Le dossier du mois

Une thématique dans chaque #DossierDuMois, avec la rédaction d’Infogreen et l’expertise de nos partenaires

Publié le 8 mars 2017
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mars 2017

Wind, lakes and sun

Le domaine de l’énergie, face à l’extinction des sources fossiles, doit entamer une nécessaire transition et… se renouveler. Nombreuses sont les initiatives innovantes : centrales de biométhanisation, coopératives photovoltaïques, fermes d’hydroliennes fluviales, parcs d’éoliennes offshore, installations solaires flottantes, routes solaires, modes de transport alternatifs collectifs ou individuels. Nouvelles sources, nouvelles technologies, Infogreen fait le point.

Wind, lakes and sun
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Wind, lakes and sun

Alors qu’Étienne Schneider, le ministre luxembourgeois de l’Économie, assistait fin février au conseil « Énergie » de l’Union européenne consacré au nouveau paquet législatif « Une énergie propre pour tous les Européens » - « le plus important et le plus ambitieux jamais mis sur la table » selon lui -, Infogreen a choisi de consacrer ce 2e Dossier du mois de 2017 à la transition énergétique.

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En matière d’énergie, les recherches de solutions alternatives et les initiatives exemplaires sont aussi nombreuses que nécessaires. Certaines sont encore en phase de test, d’autres déjà abouties. C’est le cas par exemple de celles de deux villes pionnières qui sont les sujets d’articles dans ce dossier. Charité bien ordonnée commençant par soi-même, la 1re se trouve au Luxembourg. Il s’agit de notre fer de lance local, Beckerich, qui depuis son adhésion il y a 22 ans à l’Alliance pour le climat multiplie les actions dans le but d’être autonome en énergie à l’horizon 2030. 1re commune luxembourgeoise à avoir installé des copropriétés photovoltaïques sur les toits de ses bâtiments publics, elle a d’ores et déjà atteint son objectif pour l’électricité basse tension grâce à la biométhanisation et est autarcique en eau. Quelques centaines de kilomètres au sud, Genève est notre 2e exemple. 2017 marque pour cette ville suisse un tournant décisif : le passage à un approvisionnement énergétique totalement renouvelable et local, s’appuyant entre autres sur le lac Léman au fond duquel ont été placées des pompes à chaleur qui permettront d’économiser 9 GWh d’électricité et 2350 t de CO2 chaque année.

En France - et dans d’autres pays comme l’Autriche ou l’Écosse -, on expérimente les hydroliennes fluviales qui permettent de répondre aux besoins en énergie renouvelable sans dénaturer le paysage et sans abîmer l’environnement. La mise en service en 2018 de la plus grande ferme hydrolienne fluviale au monde sur le Rhône donnera peut-être le coup d’envoi à un déploiement plus large de cette technologie propre. Si elle est en pointe sur les hydroliennes fluviales, la France l’est beaucoup moins sur l’éolien maritime, alors que nos autres voisins, les Belges et les Allemands, font partie des meilleurs élèves européens en la matière.

On ne peut pas parler transition énergétique sans aborder le solaire. Si la durabilité réelle des panneaux et des batteries reste très controversée, le photovoltaïque reste un moyen de puiser de l’énergie à une source intarissable et gratuite. Parmi les actions qui ont retenu notre attention figure celle du mouvement citoyen Transition Minett, dont la coopérative TM EnerCoop a donné naissance à 4 projets dans le sud du Luxembourg depuis sa création, en septembre 2013. Basée sur le principe démocratique, elle a pour objectif de permettre au plus grand nombre d’investir (et de s’investir) dans un projet en faveur des énergies renouvelables.

Retour en Suisse ensuite, où les travaux du 1er parc mondial de panneaux solaires flottant sur un lac de haute montagne viennent d’être lancés. Il sera opérationnel à partir de l’été 2019. Et dans l’optique d’exploiter tous les endroits possibles pour y placer des panneaux solaires, certains ont eu l’idée d’intégrer des cellules photovoltaïques à la chaussée pour exploiter pleinement la large exposition au soleil dont les routes, qui ne sont couvertes en moyenne que 10 % du temps par des véhicules, bénéficient. Un tronçon pilote d’un kilomètre de long sur 2,8 mètres de large a été inauguré en décembre dernier dans le nord-ouest de la France, qui devrait produire 280 MWh par an.

Quant au Luxembourg, la mobilité étant un levier essentiel en matière de transition énergétique, il a choisi de se positionner comme un précurseur en matière d’électromobilité : Volvo Bus y a installé son centre de compétences européen sur l’e-mobilité et a livré les 1ers véhicules hybrides en 2009 à Sales-Lentz. Depuis, plusieurs projets ont vu le jour dans la capitale et ses environs, mais aussi à Differdange qui deviendra à terme la 1re commune au monde dont les transports en commun rouleront à l’énergie 100 % électrique.

Enfin, en réponse au double problème de l’approvisionnement énergétique et de la densité du trafic en ville, de nouveaux véhicules électriques individuels ont fait leur apparition : e-trottinettes, skateboards électriques, Segway et autres hoverboards conquièrent le marché et suscitent même l’intérêt des constructeurs automobiles. Tendance passagère ou réelle solution alternative de mobilité durable ? La question reste ouverte.

Illustration : Designed by Freepik

Mélanie Trélat

« Une énergie propre pour tous les Européens »
« Une énergie propre pour tous les Européens »

En date du 27 février 2017, le Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie, Étienne Schneider, a assisté au Conseil « Énergie » de l’Union européenne à Bruxelles, consacré principalement au nouveau paquet législatif « Une énergie propre pour tous les Européens ».

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Le Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie a rappelé lors de son intervention que l’énergie avait été à l’origine du projet européen avec le traité CECA et le charbon. Étienne Schneider a déclaré : « Je me félicite de ce nouveau paquet législatif qui est le plus important et le plus ambitieux jamais mis sur la table en matière d’énergie. Les mesures y prévues donneront définitivement sa légitimité à l’Union de l’énergie et soutiennent le renforcement de la sécurité d’approvisionnement, de la transition énergétique, en contribuant à la décarbonisation des économies. Le paquet sera une des pierres angulaires de la réalisation de nos objectifs en matière climatique et de nos engagements confirmés à la COP21. »

En matière d’efficacité énergétique, Étienne Schneider a approuvé le principe « energy efficiency first », à condition cependant que soit accordée la même importance au développement des énergies renouvelables et aux objectifs de diminution des émissions de gaz à effet de serre. Le Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie a en effet estimé qu’il ne devait y avoir aucune hiérarchie entre ces trois objectifs qui sont indissociables et complémentaires.

