat de parts dans des sociétés civiles ou coopératives solaires, lancement d’E-community en 2023, plateforme dédiée à l’échange d’électricité entre producteurs et consommateurs avec un approvisionnement énergétique durable décentralisé, entre les mains des citoyens. À quelle vitesse sommes-nous déterminés à changer l’environnement dans lequel nous vivons ?

Par Sébastien MICHEL
Photos : Schroeder & Associés


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Qu’est-ce que l’albédo ?

Pour résumer : l’albédo est la quantité de lumière du Soleil (rayonnement solaire) réfléchie par une surface.

Pour entrer dans les détails : l’albédo est une grandeur physique sans unité. Compris entre 0 et 1, il caractérise l’aptitude d’une surface (solide, liquide ou gazeuse) à réfléchir le rayonnement qui lui parvient.

Si l’on note P1​ la puissance lumineuse incidente (arrivant sur la surface) et Pr​ la puissance réfléchie (par la surface), l’albédo, noté a, est défini par α=P1​Pr​​.

Une surface d’albédo égal à 0 absorbe l’intégralité de la puissance lumineuse qu’elle reçoit. À l’inverse, une surface d’albédo égal à 1 en réfléchit l’intégralité.


Toutes les sources de cet article, toutes les interventions et citations sont extraites de la conférence « Construction durable pour des villes résilientes », organisée par le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) en collaboration avec Luxinnovation et la plateforme Betriber & Emwelt.

Quand une construction modulaire en bois se déplace sans souci
Quand une construction modulaire en bois se déplace sans souci

Avec sa nouvelle salle polyvalente, la Ville de Dudelange, en collaboration avec FAT Architects, montre comment des exigences clairement définies en matière de concept d’utilisation, de durabilité et d’économie circulaire peuvent être satisfaites grâce à des méthodes de planification numérique et à une construction modulaire en bois.

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Gérer, c’est anticiper. Même si le secteur de la construction est bien touché par la crise, il n’est pas endormi pour autant. Et les idées pour relancer l’économie ne manquent pas. Le tout, en y incorporant les principes de la construction durable.

Du côté de Dudelange, l’environnement est toujours au centre du développement urbanistique de la Ville. Le projet de la salle polyvalente en est le meilleur exemple. Sa conception a été confiée au bureau FAT Architects qui développe et conçoit des concepts de bâtiments avant-gardistes et socialement acceptables en accord avec des matériaux naturels.

Thomas Kruppa (FAT Architects)
Thomas Kruppa (FAT Architects)

« Le bâtiment polyvalent a été conçu non seulement pour un large éventail d’activités, mais également pour deux sites », souligne Thomas Kruppa, architecte et administrateur. « À l’avenir, le nouveau bâtiment ne sera pas seulement un point de contact pour les clubs locaux, mais aussi le lieu de nombreux événements régionaux. »

Une partie du bâtiment est consacrée à l’espace hall et foyer de réception. L’autre partie est dédiée aux quatre bureaux, à une salle de réunion et aux surfaces de dépôt/rangement. La grande salle polyvalente comprend environ 220m2 et est divisible en deux parties (deux tiers - un tiers). Elle est complétée par un espace accueil et buvette, et par une terrasse de 80m2.

« Ce bâtiment correspond totalement à la philosophie de Dudelange », précise Jeff Peiffer, du Service Bâtiment. « Il occupe une superficie d’environ 650m2. Il s’agit d’un bon exemple pour la construction durable, mais également pour le pays car il constitue aussi le tout premier bâtiment construit par une commune sur le principe de l’économie circulaire. Nous sommes donc fiers de ce hall et espérons qu’ils donnent des idées à d’autres communes. Sa conception a été réfléchie dans les moindres détails afin que le bâtiment puisse être démonté et remonté à l’identique d’ici une dizaine d’années, le tout sans aucun dommage, sur un site qui est déjà choisi. »

En effet, la salle a été pensée pour aujourd’hui, mais également pour l’avenir. « La salle polyvalente a été construite sur la route de Bettembourg. En fonction de l’avancement de la construction du nouvel écoquartier Nei Schmelz, le bâtiment sera tout simplement déplacé pour être intégré sur le site d’un ancien laminoir. Cet éco-quartier a été conçu à consommation neutre en CO2. Un modèle d’économie circulaire inspirant pour d’autres projets au Luxembourg ! »

Un tour de passe-passe digne de David Copperfield ? Pas vraiment ! « Afin de pouvoir relever les défis techniques et constructifs du changement d’emplacement, le hall a été pensé via les techniques de la construction modulaire », poursuit Thomas Kruppa. « Il est composé de différents éléments en bois et peut donc être démonté, transporté et reconstruit. Tous les composants sont entièrement préfabriqués sur une largeur maximale de 3,5 m, ce qui signifie que chaque élément peut être transporté par camion. Sur le lieu d’utilisation, les pièces sont uniquement vissées entre elles pour assurer un démontage et un remontage complet. »

Une intégration parfaite dans le paysage

Cette construction modulaire en bois a été pensée dans les moindres détails pour un recyclage quasi intégral. « Les éléments de support en acier forment la sous-structure démontable. Celle-ci repose sur des fondations filantes sur le premier chantier. Il pourra ensuite être directement sur le toit d’un parking souterrain aménagé sur le second site. Cela signifie que presque tous les matériaux sont réutilisables et que les principes de l’économie circulaire sont respectés. Le choix des matériaux de construction répond également aux normes élevées de durabilité et de construction écologique. »

- ©Lukas Roth, Köln (D)

Le choix des deux sites ne s’est évidemment pas fait au hasard. « Nous avons tenu compte de la planification en termes de taille du terrain, d’emplacement, d’orientation et de topographie locale. Si on superpose les deux terrains, on obtient une forme quasiment identique, ce qui favorisera le déplacement du bâtiment. Si les façades sud, ouest et nord forment les contours nets du bâtiment, la façade ouest, en revanche, est un peu en retrait et propose un espace terrasse. En outre, la salle polyvalente se caractérise par l’élévation du hall et marque clairement la hiérarchie fonctionnelle par rapport aux zones auxiliaires inférieures telles que les bureaux et le stockage. »

Thomas Kruppa est évidemment heureux d’avoir participé à ce projet qui correspond aux valeurs de son bureau d’architectes. « Le bâtiment s’intègre parfaitement dans le paysage. Il est à la fois dynamique et élégant. Ceci est souligné par le contraste saisissant entre la façade en bois noir carbone et les modules clairs de couleur naturelle. Cela confère à la salle polyvalente ses caractéristiques esthétiques. »

Et l’intérieur ? « Il suit une grille de construction modulaire stricte, qui se reflète dans la répartition des modules de pièces et de surfaces ainsi que dans tous les composants internes tels que les portes, les murs intérieurs et les cloisons. Le hall spacieux avec vestiaire mène à la salle principale d’environ 250 m2. Celle-ci peut être divisée en deux segments et peut accueillir jusqu’à 200 personnes. De plus, il y a une petite cuisine avec un bar, des bureaux et des salles de réunion, des sanitaires, des locaux techniques et de stockage. Le tout est donc complété par une terrasse couverte avec un espace pour les célébrations et les événements. »

- ©Lukas Roth, Köln (D)

Afin de répondre aux souhaits des clubs et associations impliqués, de relever les défis du changement de lieu et de prendre en compte les exigences de durabilité et d’économie circulaire, la planification a été réalisée au sein d’une équipe intégrée. Des experts des domaines de l’architecture, de la construction en bois, de la technique du bâtiment et du génie civil ainsi qu’un bureau de planification durable ont été impliqués très tôt.

« Le projet est mis en œuvre en tant que projet Open BIM. La planification architecturale, la planification structurelle de la construction en acier et la planification technique TGA étaient basées sur un modèle. Même si le travail intégral préalable est complexe et prend du temps, le temps de mise en œuvre peut être raccourci tout en évitant les problèmes lors de l’exécution. »

La relance du secteur

Si ce type de projet est réjouissant, Thomas Kruppa ne perd pas de vue les difficultés du secteur de la construction. « Je pense qu’il faut se renouveler sans cesse sinon, les conditions économiques actuelles vous rattrapent rapidement. La hausse des prix, la raréfaction de certains matériaux ou encore les difficultés pour lancer certains projets nous rappellent que le domaine de l’architecture est en constante évolution et que notre créativité est notre force pour mener à bien différents projets. »

Thomas Kruppa a également une solution pour la crise des logements. « On n’y pense pas forcément mais les habitats partagés sont une alternative intéressante et conviviale. Chacun peut disposer d’un logement agréable et cosy, tout en profitant de certains espaces communs qui renforcent la convivialité. C’est donc un avantage humain mais également économique dans la mesure où de nombreux frais sont diminués. »

Architects : FAT Architects (Munsbach)
Maître d’ouvrage : Ville de Dudelange
Participants au projet :

  • DESA Ingénieurs conseils (Contern)
  • ICONE (Luxembourg)
  • Dal Zotto et associés (Differdange)
  • Pirmin Jung Deutschland (Remagen)
  • E3 Consult (Mertert)

Propos recueillis par Sébastien Yernaux
Photo : Infogreen / Bâtiment : Lukas Roth, Köln (D)

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Les tiny houses : une des solutions pour contrer la crise
Les tiny houses : une des solutions pour contrer la crise

L’immobilier au Luxembourg est plongé dans un véritable marasme, que cela soit pour les constructeurs, les promoteurs et les acheteurs. Et pourtant, des solutions simples existent pour soulager tout le monde. Rencontre avec Xavier Mahy et Uwe Gunthner, respectivement directeur général et responsable commercial chez Oikos-concept.

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En cette période tourmentée pour bon nombre de secteurs, il n’est pas toujours évident de trouver la solution pour rebondir. Sortir de ses petites habitudes et se lancer dans de nouveaux défis est à la fois excitant et tendu. Et si on intègre les efforts environnementaux, la tâche se complique davantage pour le secteur de la construction. Pourtant, des solutions existent pour aller de l’avant.

« Les gens n’ont pas encore compris que la protection de l’environnement, cela coûte de l’argent au départ, surtout avec des matériaux de qualité. Mais qu’à l’usage, les chiffres s’égalisent souvent », explique Uwe Gunthner. « Si le produit est bon, il ne devra pas être remplacé aussi souvent que des matériaux d’une qualité moindre. Et souvent les produits de moindre qualité ne peuvent pas être recyclés correctement. Tout est une question de philosophie et de priorité ».

Et Xavier Mahy d’enchérir. « En France, de nombreuses lois environnementales ont été votées depuis un certain temps. Elles obligent d’intégrer, dans les projets de construction des grands bâtiments, un calcul du bilan carbone. Les professionnels du secteur modulaire ont déjà une longueur d’avance sur les aspects écologiques. Je le constate sur les nombreux appels à projets auxquels Oikos-concept participe. Même si l’échéance 2030 arrive à grands pas, je n’observe pas une grande modification dans les comportements d’achats. Le critère économique prend souvent le pas sur l’environnemental. J’ai observé ce phénomène aux Pays-Bas par exemple. Une société proposait des maisons préfabriquées avec un bilan carbone extrêmement bas. Mais comme le prix restait élevé, les clients ont jugé que ce n’était pas le bon moment pour investir. C’est paradoxal car la qualité était au rendez-vous. »

Uwe Gunthner et Xavier Mahy
Uwe Gunthner et Xavier Mahy - ©Infogreen

Chez Oikos-concept, on touche du bois car l’entreprise n’est pas vraiment impactée par la crise. « C’est probablement dû au fait que nous ne vendons pas une maison toutes les semaines », poursuit Xavier Mahy. « Cependant, l’impact est bien présent sur les marchés publics, car il y a très peu de projets. Notre offre de tiny houses est donc la solution pour les propriétaires car ils peuvent occuper leurs terrains de manière intelligente et sans impact le temps qu’un gros projet immobilier se présente. »

Des solutions pour relancer le secteur de la construction ? « Je ne pense pas que nous puissions agir au niveau du prix actuellement. En revanche, il faut simplifier l’administration pour lâcher des autorisations de bâtir. Aujourd’hui, il faut plusieurs années pour obtenir un permis. Initialement, le délai n’est pas si long mais il est systématiquement allongé dès l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi. Ce qui peut être décourageant. Il faut vraiment laisser les gens construire ! ».

