« Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ». Elle résonne comme une sentence sinistre, la phrase de Lafontaine au 17e siècle. Elle pourrait sans affabulation coller au 21e siècle, celui des pandémies qui touchent tout le monde. La société est malade, les sociétés toussent. Mais halte à la sinistrose ! L’heure est aux solutions, à l’alternative, à un autre monde possible. Place au rebond. Objectif : résilience !
Car oui, nous avons tout sous la main. Ici et maintenant. Il ne s’agit pas de lancer un énième « Yaka ». Il s’agit de se retrousser les manches, de lancer les idées, de concrétiser des projets, de voir grand en pensant « petit », en agissant « ici », dans le droit fil du « Think Global, Act Local » et de sa contraction, « glocal », dont le sens dépasse les concepts de marketing.
Le « Made in Luxembourg », c’est un label mais c’est bien davantage, une volonté de promotion du savoir-faire régional, dans tous les domaines. C’est un instrument parmi d’autres car la « toolbox » est remplie de cette légitime fierté des origines, d’un produit, d’un service, d’un concept, d’une marque. Et, de plus en plus, le consommateur, le « marché » comme on dit, est friand de cette origine certifiée. Alors faisons notre marché ! Locavore, en quête d’équité et d’éthique, l’acheteur est de moins en moins compulsif, de plus en plus responsable et conscient du fait que, derrière une étiquette, il y a du travail et des êtres humains qui lui ressemblent et ont des aspirations communes. Ils sont là, à nos portes, et ils ont des choses à proposer, à faire valoir, à faire savoir. Ici et ailleurs.
Que l’on ne s’y trompe pas. On ne parle pas de protectionnisme, au sens de la guerre commerciale que peuvent se livrer les puissances économiques. Il s’agit moins d’exciter le poney que d’enfourcher un cheval de bataille – même si le vocabulaire martial commence à peser sur les discours ambiants, à l’heure des couvre-feux et autres privations. Sortons de là, avançons en confiance. Les belligérants de l’économie, sous prétexte d’ouverture mondiale, dressent des murs. Nous, on souhaite créer des ponts, ouvrir des portes et être des artisans locaux de la résilience globale.
Ce dossier d’Infogreen le démontre une fois de plus : le Made in Chez Nous peut inverser la logique du Made in China. Peu importe la provenance d’ailleurs, c’est l’esprit qui prévaut : imaginer, transformer, construire, rebâtir… « On reconnaît le bon ouvrier à ses outils », dit le vieux proverbe. Alors ouvrons la boîte à outils, explorons le champ des possibles, allons à la rencontre des bonnes pratiques, des mains tendues, de l’ouvrage méritant, des soutiens à l’esprit d’entreprise - aux entreprises qui ont le bon esprit. Coup de chapeau aux initiatives, originales et originelles. Par ici la sortie de crise, par ici la relance !
Alain Ducat
Photo : Fanny Krackenberger/CIGL Walferdange