Étienne Schneider ne partage pas l’avis des personnes qui considèrent que seul un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre serait suffisant. Il a à ce titre fait remarquer que ce sont souvent ceux qui soutiennent le nucléaire à défendre une telle position.

Communiqué par le ministère de l’Économie

Beckerich, sur la voie de l'autarcie énergétique
Beckerich, sur la voie de l’autarcie énergétique

Comment une commune peut-elle participer activement à la transition énergétique ? L’exemple emblématique de Beckerich avec Thierry Lagoda, ‎bourgmestre.

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Thierry Lagoda, ‎bourgmestre
Thierry Lagoda, ‎bourgmestre - 1

Commençons par retracer l’histoire de la commune dans le domaine de l’énergie…
Tout a commencé il y a 22 ans, en 1995, lors de notre adhésion à l’Alliance pour le climat qui était soumise à différents critères liés à la protection du climat et à la solidarité envers les pays du tiers-monde. Nous avons ensuite agi sur le front de la mobilité en mettant en service une ligne de bus reliant chaque heure Beckerich à Luxembourg, puis nous avons introduit des subsides pour favoriser les installations photovoltaïques. Cette mesure a permis de faire de Beckerich la commune qui regroupe le plus grand nombre d’installations photovoltaïques au Luxembourg et ce, depuis plus de 10 ans. Beckerich est aussi la 1re commune à s’être lancée dans l’installation de copropriétés photovoltaïques sur les toits des bâtiments communaux. Nous en avons aujourd’hui une sur le hall sportif, une sur la caserne des sapeurs-pompiers, une sur l’installation de chauffage à copeaux de bois et nous allons nous équiper d’une nouvelle installation dans le courant de cette année sur le toit des ateliers du service technique.

Vous avez également un système de chauffage peu commun…
Nous avons en fait deux systèmes de chauffage. En 2004, les 19 fermiers de la commune se sont regroupés dans une coopérative de biométhanisation et l’année suivante, nous avons créé un réseau de chauffage urbain qui alimente 4 des 8 localités de la commune. Les autres n’ont pas pu y être raccordées pour des raisons techniques. Nous avons aussi construit une centrale de chauffage à copeaux de bois dont la chaleur est distribuée via le même réseau et dont chacun des 2 fours produit 2 mW.

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Vous affichez l’ambition d’atteindre l’autonomie énergétique d’ici 2030. Où en êtes-vous ?
Au niveau du chauffage, nous devons faire un peu mieux. C’est pourquoi nous avons introduit un nouveau règlement qui permet aux personnes qui ne peuvent pas se raccorder au réseau de chauffage urbain de bénéficier de subsides lors de l’acquisition d’un nouveau système de chauffage à condition que celui-ci soit alimenté par des sources d’énergie renouvelables.

En ce qui concerne l’électricité, la biométhanisation couvre la totalité des besoins en électricité basse tension. L’objectif est donc déjà atteint de ce côté-là. Et nous sommes d’ores et déjà autarciques au niveau de la consommation d’eau puisque nous profitons de nos propres sources.

Nous avons parlé production d’énergie, mais que faites-vous pour réduire la consommation ?
Nous avons mis en place un système de régulation du chauffage dans tous les bâtiments communaux. Nous pouvons ainsi limiter la température dans toutes nos salles.

Nous veillons également, lors de la construction de nouveaux bâtiments et lors de l’assainissement de bâtiments anciens, à être toujours au top en matière d’isolation pour éviter les déperditions de chaleur.

Est-ce que vous menez aussi des projets à une échelle plus large ?
Oui. Nous participons à une initiative intercommunale qui implique les 10 communes du canton de Rédange-sur-Attert. Il s’agit de la construction d’ici 3 ans d’un parc d’éoliennes. L’idée est d’atteindre l’autarcie énergétique au niveau de l’électricité basse tension non seulement sur la commune de Beckerich mais aussi sur tout le canton. C’est notre objectif mais le fait de l’atteindre dépendra de différents facteurs : puissance des éoliennes, disponibilité des parcelles de terrain adéquates, etc.

Mélanie Trélat

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Genève, pionnière du renouvelable
Genève, pionnière du renouvelable

Dès cette année, la ville de Genève sera entièrement alimentée par de l’électricité provenant de sources renouvelables et locales.

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Profitant de l’échéance d’un contrat avec une centrale à gaz au Luxembourg fin 2016 qui représentait 5 % de l’énergie consommée, les Services industriels de Genève, régie publique autonome chargée d’alimenter 90 % des consommateurs de la ville helvète en électricité, ont décidé de renoncer, dès ce début d’année, à distribuer de l’énergie provenant de sources fossiles, indique un article paru dans Le Temps. À Genève, ville précurseur qui a, dès 1986, introduit un article antinucléaire dans sa Constitution, l’électricité sera donc désormais non seulement renouvelable, mais en plus elle sera locale, originaire pour un quart du canton même de Genève et pour les 3 autres de barrages nationaux.

Hydraulique et solaire pèsent aujourd’hui pour 25 % dans le mix énergétique du canton, qui regroupe 800 centrales photovoltaïques. Parmi les projets-phare du moment dans le domaine de l’énergie, la création d’un réseau de chaleur pour les entreprises privées. De gros tuyaux ont été installés au fond du lac dont l’eau sera puisée à 45 m de profondeur. L’énergie en sera extraite via des pompes à chaleur puis elle sera réinjectée dans le lac à une température de 3 degrés en hiver et de 15 degrés en été. GeniLac, c’est le nom du projet, devrait permettre d’économiser chaque année 9 GWh d’électricité, soit 2.350 tonnes de gaz carbonique et la consommation de 3.600 ménages, indique Véronique Tanerg, porte-parole des Services industriels de Genève dans la Tribune de Genève.
Mélanie Trélat

Des hydroliennes dans les fleuves ?
Des hydroliennes dans les fleuves ?

