Le dernier dossier du mois

Une thématique dans chaque #DossierDuMois, avec la rédaction d’Infogreen et l’expertise de nos partenaires

Publié le 16 octobre 2025
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octobre 2025

Du plan à l’impact

« Je défends le concept des fonctions nobles des bâtiments qui vise à utiliser les matériaux de construction et les bâtiments en promouvant plusieurs fonctions, si possible actives et circulaires. »

Bruno Renders, co-président du CNCD

Du plan à l'impact
Sommaire du dossier du mois
Bâtir ce qui relie
Bâtir ce qui relie

De la matière au territoire, la durabilité s’invente dans le dialogue entre les acteurs, les disciplines et les continents. Ce dossier explore comment la construction responsable tisse des liens entre innovations techniques, approches sociales et écosystèmes vivants pour bâtir un avenir réellement résilient.

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Construire durable, ici et ailleurs, c’est d’abord apprendre à relier les savoirs, les usages, les territoires et les personnes. Partout, la durabilité s’impose comme un langage commun entre ingénieurs, architectes, collectivités et citoyens. Ce n’est plus qu’une question de labels, mais plutôt de synergie. L’enjeu central est de créer des bâtiments et des villes qui s’adaptent, respirent et inspirent.

Au Luxembourg, des acteurs de terrain réinventent le bâti à partir du vivant. WW+, Jonas Architectes et OPHRYS illustrent cette diversité d’approches : quartiers compacts et végétalisés, matériaux biosourcés comme le bois ou le chanvre, espaces intérieurs apaisants réalisés en fibres recyclées… Ces démarches convergent vers un même objectif, à savoir construire mieux, pour et avec les habitants.

La transition s’accélère aussi grâce à l’innovation technique. Les structures mixtes bois-béton de SGI Ingénierie, au bois massif démontable de ForumHomes, le secteur prouve qu’allier performance et sobriété carbone est possible. Les bâtiments deviennent modulables, démontables, parfois même réutilisables. Mais la durabilité ne se limite pas aux matériaux. Elle réside aussi dans la qualité de l’air, de l’eau et le bien-être. Comme vous le découvrirez dans ce dossier, Aquabion et Duco le démontrent, un air sain et une eau respectée sont les premières briques d’un habitat durable. Derrière chaque solution, on retrouve un même objectif : préserver la santé des occupants autant que celle de la planète.

Et la construction durable ne connaît pas de frontières. Les coopérations s’étendent de la Grande Région à l’international, où des projets s’échangent et s’enrichissent mutuellement. Chaque innovation locale devient une source d’inspiration globale.

La durabilité est donc avant tout une affaire de liens, c’est le moteur de cette transformation. Comme le rappelle l’architecte et chercheur Carlos Moreno, auteur du concept de la ville du quart d’heure, « la durabilité, c’est la capacité d’un territoire à tisser des liens vivants entre ses usages, ses habitants et ses ressources ». Cette vision illustre parfaitement l’esprit de ce dossier. Nous avons mis en avant une approche où la technique sert la vie, où les ressources deviennent relations, et où chaque projet participe à un écosystème global.

Sébastien Yernaux

Du territoire à la matière, trois approches concrètes pour l'habitat durable
Du territoire à la matière, trois approches concrètes pour l’habitat durable

Du territoire à la matière, du gros œuvre à la finition, à l’intérieur comme à l’extérieur, rendre l’habitat plus durable s’envisage sous tous les angles. Trois architectes ont répondu à la question : « Face à la nécessité de durabiliser l’habitat, quelles solutions concrètes mettez-vous en œuvre dans vos projets ? »

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Trois approches, trois échelles, un même objectif : construire mieux, pour et avec les habitants.

Une vision urbaine durable et une orientation sociale pour répondre à la nécessité de rendre les habitations plus compactes. La ville responsable, selon le bureau d’architecture WW+ :

« Un habitat durable naît de structures urbaines compactes et denses, qui garantissent néanmoins une haute qualité de vie. Nous créons des lieux où les gens se sentent bien et peuvent développer un sentiment d’identité.

Des éléments centraux de ces quartiers sont la diversité des espaces verts et des zones libres, qui servent à la détente, favorisent les rencontres et invitent à la convivialité. Les bâtiments présentent une mixité fonctionnelle, sont conçus sans barrières et bien desservis par les transports publics.

La dimension sociale est tout aussi essentielle : des processus participatifs donnent la parole aux habitants, et une diversité de formes d’habitat encourage la mixité sociale, la communauté et le vivre-ensemble. Des espaces extérieurs accessibles à tous, inclusifs, et des quartiers apaisés, favorables à la marche et au vélo, renforcent la cohésion sociale.

Une gestion intelligente de l’eau, avec des toitures végétalisées, des zones de rétention et des revêtements perméables, protège contre les surcharges et améliore en même temps le microclimat.

Ainsi émerge une ville responsable sur le plan écologique, équitable sur le plan social et agréable à vivre pour toutes et tous. »

À l’échelle de l’édifice, des choix de matériaux simples, sains et biosourcés sont privilégiés pour limiter le recours au plastique et aux intrants chimiques. La vision de Frank Schmitt, architecte chez Jonas Architectes :

- ©Jonas Architectes

« Depuis de nombreuses années, notre bureau s’efforce de concevoir et de construire de manière aussi durable que possible.

Cela commence par le choix de matériaux naturels et renouvelables – bois, fibres de bois, laine de mouton, enduits à la chaux ou à l’argile – et s’étend à une gestion attentive des chantiers, où nous visons à éviter les matériaux non réfléchis et à renforcer la séparation des déchets. Nous n’y parvenons pas encore toujours, mais c’est un objectif que nous cherchons à concrétiser davantage à chaque projet.

Nous privilégions les matériaux ‘purs’, recyclables et non composites, et restons ouverts à des solutions innovantes, même si elles demandent plus d’efforts. Un bel exemple est la maison à Insenborn, construite en blocs de chanvre, isolée en fibres de bois, enduite à la chaux, etc. – un projet où plastiques et produits chimiques ont été réduits au strict minimum.

Durabilité signifie avancer pas à pas, oser innover et apprendre à faire mieux à chaque projet.

- ©Ophrys

À l’intérieur, et plus particulièrement en entreprise, les critères environnementaux prennent aussi place dans les bureaux pour assurer, notamment, le confort acoustique. Le point de vue d’OPHRYS (Isabelle Josson, designer, et Erick Josson, architecte d’intérieur-designer)

« Le bruit au travail représente l’un des risques majeurs pour la santé mentale des salariés et peut malheureusement conduire l’entreprise à une baisse progressive de ses performances.

Pour y remédier, nous explorons de nouvelles perspectives créatives et imaginons des espaces de bureaux acoustiques sur-mesure, harmonieux, apaisants et fonctionnels où chaque individu se sent inspiré, dynamisé et soutenu.

Dans notre démarche, expérimenter les lignes, les formes et les matériaux est déterminant. Interroger la place de la matière l’est plus encore !

Nous faisons alors appel à des procédés de fabrication innovants, sélectionnons des matériaux adaptés et privilégions l’emploi de fibres rPET (polyéthylène téréphtalate recyclé), issues du recyclage de bouteilles en plastique, pour corriger le phénomène de réverbération des sons dans une pièce.

En charge de l’aménagement intérieur d’un espace de bureau de 2.500 mètres carrés au Luxembourg, nous avons conçu un claustra en rPET à lames verticales pour séparer l’open-space des espaces de circulation. L’intégration de cabines acoustiques vient s’y ajouter comme des îlots de tranquillité dédiés à la concentration intense. »

Collecté par la rédaction d’infogreen.lu
Photo principale : intérieur de la maison d’Insenborn, Jonas Architectes

Construire en bois : un choix naturellement durable
Construire en bois : un choix naturellement durable

Employé seul ou en tant qu’allié du béton, le bois est de plus en plus prisé pour les structures des bâtiments. ForumHomes et SGI Ingénierie font part de leurs avis et expertises, avec une attention particulière à limiter l’empreinte carbone de leurs chantiers respectifs.

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Les structures mixtes bois-béton, le choix de SGI Ingénierie :

« Pour SGI Ingénierie, la durabilité ne se résume pas à un label : c’est une démarche intégrée qui guide chaque étape de la conception, de la structure à l’exploitation. L’objectif est clair : concevoir des bâtiments performants, pérennes et sobres en carbone, sans compromis sur la qualité d’usage.

Forte de son expertise en génie civil, en structures mixtes bois-béton et en conception énergétique intégrée, SGI accompagne la transition vers une construction plus responsable au Luxembourg.

- ©Bertrand Berhin/STDM

Son nouveau siège à Junglinster en est la parfaite illustration. Fonctionnant entièrement sans énergies fossiles, il combine une structure poteaux-poutres en bois lamellé-collé et des dalles fines en béton armé activées thermiquement. Un choix réfléchi, fondé sur la conviction que chaque matériau doit être utilisé là où il est le plus performant — là où il fait sens.

Avec un bilan carbone de 693 kg CO₂e/m2, une installation PV de 40 kWc et une pompe à chaleur air/eau, le projet démontre comment l’ingénierie peut devenir un moteur concret de la transition durable. »

Philippe Schmit, directeur des opérations chez SGI Ingénierie S.A. Luxembourg

ForumHomes privilégie le bois massif et la démontabilité :

ForumHomes est constructeur de maisons et résidences en bois massif, naturelles et 100% écologiques, représentant exclusif de holzius au Luxembourg.

Chez ForumHomes, nous construisons autrement : avec du bois massif, sans colle ni métal.

Le système holzius, c’est une manière de bâtir 100 % naturelle, durable et respectueuse de l’environnement. Chaque élément de nos constructions peut être démonté, réutilisé et provient de forêts gérées durablement.

- ©ForumHomes

Résultat : des bâtiments au bilan carbone positif, au confort naturel et à l’air intérieur sain, loin de toute émission nocive. Nos réalisations vont au-delà des normes énergétiques actuelles, tout en offrant un bien-être durable à leurs habitants. (Label Gold - Cradle to Cradle Certified®).

Le https://www.infogreen.lu/forumhomes.html en est un bel exemple : une résidence composée d’appartements et de maisons en bois massif, pensée pour conjuguer performance, respect de la nature et qualité de vie pour les générations à venir.

Romain Butgenbach, fondateur de ForumHomes

Compilé par la rédaction d’infogreen.lu

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SERENE, un nouveau souffle pour des quartiers durables au Luxembourg
SERENE, un nouveau souffle pour des quartiers durables au Luxembourg

Conçu pour répondre aux enjeux spécifiques du Luxembourg, le label SERENE ambitionne de transformer la manière de penser l’aménagement urbain. Né d’une collaboration entre le LIST, LSC360 et Neobuild, il veut favoriser des quartiers plus sains, résilients et respectueux de l’environnement.

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Face à la transition écologique et à la densification du territoire, le Luxembourg voit émerger un projet d’envergure : SERENE, pour Sustainable, Healthy and Resilient Cities and Neighbourhoods. Ce label, encore en développement, a pour vocation d’accompagner la création de quartiers durables et adaptés aux réalités locales. Financé par le Fonds National de la Recherche (FNR) dans le cadre du programme BRIDGES, il vise à combler le vide laissé par des outils européens souvent trop généraux pour le contexte grand-ducal.

L’originalité de SERENE réside dans son ancrage local. L’objectif n’est pas de calquer un modèle étranger, mais de concevoir un cadre de référence qui tienne compte des spécificités nationales : gestion des terres excavées, saturation des axes routiers, densification urbaine, ou encore équilibre entre développement économique et bien-être collectif.

Sylvain Kubicki, chercheur principal du projet au Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST), partage son avis sur la question dans un article du LIST. « Le développement urbain est un moteur clé de la transition environnementale au Luxembourg. Notre ambition est de créer un label robuste et scientifiquement solide, qui accompagne les urbanistes et les acteurs publics et privés vers des quartiers plus durables et mieux préparés aux défis à venir. »

Thomas Biendel, chef du projet SERENE et Directeur de service Hydrologie chez LSC360, souligne que le label est né du constat que ceux existants, souvent étrangers, ne répondent pas aux spécificités luxembourgeoises et qu’il faut aborder la résilience à l’échelle du quartier plutôt qu’à celle du seul bâtiment. Il insiste sur la volonté d’éviter tout greenwashing, en créant un outil collectif, transparent et crédible, co-construit avec les acteurs publics et privés, et fondé sur une approche scientifique et pragmatique portée conjointement par LSC360, le LIST et Neobuild.