Uwe Gunthner poursuit dans ce sens. « Pour avancer, je pense qu’il faut également un guichet unique qui centralise les décisions et limite, par conséquence, le nombre d’intermédiaires qui ralentissent le processus. Le Luxembourg est également victime de ses hauts salaires. Avant, beaucoup pouvaient s’offrir de chouettes biens. Aujourd’hui, plus personne ne peut s’acheter une habitation sous 1.200.000 euros. Si on prend l’exemple d’un couple qui a deux salaires, l’un d’eux est quasiment destiné à rembourser des intérêts trop élevés. Les prix ont tellement gonflé que plus personne n’est en mesure d’acheter. Les promoteurs proposent des biens de plus en plus exceptionnels… Et donc impayables. Simplifions la demande, sans réduire la qualité… Nous obtiendrons des logements abordables. »

Xavier Mahy partage ce point de vue. « Les vraies victimes, ce sont les constructeurs. En cas de souci, les promoteurs s’arrêtent et suspendent leurs investissements. Le marché immobilier au Luxembourg est devenu tellement spéculatif que dans la tête de certains investisseurs, le but est de construire un objet perçu comme peu risqué et d’attendre le meilleur moment pour récolter les fruits de leur investissement. Ils ne tiennent pas toujours compte des besoins réels. Et donc, les résidents du Grand-duché sont pénalisés. Il faut trouver des incitants pour que les propriétaires terriens – au Luxembourg, une grande partie des terres appartient à une minorité – se rendent compte qu’ils sont en train de tuer la poule aux œufs d’or. Il faut augmenter l’offre de terrains à bâtir, pour réduire la pression sur les prix et rendre la construction de nouveau abordable, tout en offrant du travail aux entreprises de construction luxembourgeoise. »

« Pour passer la crise, la solution de nos tiny houses est positive », précise Uwe Gunthner. « Si on dispose d’un logement plus petit en attendant de meilleurs moments, c’est une opportunité de vivre sereinement. Une transition pour que la reprise économique se fasse en douceur. Nos micro-logements sont un investissement à long terme qui peut être déplacé plusieurs fois sans souci. »

« C’est pour cette raison que nous nous rapprochons maintenant des promoteurs pour leur expliquer les avantages de l’habitat léger qui peut être loué tout en conservant le terrain à bâtir en excellent état », poursuit Xavier Mahy. « Nous sommes toujours à l’écoute des propriétaires terriens qui souhaitent accueillir nos tiny houses sans qu’il y ait un impact sur leur bien. On pose le module le temps qu’ils le souhaitent. Dès qu’il est enlevé, le terrain est impeccable et possède déjà ses connexions eau, égout et électricité. Nous proposons autant des logements pour les familles que pour les étudiants ou les personnes âgées. Les tiny houses font donc partie des solutions à cette crise.  »

Sébastien Yernaux

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« Never waste a good crisis »
« Never waste a good crisis »

Malgré la conjoncture atypique que traverse le secteur de la construction, Thomas & Piron garde le cap en proposant des habitations innovantes, comme des maisons durables et évolutives qui permettront un meilleur accès au logement tout en contrôlant son budget. Rencontre avec François-Xavier Gilen, Manager vente, et Michel Villani, directeur ERD.

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La crise est au centre de toutes les conversations. Si des solutions commencent à arriver pour relancer l’économie, certains secteurs sont particulièrement touchés par cette déferlante. C’est notamment le cas du domaine de la construction qui essaie de lancer de nouveaux projets mais se trouve freiné par une absence d’acheteurs bloqués par les banques.

François-Xavier Gilen, Manager vente
François-Xavier Gilen, Manager vente - Fanny Krackenberger

« Les actes notariaux de logements neufs ont diminué de 70 %, les demandes d’autorisation de bâtir de 62 %, sans oublier le nombre de crédits hypothécaires qui sont refusés », souligne François-Xavier Gilen. « Ces chiffres décrivent l’importance de cette crise économique et son impact sur le secteur de la construction. Nous sommes dans une tornade telle que le pays n’a jamais rencontré et qui n’a aucune commune mesure avec la crise des subprimes de 2008-2009. Nous avons décidé d’anticiper avant la reprise du marché, plutôt que de rester dans notre coin à attendre que l’orage passe. »

Ironie du sort, la demande en logement au Grand-Duché reste grande, « nous le constatons au quotidien via les nombreuses demandes traitées par nos équipes commerciales, et les derniers chiffres officiels le confirment, la demande en logement est toujours beaucoup plus grande que l’offre. Nous devons par conséquent être prêts car lorsque le contexte économique s’éclaircira, nous devrons répondre à de nombreuses demandes ».

Mais ne serait-ce justement pas le bon moment pour tester certaines innovations ? « Certainement, car nous avons envie de nous préparer pour le futur  », précise François-Xavier Gilen. « Le groupe Thomas & Piron a beaucoup d’ambitions sur le marché grand-ducal, tout en ayant acquis assez de biens fonciers et de terrains grâce à de bons investissements avant la crise. Nous voulons et pouvons anticiper la reprise des marchés, ainsi que les changements d’attitudes de nos clients. »

En termes d’innovations, les constructions modulaires constituent une belle opportunité pour l’accès au logement. « Nous travaillons sur un projet de maison évolutive », explique Michel Villani. « L’idée est de proposer une maison compacte et bien agencée avec deux chambres : avec une moyenne d’âge du premier enfant au-delà des 31 ans, le besoin d’espace est moindre au début de la vie de couple.

Pendant une dizaine d’années, les acquéreurs peuvent évoluer dans la vie et profiter d’une habitation abordable et confortable. Ensuite, la maison est étudiée pour y greffer facilement des annexes (chambres, living plus étendu, bureau,..). Ces annexes sont fabriquées en usine, ce qui fait qu’elles sont habitables directement et cela évite les contraintes de vivre au milieu d’un chantier lors de l’agrandissement de la maison. »

Michel Villani, directeur ERD
Michel Villani, directeur ERD - Fanny Krackenberger

« Nous croyons beaucoup en ce principe qui est une alternative à la location », poursuit François-Xavier Gilen. « Être propriétaire de son propre bien est important, car il représente une épargne pour le futur. Mais l’accès reste problématique aujourd’hui. Même si le Luxembourg reste une référence avec plus de 70 % de propriétaires contre moins de 50 % pour les pays limitrophes. Je ne pense pas que la crise économique va faire changer toute la culture luxembourgeoise. Les résidents ont besoin d’investir dans la pierre. Chez Thomas & Piron, on profite réellement de cette crise pour réaliser des analyses assez poussées du marché immobilier pour ainsi, mieux cibler les attentes de nos futurs clients, car le marché évolue et nous voulons anticiper les nouveaux besoins immobiliers de demain. »

« Cette maison évolutive est vraiment la solution parfaite pour se projeter », insiste Michel Villani. « Nous construisons, sur un terrain en Belgique, les deux versions : celle de base avec les deux chambres et celle évoluée pour que les visiteurs puissent vraiment se projeter. Outre cet avantage, les futurs acquéreurs pourront également mieux budgétiser leur investissement auprès des banques. Au lieu de devoir emprunter une grosse somme, ils pourront étaler leurs dépenses au gré de leurs envies d’agrandissements. L’expérience belge servira pour le Luxembourg. »

De l’innovation en attendant le rebond

Ce nouveau projet peut être une solution face à la crise. « La construction hors-site est un complément à notre expertise et non un remplacement de certains domaines », précise François-Xavier Gilen. « Le but est de travailler avec tous les atouts des matériaux pour être les plus efficients possible. Nos futures maisons témoins sont un outil de qualité qui permet, à nos clients, d’apprécier notre expertise. Mais également, qu’il est possible de vivre agréablement dans une maison de 140 m2. Le concret vaut mieux que de belles paroles. »

Le logement au Grand-Duché a donc de l’avenir. « Nous sommes certains que le rebond de cette crise arrivera au cours de l’année prochaine. Nous faisons confiance au Gouvernement, même s’il faudra être encore un peu patient en cette année électorale. La construction est le 2e pôle économique luxembourgeois après celui des banques. Il est donc important qu’il soit aidé par l’État dans la phase de relance avec des incitants fiscaux, des primes et des subsides. »

Michel Villani est également optimiste. « La meilleure conclusion pour cette période vient probablement d’une phrase attribuée à Winston Churchill qui est ’Never waste a good crisis’. Une crise est vraiment l’occasion de se remettre en question pour aller de l’avant. »

Sébastien Yernaux
Photos : TomWood by Thomas & Piron (projets) - Fanny Krackenberger (portraits)

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« Le choix de conserver et recycler autant que possible »
« Le choix de conserver et recycler autant que possible »

Le Fonds du Logement développe, en collaboration avec la commune de Wiltz, un projet immobilier baptisé Wunne mat der Wooltz. Situé sur l’ancienne friche industrielle de Tarkett, le futur quartier de quelque 34 hectares a été pensé selon les principes de l’économie circulaire. Avec, à terme, l’ambition de devenir une référence en la matière.

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Michel Gira, responsable du service Projets de Grande Envergure au Fonds du Logement, dévoile les détails de cette initiative.

Depuis plusieurs années, le Fonds du Logement marque sa volonté de construire de manière plus durable et circulaire. C’est une démarche que vous avez notamment souhaité mettre en place sur le chantier du futur quartier Wunne mat der Wooltz, à Wiltz. Quel est votre plan d’action ?

Plusieurs principes de l’économie circulaire seront mis en place à Wiltz, aussi bien durant les travaux qu’après. Dans cette optique, un bâtiment administratif et son poste de garde, situés à l’entrée du chantier, seront ainsi conservés et remis en état.

Pourquoi le choix de ce bâtiment ?

Le bâtiment est emblématique du développement industriel de Wiltz. Il date du début du XXe siècle et dispose d’un grand cachet avec de beaux volumes. Pour autant, il s’agit d’un bâtiment non classé. C’est donc un choix délibéré du Fonds, avec la commune, de le conserver et le remettre en état.

Concrètement, comment allez-vous procéder ?

Dans ce projet, l’objectif est de conserver et réemployer un maximum de matériaux existants, provenant de la bâtisse comme du site, tels que les radiateurs, les sanitaires ou encore les poutres de planchers. Ce qui ne pourra pas être réutilisé comme tel sera recyclé différemment.

Il s’agit d’une démarche relativement complexe…

Il est nécessaire de préparer et analyser les matériaux à intégrer au projet. Il faut également tenir compte de la qualité des matériaux et des standards de l’époque qui ont changé. C’est donc en effet un travail bien plus complexe et coûteux qu’une construction classique, mais c’est une démarche dans laquelle s’engage le Fonds.

Finalement, quelle est la part des matériaux qui sera réemployée ?

Plus de 70 % des matériaux seront conservés et réemployés. Pour le reste, nous utiliserons autant que possible des matériaux biosourcés, voire certifiés Cradle to Cradle, un concept visant à recycler les produits tout au long de leur cycle de vie et ainsi limiter au maximum les déchets. L’isolation de la toiture se fera quant à elle en laine de bois, qui constitue un isolant écologique à empreinte carbone négative.

Le Fonds du Logement prévoit-il d’autres projets d’envergure appliquant ces principes d’économie circulaire ?

Oui, il s’agit de préceptes chers au Fonds et nos équipes ont à cœur de développer des projets de ce type. À Dudelange par exemple, le projet Neischmelz prévoit également la reconversion d’une friche industrielle en un quartier urbain mixte. Comme à Wiltz, une partie du patrimoine sera conservée et réhabilité selon le concept de destruction soignée. Quant aux bâtiments qui seront démolis, les matériaux qui le peuvent seront réutilisés.

Texte et illustrations du Fonds du Logement

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Révolution de la construction circulaire : l'exemple inspirant de Wiltz
Révolution de la construction circulaire : l’exemple inspirant de Wiltz

Dans le domaine de la construction, le concept de « construction circulaire » ne relève ni de l’inconnu ni du mythe à l’heure actuelle. Mais où en sommes-nous concrètement ?

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De nombreux projets de « construction circulaire » ont été lancés ou sont en cours sur le sol luxembourgeois, principalement sous l’impulsion du secteur public. Qui d’autre, en effet, que ce secteur pourrait mieux expérimenter, éprouver et démontrer qu’il est possible de bâtir de manière innovante, en harmonie avec l’environnement et sans accroître la pression sur celui-ci ?

Dans ce contexte, la commune de Wiltz se profile en tant que fer de lance de l’économie circulaire au Luxembourg, depuis 2015 où elle a obtenu le titre de Hotspot communal de l’économie circulaire au Grand-Duché de Luxembourg. Depuis, elle a concrétisé de nombreux projets pilotes, dont le campus Geenzepark, le quartier Op Heidert, ainsi que la rénovation de l’Hôtel de Ville, entre autres. Sur son territoire, le Fonds du Logement s’est également engagé dans l’expérimentation des principes de l’économie circulaire au sein d’un projet majeur : le quartier Wunne mat der Wooltz.

Wunne mat der Woolt : Campus Geenzepark
Wunne mat der Woolt : Campus Geenzepark

Mais qu’advient-il après la réalisation de ces projets ? La phase suivante consiste à partager, échanger, communiquer et vulgariser ces expériences, afin de les rendre accessibles au plus grand nombre. Comment ? L’un des moyens est la mise à disposition d’un guide de matériaux, initialement conçu pour les futurs acquéreurs du quartier Op Heidert. Ce guide offre des conseils aux futurs constructeurs quant au choix de matériaux de construction sains, durables et conformes aux principes de l’économie circulaire. Il est librement accessible sur le site de la commune, de même que la charte et le catalogue des mesures d’économie circulaire élaborés pour l’ensemble des projets municipaux à Wiltz. Petit à petit, la commune intègre également le fruit de son expérience dans son propre règlement sur les bâtisses, passant successivement de recommandations à des obligations pour l’ensemble des projets de construction.