L’hydrolienne fluviale serait-elle LA réponse aux besoins en énergie renouvelable de certaines zones naturelles protégées ou de certaines régions dans des pays en voie de développement non encore entièrement raccordés à un réseau électrique ?

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D’abord, qu’est-ce qu’une hydrolienne fluviale ? Cela ressemble à une plateforme, une barge amarrée en fait, sous laquelle se trouverait une sorte de ventilateur. Il s’agit donc d’une infrastructure légère (visuellement parlant), qui ne défigure pas le paysage (seule la plateforme est visible, la turbine étant immergée), ne perturbe en rien la navigation, est inoffensive pour la faune et la flore et, surtout, qui peut produire de l’énergie verte en permanence.

Cette technologie récente est le fruit d’années de recherche pour plusieurs PME européennes et nord-américaines. Parmi les défis technologiques à solutionner figuraient notamment la gestion des corps flottants qui risquent d’abîmer ou d’entraver la turbine, mais aussi l’optimisation du rendement du générateur grâce à de l’électronique de pointe. C’est aujourd’hui chose faite et le produit est en voie d’industrialisation.

Parmi les fabricants d’hydroliennes fluviales, la start-up française HydroQuest, fondée en 2010, dispose de 9 brevets fruits de 10 ans de recherche à l’Institut polytechnique de Grenoble. Elle a déjà installé une hydrolienne fluviale en Guyane et une autre sur la Loire à Orléans et se lance aujourd’hui dans le déploiement d’une ferme de 39 hydroliennes fluviales rassemblées sur 2 km en aval du barrage Génissiat dans l’Ain, près de la frontière suisse. La mise en service est annoncée pour 2018, « une première mondiale », d’après Ahmed Khaladi, chef de projet à la Compagnie nationale du Rhône (CNR), cité par Les Echos. Le projet, annoncé le 9 février dernier, est porté par un consortium entre le CNR, HydroQuest et les Constructions mécaniques de Normandie qui fabriqueront les hydroliennes dans leur usine de Cherbourg. Il est subventionné pour moitié par l’État français (6 millions sur les 12 que nécessite l’installation). Les turbines pourront produire 6.700 MWh par an en moyenne, « soit la consommation d’environ 2.700 habitants et l’équivalent de 2.000 tonnes d’émissions de CO2 évités par an », indique la CNR sur le site Web Energeek.

Bien que les grands groupes ne semblent pas intéressés par ces machines du fait de leur modeste puissance (80 kW par unité), « le marché est évalué à 15 milliards d’euros sur dix ans dans le monde », confiait Jean-François Simon, PDG d’HydroQuest à la revue Sciences et Avenir, il y a un peu plus d’un an.

Mélanie Trélat

Éolien offshore, où en sont nos voisins ?
Éolien offshore, où en sont nos voisins ?

Si la Belgique et l’Allemagne font partie des meilleurs élèves européens en matière d’éolien offshore, ce n’est pas le cas de la France qui accuse un certain retard. État des lieux.

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3.230 éoliennes offshore étaient reliées au réseau électrique européen fin 2015. Réparties dans 84 parcs dans 11 pays, elles cumulent une puissance de plus de 11.000 MW, soit 1,5 % de la consommation électrique totale en Union européenne. Plus de 99 % de la puissance éolienne offshore se concentre dans 6 pays, dont font partie nos voisins allemands et belges, mais aussi le Royaume-Uni, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède, d’après La Croix. Fin 2016, la puissance installée en Belgique était de 938 éoliennes, soit 2.400 MW, dont 756 éoliennes terrestres et 182 éoliennes en mer (712 MW) et elle croît de 233 MW par an en moyenne. Quant au parc éolien allemand, il est, avec 50.018 MW de puissance installée fin 2016, le 1er d’Europe avec 32,5 % du parc éolien de l’Union européenne et le 3e au monde. Selon le rapport éolien offshore du Deutsche Windguard, l’Allemagne comptait 13 parcs offshore en activité fin 2015, pour une puissance cumulée de 3.294,9 MW.

En France, l’éolien maritime n’est pas encore déployé, mais il le sera bientôt. « Les 1res éoliennes pourront être en mer en 2020 et les parcs mis en service en 2021-2022 », indiquait Béatrice Buffon, la directrice générale adjointe d’EDF Énergies Nouvelles fin 2016. 3 champs devraient notamment être érigés au large de Saint-Nazaire (80 éoliennes d’une puissance de 480 MW à 12 km des côtes), de Courseulles-sur-mer (75 éoliennes d’une capacité de 450 MW à 10 km des côtes) et de Fécamp (83 éoliennes à 13 km des côtes). L’Ademe, dans une étude sur le coût des énergies renouvelables en France, estime le coût de production de cette énergie à entre 123 et 227 euros par MWh pour l’éolien posé (avec fondations) et entre 165 et 364 euros par MWh pour l’éolien flottant. Le potentiel d’innovation restant très important dans tous les domaines, les coûts pourraient encore baisser de 35 % dans les 10 ans à venir, d’après Batiactu. Autre étape importante pour le développement de la filière éolienne offshore en France, le constructeur danois LM Wind Power acquis par General Electric a annoncé le 23 février sa volonté d’investir 44 millions d’euros pour construire une usine de pales d’éoliennes qui générera 500 emplois sur le port de Cherbourg. Les 1ers bâtiments seront livrés à la fin de cette année.

Mélanie Trélat

L'union fait la force
L’union fait la force

Partie intégrante du mouvement citoyen Transition Minett, la coopérative TM EnerCoop a été créée en septembre 2013. Depuis, 4 projets ont vu le jour au Luxembourg.
Interview d’Albert Kalmes, président.

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Pourquoi avoir choisi le modèle de société coopérative ?
Pour donner un maximum de possibilité aux citoyens de s’impliquer dans un tel projet. Ce qui nous a surtout motivés, c’est le fait que chaque coopérateur ait les mêmes droits et les mêmes devoirs quel que soit le nombre de parts qu’il détient. La coopérative est basée sur un principe démocratique selon lequel ce n’est pas le capital qui octroie un pouvoir décisif.