Caroline Drouard, Directeur de Division Spatial Planning chez LSC 360, met en avant la légitimité technique et pluridisciplinaire du projet, appuyée sur les 300 experts de LSC360. Elle insiste sur une transparence totale des critères d’évaluation afin de servir l’intérêt collectif. Enfin, elle rappelle que la collaboration entre partenaires publics et privés vise à garantir un équilibre entre rigueur scientifique et réalité du terrain, avec un lancement opérationnel du label prévu fin 2027 – début 2028, après des tests sur sites pilotes (lien-source).

« Avec SERENE, nous voulons dépasser la logique de label pour en faire un véritable outil collectif de transformation, capable d’accompagner les acteurs du territoire vers des pratiques plus saines, durables et résilientes », ajoute Luc Meyer, directeur de Neobuild « Notre rôle chez Neobuild est de garantir une méthode ouverte, transparente et collaborative, où la légitimité naît du dialogue entre la science, le terrain et les besoins réels du Luxembourg. »

Une méthodologie participative et scientifique

SERENE repose sur une approche participative et multidisciplinaire. Le projet associe chercheurs, collectivités, urbanistes et promoteurs autour d’un objectif commun, à savoir faire évoluer la culture de la planification urbaine. Plutôt qu’un simple outil de certification, il s’agit d’un véritable levier de transformation pour la manière dont les quartiers sont pensés, conçus et régénérés.

L’équipe du LIST développe des indicateurs spécifiques au Luxembourg, permettant d’évaluer le degré de durabilité, la résilience et les bénéfices en matière de santé des quartiers. Ces critères ne se limiteront pas aux bâtiments, mais considéreront aussi les infrastructures, la mobilité, la biodiversité et la gestion des ressources locales. Le label puisera dans les travaux issus du projet européen REGEN, qui a posé les bases d’un cadre d’évaluation pour la régénération urbaine.

Pour renforcer l’efficacité du dispositif, un environnement logiciel - l’ensemble des composants matériels et logiciels sur lesquels une application s’exécute - sera créé. Il permettra d’automatiser les calculs liés aux indicateurs, en exploitant des données ouvertes et géographiques. Cet outil offrira aux urbanistes une interface simple pour analyser, comparer et optimiser leurs projets. En parallèle, les chercheurs travailleront sur des techniques d’optimisation afin de proposer des recommandations concrètes pour chaque site étudié. Deux sites pilotes, portés par LSC360, serviront à tester et ajuster le label avant sa mise en œuvre à grande échelle.

Une alliance d’acteurs pour un impact collectif

Le succès de SERENE repose sur une coopération étroite entre trois piliers du secteur luxembourgeois : le LIST, LSC360, et Neobuild. Chacun y apporte une expertise complémentaire. Le LIST en assure la rigueur scientifique et la coordination technique, LSC360 apporte son expérience de terrain en matière d’urbanisme, d’environnement et d’infrastructures, tandis que Neobuild joue un rôle moteur dans la diffusion, la certification et la mobilisation des acteurs.

Cette structure collaborative s’articule autour de plusieurs instances :

  • un comité consultatif, rassemblant institutions publiques, communes, syndicats et promoteurs, chargé de garantir la pertinence des indicateurs et des orientations stratégiques ;
  • un groupe de travail technique, qui testera les outils et formulera des retours d’expérience concrets ;
  • et une communauté d’acteurs animée par Neobuild, pour favoriser le dialogue et l’adoption du label sur le long terme.

Pour Sylvain Kubicki, cette dynamique collective dépasse le simple cadre d’un projet scientifique. « Avec SERENE, nous ne développons pas seulement un label, mais nous favorisons une véritable culture de la planification urbaine durable au Luxembourg. Cette initiative fait le lien entre la recherche et la pratique, et contribue à placer les personnes et la planète au centre des priorités. »
Le lancement officiel du label est prévu d’ici fin 2027, après plusieurs phases de test et d’ajustement. En attendant, ses premières versions seront déjà intégrées à divers projets pilotes, afin de nourrir une amélioration continue et garantir un outil à la fois crédible, transparent et opérationnel.

Une ambition nationale tournée vers l’avenir

Au-delà d’un cadre d’évaluation, SERENE s’impose comme un symbole de la transition urbaine luxembourgeoise. En réunissant la recherche, l’innovation et la pratique, le projet entend créer un modèle d’aménagement durable qui inspire et structure l’action publique comme privée. Son ambition est claire : faire du Luxembourg un laboratoire européen de la durabilité urbaine.
En s’appuyant sur une démarche scientifique, des outils numériques et une collaboration entre acteurs publics et privés, SERENE est un outil au service de la résilience, du bien-être et d’une vision urbaine qui place l’humain et l’environnement au même niveau de priorité.

Sébastien Yernaux

Évolution du logement : apporter de la flexibilité au PAP
Évolution du logement : apporter de la flexibilité au PAP

Le PAP, plan d’aménagement particulier, est l’outil incontournable de transposition des aspirations communales pour un territoire donné, initialement traduites par le PAG, plan d’aménagement général d’une commune.

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Le PAP souffre d’un problème insoluble : le délai de sa mise en application. Entre les premières prospections et la création des parcelles destinées aux constructions, plusieurs années passeront. Définition du programme, études complémentaires, accord avec les autorités communales et ministérielles, puis procédures pour le dossier PAP ou la convention d’exécution, et pour finir chantier… Ces étapes, incompressibles, impliquent des délais importants, desquels résulteront un constat : le programme initialement établi sera peut-être finalement obsolète - une observation récemment constatée auprès de plusieurs clients.

Le cadre social, économique, démographique et les incertitudes variées impliquant directement les prix de la construction sont autant de facteurs qui rende impossible la projection des demandes dans 5 à 10 ans de manière pragmatique.

L’intérêt de l’ilot

Pour les PAP liés à l’habitation, l’unité de travail est le lot. Il servira ultérieurement de référent pour le morcellement du site et la création de la parcelle cadastrale liée à une habitation unifamiliale, bifamiliale ou collective. De par sa définition, le lot devient un élément immuable car faisant partie de l’ossature du PAP (délimitation entre domaine public et domaine privé, etc.). Mais il peut également se révéler être une entrave, car, comme énoncé précédemment, il est fixé par un projet répondant à un cahier des charges fixé plusieurs années avant sa mise en application.

Pour éviter cette problématique, ou peut-être simplement y ajouter de la flexibilité, pourquoi ne pas travailler avec la définition d’ilot, comme cela peut être le cas pour des zones d’activité par exemple. Plutôt que de définir une parcelle et le programme y correspondant, l’ilot définit des prescriptions pour un futur ensemble de parcelles, sans en fixer le nombre, la taille ou l’agencement de manière immuable.

Prenons l’exemple d’un quartier à densité moyenne à élevée. Peut-être initialement prévu avec du logement unifamilial en bande, un projet pourrait également accueillir des typologies alternatives telles que logements multi générationnels, nouvelles formes de coliving, appartements de taille contenue pour primo acquéreurs, etc.

- © E-cone

La pression exercée sur le développement du projet implique la fixation d’un programme immobilier permettant peu d’évolution. Or, c’est cette évolutivité directement incluse dans le développement du PAP, et par conséquent mieux maitrisée, qui peut assurer que le PAP demeurera adapté aux besoins au moment de son exécution. Il pourra alors définir une enveloppe fixant des règles, limites et coefficients utiles à sa réalisation, tout en permettant suffisamment de jeux dans les typologies.

Au-delà de la programmation, le travail par ilot peut apporter une nouvelle identité au quartier, par un jeu d’alignements, de volumes différents, donnant implicitement points de repères et identités intra-quartier, ce qu’un alignement basique de maisons en bandes peut difficilement reproduire.

À l’heure de la densification nécessaire des espaces urbanisés ou urbanisables, l’approche par ilot trouve sa place comme l’un des éléments de réponse à la problématique de l’adaptabilité du logement.

Texte de E-cone

Vinçotte Luxembourg innove avec l'inspection par drones
Vinçotte Luxembourg innove avec l’inspection par drones

Chez Vinçotte Luxembourg, l’innovation passe par les airs : drones brevetés, digitalisation des rapports et interface client repensée. Gauthier Baudoin et Renaud Trapp, operations managers, expliquent comment ces outils transforment les inspections en alliant sécurité, rapidité et précision.

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« Nous avons développé de nouvelles techniques d’inspection au service de la construction. Le but est de moderniser notre métier », explique Gauthier Baudoin. Chez Vinçotte Luxembourg, l’innovation prend aujourd’hui la forme d’outils aériens grâce aux drones. Une technologie récente dans l’entreprise, mais qui s’impose déjà comme un levier majeur de transformation.

En partenariat avec Skyebase, société belge pionnière de l’inspection par drones, Vinçotte a renforcé son offre de services. « Cela fait environ un an que nous avons commencé à collaborer avec eux. Skyebase dispose de pilotes brevetés et de drones spécialisés, tandis que nos inspecteurs apportent leur expertise technique pour analyser les données », précise Renaud Trapp.

L’objectif ? Constituer une offre complète, capable de combiner technologie de pointe et savoir-faire humain. Les drones effectuent les prises de vues et les cartographies, tandis que les inspecteurs Vinçotte interprètent les résultats, détectent la corrosion ou identifient des fissures invisibles à l’œil nu. « C’est vraiment un travail de binôme, entre pilote et inspecteur. »

Renaud Trapp et Gauthier Baudoin
Renaud Trapp et Gauthier Baudoin - © Vinçotte Luxembourg

Sécurité renforcée et efficacité accrue

L’un des champs d’application les plus prometteurs concerne la détection incendie. Traditionnellement, tester certains détecteurs installés en hauteur nécessitait échafaudages ou nacelles, avec des coûts élevés et des risques pour les intervenants. « Il y avait même des cas où certains détecteurs n’étaient jamais testés, parce qu’ils étaient inaccessibles », admet Gauthier Baudoin.

Avec le drone développé en interne et breveté par Vinçotte, la donne change radicalement. « Notre inspecteur pilote lui-même le drone, équipé pour simuler la fumée nécessaire au déclenchement des détecteurs. Plus besoin de structures encombrantes. Bilan, on gagne du temps, on réduit les risques et on améliore la sécurité pour tous », détaille Renaud Trapp.

Au-delà du gain opérationnel, cette technologie ouvre la voie à un suivi prédictif des infrastructures. Les drones cartographient un pont, un bâtiment ou une installation industrielle et reproduisent la même prise de vue plusieurs mois plus tard. « On peut ainsi suivre l’évolution d’une fissure dans le temps et intervenir avant qu’elle ne devienne critique », souligne Gauthier Baudoin.

Cette approche permet d’éviter des catastrophes coûteuses et dangereuses, comme l’effondrement du pont de Gênes le 14 août 2018. « Je ne dis pas qu’on va empêcher de tels drames, mais c’est sûr qu’avec la solution drone, on a les moyens d’intervenir rapidement en cas de problème », insiste-t-il.

Digitalisation et réactivité : un nouvel atout client

L’innovation ne s’arrête pas aux drones. Depuis 2022, Vinçotte Luxembourg a lancé un vaste projet de digitalisation de ses inspections. « Nous avons optimisé notre système interne pour accélérer la rédaction et l’envoi des rapports », explique Gauthier Baudoin.

Grâce à des scripts automatisés et à une nouvelle interface client, les rapports peuvent être générés quasi instantanément. « Aujourd’hui, plus de 50 % de nos rapports sont envoyés dans les 24 heures, et 95 % dans les cinq jours », affirme-t-il. Pour les entreprises, cette rapidité représente un atout majeur. « Plus un client reçoit son rapport tôt, plus il peut réagir vite, que ce soit pour des questions de sécurité, de maintenance ou d’assurance. »

La mise en place d’un portail client simplifie également les démarches dans la prise de rendez-vous, l’accès sécurisé aux rapports, ou encore le suivi en temps réel des inspections. « Nous renforçons à la fois la transparence et la collaboration avec nos clients », poursuit Renaud Trapp.

- © Vinçotte Luxembourg

Une technologie au service de l’humain

Chez Vinçotte Luxembourg, la philosophie est claire : la technologie complète le travail des inspecteurs, sans jamais s’y substituer. « On n’a pas vocation à remplacer l’humain. La machine ne remplace pas l’œil expert. Elle nous aide à détecter plus rapidement et à travailler en sécurité », affirme Renaud Trapp.