Une autre initiative majeure est le Circular Innovation HUB, qui propose des formations, des ateliers et des visites de projets sur le thème de l’économie circulaire. Ces opportunités s’adressent tant aux autres communes (le catalogue des formations de l’INAP intégrera d’ailleurs les formations du HUB dès septembre 2023 !) qu’aux entreprises privées, établissements scolaires et au grand public. Porté par la commune de Wiltz, ce projet ne cesse de grandir et vient notamment d’inaugurer sa nouvelle exposition « Au-delà des limites de la planète – Et si l’économie circulaire était la solution » ouverte à tous. Cette exposition a bénéficié du soutien financier du Ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, témoignant de son importance à l’échelle nationale.

Les matériaux sains - présentés dans le guide de la construction et au coeur de la nouvelle exposition « Au-delà des limites de la planète – Et si l'économie circulaire était la solution »
Les matériaux sains - présentés dans le guide de la construction et au coeur de la nouvelle exposition « Au-delà des limites de la planète – Et si l’économie circulaire était la solution »

Tout ceci est-il uniquement l’apanage du Nord du pays ? Assurément non ! L’impact est décuplé grâce à une collaboration en réseau. C’est pourquoi la commune de Wiltz est continuellement à la recherche de nouveaux projets et partenaires, aussi bien au niveau national qu’européen. Elle s’investit activement pour renforcer ses liens avec les acteurs locaux et internationaux, dans le but d’unir les esprits les plus engagés et motivés en faveur de l’économie circulaire.

Ainsi, la commune de Wiltz devient une source d’inspiration pour le Luxembourg, et au-delà, en démontrant qu’une vision circulaire de la construction peut être concrètement mise en œuvre, partagée et adoptée pour bâtir un avenir plus durable.

Texte et illustrations de la commune de Wiltz

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En route pour une meilleure gestion des matériaux
En route pour une meilleure gestion des matériaux

Le secteur de la construction est en constante évolution pour limiter son impact environnemental tout en surfant sur la vague high-tech. Un mélange subtil qui est loin d’être une évidence pour autant.

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Les constructions d’aujourd’hui et d’hier n’ont rien de comparable. Avant, tout était basé sur le massif, le solide, le durable dans le temps. Ces impératifs n’ont évidemment pas disparu aujourd’hui, mais les notions de durabilité, de déconstruction ou tout simplement de protection de la planète sont venues compléter l’équation.

Les innovations ne cessent de bouleverser les cahiers des charges des professionnels de la construction. Ces derniers sont donc obligés de repenser leurs pratiques sans cesse afin de répondre à des impératifs de plus en plus drastiques, autant de la part de leurs clients que pour arriver à la demande de net zéro.

Selon Paul Schosseler, directeur de la construction durable et de l’économie circulaire au ministère de l’Énergie et président du Conseil national pour la construction durable (CNCD), « il ne faut pas perdre de vue que tout ce qui est construit aujourd’hui aura un impact carbone positif ou négatif dans le futur. Le choix des matériaux est donc important pour l’héritage que nous laisserons aux générations futures ».

Pour que cet héritage soit positif, autant le contrôler depuis la base. À cet égard, le gouvernement a mis en place sa fameuse « Feuille de Route Construction Bas Carbone Luxembourg ». « Ses trois principaux objectifs sont l’établissement d’un budget carbone, l’estimation d’une base de référence et la mise en place de voies de décarbonisation. Un document important pour avoir une vision globale du cycle de vie du bâtiment, de ses matériaux, jusqu’à une éventuelle déconstruction. »

Qui dit « déconstruction » évoque indubitablement le stockage des matériaux avant de leur offrir une seconde vie. Si, sur papier, cette logique est implacable, bon nombre d’entrepreneurs se heurtent à un problème de terrain pour entreposer les milliers de pièces. Johan Colombeau, administrateur délégué de Concept 4, l’évoquait d’ailleurs récemment : « Avec mes partenaires, nous observons des difficultés dans certains domaines. C’est notamment le cas chez les chauffagistes qui galèrent au niveau des pièces détachées pour les chaudières. Au-delà de 7 ou 8 ans, ils ne trouvent plus de pièces, même dans les grandes marques (…). Tout ce qu’il me manque actuellement, c’est un grand entrepôt au Luxembourg de 2 ou 3.000 m2 qui me permettrait de stocker et de vendre sur le même lieu. Avec un bâtiment au Grand-Duché, je pourrais boucler la boucle avec des véhicules électriques pour acheminer les produits. L’impact carbone sera donc totalement nul. »

Un système de stockage qui suscite une grande réflexion. « Nous travaillons activement sur des solutions dans ce domaine avec le ministère de l’Économie, mais il faudra du temps pour les mettre en œuvre. Cependant, nous sommes convaincus que nous avons besoin d’une plateforme à la fois virtuelle et physique pour répondre à ces besoins », explique Charles-Albert Florentin, Manager Cluster Cleantech chez Luxinnovation GIE.

Bref, le secteur de la construction est sur la bonne voie pour trouver des solutions autant dans l’utilisation de matériaux respectueux de l’environnement que sur la manière de les utiliser, voire les réutiliser. Il attend cependant des aides encore plus concrètes de la part du gouvernement pour que cette alchimie se mette en place.

Sébastien Yernaux

Toutes les sources de cet article, toutes les interventions et citations sont extraites de la conférence « Construction durable pour des villes résilientes », organisée par le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) en collaboration avec Luxinnovation et la plateforme Betriber & Emwelt.

« Le Luxembourg doit se positionner dans la construction durable »
« Le Luxembourg doit se positionner dans la construction durable »

De nouveaux matériaux et une aide plus importante de l’État pourraient être les deux facteurs déterminant pour relancer le secteur de la construction et créer une nouvelle économie encore plus forte. Rencontre avec Dave Lefèvre, de chez Coeba architectes.

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Les dernières crises nous montrent à quel point nous sommes vulnérables. On parle beaucoup de résilience. Dave Lefèvre pense que les gens commencent à chercher de nouvelles pistes pour s’en sortir. « Je suis optimiste quant à la possibilité d’un rebond économique grâce à ces innovations dans la construction durable. Même s’il faut se rendre à l’évidence que le choix des matériaux est assez réduit actuellement. »

Une transition vers une économie axée sur la durabilité peut catalyser la croissance économique à long terme. « Des projets de construction, de rénovation ou d’assainissement énergétiques, qui privilégient des matériaux primaires locaux à faible impact environnemental comme la terre crue, les matériaux biosourcés (bois, paille et autre), ou la réutilisation de matériaux provenant de la déconstruction d’immeubles offrent des solutions écologiques tout en renforçant une économie résiliente. »

La guerre en Ukraine et la pandémie du COVID ont démontré à quel point nous étions dépendants des matières premières non produites en Europe centrale. Il faut donc apprendre de ces crises pour implémenter de nouvelles économies. « Le Luxembourg, de par sa nature, est plus axé sur une économie de services que d’industrie de production. Je pense que notre économie devrait s’orienter davantage vers la production de matières premières et de développement de nouveaux matériaux.

Ces constats ne peuvent être dissociés de la crise climatique à laquelle nous allons être confronté d’avantage chaque jour. Nos choix économiques futurs devront répondre à cet enjeu planétaire. En considérant ces différentes réalités, l’innovation dans le secteur de la construction est nécessaire et inévitable. L’utilisation de matériaux durables déjà présents sur le secteur de la construction doit être encouragée et développée. Il faut également favoriser le développement de nouveaux matériaux produits sur le sol luxembourgeois à partir de matières premières locales à basse empreinte écologique.

Un recours à l’intelligence artificielle ?

En développant des nouveaux matériaux de construction à faible empreinte écologique à partir de matières premières régionales, nous réduisons les distances de transport et favorisons l’économie locale tout en limitant les émissions de carbone. Décarboner le secteur de la construction est vraiment la grande urgence. »

Ainsi des efforts importants sont demandés sur tous les niveaux. « Nous ne pouvons plus nous préserver d’une augmentation de la taxation de la tonne du CO² qui actuellement est sous-évaluée. Par ce levier, les prix des matériaux énergivores en CO² augmenteront et par conséquent le recours à ces matériaux se réduira grandement. Ceci dynamiserait l’innovation et le développement de nouveaux matériaux économes en Gaz à effet de serre et contribuerait à l’évolution de notre modèle économique luxembourgeois. Le « Geobloc », une brique en terre crue, développée et produite au Grand-duché, témoigne entre autres que la production de matériaux de construction durables est en train de se développer dans le pays.

Étant donné que nous faisons face à une crise de ressources humaines dans presque tous les secteurs, le recours à l’intelligence artificielle combinée à la digitalisation et la robotisation permettrait de créer des nouvelles chaînes de valeurs au niveau régional par la préfabrication industrialisée d’éléments de construction durable. Le système constructif LEKO en est un bon exemple. »

Ceci représenterait une des solutions dans le domaine de la construction afin d’atteindre les objectifs de réduction de carbone fixés pour 2030 et respectivement 2050.

Est-ce que la société est prête à accueillir ce changement ? « Avant toute chose, elle répond à ses besoins primaires : se nourrir, se loger et garantir un certain bien-être. La crise climatique qui nécessite des mesures de décarbonation audacieuse les impactera considérablement.

Des compromis seront nécessaires. Par le Green Deal, l’Europe a défini des objectifs et prévu des moyens financiers de grande envergure pour endiguer le réchauffement climatique actuel. Le rôle de l’État sera primordial, à savoir accéder à ces fonds permettant les développements économiques évoqués précédemment.

L’intégration ciblée d’installations techniques, telles que l’automatisation et la gestion intelligente des ressources, joue un rôle clé dans la construction durable. Elles permettent de surveiller et de contrôler de manière proactive la consommation d’énergie, l’utilisation rationnelle de l’eau, le chauffage, le rafraîchissement et la ventilation. Cela conduit à une utilisation plus efficace des ressources et à une réduction des coûts à long terme. Nous insistons néanmoins à limiter ces installations techniques au strict nécessaire. De plus, en adoptant une approche de cycle de vie intégral, nous prenons en compte les différentes phases du bâtiment, de la construction à l’utilisation et à la fin de vie, afin de minimiser l’impact global sur l’environnement. »

Pour repartir de plus belle, Dave Lefèvre met en avant un aspect essentiel. « Il est temps de déplacer notre perspective de démolition et de reconstruction vers celle de la transformation, de l’assainissement énergétique et de la rénovation du patrimoine existant avec des matériaux durables. Ainsi nous préservons l’histoire architecturale tout en réduisant l’empreinte écologique du pays.

Actuellement l’absence d’agréments techniques pour les matériaux de construction durables constitue un obstacle majeur dans leur développement et leur mise en œuvre. Un agrément technique est un document établi par des laboratoires agréés attestant leurs domaines d’emploi possible et les conditions de mise en œuvre. Celui-ci certifie par exemple le comportement au feu, les caractéristiques acoustiques, statiques, … Leur absence découle malheureusement d’un manque important de ressources financières disponibles des fabricants afin de mener les tests nécessaires. Ainsi, un renforcement des efforts au niveau des subventions étatiques pourraient réellement propulser l’adoption de matériaux durables, il devient impératif d’établir un système de subventions soutenu par l’État, spécifiquement dédié à cette facette de l’industrie. Cette absence d’agréments pose un obstacle sur le chemin de la généralisation des matériaux de construction durables. Ils ne sont pas de simples formalités. Cependant, les coûts liés à la réalisation de tests approfondis représentent souvent un défi intimidant pour les fournisseurs, en particulier pour les start-ups opérant avec des budgets limités. »

Ce soutien financier agirait comme un catalyseur, facilitant la participation tant des fournisseurs établis que des start-ups émergentes dans la création d’un portefeuille complet de matériaux écoresponsables. « Le Luxembourg pourrait se positionner en tant que précurseur dans la promotion des pratiques de construction durables, favorisant ainsi un environnement qui conjugue innovation et durabilité. Non seulement cela encouragerait les fournisseurs à investir dans le développement d’une plus large gamme de matériaux respectueux de l’environnement, mais cela s’harmoniserait également avec l’engagement national de réduire l’empreinte carbone des activités de construction. »

Un bon point pour le secteur déjà en place, mais également pour ceux qui souhaitent se lancer. « Cette approche ne pourra pas se faire sans une adaptation des réglementations existantes. Une évolution combinée des innovations technologiques et du cadre législatif de la construction luxembourgeoise est primordiale. Le cadre réglementaire actuel pose souvent des défis souvent insolutionnable pour l’incorporation de nouvelles pratiques. Cependant, un système de subventions soutenu par l’État et dédié aux agréments techniques ainsi qu’au développement de ces matériaux pourrait faciliter l’alignement de ceux-ci sur le paysage réglementaire. Ces approches proactives ont le potentiel de redéfinir le paysage de la construction en plaçant la durabilité au premier plan de l’évolution industrielle. »

Propos recueillis par Sébastien Yernaux
Photo : Fanny Krackenberger

Trois raisons de choisir des panneaux isolants en fibres d'herbe
Trois raisons de choisir des panneaux isolants en fibres d’herbe

Au-delà de l’argument évident de la source biologique 100% renouvelable de ces matériaux, trois aspects les rendent encore plus attrayants que les alternatives disponibles sur le marché.