Quel est le fonctionnement de votre coopérative ?
Nous étions 12 membres-fondateurs au départ, nous sommes aujourd’hui 150, parmi lesquels 7 membres du conseil d’administration qui assurent la gestion journalière de la coopérative. Nous tenons chaque année une assemblée générale lors de laquelle le bilan annuel est présenté aux coopérateurs et les décisions de principe concernant les futurs projets sont prises. Nous publions une newsletter et organisons des workshops et autres événements à l’attention des coopérateurs. Par exemple, nous avons reçu Mathieu Richard d’Enercoop-France lors d’une conférence l’année dernière.

Comment est né le 1er projet ?
Nous avons réalisé notre 1er projet en 2014, sur le toit du hall omnisport de Lallange, en collaboration avec la ville d’Esch-sur-Alzette avec qui nous avons signé une convention pour la mise à disposition de la toiture de ce bâtiment public. Dès que le projet a été ficelé, que nous avions examiné sa faisabilité et sa viabilité, nous avons publié des dépliants et organisé des soirées d’information pour inviter les citoyens à participer. Nous avions besoin, pour mener ce projet à terme, de rassembler 50.000 euros soit 500 parts, le montant des parts étant fixé à 100 euros, et nous avons mis un mois et demi pour regrouper les fonds nécessaires.

Pourquoi 100 euros ?
Nous avons délibérément fait le choix d’un montant accessible pour permettre à chaque famille qui le souhaite d’investir dans le projet.

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Que s’est-il passé ensuite ?
Dans la foulée, nous avons encore réalisé 3 autres projets : l’un en 2015 à Kayl/Tétange sur le toit d’une école fondamentale, de nouveau en collaboration avec la commune, et les deux autres en 2016 à Bettembourg sur le toit du hall sportif et à Schifflange sur le toit des vestiaires du stade d’athlétisme.

Quelle est la puissance des 4 installations déjà en place ?
Elles ont une puissance de 30 kW-crête. Sachant qu’une famille de 4 personnes consomme en moyenne 4.000 kW par an, cela représente environ la consommation annuelle de 8 ménages. Jusque fin 2016, la puissance installée ne pouvait pas excéder ce chiffre car, au-delà, l’État ne garantissait plus le tarif d’injection pendant 15 ans, ce sans quoi l’installation pouvait difficilement être viable économiquement. Un nouveau règlement grand-ducal favorise désormais la construction d’installations jusqu’à 200 kW-crête.

Vos prochains projets auront donc une plus grande envergure ?
Le bémol est que ce règlement a pour condition que la coopérative soit constituée exclusivement par des particuliers, or nous comptons dans nos coopératives 2 asbl et un fonds. Nous avons soulevé le problème auprès du ministère de l’Économie qui s’est engagé à faire évoluer le règlement en conséquence.

Hormis les limites réglementaires, à quelles autres contraintes peut-on être confrontés dans la réalisation de tels projets ?
Les frais de raccordement au réseau sont très élevés, ce qui risque parfois de mettre en péril la rentabilité d’une installation.

Percevez-vous des freins, ou au contraire un encouragement, du côté gouvernemental vis-à-vis de la mise en place de coopératives photovoltaïques ?
Il y a une volonté d’aller dans cette direction. N’oublions pas que c’est le Gouvernement qui est à l’origine du lancement de l’étude Rifkin au Luxembourg. Et, pour Jeremy Rifkin, la production décentralisée est à promouvoir. Je pense que les intentions du Gouvernement sont bonnes mais qu’il ne s’était peut-être pas rendu compte de toutes les contraintes qu’implique la mise en œuvre d’une production décentralisée. En outre, il est lui-même freiné par certaines directives qui viennent de Bruxelles.

Que pensez-vous de l’autoconsommation ?
En 2017, il est encore peu rentable, même pour un particulier, de produire l’énergie qu’il consomme. Le tarif d’injection étant dégressif - il diminue de 10 % par an -, le tarif d’injection correspond plus ou moins aux frais de consommation. À partir de 2018, les choses vont changer positivement, et du point de vue financier, et du point de vue écologique. La vision d’avenir est de consommer là où on produit, la puissance des acuts ne cesse de s’améliorer. Il faudra néanmoins toujours rester connecté au réseau pour écouler sa surproduction ou avoir une solution alternative en cas de dysfonctionnement de son propre système.

Les panneaux solaires que vous installez viennent d’Allemagne. Quelles sont les raisons de ce choix ?
En effet, les panneaux viennent de Bitburg, à 30 km au nord de Trèves, et nous travaillons avec des artisans locaux. Notre objectif est de produire de l’énergie verte, mais aussi de soutenir l’économie régionale et de créer une économie circulaire au niveau des flux financiers, pour que l’argent que nous investissons retombe dans notre escarcelle.

Mélanie Trélat

Projet solaire flottant au lac des Toules : en route vers une première mondiale
Projet solaire flottant au lac des Toules : en route vers une première mondiale

Dès l’été 2019, le lac des Toules (Bourg-St-Pierre/VS) devrait accueillir le premier parc solaire flottant situé en milieu alpin ! Dans le cadre de ce projet innovant, Romande Energie met à l’enquête la construction d’une première structure de démonstration le 3 mars 2017, dont les travaux pourraient débuter cet été. Les conditions extrêmes auxquelles fera face l’installation, située à 1.810 mètres d’altitude, représentent un défi important. En le relevant, Romande Energie se positionne comme pionnière mondiale dans le développement de parcs solaires flottants en milieu alpin.

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Le projet a débuté en août 2013, avec l’installation d’une structure pilote à proximité du lac, sur une surface de 60 m2. Elle permet de tester différents types de panneaux solaires et leur inclinaison, pour choisir la solution la plus adaptée au projet. Selon les études déjà réalisées, le parc solaire projeté sur le lac des Toules devrait produire jusqu’à 50 % d’énergie en plus qu’un parc de mêmes dimensions situé en plaine. Cet excellent résultat s’explique entre autres par la forte réflexion de la lumière sur la neige, qui augmente le rendement des panneaux solaires.

Place à la deuxième phase

Afin de compléter ces premières études, Romande Energie a lancé la deuxième phase du projet le 3 mars, en mettant à l’enquête la construction d’un parc solaire flottant dit de démonstration. Il permettra de vérifier la faisabilité technique et financière du projet. Ce parc solaire flottant de démonstration se composera d’un tapis de 36 flotteurs qui, arrimés aux rives du lac, pourront s’élever et s’abaisser en même temps que le niveau d’eau. Ces flotteurs accueilleront 2.240 m2 de panneaux solaires bifaciaux, qui produiront près de 750.000 kilowattheures par an, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 208 ménages. Sa mise en service est prévue à l’automne 2017.