L’entreprise mise sur la formation de ses collaborateurs pour tirer le meilleur parti de ces innovations. Les inspecteurs-pilotes suivent des sessions exigeantes. « C’est ludique et technique à la fois. Ils apprennent à piloter dans toutes les conditions, y compris dans des environnements industriels complexes », décrit Gauthier Baudoin.

Au-delà de l’aspect pratique, cette évolution suscite un véritable engouement en interne. « C’est une fierté d’être à la pointe de l’innovation et de proposer une solution que personne d’autre n’offre aujourd’hui au Luxembourg. » Des révolutions technologiques qui peuvent s’apparenter à un win-win, autant pour les clients que pour Vinçotte.

Sébastien Yernaux
Photos : © Vinçotte Luxembourg

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Un système de gestion de l'énergie pour optimiser son autoconsommation
Un système de gestion de l’énergie pour optimiser son autoconsommation

One Base est le Home Energy Management System de Viessmann Luxembourg. Günter Krings, managing director de l’entreprise, explique son fonctionnement et comment il permet de gérer sa production et consommation d’énergie plus efficacement.

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En quoi consiste un Home Energy Management System (HEMS) ?

Günter Krings : Une maison unifamiliale consomme de l’énergie, pour le chauffage, l’eau chaude ou encore la recharge d’une voiture électrique. Aujourd’hui, elle produit aussi de l’énergie, notamment avec des panneaux photovoltaïques. Entre les deux, il y a un système de stockage. Tout cela est assez difficile à gérer. C’est là qu’intervient le HEMS, afin d’optimiser cette gestion.


« Grâce au HEMS, on peut gérer tous les flux d’énergie de manière plus intelligente. »

Günter Krings, managing director de Viessmann Luxembourg

Quelle est la particularité du HEMS proposé par Viessmann ?

Nous sommes pour l’instant les seuls au Luxembourg à avoir tous nos produits de consommation, production et stockage d’énergie connectés à un même système de communication, et tout cela venant d’un même fabricant. Il suffit d’installer un compteur intelligent dans l’armoire électrique. Ensuite les informations énergétiques de la maison sont centralisées sur notre système nommé One Base, accessible pour le client depuis une seule et même application « ViCare » sur son téléphone. Nous offrons en plus la possibilité d’intégrer des installations photovoltaïques existantees dans notre système, via un boîtier « SolarLog » qui fera le lien avec One Base.

Quel est l’intérêt du HEMS ?

C’est d’optimiser l’autoconsommation d’énergie. En journée, il n’y a que très peu de consommation instantanée car personne n’est à la maison, mais si le soleil brille, les installations photovoltaïques vont produire de l’électricité. Une fois que les batteries de stockage sont pleines, l’énergie surproduite sera réinjectée dans le réseau public géré par Creos. C’est le cas classique de surproduction. Le soir par contre, la consommation est plus importante : la voiture électrique est branchée, on prend sa douche, on lave son linge, on regarde la télé… Mais puisque le soleil est couché, aucune électricité n’est produite et il faut au final en racheter à Creos. Ce n’est pas optimal du tout.

Avec One Base, en cas de surproduction solaire, le système va de lui-même décider de consommer l’électricité produite. Il peut par exemple activer la pompe à chaleur afin d’ou augmenter la température du boiler sanitaire ou chauffage : c’est une façon de stocker de l’énergie gratuite sous forme d’eau chaude.

Est-ce que ce système permet aussi de consommer moins d’énergie ?

Bien sûr, le but est de ne pas consommer de l’énergie pour rien. One Base peut par exemple être connecté à la géolocalisation des téléphones des habitants de la maison. Ainsi lorsque personne n’est là, il va automatiquement baisser la température via les têtes thermostatiques connectées dont sont équipés les radiateurs. À l’inverse, lorsqu’il détecte qu’un des habitants se rapproche de la maison, il enclenche le chauffage.


« Le HEMS fait preuve d’anticipation et d’autonomie, tout en s’adaptant au mode de vie de chacun. »

Günter Krings, managing director de Viessmann Luxembourg

Et tout ça est extrêmement personnalisable. Lors de l’installation, le technicien pose des questions au client pour configurer le système. Il y a ensuite une phase d’apprentissage de quelques jours, puis on n’a plus besoin de toucher à rien. Je précise que le traitement des données respecte les règles RGPD les plus strictes en Europe, et que la majorité de nos produits sont produits en Europe, notamment les onduleurs et batteries, qui viennent de notre usine à Faulquemont en Lorraine. C’est un gage de fiabilité sur le long terme et une manière de réduire notre empreinte carbone.

Comment HEMS de Viessmann s’adapte-t-il aux évolutions technologiques qui impactent le marché de l’énergie ?

Notre système est prévu pour s’adapter au réseau électrique intelligent (Smart Grid) qui intègrera de nouvelles technologies numériques. La tarification sera dynamique, c’est-à-dire variable d’heure en heure en fonction de l’offre et de la demande en temps réel, de la disponibilité de l’énergie et de son coût de production. Ça existe déjà pour l’industrie et dans certains pays pour les particuliers.

Au Luxembourg, une première étape a été franchie en janvier 2025 avec une nouvelle structure tarifaire qui fixe une puissance instantanée au-delà de laquelle l’électricité consommée coûte plus cher. Si One Base détecte que ce seuil va être franchi parce que de nombreux appareils électriques fonctionnent en même temps, il va freiner la consommation. Il peut par exemple ralentir le chargement de la voiture et l’étaler sur la journée pour ainsi éviter le pic.


Le 12 et le 13 novembre 2025, Viessmann organisent des « Info-days HEMS ».
Informations et inscriptions sur www.viessmann.lu

Propos recueillis par Léna Fernandes
Photo principale : Picto Communication / Visuels : Viessmann

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Metzeschmelz : quand une friche industrielle devient un quartier du futur
Metzeschmelz : quand une friche industrielle devient un quartier du futur

À cheval entre Esch-sur-Alzette et Schifflange, l’ancien site sidérurgique Metzeschmelz s’apprête à vivre une métamorphose. Ce site de 63 hectares, jadis un haut lieu de la sidérurgie, a façonné pendant des décennies l’économie du pays. Elle renaît aujourd’hui avec une ambition nouvelle : devenir un quartier exemplaire de la transition durable.

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Une programmation ambitieuse

Quelle sera la physionomie de ce futur quartier ? Près de la moitié de la surface construite brute – soit environ 400.000 m2– sera dédiée à l’habitat, avec la réalisation d’environ 4.500 logements, dont presque 30 % réservés à des logements abordables, dans l’objectif de répondre aux besoins croissants tout en favorisant une véritable mixité sociale.

L’autre moitié du site sera quant à elle consacrée aux commerces de proximité, aux ateliers d’artisans, à divers établissements scolaires intégrant aussi des espaces d’accueil pour enfants, et un lycée. S’ajouteront également des infrastructures sportives et culturelles, des maisons médicales, ainsi que des pôles de mobilité regroupant parkings et services mutualisés sur près de 90.000 m2.

Cette programmation, pensée dans un souci d’équilibre, doit assurer à la fois le dynamisme du quartier et son intégration harmonieuse dans son environnement, tout en accueillant jusqu’à 10.000 habitants.

Une vision qui dépasse les frontières

Philippe Genot
Philippe Genot - © Schroeder & Associés

Pour Philippe Genot, chef du service « Construction durable » chez Schroeder & Associés, Metzeschmelz incarne bien plus qu’un simple projet d’aménagement urbain. « Ce site porte un potentiel exceptionnel pour l’avenir du Luxembourg et peut inspirer des initiatives semblables en Europe. Véritable démonstrateur à l’échelle nationale, il propose dès aujourd’hui une vision désirable de la manière dont nous pourrions vivre en 2050. »

Car, en expérimentant des solutions novatrices dans des domaines tels que le stockage d’énergie ou la gestion circulaire des ressources, le projet pourrait influencer le cadre législatif et servir de modèle reproductible dans d’autres pays.

Symbiosis : un quartier résilient et autonome

Le cœur conceptuel innovateur de Metzeschmelz s’appelle « Symbiosis ». L’idée est de donner naissance à un quartier aussi autonome et résilient que possible, capable de répondre aux défis énergétiques, climatiques et sociaux du futur. Cette approche vise à harmoniser les besoins humains avec les cycles naturels, en réinventant la manière dont l’énergie, l’eau, les matériaux et la biodiversité sont gérés.

« Avec Symbiosis, nous voulons bâtir un quartier résilient, harmonieux et circulaire », poursuit Philippe Genot. Le projet fédère une large équipe pluridisciplinaire regroupant des acteurs nationaux et internationaux : AGORA, Schroeder & Associés, IDES Engineering, les communes d’Esch-sur-Alzette et de Schifflange, différentes administrations et ministères, ainsi que des partenaires spécialisés comme Except, WEO, AFRY ou encore The ImpactLab.

Une expertise au service de la durabilité

Le bureau d’ingénieurs-conseils Schroeder & Associés occupe une place centrale dans la conception du projet en lien avec la gestion des ressources. Fort de son expérience dans la planification urbaine, l’ingénierie environnementale et les infrastructures, il a pu apporter des solutions concrètes pour répondre aux ambitions élevées du projet Metzeschmelz. « Notre valeur ajoutée réside dans l’approche intégrée, globale et systémique que nous adoptons dans notre travail. Pour ce projet, notre équipe de spécialistes a placé le développement durable au cœur de chaque décision », précise Philippe Genot.

« La stratégie durable de Metzeschmelz repose sur des piliers fondamentaux. Le premier concerne l’énergie, l’eau et des matériaux. Le site sera ainsi alimenté par des énergies renouvelables, avec un plan énergétique propre et fiable, couplé à une gestion quasi-autonome de l’eau », détaille Philippe Genot.

Yves Biwer
Yves Biwer - © Agora

Ensuite, viennent les écosystèmes et la biodiversité. L’ambition est de renforcer la qualité des espaces naturels et de rajouter des espaces de verdure afin d’améliorer la résistance aux changements climatiques.

Pour renforcer la qualité de vie des habitants futurs, l’accent est mis sur la création d’espaces de vie accueillants et inclusifs, adaptés à toutes les générations, comme par exemple, des rues apaisées rendant plus d’accès aux piétonniers et cyclistes. Un concept de mobilité incluant vélo, tram, bus et train, qui renforcera la connexion du quartier à sa commune, est aussi prévu pour faciliter le déplacement au cœur de Metzeschmelz.

Agora, coordinateur d’une transformation urbaine

En tant que maître d’ouvrage, la société de développement Agora joue un rôle clé de coordination. Spécialisée dans la transformation des friches industrielles, elle orchestre la mise en œuvre de Metzeschmelz depuis plus de dix ans. « Nous avons commencé ce projet dès la désaffectation du site sidérurgique en 2016 », rappelle Yves Biwer, directeur – coordinateur QMZ d’Agora. « Notre vision est de construire un quartier pour les générations futures, habitable à partir de 2030 et achevé en 2045. »

Comme l’explique Yves Biwer, « l’approche d’Agora repose sur la durabilité et la circularité. L’une des priorités a consisté à inventorier les matériaux disponibles sur place afin de les réemployer, mais aussi à revaloriser des bâtiments existants protégés pour les réactiver et leur donner ainsi une nouvelle utilisation. » De cette manière, le patrimoine industriel n’est pas effacé mais intégré dans le nouveau quartier, créant un lien tangible entre passé et avenir.

Un modèle pour l’avenir

Pour Yves Biwer, Metzeschmelz ouvre la voie à d’autres projets similaires : « Des sites comme le crassier Terres Rouges, situé à la frontière entre le Luxembourg et la France, offrent un potentiel pour développer des quartiers du futur à vocation transfrontalière. »

Metzeschmelz n’est donc pas seulement une opération de régénération urbaine, mais un véritable laboratoire d’innovation. En transformant une friche industrielle en un écosystème durable et résilient, il s’affirme comme un modèle pionnier, ancré dans son histoire mais tourné vers l’avenir.

Texte et visuels par Schroeder & Associés

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Matthieu Leyder et Gisèle Lippolis
Quartier Brooklyn : un écosystème urbain bas carbone au cœur de Luxembourg

Entre neutralité carbone, qualité de vie et mixité urbaine, le quartier Brooklyn, porté par Eaglestone, redessine Bonnevoie. Rencontre avec Gisèle Lippolis et Matthieu Leyder, qui dévoilent les ambitions d’un ensemble urbain où chaque bâtiment, chaque rue et chaque geste de conception participent à une ville plus durable.