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À l’issue du Congrès de l’Union internationale des architectes (UIA) qui avait lieu en juillet à Copenhague, 10 principes ont été rédigés « pour un changement rapide et radical de l’environnement bâti afin d’atteindre les 17 objectifs de développement durable des Nations unies » (« Les leçons de Copenhague »). Parmi ceux-ci, quatre retiennent particulièrement l’attention en ce qui concerne les panneaux d’isolation :

  • 04 : Aucun nouveau développement ne doit effacer les champs verts.
  • 05 : Les écosystèmes naturels et la production alimentaire doivent être maintenus indépendamment du contexte bâti.
  • 08 : Lors de l’approvisionnement en matériaux de construction, les matériaux renouvelables locaux sont prioritaires.
  • 09 : Dans tout ce que nous construisons, la capture du carbone doit être supérieure à l’empreinte carbone.

Les panneaux en fibres d’herbe – tels qu’ils sont conçus par Gramitherm Europe en Wallonie (Belgique) – répondent à ce cahier des charges en offrant des performances à la hauteur des attentes des professionnels du secteur du bâtiment et des futurs occupants. Gramitherm est d’ailleurs reconnu comme matériau écologique au Grand-Duché de Luxembourg. Christian Roggeman, fondateur et CEO de la société, détaille les atouts de ces produits issus d’un procédé suisse breveté :

  1. Une efficacité sur la durée : « Les panneaux isolants biosourcés, et Gramitherm en particulier, ont d’excellentes capacités d’absorption et de régulation. En résultent non seulement un confort intérieur, mais aussi une aptitude à prendre et rejeter l’humidité sans dégradation des fibres. Gramitherm est ainsi garanti 50 ans, tandis qu’un panneau minéral s’affaissera après un certain nombre d’années. »
  2. Un temps de déphasage élevé pour offrir un bon confort d’été : « Les chaleurs estivales sont un sujet de plus en plus récurrent. Les panneaux Gramitherm offrent un confort durant l’été – comme l’hiver – grâce à leur densité et à la structuration des nappes de fibres. Le temps de déphasage, c’est-à-dire de blocage de la chaleur, est ainsi particulièrement intéressant. »
  3. Un excellent piège à carbone : « le référent officiel européen EPD - pour Environmental Product Declaration – indique qu’un mètre carré de panneau Gramitherm de 100 mm d’épaisseur piège 5,01 kg d’équivalent CO2. Nos panneaux sont donc négatifs en carbone, ce qui est très positif ! Cela s’explique d’une part par la nature du matériau qui se renouvelle en 3 mois, contre 50 ans pour les arbres, et d’autre part par le cycle de vie des panneaux :
    • Nous n’employons que de l’herbe récupérée aux bords de routes et canaux, lors de coupes d’aéroports, de domaines publics municipaux, etc. dans un rayon de 100 km, qui ne demandent ni culture, ni irrigation, ni entretien. Nous donnons une seconde vie à ces matières qui sont autrement perdues ;
    • La production ne nécessite qu’un court passage au four à 160°, là où la laine de verre est très énergivore puisqu’il faut monter à 1.300° ;
    • En fin de vie, nos panneaux peuvent être rebroyés et réinsérés dans la chaîne de production. »

« Je pense qu’il y a de la place pour tous les isolants, mais dans des projets positifs, et notamment dans la rénovation, il faut, quand on le peut, privilégier les produits biosourcés. » 60% de l’activité de Gramitherm est ainsi liée à la modernisation des bâtiments, pour lesquels la facilité de pose et le bilan carbone négatif de ces panneaux en fibres d’herbe sont évidemment convaincants.

Enfin, Christian Roggeman plaide pour une allocation des ressources la plus frugale possible : « J’adore le bois, mais compte tenu de son cycle de reconstitution bien plus long que celui de l’herbe, je trouve plus judicieux d’y avoir recours pour les parties structurelles des bâtiments, et de choisir des matières avec des biomasses plus rapidement renouvelées pour l’isolation ».

Gramitherm Europe SA en chiffres :

  • Créée en 2019
  • 20 emplois en province de Namur (Belgique)
  • Capacité installée supérieure à 200.000 m3 par an
  • Label « Produit biosourcé » et marque « filière Wallonne »
  • 5,01 kg d’équivalent CO2 stocké par m2 de panneau d’épaisseur 100mm

Marie-Astrid Heyde
Photos : Gramitherm / chantier de rénovation

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Peinture durable, entreprise responsable
Peinture durable, entreprise responsable

Peintures Robin colore la durabilité au travers d’une approche globale permanente, faisant la part belle aux peintures écologiques mais plus encore à ses collaborateurs.

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L’humain pour fondation de la croissance et de la construction. Précurseur en la matière, l’entreprise inscrit la responsabilité sociétale au cœur de son savoir-faire séculaire et de ses innovations. La RSE dans l’ADN.

Prise de conscience précoce

La maison, créée en 1927 emprunte son nom et son logo au dernier chevalier d’Useldange, où se situe toujours son siège historique.

Très tôt la marque de décoration a pris sa responsabilité sociétale et environnementale à bras-le-corps. Dès la fin des années 90, à l’heure où les éléments de langage de la durabilité balbutiaient encore, Peintures Robin lançait Robinhyd, une gamme diluable à l’eau qui remplaçait les solvants. On y trouvait des laques et des peintures deux composants et des primaires pour toutes les surfaces.

L’enseigne allait perpétuer ces valeurs par le biais d’une amélioration continue. Jusqu’à aujourd’hui. Jusqu’à demain.

La peinture Verdello, née de la palette RobinGreen en 2013 et ses références 100 % biosourcés en est la parfaite illustration. Le revêtement mural à la finition extra-mate est entièrement naturel. Il a obtenu, en 2013, le Prix de l’environnement de la FEDIL, puis en 2017, le label Cradle-to-Cradle, pour son respect des valeurs RSE au niveau du choix des matières premières, du respect de l’environnement, de l’énergie et des valeurs sociétales.

Une innovation perpétuelle et primée

Cette même année 2017, le créateur de couleurs luxembourgeois se voyait à nouveau récompensé par la FEDIL pour Luxlin®, une lasure pour bois à base d’huile de lin. Un prix que les Peintures Robin ont glané à quatre reprises.

Les parcelles de lin sont cultivées sans engrais et sans pesticides. Elles sont à proximité de sources naturelles d’eau potable et contribuent à pérenniser les nappes phréatiques en diversifiant le revenu des agriculteurs.

Catherine Heinrichs, Directrice RH/QHSE (qualité, hygiène, sécurité, environnement) évoque la collaboration « avec des cultivateurs locaux. Le lin récolté en intégralité au Luxembourg, entre dans la composition de Luxlin® en lieu et place des produits dérivés du pétrole ».

Décarboner, dépeindre

Catherine Heinrichs atteste le volontarisme de la marque à décarboner intégralement ses références : « nous mobilisons beaucoup de temps et d’énergie depuis le début des années 2000 à trouver des substituts aux matières présentant un danger. Notre ambition est de sortir des énergies fossiles en évoluant vers des produits résultant de l’économie circulaire ».

La peinture murale RobinLoop est l’émanation de cette doctrine circulaire. Les équipes de Robin sont parties d’un constat aberrant : près de 1.000 tonnes de peintures sont brûlées chaque année au Luxembourg.

En 2021, le projet prend forme : les centres de tri de la SuperDrecksKëscht (SDK) fournissent les peintures usées qui sont recyclées dans les locaux de l’entreprise en une peinture murale intérieure blanche.

2022 marque le lancement du nuancier « Art de la Nature », des peintures à base d’eau, pour les particuliers, assurant une ambiance saine au sein de votre habitation. Les couleurs sont inspirées directement par muse Nature.

Récemment, Robin a installé des panneaux photovoltaïques sur deux de ses toitures. Ils lui permettront de couvrir 30 % de sa consommation d’énergie. Un pas de plus vers l’objectif de neutralité carbone.

Château d'Useldange - La seigneurie d'Useldange a été créée vers 1100
Château d’Useldange - La seigneurie d’Useldange a été créée vers 1100 - Peintures Robin

Bien-être au travail : des machines au service des hommes

La conception de la durabilité des Peintures Robin englobe tous les maillons de la chaîne. La durabilité n’est pas un argument de vente mais une philosophie étayée par sa longévité dans le domaine.

Les infrastructures et le matériel ont ainsi suivi la courbe du développement durable : plus sécures, plus écologiques, tournés vers une idéale qualité de vie au travail. Une nouvelle usine à Useldange, un dépôt-showroom à Leudelange, ainsi qu’un centre logistique et un magasin à Bissen inaugurés en 2019, témoignent de cette volonté.

Un nouveau broyeur de latex est nettoyé en circuit fermé et permet donc de préserver les ressources en eau quand une « machine qui confectionne de la peinture latex de manière automatisée évite les opérations manuelles qui présentent des risques de blessure ». Ces récentes innovations tendent vers le bénéfice pour la nature comme pour l’humain.

Équité, écologie, excellence

Les 3E que sont l’équité, l’écologie et l’excellence s’appliquent autant au comportement de la firme qu’à ses produits ou toutes ses parties prenantes. « Chaque personne a son mot à dire en interne. Nous organisons une réunion annuelle réunissant nos 107 collaborateurs. Elle a pour mission la transparence sur nos avancées et nos objectifs » note Catherine Heinrichs.

Un code de conduite fondé sur les 3E a été institué. Il concerne l’ensemble des acteurs, collaborateurs ou fournisseurs qui sont déjà près de 70 % à l’avoir signé. Une mobilisation générale pour le code du chevalier moderne.

Peintures Robin en quelques chiffres :

4.000 tonnes de production annuelle
105 collaborateurs de 16 nationalités différentes
Plus de 30 millions de chiffres d’affaires
Entreprise certifiée ISO 9001
Nombreux produits certifiés : Shop Green (SDK) et autres

Sébastien Michel
Photos : Peintures Robin

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Rebondir vers le business circulaire : pas si facile que ça !
Rebondir vers le business circulaire : pas si facile que ça !

La crise peut être gérée de différentes manières, selon la situation financière de l’entreprise. Chez Bamolux, grâce à un carnet de commandes bien rempli, l’équipe est plutôt sereine, mais ne se repose pas pour autant sur ses lauriers. Les idées fourmillent pour se renouveler sans cesse, tout en limitant l’impact environnemental.

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Le marché immobilier est quasiment à l’arrêt depuis un an, hormis pour les grosses structures. Il n’est donc pas évident de sortir la tête hors de l’eau pour relancer la mécanique. « Il est clair que les professionnels du secteur ont déjà moins de travail dans tout ce qui est vente en état futur d’achèvement puisqu’il n’y a quasiment plus de projets qui sortent. Et pour cause, personne ne les achète. Et comme il n’y a pas d’acheteur, il n’y a pas de construction. Du côté des banques, c’est compliqué aussi. Elles demandent que 60 % du bâtiment soient vendus avant le démarrage. Donc tout est lié. Sans oublier le prix de la location qui ne cesse d’augmenter. Et pourtant, il faut que les gens se logent d’une manière ou d’une autre. »

Et Sébastien Jungen ne s’arrête pas à la construction. « Certains clients ont construit pour vendre. Mais au final, ils ont opté pour la location. Ils passent maintenant par Bamolux pour aménager leurs locaux qu’ils vont peut-être garder 3 ou 4 ans, le temps que le marché revienne à la normale. Actuellement, nous n’avons pas l’impression que les taux vont descendre. Les gens vont donc pouvoir emprunter moins, d’autant que les banques ne prêtent plus facilement. Une correction des valeurs avec une diminution des prix s’impose. J’ai l’impression que c’est une situation inédite pour le Luxembourg. Malheureusement, cela risque de durer encore une bonne année avec les élections qui approchent. »

Pour le moment, Bamolux n’est pas impactée. « Que du contraire. Nous avons des demandes de devis pour 2024, voire 2025. Nous touchons du bois car on ne ressent pas la crise. Nous recrutons d’ailleurs. Personne ne s’attendait à un tel raz-de-marée, mais plutôt à une réaction plus rapide et concrète du gouvernement. Est-ce une volonté de faire baisser les prix marché ou d’effectuer un petit écrémage au sein de la main-d’œuvre ? Je n’en sais rien. »

Crise et durabilité

Si tout le monde connaît le mot « crise », Sébastien Jungen est interpellé par son utilisation par les Chinois. « Ils le décomposent en deux sinogrammes qui représentent les mots ‘danger’ et ‘opportunité’. Ils ont bien compris qu’il faut faire attention à de tels événements, mais qu’on peut toujours en tirer des enseignements positifs. »

Même si aujourd’hui, il y a pas mal de projets durables qui se mettent en place, comme la House of Sustainability ou les aides étatiques, beaucoup d’entreprises ont encore du mal à s’y mettre. « La durabilité est dans toutes les discussions mais les actions concrètes ne sont pas encore visibles. Chez Bamolux, on a commencé à travailler sur la durabilité en 2015, en réfléchissant sur les déchets, les matériaux, etc. Nos certifications ISO 9001, 14001 et 45001 ne sont pas que des papiers. Il y a des actions intelligentes qui suivent cette reconnaissance.