Un parc d’envergure dès l’été 2019

Si les résultats de cette phase de test sont favorables, Romande Energie lancera la dernière étape du projet en 2018, avec la volonté de mettre en service, à l’été 2019, la première structure d’envergure en milieu alpin. Représentant 35 % de la superficie du lac, elle devrait produire près de 23 millions de kilowattheures par an. L’équivalent de la consommation annuelle de plus de 6.400 ménages serait ainsi produit localement à partir d’une énergie renouvelable.

Crédit photo : © Romande Energie

Communiqué par Romande Energie

Bientôt des batteries non toxiques
Bientôt des batteries non toxiques

Plusieurs équipes de chercheurs planchent sur le développement de batteries organiques et non acides, une des clés des problèmes de stockage et de gestion de l’intermittence de la production qui freinent actuellement le développement de l’énergie propre.

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En septembre dernier, la start-up française Kemwatt annonçait avoir testé avec succès le 1er prototype d’une batterie de 10 kW appelée Redox Flow Organique, après 2 années de développement. Celle-ci a pour particularité de stocker l’énergie, non pas en utilisant des électrolytes corrosifs baignant en milieu acide comme c’est le cas dans les systèmes traditionnels, mais de façon chimique, dans des électrolytes liquides, un système basé sur un solvant aqueux à pH très légèrement alcalin et des électrolytes organiques tels que les quinones, biodégradables. Cette batterie est capable de stocker l’électricité issue des énergies renouvelables à l’échelle industrielle ou de soutenir des micro-réseaux dans des zones rurales isolées. « Basée sur sa chimie et son stack innovants (...), elle ouvre la voie à des solutions de stockage simples, fiables et moins coûteuses, et représente une étape majeure pour l’expansion des énergies renouvelables, des réseaux intelligents et des micro-réseaux à travers le monde », déclare la start-up dans un communiqué.

À l’autre bout du monde, des chercheurs de Harvard ont déposé plusieurs brevets pour le développement d’une batterie similaire, présentée dans une publication dans l’ACS Energy Letters datant de début février. C’est cette même équipe qui avait révélé en 2014 l’utilisation de molécules organiques comme les quinones. Elle est aujourd’hui parvenue à modifier les structures de deux électrolytes courants, le violagène et le ferrocène, pour les rendre efficaces et solubles dans l’eau. Résultat : une batterie non toxique qui ne perdrait qu’1 % de sa capacité de stockage tous les 1.000 cycles de charge/décharge.

Comme en témoignent les travaux de Kewwatt et de l’université de Harvard, l’enjeu est aujourd’hui de trouver des solutions alternatives aux systèmes actuels qui stockent l’énergie au moyen d’électrolytes métalliques ou organométalliques dans des solvants acides, ce qui a pour conséquence un prix élevé (les matériaux et composants étant complexes sur le plan technique, donc chers) et une durabilité compromise par leur extrême acidité même, qui présente des dangers pour l’homme et l’environnement lors de la manipulation ou en cas de fuite.

Source photo : www.kemwatt.com

Mélanie Trélat

Sur la route du solaire
Sur la route du solaire

Une route n’est couverte par des véhicules que 10 % du temps en moyenne. De ce constat a germé l’idée d’intégrer des cellules photovoltaïques à la chaussée pour exploiter différemment ces infrastructures et profiter pleinement de la large exposition au soleil dont elles bénéficient.

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5 années de recherche auront été nécessaires à la firme Colas pour développer la route photovoltaïque Wattway, en partenariat avec l’Institut national de l’énergie solaire français. Après une batterie de tests en laboratoire qui ont mis le produit à l’épreuve des passages de véhicules, des freinages d’urgence, des conditions météo et du feu, des mises en conditions réelles ont été effectuées en 2015 à Chambéry et Grenoble, suivies d’un premier chantier d’application en Vendée mi-2016. Enfin, un tronçon d’un kilomètre de long sur 2,8 mètres de large a été officiellement inauguré en décembre dernier, à Tourouvre dans le nord-ouest de la France, par une ministre de l’Environnement emballée, Ségolène Royal ayant même fait part de sa volonté que 1.000 kilomètres de route solaire soient construits dans un délai de 5 ans. La production annuelle de cette parcelle a été évaluée à 280 MWh, soit la consommation de 1000 réfrigérateurs.

Concrètement, la route est composée de dalles rectangulaires de 7 mm d’épaisseur fabriquées dans l’usine SNA proche de Tourouvre, dont chacune renferme 28 cellules photovoltaïques en silicium polycristallin. Ces dalles sont serties dans une résine translucide mêlée à des grains de verre recyclés pour les protéger mécaniquement de l’utilisation intensive qui leur est réservée. Après sciage de la chaussée, les dalles sont collées, puis lestées. Le raccordement électrique est ensuite effectué et le rebouchage exécuté avec des produits routiers spécifiques.

On compte aujourd’hui une petite quinzaine de projets de ce type en France. Après Tourouvre, c’est sur l’île de la Réunion qu’un site pilote a été mis en service. À court terme, cette technologie sera également implémentée sur une section de route nationale et sur une aire de repos en Bretagne, ainsi que dans le Grand port maritime de Marseille. Des chantiers d’application ont également eu lieu aux États-Unis, en Géorgie, et au Canada, à Calgary et plus de 80 projets de sites pilotes nationaux et internationaux sont à l’étude.

Seul bémol : le coût encore élevé de ce type d’installation (les 2.800 m2 de Tourouvre auront coûté 5 millions d’euros, ce qui correspond, d’après l’association Hespul citée par Actu-environnement, à l’équivalent de 30.000 m2 de panneaux photovoltaïques au sol, en grandes toitures ou en ombrières). D’autres questions restent en suspens concernant notamment le positionnement horizontal qui ne permet pas un rendement optimal et la durée de vie du produit sur lesquels on manque encore de recul, ainsi que l’empreinte environnementale des panneaux photovoltaïques en général.

Mélanie Trélat

Un centre de compétences pour les bus hybrides et électriques
Un centre de compétences pour les bus hybrides et électriques

Le Luxembourg est en passe de devenir la plateforme de l’électromobilité - en Europe.