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Au sud de la capitale, le quartier de Bonnevoie est en train d’accueillir un nouveau visage de la ville. Brooklyn, le grand développement signé Eaglestone Luxembourg et M3 Architectes, se veut à la fois innovant, responsable et résolument humain.

Matthieu Leyder
Matthieu Leyder - © Fanny Krackenberger

Pensé comme un écosystème urbain durable, il conjugue logements, bureaux et espaces publics, dans une approche où architecture, environnement et qualité de vie avancent main dans la main. « Le projet fait partie d’un PAP – plan d’aménagement particulier – nouveau quartier », explique Matthieu Leyder, head of Design & Build chez Eaglestone Luxembourg. « Nous avons travaillé avec nos architectes et les services de la Ville de Luxembourg afin que chaque bâtiment et chaque voirie s’intègrent harmonieusement dans un ensemble cohérent. »

Le quartier Brooklyn ne se limite pas à des immeubles. En effet, c’est un véritable morceau de ville pensé dans sa globalité. Gestion de l’eau, voiries, bassins de rétention et toitures végétalisées ont été conçus comme un système intégré.

« L’idée était d’éviter toute surcharge du réseau existant, notamment en cas de fortes précipitations », poursuit Matthieu Leyder. « Chaque bâtiment possède son propre bassin d’orage, et la voirie elle-même joue un rôle tampon. »

La première phase résidentielle a été livrée en septembre. Gisèle Lippolis, responsable des ventes résidentielles, détaille : « Nous avons remis les clés de 44 appartements, et la deuxième phase, 33 logements supplémentaires, est en cours de construction. »

Des résidences lumineuses et confortables

Conçu en partenariat avec M3 Architectes, les bâtiments à vocation résidentielle mettent l’accent sur la qualité de vie. « Nous avons privilégié la hauteur sous plafond, 2,73 mètres, plutôt que de densifier davantage », souligne Gisèle Lippolis. « De grandes baies vitrées inondent les pièces de lumière naturelle, et des stores extérieurs assurent le confort thermique. »

La proximité immédiate de la gare et du tram rend l’acoustique cruciale. « Nous avons réalisé les études acoustiques en fonction du site et investi dans des menuiseries extérieures de performance », précise Matthieu Leyder. « On perçoit à peine les bruits extérieurs tant l’isolation acoustique est performante ».

The Bridge
The Bridge - © Eaglestone Luxembourg

Le profil des habitants illustre la diversité recherchée. « Nous avons des investisseurs, mais aussi beaucoup de jeunes actifs travaillant à Luxembourg, et des familles. L’idée est de créer une communauté urbaine, vivante et variée », ajoute Gisèle Lippolis.

Malgré un contexte immobilier complexe en début d’année 2024, le rythme des ventes est constant. « Les aides de l’État ont soutenu le marché au bon moment », précise-t-elle. « Et la livraison en avance d’un mois et demi sur le planning annoncé a renforcé la confiance des acquéreurs. »

« The Bridge » : pionnier du carbone neutre

Parmi les bâtiments phares du quartier, « The Bridge » se distingue. « Nous avons été les premiers à obtenir la certification neutre en carbone au Luxembourg », affirme Matthieu Leyder. « Cela nous a poussés à innover. »

Le défi était de réduire l’impact carbone d’au moins 20 % par rapport à un bâtiment de référence. Pour y parvenir, Eaglestone a misé sur :

  • du béton et de l’acier bas carbone ;
  • de l’aluminium recyclé pour les menuiseries extérieures ;
  • des faux planchers de réemploi ;
  • et des plafonds réversibles limitant la consommation énergétique.
Gisèle Lippolis
Gisèle Lippolis - © Fanny Krackenberger

Cette approche s’inscrit dans la philosophie du groupe. « The Bridge a ouvert la voie. Depuis, nous allons encore plus loin, comme avec le projet The Nest, presque 100 % bois et centré sur le réemploi », confie Matthieu Leyder. Il nuance cependant. « Le Luxembourg progresse, mais il faut aussi une adhésion des futurs utilisateurs. Certains hésitent encore à vivre dans un logement équipé d’éléments réutilisés. C’est une barrière culturelle et psychologique qu’il faut dépasser. »

L’engagement environnemental est aussi une demande des collectivités. « La Ville de Luxembourg, acquéreuse du bâtiment The Bridge, a voulu que les certifications Carbon Neutral, BREEAM et WELL soient poursuivies jusqu’à la livraison », précise-t-il. « Ces labels garantissent non seulement la performance, mais aussi le confort et la santé des occupants. »

Vivre la ville du quart d’heure

Pour Gisèle Lippolis, le quartier Brooklyn incarne la ville du quart d’heure : un lieu où tout est accessible à pied ou à vélo.

« Nous avons voulu inciter à la mobilité douce. Les habitants disposent de grands locaux à vélos, et le tram est à deux minutes. Bonnevoie est un quartier-village : commerces de proximité, parc Kaltreis, Banannefabrik, Rotondes… tout est là. L’idée, c’est que la voiture reste au parking en semaine. »

Brooklyn souhaite s’imposer comme un nouveau modèle d’aménagement urbain au Luxembourg, entre performance technique, éthique environnementale et qualité de vie.

Sébastien Yernaux
Photos : Fanny Krackenberger
Visuel : Eaglestone Luxembourg

Réemploi des matériaux : Wiltz trace la voie avec le projet PREUSE
Réemploi des matériaux : Wiltz trace la voie avec le projet PREUSE

Un centre de réemploi se définit comme un lieu où sont collectés, triés, stockés et redistribués des matériaux issus de la déconstruction afin de leur offrir une seconde vie. En réalité, aucun centre de réemploi ne se ressemble vraiment. Face à cette diversité, Wiltz contribue à créer un cadre européen.

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Dans le cadre du projet PREUSE, la commune de Wiltz s’engage activement aux côtés d’acteurs belges, français et néerlandais dans le développement d’une stratégie commune et la mise en œuvre de plans d’action concrets pour rendre le secteur public plus circulaire.

Dans une première phase d’analyse, plus d’une vingtaine de ces centres ont été visités en Belgique, en France, au Luxembourg, aux Pays-Bas, au Portugal et en Suisse pour comprendre leur fonctionnement, analyser leur organisation et identifier les critères pertinents pour créer de nouveaux centres à l’échelle locale et régionale.

Le résultat de cet exercice, baptisé « Atlas des centres de réemploi et des modalités de soutien public », rassemble l’analyse détaillée de 18 centres soutenus par les pouvoirs publics. Chaque centre y est présenté au travers d’une fiche technique décrivant ses caractéristiques clés : statut de propriété, provenance et destination des matériaux, nombre d’employés, équipements disponibles ou encore chiffre d’affaires généré.

Trois pistes pour concevoir les centres de demain

De cette analyse, trois grandes conclusions ressortent :

  • Mieux définir ce qu’est un centre de réemploi : il en existe plusieurs types, chacun avec ses spécificités ;
  • Deux façons principales de fonctionner : certains centres réemploient les matériaux uniquement pour les projets internes (on parle de « boucle fermée »), tandis que d’autres les mettent sur le marché pour un usage plus large (« boucle ouverte ») ;
  • Un rôle clé des pouvoirs publics : leur implication peut varier de la simple aide financière à une véritable gestion et coordination des centres.

L’analyse constitue une base de réflexion solide pour la suite du projet. Elle alimentera l’élaboration d’une stratégie globale pour la création de nouveaux centres de réemploi publics, ainsi que de plans d’action locaux prévus d’ici 2026 dans la Métropole du Grand Paris, à Utrecht, à Malines et à Wiltz. Parallèlement, plusieurs opérations pilotes sont déjà en cours, notamment à Lorient, Roubaix et Utrecht.

Un devoir pour le secteur public, Wiltz en précurseur

Au-delà des données et typologies, PREUSE montre clairement que les acteurs publics ont un rôle central à jouer dans le développement du réemploi. En créant un cadre favorable et en stimulant la collaboration entre collectivités, entreprises et citoyens, ils peuvent devenir de véritables catalyseurs de l’économie circulaire.

À Wiltz, partenaire du projet PREUSE, l’ambition est claire : mettre en place un centre de réemploi pilote dédié aux matériaux issus de la déconstruction, consolider un réseau d’acteurs locaux et promouvoir la formation et l’innovation dans ce domaine. L’objectif est de booster concrètement les pratiques de déconstruction et de réemploi dans la région, de les ancrer durablement au niveau local et, à terme, ouvrir la voie à un véritable mouvement national.

👉Plus d’informations : https://preuse.nweurope.eu/outcomes et https://wil.tz/cireco

Texte de la Commune de Wiltz
Photos : PREUSE

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Logements modulaires, « un potentiel de reproductibilité intéressant »
Logements modulaires, « un potentiel de reproductibilité intéressant »

Avec le projet « Wunne mat der Wooltz » à Wiltz, le Fonds du Logement teste à grande échelle une solution innovante : le logement modulaire. Au sein du quartier « Geetz », 42 logements préfabriqués et parachevés en usine seront livrés en un temps record, tout en garantissant durabilité, qualité et intégration urbaine.

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Denis Ory, ingénieur chef de projets et David Reichling, architecte au sein du Fonds du Logement, expliquent les enjeux, les avantages et les perspectives d’avenir du logement modulaire, une méthode de construction encore peu répandue à cette échelle au Luxembourg.

Qu’est-ce qu’un logement modulaire, et en quoi diffère-t-il d’une construction traditionnelle ?

Denis Ory (DO) : Un logement modulaire est une construction préfabriquée, fabriquée en usine sous forme de modules 3D déjà parachevés et prééquipés : cuisine, carrelage, prises électriques, salle de bains… Tout est préparé en amont. Une fois les modules livrés sur le site, il ne reste que l’assemblage, les raccords de finition, et ce qu’on appelle le « couturage », qui permet d’assurer la continuité et l’étanchéité de l’aire et à l’eau entre les différents éléments.

David Reichling (DR) : Cela change radicalement de la construction traditionnelle. Le gros avantage est que les ouvriers ne sont plus exposés aux aléas climatiques : tout se fait en intérieur, dans des conditions de travail bien meilleures, notamment en hiver. Le chantier sur site est réduit et beaucoup plus rapide. Cela permet également de limiter les nuisances pour les riverains.

Quels sont les atouts majeurs de ce type de construction ?

DR : En premier lieu, la rapidité d’exécution. Le travail de préparation est important et très structuré, mais une fois que les modules arrivent, tout s’enchaîne vite. Par exemple, sur le site de « Wunne mat der Wooltz » à Wiltz, les premiers modules arrivent mi-septembre, et 14 logements seront montés d’ici décembre. Une résidence de 14 logements suivra pour le premier semestre 2026. En une année, nous aurons ainsi livré 42 logements.

DO : C’est aussi plus efficient : le processus est numérisé et industrialisé. Cela exige un gros travail en amont, des études précises, et une adaptation de nos méthodes. Mais une fois ce travail réalisé, le potentiel de reproductibilité pourrait s’avérer intéressant, notamment au niveau de nos projets de grande envergure sur lesquels nous développons des centaines de logements.

S’agit-il d’une innovation pour le Fonds du Logement ?

DO : À cette échelle, c’est effectivement un projet-pilote pour le Fonds du Logement. L’idée est de tester cette solution et, si l’expérience est concluante, de pouvoir la répéter ailleurs, en profitant de l’expérience acquise sur ce projet.

DR : C’est aussi un défi technique. Nous avons dû nous adapter à la logique du modulaire, notamment au niveau de la réglementation, des matériaux – ici en bois – et de l’intégration sur un site complexe comme celui de Wiltz, avec un dénivelé important et un réseau de chauffage urbain à prendre en compte.


« Le vrai gain se trouve dans la reproductibilité et l’optimisation à long terme. »

David Reichling, architecte

Ces logements sont-ils plus écologiques que les constructions classiques ?

DR : Oui, globalement. Les constructions sont en bois, et la fabrication en usine permet une gestion très efficace des déchets. Le process industriel a été optimisé pour réduire les déchets. Ainsi, chaque bois de plus de 30 cm de long a un usage dans la construction définitive. Il faut aussi mentionner la possible démontabilité des logements, l’analyse du cycle de vie ainsi que la feuille de route bas carbone mise en place par le constructeur, qui constituent autant d’atouts majeurs en matière de durabilité.