La problématique actuelle dans la durabilité, c’est l’information auprès des clients. Ils peuvent réaliser leurs projets avec des produits durables et avec un budget raisonnable. Malheureusement, beaucoup préfèrent conserver leur business linéaire plutôt que de passer en circulaire malgré les nombreuses sources de conseils comme Luxinnovation, le LIST, etc. ».

Chez Bamolux, le premier objectif est de supprimer la notion de déchets. « Nous essayons de travailler sur les 17 objectifs de développement durable en se remettant toujours en question, que cela soit par rapport à l’eau, l’énergie, etc. C’est important autant du point de vue écologique qu’économique avec des factures moins lourdes. »

Et que pense Sébastien Jungen de l’objectif de 55% en moins d’émissions de gaz à effet de serre pour 2030 ? « On sera rapidement en 2024. Je me dis que le délai est cours. Nous avons démarré en 2015 et je pense que nous devons être aux alentours de 35%. C’est bien, mais il reste encore du chemin pour arriver aux 55%. Pour moi, la solution aurait pu être un palier à 30% par exemple avec de nombreuses aides pour lancer la machine, puis passer à 40% et ainsi de suite. Surtout qu’aujourd’hui, selon une étude, 90 % des entreprises n’ont pas encore démarré le processus de la durabilité. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de clients ! Chez Bamolux, on répond aux besoins des clients, mais on propose également des variantes qui intègrent la durabilité. »

Le Luxembourg essaie d’aider les entreprises à se préparer sur la durabilité. « Cependant, dans le secteur immobilier, il n’y a pas eu de mesures concrètes et rapides qui ont été prises. C’est donc plus compliqué d’intégrer la transition circulaire. Moi, j’ai la chance de pouvoir réfléchir car mon entreprise est en activité pleine. Pour un chef d’entreprise qui est plongé au cœur de la crise car il n’a plus de travail, l’économie circulaire n’est certainement pas sa priorité. »

Sébastien Yernaux
Photos : Infogreen

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Le photovoltaïque intégré intelligemment dans la construction
Le photovoltaïque intégré intelligemment dans la construction

Les crises se suivent : sanitaire, économique, d’information, impérialiste, de la construction, du logement, énergétique, sans oublier la crise climatique. Chacune de ces crises devrait nous motiver à repenser nos systèmes dans chacun des domaines ou plutôt, notre système d’une manière générale, car les crises et les domaines sont liés.

Communiqué
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Les crises ont des conséquences et impacts divers sur notre comportement. Elles imposent le développement de notre résilience et un changement structurel conséquent. Donc il s’agit d’une occasion pour tout changer.

Un changement radical s’impose dans le domaine de la construction où trop souvent, par facilité, par mauvaise habitude, par gourmandise et par peur injustifiée des nouveautés, on construit comme jadis. Notamment, en ce qui concerne les technologies d’approvisionnement énergétique, mais aussi en ce qui concerne les matériaux et ressources.

La gestion intelligente, c’est-à-dire circulaire, des ressources, représente des modifications importantes dans la manière de travailler. Récupérer, stocker et remettre à niveau au lieu de simplement jeter, est certes un changement systémique important, mais nécessaire. Il ouvrira de nouvelles voies et perspectives au potentiel illimité.

Ce même constat vaut pour la transition énergétique. Les progrès scientifiques, techniques et leurs applications pratiques sont en évolution constante. Je pense à l’augmentation de l’efficacité des cellules solaires par la recherche au niveau des semi-conducteurs. Mais aussi plus visible, plus intéressant d’un point de vue esthétique. Les panneaux photovoltaïques en différents coloris, même transparents ou en bifacial, et même en support flexibles, permettant de les superposer. Sans oublier leur application en tant qu’élément de construction à part entière. Des exemples concrets sont présentés dans notre « guide luxembourgeois d’intégration architecturale des panneaux solaires photovoltaïques » disponible sur notre site www.archipv.lu. Ce guide est actualisé constamment et il peut être téléchargé gratuitement. Il s’agit d’une source d’inspiration aux maitres d’ouvrages, architectes, ingénieurs.

L’installation en grande quantité de panneaux photovoltaïques et par conséquent, la production d’énergie solaire en masse, permettra des gains pécuniaires considérables au niveau des frais de chauffage car les pompes à chaleur ont un bien meilleur rendement que les systèmes traditionnels, contrairement à ce que les nostalgiques des fossiles veulent nous faire croire.

Un autre changement qui s’annonce, à côté de la production énergétique, est celui du partage et de la distribution des énergies ainsi transformées. Fin juin, la plateforme E-Community a été créée sous forme d’une coopérative par Eurosolar Lëtzebuerg, Energiepark Réiden, Energy Revolt, Greenpeace, Mouvement écologique, Biogas Vereenegung, EnerCoop Syrdall et Gringgo. Cette plateforme a pour objectif de faciliter la distribution et l’échange d’électricité verte. Non seulement les particuliers, mais également les entreprises ou coopératives citoyennes énergétiques peuvent devenir membre. Le but est de promouvoir la production d’énergie renouvelable au niveau local et de diminuer ainsi la dépendance des mouvements boursiers ou autres sautes d’humeur des exploitants des fossiles. Les prix « e-community » seront justes et stables.

Cette plateforme permettra de profiter de manière plutôt directe de la modification du 9 juin 2023 de la loi relative à l’organisation du marché de l’électricité qui dorénavant permet le partage de l’électricité renouvelable produite soi-même au niveau local, car elle facilite également voire rend moins cher le partage endéans des zones géographiquement limitées, par exemple dans des lotissements, dans des rues. De plus amples informations peuvent être trouvées sur www.eurosolar.lu ou en écoutant l’épisode 68 du podcast d’Eurosolar Lëtzebuerg « d’Sonn am Stecker ».

Le changement véritable comprend des éléments profonds et progressifs. Il est pluridisciplinaire et s’inscrit sur le long terme, mais surtout, le moment n’a jamais été aussi opportun que maintenant, pour se lancer dans ces changements structurels pour repartir de plus belle, mais autrement.

Paul Zens, président d’Eurosolar Lëtzebuerg asbl
Photo : Eurosolar Lëtzebuerg asbl

5 idées reçues sur les panneaux photovoltaïques
5 idées reçues sur les panneaux photovoltaïques

Souvent présentés comme l’une des solutions d’un nouveau mix énergétique durable, les panneaux photovoltaïques – permettant de transformer les rayons du soleil en électricité – continuent de convaincre... même les plus sceptiques ! Le vrai du faux avec Anouk Hilger, Head of Renewables chez Enovos Luxembourg.

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Des petites installations sur les toits des résidences unifamiliales aux grandes centrales capables de produire des dizaines de mégawattheures (voir fin d’article), les projets photovoltaïques s’intègrent de plus en plus aisément au paysage grand-ducal. Poussés par les subsides, ils font partie d’un ensemble de solutions permettant de générer de l’électricité verte – non polluante – regroupant également les centrales à hydrogène ou à biogaz et les éoliennes, par exemple, afin de progressivement tourner le dos aux centrales nucléaires, au charbon, au fioul, au gaz…

Et pourtant, derrière cette technologie avancée résident certains doutes. Anouk Hilger d’Enovos – principal fournisseur d’énergie au Luxembourg – tente de convaincre les plus sceptiques d’entre vous.

1. Les panneaux photovoltaïques ne produisent de l’électricité que lorsque le soleil brille. Alors, au Luxembourg…

« Les panneaux produisent de l’énergie dès qu’il y a présence de lumière diffuse. La production sera moindre si les nuages sont nombreux, mais la technologie a beaucoup évolué ces dernières années et il n’est pas du tout nécessaire de vivre en Andalousie pour obtenir un rendement suffisant. Au contraire, en cas de très fortes chaleurs, les panneaux et leurs onduleurs risquent de surchauffer, conduisant ainsi à une baisse d’efficacité.

La météo que nous connaissons habituellement au mois de mai est idéale, avec des températures aux alentours de 20-25 degrés, mais les panneaux produisent bien tout au long de l’année. »

2. De toute façon, il faudra remplacer les panneaux dans quelques années. Cela n’en vaut pas la peine !

« Grâce aux évolutions technologiques, les fournisseurs sont à présent en mesure de garantir les panneaux jusqu’à 25 ans. Évidemment, la durée de vie va au-delà, mais il faudra plus de recul pour les garantir sur de plus longues durées. Pendant 25 ans, une productivité de min. 80% est donc assurée.

Chez Enovos, nous avons mené nos propres expériences. Le constat ? Durant la première année, les panneaux perdent assez rapidement 1% d’efficacité, pour ensuite se stabiliser. »

3. On nous parle d’électricité non polluante, mais la production des panneaux nécessite de nombreux matériaux et un apport énergétique énorme…

« C’est vrai, produire des panneaux est énergivore. Nous indiquons à nos clients qu’en moyenne, après une petite année, un panneau produira plus que ce qu’il aura consommé en énergie. À partir de ce moment-là, on peut réellement parler d’un impact environnemental neutre : pas d’émissions de CO2, pas de pollution de l’air, ni de l’eau. »

4. … sans même parler de ce qu’ils deviennent en fin de vie.

« Indépendamment de leur provenance, les panneaux photovoltaïques sont similaires et recyclables. La filière du recyclage des panneaux, câbles, et onduleurs s’est organisée. Si on analyse les différents composants de plus près : l’aluminium, le verre, l’argent et le cuivre sont 100% réutilisables, le film plastique peut être transformé en granulés pour redevenir une matière première et le silicium est réutilisable jusqu’à 4 fois. »

5. Puisque je ne suis pas à la maison en journée, je ne pourrai pas consommer ma propre électricité. Je n’ai donc aucune raison d’installer des panneaux photovoltaïques chez moi.

« Il existe deux cas de figure en tant que particulier au Luxembourg et dans les pays voisins :

Une installation en autoconsommation : qui implique, en effet, de consommer l’énergie au moment même où elle est produite, par exemple en programmant le lave-linge, sèche-linge, lave-vaisselle, etc. à distance aux heures les plus ensoleillées. Ou pour les personnes qui travaillent depuis leur domicile avec leur ordinateur branché et leur auto qui charge, par exemple. L’installateur va calculer le rapport production-consommation en fonction du profil des occupants. On peut également avoir recours à des batteries de stockage en complément. En cas de besoin, le réseau public reste bien entendu accessible au tarif normal.

Dans ce premier cas, l’État intervient jusqu’à hauteur de 62,5% sur l’investissement pour une installation d’une puissance maximale de 30kW + un allègement fiscal.

Une installation avec injection sur le réseau : l’énergie totale produite est injectée dans le réseau et rémunérée avec un tarif garanti fixé dans le règlement grand-ducal. Le contrat à signer est à demander auprès du gestionnaire du réseau.

Dans ce second cas, les subsides s’élèveront à 20% de l’investissement pour une installation d’une puissance maximale de 30kW + un allègement fiscal. »

Plus d’infos : enovos.lu

Les grandes centrales photovoltaïques

Cet été, un appel d’offres pour des installations agri-PV a été finalisé en vue de concilier exploitation agricole et parc photovoltaïque. « Nous avons réalisé des aménagements permettant de faire cohabiter des cultures ou animaux de ferme avec une installation de production électrique. Dans cette démarche, l’amélioration de la biodiversité est également à prendre en compte en passant d’une agriculture intensive à une agriculture extensive ».

À gauche : le carport solaire chez Tarkett à Clervaux - à droite : la centrale flottante solaire sur le site d'ArcelorMittal, à Differdange
À gauche : le carport solaire chez Tarkett à Clervaux - à droite : la centrale flottante solaire sur le site d’ArcelorMittal, à Differdange - ©Enovos

En parallèle et depuis plusieurs années, Enovos investit dans des centrales à travers le pays. On peut citer la centrale flottante sur l’ancien bassin de refroidissement d’ArcelorMittal, l’ombrière de parking du site Tarkett avec une technologie bifaciale qui capte les réflexions lumineuses des voitures et du sol en plus des rayons directs, ou encore les 30.000 panneaux installés sous les antennes de RTL à Junglinster et Beidweiler. Anouk Hilger : « Sur les terrains de Junglinster et Beidweiler, nous avons de notre propre initiative, et avec l’aide de deux bergers, intégré des moutons. La cohabitation se passe très bien, et il est d’ailleurs possible de leur rendre visite à Junglinster les 16 et 17 septembre dans le cadre des journées Portes Ouvertes Luxembourg ».