Interview de Laurent Bravetti, ‎Project Leader Electro Mobility chez Volvo Bus.

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Pourquoi Volvo a-t-il choisi le Luxembourg pour implanter son seul E-Bus Competence Center hors de Suède ?
Le Luxembourg a été un pionnier de l’électromobilité. Volvo Bus a livré les 1ers véhicules hybrides en 2009 à Sales-Lentz et depuis, de nombreuses relations ont été tissées avec les opérateurs publics et privés, ainsi qu’avec les organisations publiques qui gravitent autour du transport. Ces relations ont abouti à la signature d’un Memorandum of Understanding entre Volvo Bus, le ministère de l’Économie et le ministère du Développement durable et des Infrastructures, à travers lequel les ministères se sont engagés à soutenir le développement de l’électromobilité en contribuant au déploiement de stations de chargement, et Volvo Bus s’est engagé à s’impliquer physiquement au Luxembourg. C’est dans ce contexte qu’une structure dédiée au pilotage et à l’accompagnement de projets d’électromobilité a été créée. Elle regroupe aujourd’hui 5 personnes.

Quels sont les projets d’électromobilité en question ?
Au Luxembourg, ils sont au nombre de 3. Le 1er a été réalisé en collaboration avec le ministère du Développement durable et des Infrastructures et Sales-Lentz. Dans le cadre de ce projet, nous avons fourni 12 bus électriques hybrides dont 6 pour couvrir la ligne 226 qui va de la gare de Bertrange, où une 1re station de chargement a été inaugurée en décembre 2016, et qui ira demain jusqu’à Alzingen, où une 2e station de chargement sera positionnée. À un horizon proche, une 2e ligne (215) partira de Bascharage jusqu’à un point pour l’instant indéterminé avec des stations de chargement à chaque extrémité pour les 6 autres bus.

Le 2e projet concerne la ville de Luxembourg à laquelle nous avons livré 5 bus électriques hybrides début février. Une station de chargement et 2 pôles ont été installés à la gare, pour les lignes 9, 13 et 14. D’ici la fin du 1er semestre, une 2e station de chargement sera opérationnelle à Cents pour les lignes 9 et 14.

Enfin, le 3e projet est une 1re mondiale pilotée par Sales-Lentz qui a remporté l’appel d’offre lancé par la ville de Differdange qui se dotera de 4 bus entièrement électriques et de 2 stations de chargement pour le mois de mai 2017.

Nous conduisons également d’autres projets dans la Grande Région depuis le Luxembourg : nous avons équipé le TEC de Namur de 11 bus électriques hybrides et 3 stations de chargement et nous venons de gagner un appel d’offre pour la fourniture de 90 bus électriques hybrides entre septembre 2017 et mars 2018 aux communes de Namur et Charleroi, ainsi que de 8 stations de chargement à Namur et 4 à Charleroi. Ceci signifie qu’avant mi-2018, Namur aura 11 stations de chargement et près de 50 bus électriques hybrides, ce qui aura un réel impact environnemental et sociétal, sur la qualité de l’air et sur la qualité de vie.

D’où provient l’électricité utilisée par vos bus hybrides ? Est-ce que des panneaux solaires sont placés sur les stations de chargement ?
Pas encore, mais c’est dans cette direction que nous nous dirigeons. Pour l’instant, l’électricité vient du réseau et il s’agit bien sûr d’électricité verte pour rester en phase avec le sens que nous voulons donner à ces solutions.

Comment se traduit l’accompagnement que vous apportez aux porteurs de projets ?
Notre principale expertise est le Project Management qui consiste à faire l’interface entre le client et le fournisseur d’infrastructures, la Suède qui est le headquarter de Volvo Bus pour la R&D, et la Pologne qui est son site de production. Nous participons aussi aux réunions avec le fournisseur d’électricité, qui doit connaître les demandes à venir pour pouvoir les anticiper.

Nous assurons également le Zone Management pour toute l’Europe. En fonction des capacités du bus hybride, nous déterminons avec le client des zones dans lesquelles on force le bus à être en zéro émission : zones 30, à haute densité de population ou à proximité d’un hôpital ou d’une école par exemple où il est préférable de ne pas générer de bruit ou de pollution. Des rapports et une analyse sont ensuite émis sur base des 1res semaines de circulation, puis nous faisons les ajustements nécessaires.

Enfin, le support après la livraison des bus est assuré par une équipe de 3 personnes qui ont des compétences très pointues et spécifiques en matière de maintenance des bus électriques et hybrides.

Quelles sont vos perspectives à un horizon proche ?
Notre objectif est de faire du Luxembourg le showroom européen de la mobilité électrique pour Volvo Bus. Toute notre gamme de bus circulera prochainement sur nos routes, plusieurs fournisseurs d’infrastructures de recharge seront présents et nous allons inaugurer à la fin de l’année le nouveau building du leader luxembourgeois Centre Poids Lourds Luxembourg qui comptera un site entièrement dédié aux bus. Ceci nous donne un avantage compétitif certain. Grâce à toute l’expérience acquise ces derniers mois, nous allons pouvoir développer un service de conseil unique autour de la stratégie de mobilité des villes, en simulant par exemple, l’impact du remplacement des bus diesel par des bus électriques ou électriques hybrides. Pour ce faire, nous souhaitons nous impliquer de plus en plus dans des projets de recherche en accueillant des doctorants ou des post-docs, grâce à l’agreement « Centre de Recherche » que nous a délivré le ministère de la Recherche. Nous voulons étoffer notre équipe avec de nouvelles compétences autour de l’analyse des données ou de la simulation et pourquoi pas demain sur l’autonomous driving. L’arrivée prochaine du High Performance Computer au Luxembourg est un exemple d’un asset que nous pouvons mettre en avant pour nos projets de recherche. Luxembourg sera alors pour nous un véritable living lab de la smart mobility.

Mélanie Trélat

Mobilité électrique : un plus pour la qualité de vie
Mobilité électrique : un plus pour la qualité de vie

Nouveaux bus hybrides électriques en service depuis le 1er février 2017

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Le mercredi 1er février 2017, la ville de Luxembourg a entamé la première phase de l’électrification de son parc véhiculaire avec la mise en service de cinq bus hybrides électriques.