DO : Le transport des modules a toutefois bien sûr un impact, comme pour tout chantier, mais il est compensé par les nombreux atouts du procédé comme l’optimisation des matériaux, la qualité de l’isolation ou encore l’intégration d’équipements durables comme des toitures végétalisées ou des panneaux photovoltaïques.

Ce type de construction est-il plus rentable ?

DR : Ce n’est ni plus cher, ni moins cher, mais le rapport qualité/prix est excellent. Le vrai gain se trouve dans la reproductibilité et l’optimisation à long terme. Et vu de l’extérieur, rien ne distingue ces logements des constructions classiques.

À quels besoins répond cette démarche aujourd’hui ?

DO : Le modulaire peut offrir une réponse rapide au besoin en logements, avec une qualité équivalente.

Comment s’intègre le projet dans le tissu urbain de Wiltz ?

DR : L’objectif est clair : il ne doit pas y avoir de distinction visible entre les logements modulaires et les autres bâtiments. La conception du PAP ainsi que le travail volumétrique ont été pensés dans ce sens, afin de créer une harmonie globale au sein du quartier et d’assurer une bonne intégration avec l’environnement bâti existant.

DO : Au-delà du bâti, c’est tout un cadre de vie qui est créé : mobilité douce, espaces verts, aires de jeux, tri des déchets avancé, parking centralisé… L’enjeu est aussi de favoriser la vie communautaire dans ce nouveau quartier.

Quelles sont les perspectives d’avenir pour la construction modulaire ?

DR : Si cette première opération s’avère concluante, elle pourrait ouvrir la voie à une généralisation progressive. Nous disposons désormais d’enseignements utiles sur les points de vigilance et les ajustements à prévoir. À terme, cette approche pourrait constituer un levier pertinent pour mieux répondre aux besoins en logement du pays.

DO : Ce n’est pas une révolution, mais une évolution pragmatique et prometteuse. Et c’est déjà une belle avancée.

Texte et photo de Fonds du Logement

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La maîtrise d'œuvre inclusive : une équipe, un message, deux défis
La maîtrise d’œuvre inclusive : une équipe, un message, deux défis

SWECO au Luxembourg capitalise sur les 65 ans d’expérience de Betic, PROgroup et +ImpaKT pour confirmer son ancrage national. Le groupe bâtit sur l’existant, mais compte bien apporter sa pierre à l’édifice en promouvant une transition vers davantage de continuité et d’inclusion dans le secteur de la construction.

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Il a beau être le country manager de SWECO au Luxembourg, Pierre Van Den Eynde ne se voit pas comme le seul dirigeant d’une entreprise : « Nous sommes une équipe, et nous menons un travail collaboratif. » Aux compétences en génie technique de Betic, se sont récemment ajoutées celles en gestion de projet de PROgroup (Romain Poulles), et l’expertise en économie circulaire de +ImpaKT (Jeannot Schroeder). Ensemble, ces entités cumulent une solide expérience du bâtiment au Luxembourg.

Cette équipe réunie au sein de SWECO au Luxembourg arrive avec sa vision de la gestion de projets. Nommée « maîtrise d’œuvre inclusive », cette approche dérivée de la maîtrise d’œuvre globale a pour finalité de faire économiser du temps et de l’argent, tout en gagnant en efficacité et en fluidité de travail dans le secteur de la construction.

Redéfinir le spectre d’intervention en amont et en aval

Le premier défi que l’équipe souhaite relever consiste à consacrer suffisamment d’énergie à une meilleure programmation des projets en amont et une meilleure utilisation des projets après livraison.

« Dans de nombreux cas, on ne prend pas suffisamment de temps pour discuter de ce dont les utilisateurs ont besoin. Prenons l’exemple d’un client qui veut un nouvel atelier technique. Au départ, pas grand-chose n’est défini, si ce n’est peut-être une idée de budget. À partir de là, on définit un avant-projet sommaire (APS), et l’on se lance alors dans les premiers calculs et schémas techniques. Une fois que cet APS est approuvé, on passe à l’avant-projet détaillé (APD) sans que les besoins soient toujours figés. Trop souvent, encore à ce stade, le budget explose et beaucoup est remis en cause. »

SWECO propose d’intégrer systématiquement une « phase 0  » - déjà appliquée par PROgroup - au moment de l’avant-projet, pour mieux définir le programme grâce à l’inclusion de toutes les expertises nécessaires en amont de la programmation. « Ce que nous souhaitons, c’est vraiment accompagner le client dès les premières réflexions, ce qui nous rendrait plus efficaces. »


« Nos principaux clients nous disent souvent qu’ils aimeraient que nous soyons parfois davantage des conseillers-ingénieurs, en plus d’être des ingénieurs-conseils. »

Pierre Van Den Eynde, country manager de SWECO au Luxembourg

Au programme de cette phase préparatoire, du brainstorming : « on va élargir le scope des idées, en faisant intervenir toute une série d’experts, et une fois qu’on a fait le tour des options envisageables, on fait la synthèse et on prend les décisions. »

Cette réflexion est notamment capitale pour l’approche circulaire, car « si la circularité n’a pas été prévue dès le départ, ce n’est que du recyclage ». En l’intégrant à ce brainstorming initial, on anticipe les contraintes techniques et esthétiques qu’implique l’économie circulaire. « Je choisis l’exemple de la circularité car il nous tient particulièrement à cœur, mais cette approche est valable pour tout, et certainement pour la technique », insiste-t-il.

En aval, la phase d’exploitation et de maintenance ne concerne actuellement que très peu les bureaux d’études. « Cette partie est confiée au gestionnaire du bâtiment ou à un facility manager, mais nous savons que nous pouvons apporter une forte valeur ajoutée à ce niveau. » Dans de nombreux cas, après quelques aléas de maintenance, des bâtiments avec techniques de pointe sont finalement utilisés comme des bâtiments classiques, et les résultats en termes de performances énergétiques et de gains économiques ne sont pas au rendez-vous.

« Cela n’a pas de sens, que ce soit sur les plans écologique, financier ou éthique. En assurant le pilotage du bâtiment, nous pouvons garantir les résultats annoncés et une programmation optimale de la maintenance ».

Une maîtrise d’œuvre inclusive et collaborative

Dans une maîtrise d’œuvre traditionnelle, chaque expertise travaille en silos, de l’avant-projet jusqu’à la réception. Lors des réunions de conception et de chantier, « il arrive bien souvent qu’une bonne partie de l’énergie soit consacrée à se protéger et rejeter la faute. » Cette ambiance délétère nuit au déroulement des projets et peut placer le client en porte-à-faux.

Pour éviter ces situations, le concept de maîtrise d’œuvre globale a gagné du terrain ces dernières années. L’idée était de régler les soucis « au sein du groupement et non à la table du client », mais ceci n’est pas toujours le garant suffisant d’une bonne collaboration.


« Une collaboration transparente et inclusive, où chaque partenaire prend part à toutes les décisions est cruciale pour nous. C’est désormais un critère important dans nos choix de partenaires. »

Pierre Van Den Eynde, country manager de SWECO au Luxembourg

Le second challenge de SWECO est donc d’aller vers une maîtrise d’œuvre inclusive et collaborative. « Les nouvelles orientations de l’OAI vont également dans ce sens, et je suis convaincu qu’en valorisant les groupements qui fonctionnent bien ensemble, des économies sont à prévoir. »

Et de compléter : « Pour assurer la cohérence entre toutes les phases de projet et la fonction de conseiller - vers une approche ‘programme’ ou ‘portfolio’, nous proposons dans notre méthodologie standard un coordinateur principal qui accompagne le client tout au long du processus. Celui-ci assure la continuité du service et la proactivité pour mobiliser les équipes d’experts adéquats dans les différentes phases. »

Marie-Astrid Heyde
Photos : SWECO

ALHO : un passeport ressources pour des bâtiments modulaires durables
ALHO : un passeport ressources pour des bâtiments modulaires durables

Face à la raréfaction des ressources et aux enjeux climatiques, ALHO renforce son engagement pour une construction circulaire. L’entreprise délivre désormais un passeport ressources conforme aux critères de la DGNB, garantissant la traçabilité, la recyclabilité et la transparence environnementale de ses bâtiments modulaires hybrides acier-bois.

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Les ressources de notre planète sont aujourd’hui exploitées comme jamais auparavant, alors qu’il est clair depuis longtemps qu’elles ne sont souvent disponibles qu’en quantité limitée. Le secteur du bâtiment joue ici un rôle particulier, car il fait traditionnellement partie des secteurs économiques les plus gourmands en ressources. À l’avenir, l’industrie du bâtiment devra, en matière de durabilité, de préservation des ressources et de protection du climat, s’efforcer davantage de maintenir les matériaux existants dans des cycles et de les utiliser aussi longtemps que possible sans perte de qualité.

La construction modulaire est pionnière dans ce domaine : ALHO documente désormais systématiquement la construction circulaire et délivre pour ses bâtiments un passeport individuel des matériaux conformément aux critères de la DGNB (société allemande pour la construction durable).

Pourquoi la construction circulaire est-elle si importante ?

Une gestion respectueuse des structures des bâtiments et l’utilisation du parc immobilier existant comme source future de matériaux peuvent réduire considérablement les énormes quantités de déchets de construction. L’objectif est d’éviter les déchets dès le début, en préservant les matériaux existants et en construisant de nouveaux bâtiments conçus pour une longue durée d’utilisation.
La construction modulaire ALHO joue ici un rôle de pionnier, car les bâtiments modulaires correspondent déjà aujourd’hui à l’idée d’un bâtiment intelligemment conçu en termes de cycle des matériaux.

Qu’est-ce que le passeport ressources du bâtiment et quelles informations contient-il ?

Le passeport ressources des bâtiments de la DGNB fournit des informations essentielles sur l’utilisation des ressources, l’impact climatique et la recyclabilité des bâtiments. Il documente la conception circulaire d’un bâtiment, y compris les concepts de déconstruction cohérents. Il fournit des informations sur la démontabilité et la séparabilité des composants, leur réutilisabilité et leur recyclabilité, et donc sur leur potentiel en matière d’exploitation minière urbaine.

Le bilan écologique et l’impact climatique sont documentés sur la base des émissions de dioxyde de carbone tout au long du cycle de vie, c’est-à-dire de la fabrication à la déconstruction, en passant par l’utilisation, et de la consommation de ressources, comme les besoins en énergie primaire ou la consommation d’eau.

Toutes les valeurs du passeport ressources du bâtiment sont intégrées dans l’indice de circularité. Celui-ci évalue et pondère les valeurs de recyclabilité indiquées dans le passeport pour la contribution actuelle et future du bâtiment.

La contribution actuelle d’un bâtiment à la recyclabilité tient compte de l’utilisation de matériaux recyclés ou de la réutilisation de composants existants. La recyclabilité future se réfère quant à elle aux concepts de déconstruction et à la recyclabilité des matériaux et des composants. Ces deux dimensions sont pondérées différemment selon le type de bâtiment, c’est-à-dire s’il s’agit d’une nouvelle construction, d’un bâtiment existant ou d’une rénovation.

L’« indice de circularité agrégé » additionne la contribution actuelle et future d’un bâtiment à un indice global. La DGNB recommande de viser un indice de circularité supérieur à 0,50 sur une échelle de 1, car cette valeur permet de documenter une contribution positive à l’économie circulaire.

Quelles valeurs les bâtiments modulaires d’ALHO en construction hybride bois peuvent-ils atteindre ?

La société ALHO vient de commencer à délivrer des passeports ressources pour des projets de construction concrets. Dans la construction hybride ALHO, qui devrait devenir la norme pour la plupart des projets de construction à l’avenir, les principaux matériaux utilisés, l’acier et le bois, forment une synergie parfaite.

Si l’on considère l’origine des matériaux, c’est-à-dire leur pré-utilisation, la construction hybride se distingue d’une part par l’utilisation de l’acier, champion du monde du recyclage. L’acier utilisé par ALHO est en grande partie fabriqué à partir de ferraille et est donc déjà un produit recyclé. Le bois utilisé, quant à lui, est une matière première renouvelable qui, grâce à la certification FSC ou PEFC, est certifiée comme étant issue d’une exploitation responsable. Ainsi, en fonction des exigences et des spécifications du client, il est possible d’utiliser environ 50 % de matériaux recyclés ou réutilisés.