Marie-Astrid Heyde
Photos : Enovos
Portrait d’Anouk Hilger : Infogreen.lu / Fanny Krackenberger

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Aunilec Solar, solutions photovoltaïques de conception luxembourgeoise
Aunilec Solar, solutions photovoltaïques de conception luxembourgeoise

Aunilec Solar a fait le choix de la solution photovoltaïque locale pour alimenter une transition énergétique efficace, durable et pourvue du plus faible impact environnemental. Son activité solaire, solidement ancrée dans son territoire, se traduit par la qualité et la maîtrise de sa technologie, de son savoir-faire et de son service de proximité.

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Implantée au Grand-Duché depuis 2001, Aunilec rebaptise sa filiale « Aunilec Solar » en 2022 pour la consacrer exclusivement à l’électrification solaire. Elle devient l’unique entreprise dédiée au photovoltaïque local, la seule à proposer un système hybride de conception luxembourgeoise : onduleur hybride, batterie et stockage.

Timothée Delebarre, son Directeur Opérationnel précise cette singularité : « en 2009, la société mère était déjà acteur majeur de la première explosion du solaire. Notre expérience du stockage, de la sécurisation des installations électriques et des batteries remonte à un quart de siècle. La structure a conservé sa longueur d’avance jusqu’à proposer des appareils avec des caractéristiques supérieures ».

Ainsi, une batterie Aunilec Solar est garantie 10.000 cycles de vie à 80 % de son utilisation, quand les standards de la concurrence atteignent au mieux 8.000 cycles. En considérant la norme, « un cycle pour un jour », cela correspond à plus de 25 ans au pic de performance.

La technologie est celle des cellules lithium industrielles du leader mondial CATL, la même qui équipe les géants du secteur industriel ou les meilleurs modèles de voitures électriques tels TESLA.

Le dispositif connecté se démarque tout autant par sa souplesse et sa simplicité d’utilisation. Un seul appareil électronique facilite la gestion de l’usager qui décide quelle quantité d’énergie sera octroyée à son autoconsommation et quel autre volume sera injecté dans le réseau.

Récemment, Aunilec Solar a pris part à un projet pilote de toit solaire et de ses tuiles photovoltaïques. Ses experts ont fourni et mis en œuvre leur système hybride de 20 KVA couplé à 40 kWh de stockage. Son autonomie hors réseau est de trois jours. Il est désormais accessible sur le marché national et éligible aux aides de l’État.

Une question posée à Timothée Delebarre sur ses motivations à se positionner sur cette innovation révèle la politique maison : « cette initiative possède un gros stockage, ouvre des perspectives et soulage le réseau CREOS. Un progrès pour le client mais également un gain collectif. Les personnes qui vont vers de tels produits ont des valeurs de service, de qualité et de responsabilité. Ce sont des valeurs qui nous parlent ».

À Sprinkange, où tous les contrôles qualité sont effectués, son entrepôt grande capacité et sa logistique optimisée rendent l’enseigne indépendante des stocks étrangers. Conséquence ? Une livraison dans les plus brefs délais.

Malgré les sollicitations de grossistes, l’entreprise préfère « collaborer avec des partenaires voisins de confiance qu’elle peut former et accompagner sur la durée. La société ne comptabilise à ce jour aucun retour ».

Par ailleurs, ses équipements comme ses solutions clés en main présentent une certification bas carbone.

Comme dans tout secteur, le produit local peut afficher un tarif moins compétitif, moins appuyé par un marketing global agressif, mais à terme, le rapport qualité/prix lui est toujours favorable. Dans le domaine des énergies renouvelables, privilégier le montant sur l’instant se fait au détriment de l’investissement.

L’énergie solaire locale comme celle d’Aunilec Solar rassemble les plus grandes retombées pour le tissu économique, la meilleure responsabilité sociétale et la meilleure durabilité.

Par Sébastien Michel
Photos : Marie Champlon

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5.800 panneaux photovoltaïques en toiture de Grosbusch
5.800 panneaux photovoltaïques en toiture de Grosbusch

La toiture de Grosbusch a fait peau neuve : depuis la mi-août, plus de 8.000m2 de panneaux photovoltaïques y sont installés. Un toit solaire révolutionnaire qui va dès maintenant couvrir 50% des besoins énergétiques de l’entreprise.

Communiqué
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Ne cessant d’accélérer la transition écologique de son activité, Grosbusch innove depuis plusieurs années envers de nombreuses initiatives durables :

  • Vidanges 100% réutilisables et recyclables,
  • Packagings responsables, recyclables ou même compostables,
  • Valorisation continuelle de la production locale et des circuits courts,
  • Revalorisation des déchets de fraîche découpe en biogaz,
  • Transformation du parc automobile envers du 100% électrique,
  • Agrandissement de la toiture solaire en faveur de la production d’énergie verte.

En réalité, le projet ne date pas tout à fait d’hier. Depuis le début de l’année 2023, une centaine de panneaux solaires photovoltaïques avait d’ores et déjà recouvert une partie de notre toiture. Un projet test largement réussi, puisqu’étendu à ce jour à une installation de 8.000m2, soit l’équivalent de 5.800 panneaux. Si son coût d’investissement est certes, non négligeable, grâce à une capacité de production de 1.250kW, c’est avec grande satisfaction que nous pourrons en dégager 50% de notre consommation énergétique annuelle.

Cette transition a été rendue possible grâce à notre partenaire de confiance, ayant choisi d’être accompagné par l’entreprise familiale luxembourgeoise SOCOM. À toutes les étapes du projet, de l’étude de faisabilité, aux plans d’implémentation jusqu’à l’installation, la collaboration a été fluide et ultra professionnelle.


« Nous sommes très heureux et fiers d’avoir pu accompagner Grosbusch dans l’évolution énergétique de son activité. L’étude de l’infrastructure s’est réalisée conjointement avec les équipes de Grosbusch. Planification, logistique des matériaux, implantation : tout s’est déroulé à merveille. Merci de leur confiance témoignée envers notre société luxembourgeoise » - Frank WIES, Directeur Département Tertiaires-Infrastructures et Membre du Comité de Direction SOCOM. 

Nous remercions SOCOM ainsi que notre partenaire financier BGL BNP Paribas, qui nous soutient depuis de nombreuses années sur l’ensemble de nos projets menés.

Texte et photo de Grosbusch SA

Bauer Énergie Dippach : les valeurs fortes de la transition énergétique
Bauer Énergie Dippach : les valeurs fortes de la transition énergétique

Fournir une énergie propre, simple, abordable et rentable. Plus que des mots, le savoir-faire et les valeurs de Bauer Énergie Dippach se concrétisent dans un showroom flambant neuf et la combinaison des meilleures technologies de panneaux solaires et de pompes à chaleur. La puissance de cette alliance décuple l’impact de la transition énergétique.

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Polyvalence, proximité, disponibilité et réactivité

Dès 2016, l’entreprise familiale a bâti sa riche expérience au travers de nombreux projets innovants dans le Benelux. Sans brûler les étapes, par des réalisations abouties que son équipe pouvait maîtriser, elle s’est solidement enracinée dans la transition énergétique luxembourgeoise.

Une activité pragmatique qui structure un ADN d’entreprise attaché à la qualité de ses conceptions et de son service personnalisé. Au plus près du client, à toutes les étapes, de l’aide à la démarche administrative jusqu’au SAV individualisé.

Viviane Rannou, cofondatrice, détaille la souplesse et la réactivité de ses équipes : « nous faisons toujours tout pour que l’installation se déroule en une journée et engendre le moins de désagréments possibles dans le quotidien du client. Nous sommes à même d’installer jusqu’à 10 kilowatts en un jour ».

Bauer Énergie présente la singularité de ne pas avoir d’autres investissements que son stock de 6 mois. Il n’y a aucun délai.

Énergie renouvelable : une implication personnelle

« Tous nos commerciaux sont nos propres clients. Nous sommes tous usagers de nos solutions combinées. Cela nous permet de montrer notre propre production », indique Daniel Rannou, cofondateur. Il confesse même que c’est le foyer familial qui a servi de plateforme de test grandeur nature.

Daniel Rannou, co-fondateur de Bauer Energie Dippach dans le showroom de Sprinkange
Daniel Rannou, co-fondateur de Bauer Energie Dippach dans le showroom de Sprinkange - Bauer Énergie

L’éclosion de l’autoconsommation énergétique

L’idéal porté par Bauer Énergie Dippach : rendre les particuliers et les professionnels autonomes en énergie. En circuit fermé, Bauer a mis en place un système 100 % autonome en consommation d’électricité grâce à un stockage rendu très profitable par les subsides étatiques pour batteries.

Le photovoltaïque est un investissement rentabilisé en 5 ans avec les primes de l’État. Le bâtiment passif devient alors une manne considérable.

La pompe à chaleur (PAC) est également devenue très profitable. Les produits Bauer Énergie affichent un COP (coefficient de performance énergétique) de 4. Pour 1 kWh consommé, la pompe à chaleur délivre 4 kWh de chaleur.

Ainsi, à titre de comparaison, un ballon d’eau chaude thermodynamique consomme quatre fois moins qu’un ballon d’eau chaude électrique.

Des technologies de pointe avec les meilleures garanties du marché

Suite à sa découverte aux États-Unis, l’entreprise luxembourgeoise a définitivement choisi le système de micro-ondulation Enphase, référence mondiale de production et de stockage d’énergie solaire.

Pour un résultat similaire, les micro-onduleurs, raccordés en parallèle, présentent de multiples avantages par rapport à un onduleur central installé en série.

D’abord, chaque panneau photovoltaïque est indépendant. Si l’un d’eux ne fonctionne plus, il est instantanément identifiable et la production énergétique générale ne s’en trouve pas affectée.

Ensuite, quand un onduleur central monte à près de 1.000 volts avec un champ magnétique très élevé, le micro-onduleur se borne à un petit 230 volts et n’additionne pas cette tension. Le choix de Bauer Énergie s’est vite porté sur ce gain de sécurité.

Enfin, la garantie fabricant des micro-onduleurs est de 25 ans quand celle d’un onduleur central est de 10 ans.

La société a sélectionné les PAC de la marque Daikin Europe. Ce choix s’appuie sur leurs performances, jusqu’à 18 kWh contre 12 kWh en moyenne pour la concurrence, ainsi que sur l’esthétique inégalée de ses unités extérieures.

Une longueur d’avance : le showroom, outil de transparence

Le showroom et ses installations reproduites à l’identique permettent de visualiser et d’évaluer au mieux une future implantation.

Cette modélisation rend compte au plus près des capacités de production mais également du rendu esthétique. Le client juge exactement du positionnement des raccordements, la manière dont sont couplés les équipements et par conséquent, l’harmonie de l’ensemble sur son habitation.

Les indicateurs de performances sont clarifiés en toute transparence, grâce notamment, à la présence d’une centrale photovoltaïque dans l’espace de démonstration. « Nous pouvons montrer exactement le rendement de chaque panneau en lien avec son exposition, son ombrage, etc. », ajoute Daniel Rannou.

Actions RSE Bauer Énergie. À gauche : création d'un puits au Maroc / À droite : rénovation d'une bibliothèque de village
Actions RSE Bauer Énergie. À gauche : création d’un puits au Maroc / À droite : rénovation d’une bibliothèque de village

L’énergie de l’engagement

Les actions RSE (responsabilité sociétale des entreprises) pour une structure à taille humaine se font forcément l’écho d’une conviction intime.

Chaque année, la structure grand-ducale mène des projets humanitaires. En 2023, assistée par une équipe locale, elle a édifié un puits au Maroc, dans un village proche de Marrakech ne disposant pas d’accès direct à l’eau. « On veut que toute l’équipe soit là et soit impliquée. C’est important pour nous », concluent les deux gérants.

Les clients aussi sont encouragés à participer. À chaque devis signé, 50 euros sont versés au bénéfice de l’association porteuse du projet en cours.

Évidemment, les puits sont alimentés par des panneaux solaires. Évidemment, les résultats de ce pompage solaire sont probants. Bauer Énergie Dippach ne manque jamais de retourner sur place pour s’en assurer.

Par Sébastien MICHEL
Photo d’illustration : vue aérienne installation photovoltaïque Bauer Énergie Dippach
Photos : Bauer Énergie Dippach


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Save the Date ! Inauguration du showroom Bauer Énergie Dippach

Lancement de l’espace de présentation à l’occasion des portes ouvertes le 14 octobre 2023. Une chance inespérée de découvrir les solutions énergétiques exclusives et de bénéficier des conseils avisés des équipes de Bauer Énergie pour la pleine réussite de votre transition énergétique.

Rendez-vous sur la zone d’activité économique « Op de Géieren », derrière le Proxy Delhaize Dippach. Adresse : 24 Op de Geieren, 4970 Sprinkange, Dippach

Bauer Énergie - Zone Op de Géieren - Sprinkange, Dippach
Bauer Énergie - Zone Op de Géieren - Sprinkange, Dippach
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Viessmann concilie technique, élégance et durabilité
Viessmann concilie technique, élégance et durabilité

« Nous créons des espaces de vie pour les générations futures. » En construction comme en rénovation, la marque allemande dispose d’un large catalogue de pompes à chaleur qui est continuellement mis à jour avec l’apport de technologies de plus en plus durables et esthétiques.