Ces derniers circulent sur les lignes AVL 9, 13 et 14 qui se partagent un terminus commun à la Gare centrale où se trouve la première station de recharge. Les cinq bus sont en service de 05h00 à 00h00 du lundi au vendredi et de 05h00 à 19h00 les samedis et les dimanches. Disposant d’une autonomie en mode électrique de 7 km, les bus hybrides électriques sont ensuite rechargés complètement en maximum 6 minutes, ce temps entraînant une légère adaptation des horaires au 01/02/2017 sans pour autant changer la fréquence de circulation.

L’acquisition des bus hybrides électriques, remplaçant d’ici 2018 les bus AVL fonctionnant au diesel sur les lignes 9, 13 et 14, s’intègre parfaitement dans la politique de mobilité de la ville de Luxembourg, promouvant l’utilisation des transports en commun, et reflète la volonté de la ville d’augmenter encore la qualité de vie des citoyens et d’agir de manière responsable et durable en faveur de l’environnement.

Silence

Les nuisances sonores liées à la circulation des bus fonctionnant à l’électricité sont nettement réduites, rendant la ville plus calme pour les résidents et les visiteurs. Par ailleurs, les bruits à l’intérieur des bus sont également moindres, augmentant la qualité des trajets pour les utilisateurs.

Confort

Grâce à un démarrage et une conduite plus doux et fluides et à une réduction des vibrations à l’intérieur des bus, les voyages deviennent plus agréables pour les passagers.

Écologie

En mode électrique, les nouveaux bus hybrides électriques n’émettent pas de CO2, de NOX et de particules fines et l’électricité utilisée est à 100 % renouvelable (« naturstroum »), produite dans les centrales hydroélectriques.

Calculé sur une moyenne annuelle pour une ligne de 10 km, les bus hybrides électriques consomment 60 % d’énergie totale en moins et 75 % d’énergies fossiles en moins par rapport aux bus diesel. Ainsi, l’empreinte carbone pour les voyageurs est globalement réduite grâce à la mise en service des nouveaux bus.

100 % des bus en mode hybride électrique dès 2018

Innovatrice et orientée vers le futur, la ville de Luxembourg continuera à investir dans un parc véhiculaire électrique, de manière à utiliser exclusivement des bus hybrides électriques sur les lignes 9, 13 et 14 à partir de 2018, ce qui correspondra à 14 véhicules.

D’autres lignes AVL seront ensuite progressivement exécutées par des bus hybrides électriques, voire des bus fonctionnant uniquement à l’électricité, à partir de 2018.

Enfin, la deuxième station de recharge qui se situera à l’arrêt « Cents-Waassertuerm » sera opérationnelle à partir de mai 2017.

Photo : Copyright photothèque Ville de Luxembourg - Charles Soubry

Communiqué par la ville de Luxembourg

Première mondiale : le Diffbus devient 100 % électrique
Première mondiale : le Diffbus devient 100 % électrique

À partir du mois de mai 2017, la ville de Differdange mettra en place quatre bus 100 % électriques pour son service Diffbus.

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Lancé en 2004, le Diffbus est un concept de mobilité urbaine proposé gratuitement à ses usagers. Son réseau initialement constitué de trois lignes établissant la connexion entre les différentes localités de la commune, les quartiers résidentiels et les infrastructures publiques, sera complété par une quatrième ligne à partir du mois de mai 2017.

Les quatre lignes relieront toutes les demi-heures le centre-ville aux différentes localités de Differdange.

L’entreprise de transport Sales-Lentz est chargée de l’exploitation de ce service. Pour répondre à la demande de la commune de Differdange, Sales-Lentz a acquis quatre nouveaux véhicules de la marque Volvo 7900 Electric.

La ville de Differdange sera ainsi la première commune au monde à proposer un city-bus 100 % électrique à ses habitants. Le Diffbus, totalement gratuit, fonctionne tous les jours ouvrables entre 7 h et 19 h.

Communiqué par la ville de Differdange

Hybride, hybride électrique, 100 % électrique... le chemin vers l'émission zéro !
Hybride, hybride électrique, 100 % électrique... le chemin vers l’émission zéro !

Pionnière en matière de mobilité hybride électrique et 100 % électrique, Sales-Lentz Autocars S.A. entretient depuis des années une collaboration intensive avec Volvo Buses qu’elle accompagne dans le développement de nouveaux véhicules. Interview de Georges Hilbert, directeur technique chez Sales-Lentz.

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Avec notre partenaire

Quels défis et quelles opportunités voyez-vous dans les technologies alternatives ?
Sales-Lentz a été un des premiers autocaristes à adopter les nouvelles technologies. Nous considérons que notre rôle en tant qu’opérateur de transport public est d’inciter nos fournisseurs, constructeurs de bus, développeurs de logiciels, etc., à développer des technologies qui répondent aux besoins du marché. Très proche des clients publics et privés qui ont besoin de solutions de mobilité, Sales-Lentz se voit comme un partenaire de développement et un entrepreneur prêt à investir dans la mobilité durable.

Les principaux défis à surmonter dans un projet qui intègre les technologies alternatives sont la planification, la réalisation des travaux de génie civil dans les temps, le respect des délais et la gestion d’un projet qui implique de multiples parties pour la plupart desquelles c’est la 1re expérience en la matière.

Quelles sont les tendances au Luxembourg en matière de législation, de mobilité durable, etc. ?
Les autorités publiques, le ministère du Développement durable et des Infrastructures, les communes, les fournisseurs d’énergie ainsi que les opérateurs d’autobus sont en train d’entreprendre des efforts considérables pour apporter des solutions durables, qui permettent de réduire, voire d’annuler, les émissions de CO2 sur les lignes sensibles qui traversent les quartiers d’habitation et les centres-villes, où les niveaux de pollution sont critiques.

Pourquoi avez-vous choisi de travailler avec Volvo Buses ?
Les bus hybrides Volvo répondent et dépassent nos attentes, ainsi que celles autorités publiques. Les services d’exploitation répondent à nos exigences en matière de disponibilité au quotidien et la technologie hybride est efficacement prise en charge par le concessionnaire Volvo local.