En ce qui concerne les déchets de construction et de démolition, la construction hybride se caractérise par le fait que la structure porteuse en acier peut être réutilisée. Les autres matériaux utilisés ne sont délibérément pas des composites, de sorte qu’ils peuvent également être réintroduits dans le cycle des matières recyclables dans une large proportion, triés par type. Au total, la construction hybride ALHO peut ainsi atteindre un potentiel de recyclabilité de 70 %.

Toutefois, il convient de tenir compte du fait qu’une grande partie du bois n’est pas recyclée, mais valorisée thermiquement. Il est donc retiré du cycle des matières recyclables, mais remplit une autre fonction et ne doit pas être mis en décharge. Au final, seule une partie maximale de 10 % du bâtiment doit être éliminée.

Ces valeurs exceptionnelles, que seule la construction modulaire est actuellement en mesure d’atteindre, donnent un indice de circularité d’environ 0,6. Les bâtiments ALHO apportent ainsi une contribution positive à l’économie circulaire et font figure de précurseurs dans le secteur du bâtiment.

ALHO Systembau S.à r.l.
3, Rue Fontebierg
L-3381 Livange

Texte et visuels par ALHO Systembau

Thomas & Piron : l'entreprise de construction face au défi carbone
Thomas & Piron : l’entreprise de construction face au défi carbone

Réduire l’empreinte carbone est devenu un impératif dans la construction. Entre bois, béton bas carbone, réemploi et nouvelles techniques, Luc Lombard (directeur des études) et Thibaud Allard (directeur de production) expliquent comment Thomas & Piron Bau adapte ses méthodes et ses équipes.

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Quelle place occupe l’impact carbone dans vos projets aujourd’hui ?

Luc Lombard (LL) : Il est désormais incontournable dans les appels d’offres. Pendant un temps, le bois a été la réponse privilégiée, et nous avons choisi d’investir fortement dans ce domaine. Nous avons formé nos collaborateurs à l’IFSB, développé une expertise interne, et collaboré avec des partenaires pour décrocher des projets emblématiques comme Botanica à Gasperich ou l’immeuble Ekxo avec IKO à la Cloche d’Or.

Luc Lombard
Luc Lombard - © Fanny Krackenberger

Le véritable tournant, c’est l’obligation de comptabiliser le carbone sur tout le cycle de vie d’un bâtiment. D’ici 2028-2030, la réglementation européenne imposera des preuves concrètes – fiches techniques à l’appui – que nos choix réduisent bien l’empreinte carbone.

Thibaud Allard (TA) : Et c’est déjà un critère éliminatoire. Si une entreprise n’est pas en mesure de calculer ses émissions ou de maîtriser les matériaux biosourcés, elle n’est même plus considérée.

Comment vous préparez-vous à ces nouvelles contraintes ?

TA : Nous avons élargi les compétences de nos ouvriers. Historiquement, nous avions des maçons et des coffreurs. Désormais, certains savent aussi poser des structures bois complexes. Ce n’est pas seulement une démarche écologique, mais une réponse aux exigences du marché.

LL  : Cette évolution ne concerne pas que le bois. Chaque matériau doit être évalué. Le béton, par exemple, reste très énergivore. Cependant, des alternatives bas carbone émergent. Elles nécessitent des adaptations, car leur mise en œuvre est plus lente. À l’inverse, le bois implique beaucoup de préparation en usine, mais un montage rapide sur chantier. Si le calendrier global ne change pas, l’organisation, elle, est bouleversée.

Comment les différentes entités du groupe collaborent-elles ?

TA : Nous capitalisons sur l’expérience de Tom Wood, spécialisé dans l’ossature bois pour maisons unifamiliales. Même si les techniques diffèrent du multi-résidentiel, il existe de vrais transferts de compétences. Les retours de terrain circulent et enrichissent toutes les équipes.

LL : Le bois n’est pas une nouveauté pour le groupe : menuiserie, activité forestière, construction unifamiliale… Par contre, dans le collectif, les solutions sont différentes : ossature légère pour une maison, CLT pour un immeuble. Le défi, c’est de passer à l’échelle supérieure.

Quelles autres pistes explorez-vous pour réduire l’empreinte carbone ?

LL : L’impact carbone se mesure de la conception à la fin de vie du bâtiment. Nous privilégions des isolants biosourcés comme la laine de bois, des châssis en aluminium recyclé, et encourageons le réemploi – par exemple la récupération de faux planchers. L’idée est de démonter plutôt que de démolir.

TA : Les techniques jouent aussi un rôle central : pompes à chaleur, géothermie, photovoltaïque, LED, etc. Chaque choix contribue à diminuer la consommation d’énergie sur le long terme. L’objectif reste l’autonomie énergétique, même si nous n’y sommes pas encore.

Les contraintes viennent-elles surtout des communes ou de l’Europe ?

LL : Elles émanent principalement de l’Europe et du gouvernement. Les maîtres d’ouvrage privés y sont sensibles. De leur côté, les communes imposent encore peu de choses.

TA : Nous recevons les objectifs d’en haut, et c’est à nous d’innover pour les atteindre. Notre rôle n’est pas de définir la règle, mais de trouver des solutions pour nous y conformer.

Thibaud Allard
Thibaud Allard - © Fanny Krackenberger

Cette transformation a-t-elle modifié la culture interne ?

TA : Clairement. Conducteurs et gestionnaires de chantier ont pris conscience qu’ils doivent évoluer. En deux :ans, le carbone est passé d’un sujet annexe à une évidence partagée.

LL : Nous devons anticiper pour ne pas être dépassés. En France, Bouygues et Vinci ont racheté des filiales bois pour rester dans les wagons de tête. Le risque serait d’attendre que la réglementation luxembourgeoise devienne contraignante pour réagir.

Qu’en est-il des architectes ?

LL : Le choix des matériaux change les règles du jeu. Un immeuble en bois impose des trames plus serrées, des solutions acoustiques et thermiques spécifiques. On ne conçoit pas de la même manière qu’avec du béton.

TA : Même chose pour l’étanchéité. Le bois nécessite des membranes adaptées. C’est une nouvelle approche, que nos ouvriers doivent maîtriser.

LL : Enfin, la réflexion dépasse la structure. Nous intégrons des équipements plus performants, parfois plus coûteux à l’achat tout en garantissant une meilleure efficacité sur la durée.

TA : Reste une question essentielle : quand atteint-on la rentabilité carbone d’un bâtiment ? Investir plus aujourd’hui permet de consommer moins demain, mais si l’équilibre n’est atteint qu’au bout de trente ans et que le bâtiment est démonté à ce moment-là, le calcul change. C’est une réflexion que nous devons avoir à chaque projet.

Propos recueillis par Sébastien Yernaux
Photos : Fanny Krackenberger

Le CNFPC forme aux matériaux biosourcés et au bas carbone
Le CNFPC forme aux matériaux biosourcés et au bas carbone

Construire durable, cela s’apprend. Le Centre National de Formation Professionnelle Continue (CNFPC) propose une formation immersive autour des matériaux biosourcés et des pratiques bas carbone. Grâce à un chantier-école au Luxembourg, les participants expérimentent des solutions concrètes à appliquer immédiatement dans leur métier.

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Depuis plus de 40 ans, le CNFPC a pour mission d’offrir des parcours d’apprentissage professionnel à tout type de public : salariés, jeunes, demandeurs d’emploi, grand public, etc. Évoluant sous la tutelle du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, il propose, sur ses sites d’Ettelbruck et Esch-sur-Alzette, des formations tant initiales que continues, dans 13 domaines différents.

Le secteur de la construction, particulièrement touché par des freins économiques, des contraintes de décarbonation, ainsi que par les innovations en recherche et développement, n’a de cesse de se réinventer. Pour répondre à ces défis économiques, écologiques et technologiques, et parfois même les anticiper, le Centre actualise constamment son offre.

Skillsbridges, la formation professionnelle continue qui fait le pont vers l’avenir

À travers des programmes gratuits de courte durée – de 40 à 240 heures –, le CNFPC permet aux adultes de s’adapter aux nouvelles exigences de leur secteur (upskilling) ou de se reconvertir pour exercer un nouveau métier (reskilling).

Ce nouveau format, intitulé Skillsbridges, est co-financé par l’Union européenne. Exclusivement confié au CNFPC, il est en application depuis septembre 2024. Il inclut des sujets tels que la construction durable, l’intelligence artificielle, l’impression 3D, et également les soft skills ou compétences comportementales.

Présentation du programme « Construction bas carbone et utilisation de matériaux biosourcés » par Laurent Goedert, chargé de direction au CNFPC Ettelbruck, et Michel Wilwert, gestionnaire de formation :

À qui s’adresse ce cursus en construction durable ?

Laurent Goedert : Il s’adresse tant aux maçons qu’aux architectes et planificateurs, qui découvrent de nouvelles manières de construire, afin de les comprendre et de les intégrer dans leurs réflexions.

Michel Wilwert : Nous veillons particulièrement à mélanger toutes sortes de profils et métiers, pour que ces diverses compétences se rencontrent. Les participants apprécient grandement cet aspect.

- ©Picto/Fanny Krackenberger

Comment s’organise-t-il ?

LG : C’est un parcours de cinq semaines qui comporte une courte partie théorique, et, surtout, beaucoup de pratique. Au CNFPC, nous sommes convaincus que les gens apprennent davantage en appliquant directement les notions étudiées.

MW : Sur le site se trouve une maison témoin – un rez-de-chaussée et un étage –, qui est toujours en place. Durant les quatre premières semaines, les participants vont construire une réplique exacte. Sur ce chantier, on ne colle rien ; on visse, on superpose les couches, de telle sorte que la maison est finalement entièrement déconstructible. Pendant la dernière semaine, on démonte et on analyse tout ce qui peut être récupéré.

Les matériaux sont en majeure partie biosourcés et réutilisables : la structure est en bois ou en blocs de chanvre, l’isolation en paille, les enduits et finitions en argile, etc. Seules les vis ne peuvent être réemployées. Ces choix garantissent par ailleurs un air sain pour les futurs occupants. Nous montrons aussi comment intégrer un circuit de chauffage mural ou par le sol. C’est très complet.

La maison témoin montre clairement les différentes étapes : ossature en bois, paille entre les poutres, première couche d'argile, peut-être une forme de chauffage, et enfin la couche de finition en argile avec des pigments naturels.
La maison témoin montre clairement les différentes étapes : ossature en bois, paille entre les poutres, première couche d’argile, peut-être une forme de chauffage, et enfin la couche de finition en argile avec des pigments naturels. - ©Picto/Fanny Krackenberger

D’autres formations permettent-elles d’aller plus loin dans les compétences liées à la construction durable ?

LG : Nous analysons actuellement la possibilité de mettre en place plusieurs formations, comme celle qui pourrait être proposée par le Luxembourg Drone Center, portant sur l’identification et la quantification des éléments récupérables sur un chantier, en vue de leur réemploi ou recyclage. D’autres formations sont également prévues, par exemple sur la technique de la pierre sèche, la gestion durable des bâtiments en phase d’occupation ou la construction saine. Ces modules seront développés en fonction des besoins identifiés des entreprises, et nous restons à leur écoute pour toute demande spécifique.

La formation « Construction bas carbone et utilisation de matériaux biosourcés » sera donnée en février 2026. Plus d’informations sur le site du CNFPC.

Marie-Astrid Heyde
Photos : ©Picto/Fanny Krackenberger

« Éclairer autrement, c'est éclairer avec sens »
« Éclairer autrement, c’est éclairer avec sens »

Entre Luxembourg et Belgique, Écoboutic invente un modèle d’éclairage durable et raisonné. Son directeur, Laurent Ducousso, raconte la naissance de cette entreprise issue du distributeur LEDDIS, sa vision globale de l’énergie et son ambition : prouver qu’on peut allier performance, sobriété et bien-être grâce à la lumière.

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À l’origine d’Écoboutic, il y a LEDDIS, société belge spécialisée depuis douze ans dans les solutions LED intelligentes et éco-responsables. De cette expérience est née, il y a cinq ans, Écoboutic, installée au Luxembourg et dirigée par Laurent Ducousso. « L’idée, c’était d’aller plus loin que la simple vente de luminaires », explique-t-il. « Nous voulions accompagner les entreprises dans une démarche énergétique complète, avec la lumière comme point de départ. »

L’entreprise reste fidèle à trois principes : efficacité énergétique, santé visuelle et réutilisation des infrastructures existantes. « Notre philosophie, c’est de faire mieux avec moins. Réduire la consommation, améliorer le confort et éviter le gaspillage. »

Avec un ancrage européen – fabricants en France, usine en Italie– Écoboutic privilégie les circuits courts et la qualité durable. « On préfère produire moins, mais mieux », insiste le directeur.