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Depuis 2023, les pompes à chaleur remplacent officiellement les chaudières au fioul ou au gaz dans les nouvelles constructions luxembourgeoises. Le groupe familial Viessmann n’a toutefois pas attendu cette échéance pour investir dans la transition énergétique. Günter Krings, managing director de Viessmann Luxembourg : « En 2019 déjà, nous avons lancé un programme nommé Active Transition, devenu plus tard – suite aux problèmes engendrés par les conflits russo-ukrainiens – Accelerated Active Transition. En pratique, 1 milliard d’euros a été investi dans les énergies renouvelables pour le développement des pompes à chaleur, du photovoltaïque, du stockage énergétique, de bornes de chargement pour voitures et de la gestion digitale de l’énergie ».

Ces investissements et recherches ont notamment mené l’entreprise – plus grand producteur de pompes à chaleur en Allemagne – à adopter un nouveau gaz réfrigérant : le propane (R290). « Les gaz classiques sont efficaces mais ont la grande contrainte d’être des gaz à effet de serre extrêmement nocifs pour le climat. En cas de fuite de gaz ou en cas de mauvaise désinstallation, ils contribuent considérablement au changement climatique. Le propane, quant à lui, accompagné de nouvelles technologies en matière d’échangeurs et de compresseurs, n’a quasiment aucun impact écologique. »

Utilisé de plus en plus dans les nouvelles constructions du résidentiel et du tertiaire, le R290 fait également ses preuves pour la rénovation, puisqu’il permet d’aisément monter jusqu’à 70 degrés - température à atteindre pour le bon fonctionnement des radiateurs - même lorsqu’il fait -10° dehors. Et cela avec un apport énergétique aussi renouvelable que possible, via l’énergie photovoltaïque et le stockage d’électricité sur batteries.

Viessmann Invisible

Les ingénieurs de la marque allemande adaptent également leurs innovations aux contraintes des marchés immobiliers. Au Luxembourg, où le coût au mètre carré est très élevé, ils s’attachent à développer des solutions compactes et abordables. Dernière conception : la chaufferie invisible. « Nous avons réussi à concentrer toute la technique qui normalement occupe un local complet dans une armoire de seulement 28 cm de profondeur », précise M. Krings.

Hormis l’unité extérieure, le système complet se retrouve donc intégré le long des murs, dans un espace réduit à l’extrême et dans un design qui s’intègre parfaitement à l’habitat. Un format qu’accueilleront parfaitement une arrière-cuisine, un débarras ou une buanderie, par exemple. Mais, le système étant très silencieux, il peut aussi tout à fait être placé dans un espace de vie, y compris dans le coin d’une pièce. Et même dos à dos dans un couloir et une salle de bain. Trois options de montage ouvrent le champ des possibles.

Viessmann Invisible permet de gagner jusqu’à 6 m2 par rapport à un local technique classique. « Il n’est donc plus nécessaire de dédier tout un local à la chaufferie, ce qui entraîne de belles économies à la construction. »

Cette innovation est déjà produite en Allemagne et sera bientôt commercialisée au Luxembourg.

Partenariat transatlantique pour la lutte climatique

En début d’année, le domaine d’activités Climate Solutions de Viessmann a été intégré au groupe américain Carrier Global Solutions, fournisseur mondial de solutions climatiques et énergétiques intelligentes. Max Viessmann devient un des principaux actionnaires de Carrier.

Dans ce partenariat, les deux entreprises s’engagent à assumer davantage la responsabilité d’une transition énergétique durable dans le secteur du bâtiment. « En unissant nos forces, nous serons en mesure d’accroître notre impact sur la décarbonation du secteur du bâtiment à un niveau supérieur, avec plus de portée et d’envergure à l’échelle mondiale - pour les membres de notre famille et pour nos partenaires et, surtout, pour une meilleure protection du climat. », a annoncé Martin Viessmann, président du conseil d’administration du groupe familial et père de Max Viessmann qui mène la société en quatrième génération.

En outre, Viessmann dispose bientôt d’une gamme de pompes à chaleur à grosses puissances grâce au catalogue de Carrier, et sera dès lors en mesure d’équiper tant le résidentiel que les secteurs tertiaire et industriel.

À noter que rien ne change dans le modus operandi luxembourgeois. Charge à l’équipe technique de Viessmann Luxembourg de proposer les produits les plus adaptés à chaque situation, en joignant les expertises des deux références internationales.

Marie-Astrid Heyde
Photo Günter Krings : Fanny Krackenberger
Photos Viessmann Invisible : ©Viessmann

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SysLorLux : des solutions innovantes pour un avenir durable
Syslorlux : des solutions innovantes pour un avenir durable dans les Travaux publics

Au cœur des enjeux du développement durable, Syslor s’engage en proposant des outils novateurs qui marient performance opérationnelle et responsabilité environnementale.

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Avec une vision résolument tournée vers un avenir plus vert, nos produits offrent de multiples avantages environnementaux dans le secteur des travaux publics :

  • Réduction de l’empreinte carbone : Grâce à leur utilisation par les opérateurs terrain, les innovations Syslor minimisent les déplacements et les dommages aux ouvrages, contribuant à réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre.
  • Diminution des volumes de gravats excavés : En optimisant la gestion des tranchées, Syslor permet d’éviter les surexcavations, réduisant ainsi la quantité de matériaux extraits du sol pour une approche plus durable.
  • Optimisation des délais : En permettant une meilleure coordination entre les différents acteurs d’un projet, les dispositifs Syslor permettent une exécution plus rapide des projets, diminuant leur impact environnemental.

Mais les solutions Syslor ne se limitent pas à des avantages écologiques.
Sur le plan opérationnel, elles révolutionnent l’approche des travaux sur réseaux enterrés.

Grâce à la réalité augmentée, les opérateurs terrain peuvent visualiser en temps réel sur leurs smartphones ou tablettes, les réseaux, les projets, les plans « as-built », sur le terrain, avec une précision centimétrique, optimisant l’efficacité et la précision des travaux. Le suivi du projet est facilité, les problèmes potentiels sont rapidement identifiés, et les décisions sont prises en connaissance de cause.

Pour les plans « as-built », la solution proposée est simple, rapide et fiable. À partir d’une vidéo prise sur le terrain, la mise à disposition du plan « as-built » facilite la prise de décision. Les géomètres peuvent comparer les plans théoriques avec les relevés sur le terrain, permettant de détecter et d’anticiper d’éventuelles erreurs.

L’application Implantation - lever - terrassement. Grâce à Syslor implantation, il devient un jeu d’enfant pour les opérateurs terrains d’implanter des bordures en se basant sur des points et des polylignes préalablement identifiés, qui peuvent être modifiés en ligne en temps réel. Cette fonctionnalité réduit les risques d’erreurs et assure une mise en place précise, à la hauteur des normes les plus exigeantes.

Mais ce n’est pas tout !

En quelques clics, les opérateurs peuvent obtenir des mesures précises et fiables et les partager avec leur géomètre et leur donneur d’ordre, simplifiant ainsi l’ensemble du processus d’implantation / levé.

Facilité d’utilisation, précision et gain de temps, voilà ce que Syslor Implantation apporte à tous les professionnels des travaux publics.

Le portail Syslor est une plateforme conviviale qui centralise la gestion de projets, favorisant une communication fluide entre le terrain et le bureau d’études. Cette approche améliore la coordination et facilite la prise de décision, pour une productivité augmentée.

Grâce au Récepteur GNSS de nouvelle génération développé par Syslor, les utilisateurs bénéficient d’une localisation rapide et précise. Le développement internalisé du matériel et des applications garantit une compatibilité optimale entre les outils.

Immédiatement disponibles et économiquement avantageux, les équipements Syslor ont déjà conquis le cœur de nombreux acteurs du secteur. Post et Tralux au Luxembourg, ainsi que plus de 400 utilisateurs quotidiens en Europe, témoignent de leur efficacité et de leur pertinence.

En conclusion, grâce aux innovations Syslor, les professionnels de la construction peuvent désormais relever les défis de manière plus efficace, tout en contribuant activement à la préservation de notre environnement pour les générations futures.

Texte et illustrations de Syslorlux

Des solutions avantageuses pour vos projets de rénovation énergétique
Des solutions avantageuses pour vos projets de rénovation énergétique

Au Luxembourg, comme partout ailleurs dans le monde, les conséquences du dérèglement climatique sont de plus en plus palpables. Dans ce contexte particulier, BGL BNP Paribas réaffirme son ambition d’être au service de ses clients dans l’accompagnement de leur transition énergétique.

Communiqué
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« Qui dit transformation, dit changement de culture. En tant que première banque de l’Union européenne, acteur financier majeur au Luxembourg, notre rôle est de prendre la pleine mesure des enjeux actuels. Il est ensuite de prendre nos responsabilités et d’emmener concrètement nos clients sur le chemin de la transition vers un monde plus durable », explique Catherine Wurth, responsable RSE de la banque. « Nous avons notamment défini des trajectoires de réduction des émissions de CO2 dans différents secteurs d’activités, responsables d’une grande part des émissions ».


« La transition énergétique doit être vue comme une opportunité et non comme une contrainte », Catherine Wurth

Soutenir les particuliers dans leurs efforts

Pour inciter ses clients à améliorer la performance énergétique de leur logement, BGL BNP Paribas propose une offre « rénovation énergétique » qui inclut notamment un prêt à taux avantageux. « Si notre rôle, en tant que banque, est d’apporter des solutions de financement à nos clients, nous souhaitons aller plus loin en les accompagnant concrètement dans la réalisation de leur projet. En pratique, les clients sont accueillis par des gestionnaires qui ont été formés sur les grandes étapes d’une rénovation énergétique, les aides de l’État ou encore l’importance du certificat de performance énergétique. Nous avons par ailleurs noué un partenariat avec Actif, un conseiller en énergie certifié. »

Actif aide les clients à établir leur diagnostic énergétique de départ, leur apporte des conseils techniques et les accompagne dans leurs différentes démarches administratives pour bénéficier des aides de l’État.

Le prêt « rénovation énergétique » de BGL BNP Paribas est un prêt personnel à taux favorable pour toute rénovation énergétique. Il s’adresse aux propriétaires qui désirent emprunter sur une durée inférieure à 10 ans un montant compris entre 1.000 et 75.000 euros. Parmi les travaux éligibles, on retrouve l’isolation thermique des murs extérieurs ou intérieurs, des combles ou des sols, l’installation de systèmes de chauffage plus durables, la mise en place de panneaux solaires thermiques ou photovoltaïques, le remplacement des fenêtres et portes, etc.

Pour les travaux de rénovation énergétique de plus grande envergure, la banque permet à ses clients de souscrire au prêt climatique. Dans ce cas, une subvention d’intérêts à hauteur de 1,5% peut être accordée de la part de l’État, sur un montant maximum de 100.000 euros et sur une durée de 15 ans.

« La transition énergétique doit être vue comme une opportunité et non comme une contrainte, » termine Catherine Wurth. « Et notre volonté est de participer activement à ce défi en emmenant nos clients avec nous. »

Pour en savoir plus : bgl.lu/fr/rse

Texte et photo de BGL BNP Paribas

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Taxonomie de l'UE : un catalyseur pour l'innovation dans la construction
Taxonomie de l’UE : un catalyseur pour l’innovation dans la construction

Comme l’Europe compte de nombreuses villes historiques avec des bâtiments anciens, son parc immobilier vieillit également au fil du temps. Il est donc important de se pencher sur l’efficacité énergétique des bâtiments et de s’adapter à un climat plus chaud.

Communiqué
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Nous passons une grande partie de notre vie dans des bâtiments - maisons, lieux de travail, écoles, hôpitaux, magasins, salles de sport, terminaux de transport. Les bâtiments et la construction, y compris les propriétés résidentielles et non résidentielles, sont étroitement liés à la qualité de vie, à la sécurité, à l’économie et à l’emploi.

Cependant, beaucoup d’entre nous ignorent que leur construction, leur entretien et leur démolition ont des effets négatifs importants sur l’environnement, notamment les émissions de poussières et de gaz, la pollution sonore, la production de déchets, la consommation d’eau et la pollution de l’air. Ces activités sont responsables d’environ 40 % de la consommation d’énergie et de 36 % des émissions de CO2 dans l’UE.

Pour atteindre les objectifs climatiques ambitieux de l’UE, qui prévoient une réduction de 55 % des GES d’ici à 2030 et la neutralité climatique d’ici à 2050, il est essentiel d’investir dans des constructions vertes, innovantes, économes en énergie et en matériaux.

La crise économique a peut-être porté un coup à l’industrie, mais la mobilisation des investissements en faveur des projets verts a déjà été abordée dans le cadre de l’accord européen sur le marché vert (European Green Deal), dans lequel la Commission a noté qu’un élément crucial pour atteindre les objectifs définis serait le financement de la transition vers l’efficacité énergétique et a donc reconnu qu’il était nécessaire d’orienter les investissements vers des projets et des activités durables.