Combien d’autobus hybrides comptez-vous dans votre flotte ?
Sales-Lentz Autocars S.A. exploite 31 bus hybrides depuis début 2010 dans la ville de Luxembourg et les communes périphériques en tant que sous-traitant du réseau de bus public RGTR du ministère du Développement durable et des Infrastructures.

Ces autobus cumulent à ce jour 8.200.000 km. Ils fonctionnent conformément aux attentes et répondent aux besoins opérationnels du système de transport. La satisfaction de cette performance est partagée par les passagers qui bénéficient d’un confort de conduite accru et de nuisances sonores moindres.

Où les bus hybrides électriques roulent-ils ?
Les 6 premiers bus hybrides électriques sont en circulation sur la ligne RGTR 226 Luxembourg-Gare vers Strassen-centre commercial avec recharge rapide à la gare de Bertrange-Strassen. Ces véhicules sont parfaitement appropriés à la ligne 226 qui traverse des zones urbaines et suburbaines. Le système de gestion de flotte passe automatiquement le bus en mode de conduite électrique ou hybride en fonction des zones programmées « silencieux » ou « vert ».

Où les autobus électriques fonctionneront-ils ?
Après l’hybridation, le 100 % électrique est la prochaine étape logique dans notre stratégie de mobilité urbaine durable. En septembre 2016, à la suite d’un appel d’offre public, Sales-Lentz Autocars S.A a été chargée d’un projet majeur de mobilité urbaine verte : à partir du 2 mai 2017, les autobus urbains diesel actuels de la commune de Differdange seront remplacés par des autobus urbains 100 % électriques de 12 mètres. Differdange deviendra ainsi l’une des 1res villes d’Europe dont la totalité des bus urbains, soit 4 lignes et 4 bus, fonctionneront entièrement à l’électricité, avec 2 stations de recharge rapide de 300 kW. Sales-Lentz Autocars a travaillé sur le tracé des lignes et les horaires pour desservir davantage de zones résidentielles avec une gamme de bus adaptée qui offrent plus de confort et de silence.

Comment se passe la collaboration entre Sales-Lentz et Volvo Buses ?
Nous entretenions une relation très étroite avec Volvo des années déjà avant la 1re commande d’autobus hybrides et hybrides électriques. Nous nous considérons comme un partenaire de développement pour Volvo. Nous travaillons actuellement en étroite collaboration avec les ingénieurs qui élaborent de nouveaux équipements pour augmenter le confort et la sécurité à l’intérieur des 4 nouveaux bus 100 % électriques que nous avons commandés.

Sales-Lentz a été partenaire de Volvo pour la 1re production en série d’autobus hybrides, électriques hybrides et le sera bientôt pour les bus 100% électriques.
Sales-Lentz Autocars S.A. a signé un contrat de service complet avec le concessionnaire Volvo local. Cette coopération a commencé avec les premiers autobus hybrides, à notre plus grande satisfaction. Dans des cas exceptionnels, les techniciens de Volvo Gothenburg, fournissent un soutien supplémentaire hors ligne, en ligne ou sur le site.

Propos recueillis par Infogreen

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E-trottinettes & co.
E-trottinettes & co.

Solution alternative fonctionnelle aux voitures en ville, les nouveaux véhicules électriques individuels se multiplient comme des petits pains.

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Alors que cet hiver aura été marqué par des pics de pollution qui ont conduit certaines communautés urbaines à restreindre l’utilisation de la voiture thermique et alors que, de manière plus générale, le trafic automobile ne cesse de se densifier dans la plupart des villes, une mobilité alternative est en train de voir le jour, portée par des citadins excédés de passer des heures dans les transports.

Ces nouveaux modes de déplacement ont déjà trouvé une dénomination : le sigle NVEI pour « nouveaux véhicules électriques individuels ». Sous cette appellation explicite, on retrouve les e-trottinettes, skateboards électriques, gyropodes (plus connus en tant que Segway), gyroroues, et autres hoverboards qui ont fait un carton sous les sapins à Noël dernier.

Les trottinettes d’antan, réservées aux enfants et aux ados, sont aujourd’hui devenues des jouets attractifs pour les adultes urbains à la recherche de solutions alternatives leur permettant de gagner le temps habituellement perdu dans leur voiture ou les transports en commun.

Les différents modèles sont bien sûr équipés d’une assistance électrique, parfois même connectés. La dernière trottinette électrique présentée par un des leaders du marché, le Suisse Micro, a été développée en collaboration avec l’École polytechnique fédérale de Lausanne qui a également travaillé sur certains éléments de Solar Impulse.

Ces véhicules ont aussi l’avantage d’être plus légers et compacts qu’un vélo donc plus faciles à transporter, mais surtout capables d’avancer à 25 ou 30 km/h soit l’équivalent d’une bonne vitesse moyenne lorsqu’on est pris dans les embouteillages et, en tous cas, beaucoup plus rapides qu’un piéton.

Ceci dit, ces vitesses sont théoriques, à savoir que, dans la pratique, on se trouve dans un certain flou artistique au niveau législatif, sans doute justifié par le fait que le phénomène ne fait qu’émerger. Mais, même s’il n’existe encore aucune réglementation harmonisée quant à l’usage des NVEI en Europe, de manière générale, un consensus s’est formé quant à la vitesse à ne dépasser lorsqu’on roule sur les trottoirs, à savoir 6 km/h. Au Luxembourg, le règlement grand-ducal du 28 avril 2014, assimile les gyropodes aux cycles électriques « lorsque la puissance nominale continue maximale de leur moteur électrique ne dépasse pas 0,5 kW et lorsque leur vitesse maximale par construction ne dépasse pas 25 km/h », d’après un communiqué du ministère du Développement durable et des Infrastructures.

Tendance passagère ou réelle solution alternative de mobilité durable ? Une chose est sûre, de nombreux acteurs économiques croient en l’avenir des NVEI à l’instar des nombreuses start-up qui planchent sur le développement de nouveaux produits. Les constructeurs automobiles s’y mettent aussi : Hyundai a présenté lors du dernier CES de Las Vegas, en janvier dernier, le prototype de son e-trottinette pliable Ioniq, qui sera rechargeable dans la voiture électrique du même nom, pour couvrir l’entièreté des besoins de déplacement des utilisateurs. Quant à Peugeot, il envisage d’intégrer des e-trottinettes Micro dans les coffres de ses 3008.

Mélanie Trélat

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