« Notre mission : simplifier la durabilité pour nos clients »

Écoboutic a vu le jour pour élargir le modèle de LEDDIS, structure belge très technique mais peu commerciale. « Le Luxembourg s’est imposé naturellement : proche, dynamique, tourné vers l’innovation énergétique », raconte Laurent Ducousso.

Laurent Ducousso
Laurent Ducousso - © Écoboutic

De là est née une « écoboutique de solutions durables », réunissant plusieurs acteurs : panneaux photovoltaïques, pompes à chaleur, gestion énergétique. « Le but, c’est que les clients n’aient plus à courir partout pour trouver les bons partenaires. On veut leur offrir une vision intégrée et cohérente. »

Aujourd’hui, la priorité reste le LED, mais Écoboutic s’associe progressivement à d’autres spécialistes pour proposer un service global. « On n’en est pas encore à tout faire, mais on construit les bonnes alliances. L’essentiel, c’est d’avoir les personnes compétentes autour de la table. »

Adapter la lumière, pas la subir

Pour le directeur, la clé de la durabilité réside dans l’adaptation à l’usage réel. « Dans l’industrie, les normes imposent souvent 500 lux pour les zones de travail. Mais si une entreprise a beaucoup de télétravail, pourquoi tout éclairer ainsi ? On peut réduire à 300 lux et compléter avec une lampe de bureau. Résultat : confort identique, consommation divisée. »

Cette sobriété lumineuse est au cœur de leur méthode. « Beaucoup vendent du matériel, mais peu font le lien entre bureaux d’études, fournisseurs et installateurs. Nous, on fait ce pont-là. C’est la seule façon d’obtenir un éclairage juste et efficace. »

Selon lui, la LED est aujourd’hui la norme. « Les produits sont plus performants, mais tout dépend de leur intégration. Si on réfléchit bien aux angles et aux températures de couleur, les économies peuvent doubler. »

« Éclairer durablement, c’est donner du sens à chaque watt »

Pour Écoboutic, la lumière n’est pas qu’une technologie, c’est un levier de bien-être et de performance. « Nos luminaires à faible éblouissement favorisent la concentration et préviennent la fatigue visuelle », explique le dirigeant.

Lauréats du Réseau Entreprendre Belgique, membres du réseau BE.IMPACT et partenaires de programmes RSE européens, Écoboutic et LEDDIS se démarquent en tant qu’acteurs engagés dans une transition énergétique responsable.

Sébastien Yernaux
Photos : Écoboutic

Grâce au BIPV/BAPV, les toitures et façades produisent de l'énergie
Grâce au BIPV/BAPV, les toitures et façades produisent de l’énergie

En permettant de réduire l’empreinte carbone des bâtiments, les panneaux photovoltaïques intégrés ou appliqués au bâtiment sont l’une des solutions pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Entrevue avec Bruno Renders, co-président du Conseil National pour la Construction Durable.

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« Quand on parle de l’impact carbone d’un bâtiment, on se focalise souvent sur les émissions liées à l’énergie et à l’eau consommées lors de son utilisation. Pourtant, 60 % de l’impact carbone est dû aux émissions incorporées : l’énergie grise liée à l’extraction des matières premières, à la fabrication des matériaux, à leur acheminement et à leur mise en œuvre. C’est là qu’il faut agir. », indique Bruno Renders, co-président du Conseil National pour la Construction Durable (CNCD) en charge de l’élaboration d’une feuille de route construction bas carbone pour le Luxembourg.

« L’une des solutions est de réduire les épaisseurs des matériaux ou d’utiliser des matériaux biosourcés, décarbonés ou à empreinte carbone réduite. Mais seul le BIPV - acronyme de Building Integrated Photovoltaics ou photovoltaïque intégré au bâtiment - permet de réduire les besoins en énergie d’un côté et de produire de l’électricité verte de l’autre ».

Optimiser le volume des matériaux de construction

Avec cette méthode, on remplace les éléments de façade, toitures ou menuiseries traditionnels par des modules, avec les mêmes fonctions, mais dotés de cellules solaires. « Un panneau de façade combine une fonction esthétique et une fonction mécanique de protection. Le BIPV y ajoute la production d’électricité. Ainsi, il réduit l’empreinte carbone du bâtiment en produisant de l’énergie renouvelable, en cumulant plusieurs fonctions et en limitant le nombre de couches qui constituent l’enveloppe. Une manière d’optimiser le volume des matériaux mis en œuvre ».

Autre alternative : le BAPV – Building Applied Photovoltaics ou photovoltaïque appliqué au bâtiment. Il consiste en l’installation de panneaux légers (moins de 5 kg) et souples sur les structures existantes. En Europe, on estime à près de 4.000 millions de m2 la surface de toitures disponibles, mais 40 à 80 % d’entre elles ne sont pas compatibles avec les solutions photovoltaïques traditionnelles. Pourtant, la révision de la directive EPBD vise à ce que tous les bâtiments existants soient équipés de panneaux solaires dès 2028.

Au Luxembourg, l’Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment (IFSB) s’est doté de deux installations BAPV, conçues par la société Clearnanotech, hébergée au sein de l’écosystème CDEC à Bettembourg. Le but est de produire de l’énergie verte, mais aussi de proposer des formations relatives aux panneaux légers.

Ce type de produits est subsidié par le ministère de l’Économie, dans le cadre d’appels à projets réguliers, de quoi compenser le surcoût par rapport à des panneaux standards.


« Produire de l’énergie photovoltaïque sur les toits et les façades des bâtiments, l’autoconsommer, la stocker, la partager est donc aujourd’hui non seulement utile, rémunérateur, mais également synonyme d’une forme de souveraineté et d’indépendance énergétique »

Bruno Renders, co-président du Conseil National pour la Construction Durable

Mélanie Trélat
Photo Bruno Renders : Picto / Photo panneaux : Clearnanotech

Ne manquez pas la prochaine édition de Meet&Build, dédiée au BIPV, le 21 octobre à 9h00, à l’IFSB. Informations et inscriptions disponibles ici.

PME : réduisez vos coûts grâce aux enoprimes
PME : réduisez vos coûts grâce aux enoprimes

Saviez-vous que derrière chaque PME se cache un potentiel d’économies d’énergie ? Le programme enoprimes vous aide à l’exploiter grâce à des primes renforcées pour les PME et un bonus pompe à chaleur de 7.500 euros. Un conseiller dédié vous accompagne pour transformer ces opportunités en résultats concrets.

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Des primes doublées pour vos projets

Que vous soyez boulanger, menuisier, hôtelier, restaurateur, commerçant out tout autre petit entrepreneur, vos investissements dans l’efficacité énergétique bénéficient d’un soutien renforcé grâce aux primes doublées. Isolation performante, éclairage LED, récupération de chaleur, remplacement de moteurs : chaque action entreprise bénéficie d’une aide financière adaptée, rendant vos projets plus rentables et plus accessibles. Ces primes vous permettent d’agir dès aujourd’hui pour réduire vos charges et améliorer durablement votre compétitivité. Elles sont en outre cumulables avec les aides d’État, ce qui maximise encore l’avantage financier pour votre entreprise.

Un bonus pompe à chaleur exceptionnel

Autre nouveauté marquante : l’installation d’une pompe à chaleur dans une PME ouvre droit à un bonus fixe de 7.500 euros, valable jusqu’au 31 décembre 2025. Cette aide importante permet de contribuer aux objectifs nationaux de décarbonation et en renforçant l’image durable de l’entreprise auprès de ses clients.

Exemple concret : une boulangerie

En remplaçant un four à gaz par un modèle électrique utilisant la technologie infrarouge, une boulangerie a pu bénéficier de 9.500 euros de primes enoprimes pour un investissement estimé à 40.000 euros. Ces équipements, 50 à 80 % plus efficaces que les fours conventionnels, réduisent la consommation d’énergie liée à la cuisson de près de 190 MWh par an. Résultat : un retour sur investissement accéléré, des factures allégées et une compétitivité renforcée.

Exemple concret : une menuiserie

En installant un variateur de vitesse sur son système de dépoussiérage, une menuiserie a bénéficié de 3.040 euros de primes enoprimes pour un investissement estimé à 12.500 euros. Cette solution permet d’ajuster automatiquement la vitesse du ventilateur selon le débit d’air nécessaire, générant ainsi une économie annuelle d’environ 32 MWh. Résultat : des coûts de fonctionnement réduits et une entreprise mieux armée pour rester compétitive.

Exemple concret : un hôtel

En déployant un système de régulation climatique intelligente basé sur des algorithmes d’apprentissage automatique et des données thermodynamiques, un hôtel a bénéficié de 5.025 euros de primes enoprimes pour un investissement estimé à 40.000 euros. Cette solution permet un gain énergétique d’environ 53 MWh par an. Les économies réalisées améliorent directement la rentabilité de l’établissement tout en renforçant son confort et son image durable auprès des clients.

Un accompagnement simple et efficace

Avec un réseau de partenaires spécialisés et des conseillers disponibles à chaque étape, enoprimes simplifie vos démarches. Le conseiller enoprimes vous aide à identifier toutes les pistes d’économies d’énergie, qu’il s’agisse de mesures simples, d’investissements ciblés ou de rénovations plus ambitieuses. Chaque PME bénéficie ainsi d’un suivi personnalisé qui lui fait gagner du temps tout en maximisant ses avantages financiers. Ce n’est pas seulement une aide ponctuelle mais un véritable accélérateur de transformation énergétique, conçu pour donner aux petites entreprises les moyens de réussir leur transition.

Prenez rendez-vous avec votre conseiller enoprimes et identifiez tout votre potentiel d’optimisation énergétique.

Plus d’informations : pme.enoprimes.lu

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Une approche intégrée pour allier sobriété énergétique et confort
Une approche intégrée pour allier sobriété énergétique et confort

Découvrez la solution concrète de Bauer Energie, installeur agréé pour le photovoltaïque et les pompes à chaleur au Luxembourg.

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La transition énergétique se construit dans une certaine mesure à l’échelle des habitations.

Pour allier sobriété énergétique et confort, Bauer Energie propose une approche intégrée du logement. Nos solutions combinent l’installation de panneaux photovoltaïques pour produire sa propre électricité, des pompes à chaleur performantes pour chauffer efficacement, des systèmes HVAC intelligents pour piloter la consommation, et une isolation adaptée pour limiter les pertes.

Cette combinaison permet de réduire fortement la dépendance aux énergies fossiles tout en garantissant un confort thermique et une qualité d’air optimale. Nos clients sont l’exemple concret : plusieurs maisons équipées de panneaux solaires, de pompes à chaleur et bien isolées ont réduit leur consommation fossile de près de 80 %, tout en maintenant un confort constant. C’est ainsi que Bauer Energie montre qu’efficacité énergétique et confort peuvent aller de pair.

Texte et photo de Bauer Energie

Air et eau : des défis pour la santé et la durabilité des bâtiments
Air et eau : des défis pour la santé et la durabilité des bâtiments

En phase d’exploitation d’un bâtiment, la santé des occupants est conditionnée par leur environnement direct. L’air qu’ils respirent et l’eau qu’ils consomment sont à prendre en compte grâce à des techniques adoptées en amont. Exemples avec le traitement de l’eau dure d’Aquabion et la ventilation simple ou double flux de Duco.

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Comment votre expertise contribue-t-elle à relever les défis liés à l’air ou à l’eau dans la construction durable ?

Cyrille Gerhardt, directeur-gérant d’Aquabion, alternative aux adoucisseurs traditionnels :

- ©Aquabion

« Dans le cadre de la construction durable, notre expertise s’appuie sur des solutions éprouvées qui minimisent l’impact environnemental tout en assurant la longévité des installations. L’un des enjeux majeurs reste la gestion de l’eau dure, dont le calcaire détériore canalisations et équipements, accroît la consommation énergétique et complexifie l’entretien des bâtiments.

C’est dans ce contexte que nous intégrons des alternatives aux adoucisseurs traditionnels, comme la technologie brevetée d’Aquabion. Sans sel, sans produits chimiques ni consommables, cette solution passive traite le calcaire sans modifier la composition de l’eau. Elle s’installe facilement en amont du réseau, ne nécessite aucun entretien et préserve les qualités organoleptiques de l’eau.