Pour ce faire, il est essentiel de disposer d’un langage commun et d’une définition claire de ce que l’on entend par « durable ». C’est pourquoi le plan d’action sur le financement de la croissance durable a appelé à la création d’un système de classification commun pour les activités économiques durables, la « taxonomie de l’UE ».

La taxonomie de l’UE fournit des définitions scientifiques claires pour les activités économiques qui contribuent de manière significative aux objectifs environnementaux. Son concept est né de la reconnaissance croissante de la nécessité de relever d’urgence les défis environnementaux et le changement climatique, ainsi que de la prise de conscience du rôle crucial du secteur financier dans cette transition.

L’alignement des projets sur les critères de la taxonomie de l’UE permet aux investisseurs et aux maîtres d’ouvrage de financer des projets au moyen d’obligations ou de prêts verts. Dans le contexte actuel de taux d’intérêt élevés, ces instruments offrent une alternative viable. Si l’alignement sur la taxonomie de l’UE peut entraîner une augmentation des coûts du projet, la diminution des coûts du capital facilitée par ces instruments de financement constitue un contrepoids précieux.

La taxonomie de l’UE ne se contente pas d’apporter une aide financière, elle favorise également l’innovation. Comme de plus en plus d’investisseurs institutionnels manifestent un penchant pour les investissements alignés sur la taxonomie, cette demande stimule l’innovation dans les secteurs de la construction et de l’immobilier. Les critères d’alignement peuvent être difficiles à respecter, mais les avantages potentiels sont considérables. L’alignement rentable devient plus qu’une nécessité ; il se transforme en une occasion de faire preuve d’ingéniosité.

Essentiellement, les trois domaines clés pour l’amélioration de la construction de bâtiments sont pertinents pour le secteur de la construction et de l’immobilier :

  • Augmentation de la durée de vie des bâtiments, ce qui retarde le besoin de nouvelles constructions et la demande de nouveaux matériaux.
  • Réduction de la consommation de matériaux et donc utilisation des ressources de la manière la plus efficace possible.
  • L’utilisation de matériaux de nouvelle génération à fort potentiel de circularité. Il est également important de noter que les constructions et les progrès en matière d’écologie et d’efficacité énergétique offrent d’autres avantages, notamment
  • Réduction des coûts, car les bâtiments à haut rendement énergétique nécessitent moins d’énergie pour le chauffage, la climatisation et l’éclairage, ce qui se traduit par des factures d’électricité moins élevées.
  • Un confort accru grâce à une meilleure isolation, des systèmes de chauffage et de refroidissement efficaces et des techniques de conception innovantes qui créent un environnement intérieur plus confortable.
  • Amélioration de la qualité de l’air : les bâtiments économes en énergie intègrent des systèmes de ventilation qui réduisent les polluants de l’air intérieur et améliorent la qualité de l’air.
  • Augmentation de la valeur des biens immobiliers, car les bâtiments ayant une meilleure efficacité énergétique ont souvent une valeur marchande plus élevée, ce qui en fait des investissements intéressants à long terme.

Si les avantages immédiats de l’alignement sur la taxonomie de l’UE sont convaincants, les avantages à long terme sont transformateurs. Les facteurs mentionnés ci-dessus, combinés à la demande croissante des investisseurs institutionnels pour des produits alignés sur la taxonomie, stimuleront l’innovation sur le marché. Ceux qui sauront saisir les opportunités offertes par le climat économique actuel et agir rapidement pour en tirer parti auront plus de chances de réussir.

En ces temps difficiles, la taxonomie européenne prouve que l’innovation n’est pas seulement une réaction aux crises, mais plutôt une réponse proactive. Elle peut également jouer un rôle important dans l’alignement des priorités, des objectifs et des visions pour un avenir durable. À cet égard, la taxonomie de l’UE est un catalyseur de changement, qui nous conduit vers un avenir plus vert, socialement équitable et économiquement solide.

Fani Xylouri et Andrea Delorenzi, Grant Thornton Luxembourg, partenaire Infogreen
Contact : sustainability@lu.gt.com
Photo : Grant Thornton

Le rôle clé de la communication efficace et de l'engagement communautaire
Le rôle clé de la communication efficace et de l’engagement communautaire

La durabilité ne se limite pas à l’utilisation de matériaux respectueux de l’environnement ou de technologies propres. Il s’agit d’une approche centrée sur l’homme, qui prend en compte les interactions, les comportements et les attitudes humaines.

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La durabilité ne se limite pas à l’utilisation de matériaux respectueux de l’environnement ou de technologies propres. Il s’agit d’une approche centrée sur l’homme, qui prend en compte les interactions, les comportements et les attitudes humaines.

Le partage d’informations claires et précises entre toutes les parties concernées - des architectes et ingénieurs aux ouvriers du bâtiment et aux clients - est essentiel pour garantir la compréhension et la réalisation des objectifs de durabilité. Une bonne communication est l’élément vital du facteur humain.

La construction durable ne concerne pas seulement le bâtiment lui-même, mais aussi l’impact qu’il a sur la communauté environnante. En impliquant la communauté dans le processus de construction, nous nous assurons que les projets répondent aux besoins locaux et améliorent la vie de la communauté. Cela est possible grâce à des processus de co-conception et de co-création où tous les points de vue sont pris en compte et où la communauté est impliquée dans la construction. L’engagement communautaire est essentiel, mais comment y parvenir ?

En outre, la construction durable nécessite une approche intégrée, avec différents acteurs travaillant ensemble pour atteindre un objectif commun. Cela peut impliquer des partenariats entre les entreprises de construction, les fournisseurs de matériaux, les gouvernements locaux et les ONG.

Nous devons promouvoir une culture de l’apprentissage continu où les travailleurs de la construction sont encouragés à se tenir au courant des dernières pratiques durables et à acquérir de nouvelles compétences. Il est également important de sensibiliser le public à l’importance de la construction durable et à la manière dont il peut y contribuer. L’éducation est donc l’autre pierre angulaire du facteur humain la durabilité de la construction.

Enfin, nous devons favoriser une culture de la responsabilité environnementale. Cela signifie qu’il faut veiller à ce que toutes les parties impliquées dans la construction comprennent l’impact de leurs actions sur l’environnement et se tiennent responsables de la réduction de cet impact.

Il est clair que le facteur humain joue un rôle essentiel dans la construction durable. En mettant l’accent sur la communication, l’engagement communautaire, la collaboration, l’éducation et la responsabilité, nous pouvons travailler ensemble pour créer des bâtiments qui ne sont pas seulement respectueux de l’environnement, mais aussi bénéfiques pour les personnes qui les utilisent et les communautés environnantes.

Pour en arriver là, il est essentiel que pendant le processus de développement ou de construction, mais surtout avant, on examine soigneusement qui sont les parties prenantes, comment elles peuvent s’impliquer, être bien informées, fournir des solutions et réagir aux étapes suivantes. Il existe un besoin croissant de bureaux de conseil spécialisés pour guider et développer de tels processus.

Jan Glas
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Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) : comment les éviter ?
Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) : comment les éviter ?

Agir sur les causes de l’absentéisme dans le domaine de la construction. Une action essentielle pour préserver un personnel rare en période de crise de l’emploi dans le secteur.

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Au cœur des préoccupations des entreprises du secteur de la construction, on retrouve des taux record en matière d’absentéisme et de reclassement. Zoom sur la 1re cause de maladie professionnelle dans ce secteur comme dans les autres domaines de l’économie : les TMS.

Des pistes sérieuses pour inverser la tendance

TMS est un acronyme pour Troubles Musculo-Squelettiques (TMS). Ils sont devenus un enjeu majeur de santé au travail dans de nombreux secteurs professionnels à commencer par le secteur de la construction. Ces affections qui touchent les articulations et les tissus mous associés, représentent un fardeau considérable pour les salariés eux-mêmes et les entreprises.

Dans cet article, nous porterons un regard sur les impacts des TMS sur la santé des salariés, les coûts économiques associés pour l’entreprise et les mesures préventives nécessaires pour faire face à ce problème croissant.

Mais les TMS c’est quoi déjà ?

Selon une définition de l’INRS, les Troubles Musculo Squelettiques sont des maladies qui affectent les muscles, les tendons, les ligaments, les nerfs, mais aussi les vaisseaux sanguins, les bourses séreuses ou encore les cartilages. Les TMS sont également parfois appelés « Pathologie d’usure ». On comprendra que la répétition, les postures non naturelles pour le corps et la durée d’exposition sont la source de ces risques professionnels. Les signes cliniques sont variés et comportent en général une douleur souvent associée à une gêne fonctionnelle (difficulté à réaliser un mouvement, par exemple. ..). Cette douleur est plus ou moins réversible.

Les TMS ont une origine multifactorielle et des recherches ont permis de les classer en 4 principaux types de facteurs. Le facteur biomécanique, l’ambiance physique et la composante psychosociale autrement dit le stress et le « vécu au travail » et le facteur individuel.

Si leurs causes sont multiples, leur traitement et leur prévention au quotidien sont propres à chaque entreprise. D’autant plus que les TMS touchent un large éventail de salariés allant des employés de bureau aux ouvriers du BTP, de l’industrie, de la restauration, au personnel des transports, aux professionnels de santé. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), les TMS représentent environ 60% de toutes les maladies professionnelles dans le monde.

Les enjeux pour l’entreprise sont nombreux

Des enjeux sociaux et médicaux d’abord avec un coût humain (douleur, handicap, réadaptation, parfois la perte d’emploi pour le salarié), des enjeux financiers ensuite, liés à des coûts directs parfois conséquents mais aussi des coûts indirects souvent ignorés (surcharge de travail du fait de l’absence ou l’incapacité d’un collaborateur, ambiance de travail détériorée, turnover, absentéisme...). Enfin, on peut citer les enjeux réglementaires puisque le code du travail prévoit l’engagement de la responsabilité du dirigeant en cas de défaillance à préserver la santé de ses collaborateurs.

S’il existe de nombreux enjeux pour l’entreprise, le salarié reste le premier exposé et les conséquences peuvent être lourdes et longues pour lui, ses proches comme pour l’entreprise.

Quand les douleurs apparaissent il est déjà tard, elles peuvent entraîner, en fonction de la pathologie déclarée, une longue période de réadaptation et donc d’absence, en passant par une période potentielle de handicap pendant laquelle les vies du salarié et de l’entreprise sont affectées. Les TMS peuvent aussi conduire à un changement de travail, de fonction, un reclassement interne, des adaptations de postes ou même une perte d’emploi.

La prévention : tous acteurs !

« Il vaut mieux prévenir que guérir », souligne le dicton. Au regard de tous ces enjeux, il y a donc potentiellement beaucoup à perdre tant pour l’entreprise que pour les salariés. La prévention des TMS est essentielle pour réduire leur incidence et atténuer leurs impacts sur la santé et l’économie de l’entreprise. La prévention passe par l’implication tant de l’employeur que des salariés.

Ensemble, ils sont amenés à collaborer pour identifier les situations à risques et mettre en place des mesures tant efficaces que durables. Mettre en place une réelle démarche passe par une approche structurée où chacun, dans l’entreprise, est une partie prenante, formée et impliquée.

Des pistes de solutions efficaces et peu coûteuses existent

Chaque entreprise choisira de mettre en place sa propre stratégie, parfois avec une aide extérieure, comme celle de l’Institut Luxembourgeois de la Qualité de Vie au Travail. Que ce soit par le biais de diagnostics TMS, d’ateliers participatifs ou ludiques de sensibilisation, une réelle démarche TMS avec des formations dédiées, nous vous accompagnons à chaque étape.

Certaines entreprises choisiront de se lancer dans une démarche d’amélioration continue de la Qualité de Vie et des Conditions de Travail pour agir de façon globale sur le pilier social de la RSE.

En entreprise, prendre en main la prévention est un investissement dès lors qu’on se donne les moyens de travailler de façon structurée et durable.

En bref

Les Troubles Musculo-Squelettiques représentent un enjeu majeur de santé au travail avec des répercussions sur la santé des salariés et les finances de l’entreprise. La prévention des TMS s’organise autour d’une approche globale, impliquant la sensibilisation, l’ergonomie et des pratiques de travail adaptées. En investissant dans la prévention des TMS, les entreprises peuvent créer un environnement de travail plus sûr, plus productif, et plus attractif tout en améliorant la santé et le bien-être de leurs employés… un seul mot d’ordre… Qualité de Vie au Travail : Tous acteurs !

Auteur : Fabien Rohrbacher. Consultant formateur en QVCT, spécialisé en TMS à l’Institut Luxembourgeois de la Qualité de Vie au Travail, société d’impact sociétal sans but lucratif, agréée par le Ministère du Travail, de l’emploi et de l’économie sociale et solidaire.

Plus d’information : www.qvt.lu ou info@qvt.lu

Texte et photo de l’Institut Luxembourgeois de la Qualité de Vie au travail (ILQVT)

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