Contrairement aux adoucisseurs à résines ou au CO₂, elle s’inscrit pleinement dans une approche écoresponsable, durable et économique. En limitant les rejets polluants, les besoins de maintenance et la consommation d’énergie, elle répond aux objectifs des constructions performantes et à faible empreinte environnementale.

Un changement de paradigme s’opère, et ces innovations silencieuses participent activement à la durabilité des bâtiments. À découvrir. »

Duco sur la condensation dans les habitations bien isolées : un défi pour la construction durable

« La construction durable mise sur une isolation optimale et l’efficacité énergétique. Excellent pour votre facture et l’environnement, mais cela apporte un défi inattendu : la condensation et les problèmes d’humidité.

- ©Duco

Le problème

Une habitation bien isolée conserve la chaleur, mais aussi toute l’humidité que vous produisez quotidiennement en respirant, cuisinant, prenant une douche et lavant. Dans les habitations anciennes, cette humidité s’évacue naturellement, mais dans les maisons étanches, elle reste piégée. Quand l’air chaud et humide rencontre des surfaces froides, la condensation se forme.

Les conséquences

  • Formation de moisissures : risques sanitaires, surtout pour les enfants et personnes âgées
  • Dommages structurels : peinture écaillée, pourriture du bois
  • Confort : air vicié, consommation énergétique accrue
  • Dépréciation de votre propriété

La solution : ventilation et durabilité vont de pair

Pour une construction vraiment durable, la ventilation n’est pas un luxe mais essentielle. Vous avez deux options :

  • VMC simple flux : économique, simple, bon contrôle de l’humidité
  • VMC double flux : récupération de chaleur jusqu’à 90 %, air filtré, idéal pour les maisons passives

Chez DUCO, nous proposons les deux solutions : notre gamme de VMC simple flux et notre gamme de VMC double flux. Une construction durable et saine commence par la bonne ventilation.

Découvrir les solutions de ventilation mécanique contrôlée de DUCO »

Propos recueillis par la rédaction d’infogreen.lu
Photo principale : Duco

En ville, les oiseaux retrouvent leur place grâce au projet Urban Birds
En ville, les oiseaux retrouvent leur place grâce au projet Urban Birds

Rick Junker, project manager pour natur&ëmwelt, explique comment le projet Urban Birds entend sauvegarder et favoriser la biodiversité en ville en créant des habitats pour les oiseaux nicheurs en zone urbaine.

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En septembre 2024, natur&ëmwelt annonçait un triste bilan à l’occasion de la mise à jour de la Liste Rouge des Oiseaux Nicheurs du Luxembourg : 14 espèces ont disparu au niveau national, 7 sont en danger critique d’extinction, 8 sont en danger, 13 sont classées vulnérables et 24 espèces figurent sur la liste de préalerte.

Pour lutter contre ce phénomène, et plus globalement favoriser la biodiversité dans les zones habitées, l’association mène le projet Urban Birds, qui cible 13 espèces dont les habitats fortement influencés par l’Homme. Entre sensibilisation, accompagnement et éducation, « nous voulons promouvoir la cohabitation entre l’Homme et les oiseaux qui vivent en ville », déclare Rick Junker, project manager.

Il explique le déclin des populations d’oiseaux nicheurs par la détérioration de leurs habitats, en particulier en milieu urbain. « Les façons de construire ont évolué. Les maisons sont mieux isolées, ce qui est une bonne chose pour la consommation d’énergie par exemple, mais pas forcément pour la biodiversité. Les oiseaux ont besoin de cavités pour faire leurs nids, sous les toits ou dans les façades, ce que n’offrent plus les bâtiments modernes. »

Un échange de savoir avec le milieu de la construction

L’installation de nichoirs sur les bâtiments existants, ou l’intégration de cavités protégées dans les façades de ceux à construire, est une première solution. natur&ëmwelt travaille pour cela avec un architecte sur la création de plans et d’une brochure de nichoirs standardisés qui auront vocation à être diffusés auprès des professionnels de la construction. Rick Junker détaille : « Nous lui fournissons des informations concernant les oiseaux et les besoins spécifiques de chaque espèces : les endroits et la hauteur où placer les nichoirs ou encore quelle taille d’ouverture prévoir. Lui nous apporte ses connaissances en architecture. »

Couvée d'hirondelles de fenêtre (en haut à gauche), couvée d'hirondelles rustiques (en haut à droite) et nichoirs d'hirondelles de fenêtres (en bas).
Couvée d’hirondelles de fenêtre (en haut à gauche), couvée d’hirondelles rustiques (en haut à droite) et nichoirs d’hirondelles de fenêtres (en bas). - © natur&ëmwelt

L’a.s.b.l collabore aussi avec « le Centre national de formation professionnelle continue afin de créer et d’organiser des formations spécifiques pour les professionnels du bâtiment », ajoute l’expert. « Actuellement, ils ne sont pas tous conscients de leur impact sur la biodiversité et ils ne sont pas formés sur les enjeux liés aux oiseaux nicheurs. Nous avons conscience de leurs contraintes, c’est donc important pour nous d’écouter leurs besoins et de réfléchir ensemble. »

Oiseaux et humains, tout le monde y gagne

« La végétalisation est un autre grand volet du projet » continue Rick Junker. Sur les façades, les plantes grimpantes offrent d’autres possibilités de nidifications aux oiseaux. Sur les toitures végétalisées, les variétés locales et adaptées aux espèces sont très bénéfiques pour la biodiversité. « Les végétaux attirent les insectes, qui sont la nourriture principale de beaucoup espèces concernées par Urban Birds, mais aussi d’autres animaux comme les chauves-souris. »


« Il y a de plus en plus d’obligations en matière de protection de l’environnement pour les entreprises de la construction. Si elles agissent pour la sauvegarde de la biodiversité, c’est gagnant-gagnant ! »

Rick Junker, natur&ëmwelt

Pour garantir que ces toits soient des habitats sûrs et de qualité, il faut y prévoir des points d’eau et des zones d’ombre et créer des structures qui serviront de perchoirs, tout en attirant les insectes. Il est aussi très important d’éviter toute perturbation, surtout durant la période de nidification, de mars à août.

La végétalisation des bâtiments participe aussi au rafraichissement de l’air, à la régulation du cycle de l’eau et au bien-être des citadins. « Chacun peut agir à son échelle, en laissant pousser les fleurs et les herbes sauvages dans son jardin, ou en installant des plantes locales sur son balcon. Même un demi-mètre de végétation en plus peut faire la différence ! »

Conseils, excursions et conférences

Que ce soit pour l’installation de nichoirs ou les projets de végétalisation, les spécialistes de natur&ëmwelt proposent gratuitement des conseils et un accompagnement professionnel. « Nous pouvons nous déplacer chez les particuliers membre de natur&ëmwelt pour voir quelle est la solution la plus adaptée à leur habitation et nous mettons à dispositions des nichoirs et certaines espèces végétales. »

Installation de nichoirs pour rougequeue à front blanc dans un vergé (à gauche) et visite d'un dortoir à hirondelles (à droite).
Installation de nichoirs pour rougequeue à front blanc dans un vergé (à gauche) et visite d’un dortoir à hirondelles (à droite). - © natur&ëmwelt

Un autre levier d’action est la sensibilisation. « Nous travaillons sur une page web, des brochures ainsi que des fiches techniques pour chacune des espèces que couvre Urban Birds. Nous organisons des excursions pour observer et en apprendre davantage sur les caractéristiques de certains oiseaux nicheurs, comme les martinets ou les hirondelles. »


Le 28 novembre 2025, natur&ëmwelt, avec le Syndicat de protection de la nature, organisera la conférence « Oiseaux des villes – Soutenons nos colocataires ! Protection des espèces dans les bâtiments ». L’événement se tiendra de 8h45 à 16h au Centre culturel Olm. Pour s’inscrire et découvrir le programme complet, rendez-vous en ligne.

Léna Fernandes
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Les résidents luxembourgeois et la rénovation énergétique de leur logement
Les résidents luxembourgeois et la rénovation énergétique de leur logement

Selon une étude européenne réalisée par BNP Paribas avec l’institut Toluna – Harris Interactive, les résidents luxembourgeois considèrent la rénovation énergétique de leur logement comme un enjeu majeur. Toutefois, de nombreux freins doivent encore être levés pour leur faciliter le passage à l’action.

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En février 2025, le Groupe BNP Paribas, avec Toluna – Harris Interactive, s’est intéressé à manière dont les résidents européens perçoivent les enjeux de la rénovation énergétique pour leur logement. Pour cela, ils ont mené une enquête dans huit pays européens auprès de 11.700 personnes, dont 700 résidents luxembourgeois.

Le logement, priorité n°1 face au changement climatique

Au Luxembourg, les répondants de l’enquête placent la protection des logements et des personnes au premier rang des priorités climatiques. C’est une spécificité locale. Ailleurs en Europe c’est la mobilité qui arrive en tête des préoccupations.

Cette singularité peut sans doute s’expliquer par le poids de la pierre dans le patrimoine des ménages. 80 % des habitants estiment que la performance énergétique influence le prix d’un logement (contre 70 % en Europe), et 66 % jugent indispensable d’investir pour éviter une revente en dessous du marché.


« Les ménages ont pris conscience qu’un logement mal classé énergétiquement perd de la valeur et sera plus difficile à vendre ou à louer. »

Marie Delhaye, responsable des projets ESG, BGL BNP Paribas

Face à l’urgence climatique, une mobilisation moins marquée

Si la dimension patrimoniale est bien ancrée, la préoccupation vis-à-vis des risques climatiques l’est moins. Avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, le Luxembourg fait partie des pays les moins inquiets en la matière, selon l’étude. 44 % des habitants déclarent ne pas se sentir concernés par les enjeux climatiques liés au logement, contre 34 % en moyenne en Europe.

Des freins financiers et pratiques

Même si 36 % des répondants luxembourgeois affirment faire leur maximum pour améliorer l’efficacité énergétique de leur logement, certains facteurs les freinent pour entamer des travaux de rénovation énergétique.

Parmi les principaux freins relevés par les répondants, on peut citer le financement, la réglementation et le choix des partenaires. « Réussir à s’entourer d’artisans qualifiés est déterminant. Pour s’engager dans des travaux, il faut que les habitants se sentent en confiance », insiste Marie Delhaye.

Déconstruire les idées reçues

L’enquête met aussi en lumière plusieurs croyances qui ralentissent le passage à l’action :

  • Idée reçue : 77 % des répondants pensent qu’il faut obligatoirement passer par des artisans labellisés pour rénover.
    • Réalité : Bien que la certification soit un gage de qualité, elle n’est pas toujours obligatoire.
  • Idée reçue : 58 % estiment qu’il vaut mieux acheter un logement performant que rénover.
    • Réalité : Des rénovations ciblées peuvent être amorties rapidement et contribuent à la valorisation du bien existant.
  • Idée reçue : 60 % croient que seuls les gros travaux valent la peine.
    • Réalité : En réalité, des gestes ciblés comme l’isolation des combles ou l’installation et le remplacement d’installations techniques peuvent permettre d’améliorer significativement la performance.

La valeur verte comme moteur principal

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • 80 % des résidents luxembourgeois estiment que la performance énergétique influence, ou influencera, le prix d’un logement (contre 70 % en Europe).
  • 66 % d’entre eux considèrent indispensable d’investir dans la rénovation pour éviter une revente en dessous du marché.
Marie Delhaye
Marie Delhaye

Dans un pays où l’immobilier occupe une place centrale dans le patrimoine, la rénovation énergétique est donc largement perçue comme une assurance contre la décote.


« Les ménages prennent de plus en plus conscience qu’un logement mal classé énergétiquement perd de sa valeur et devient difficile à vendre ou à louer. Cette prise de conscience est un moteur puissant, mais elle reste avant tout financière. »

Marie Delhaye, responsable des projets ESG, BGL BNP Paribas

Faciliter la mise en œuvre de projets de rénovation

Face à ces constats, BGL BNP Paribas se positionne comme un acteur clé pour accompagner la transition. « Notre rôle est de montrer que l’intérêt économique et l’intérêt environnemental convergent. Rénover, c’est à la fois protéger son logement, réduire ses factures et contribuer à la lutte contre le dérèglement climatique », conclut Marie Delhaye.

Pour accompagner ses clients dans leur projet de rénovation énergétique, la banque propose plusieurs solutions de financement. Parmi elles, le prêt climatique qui, grâce à une subvention d’intérêt de l’État luxembourgeois (soumise à des conditions d’éligibilité), permet de profiter de conditions de financement avantageuses pour des rénovations telles que l’isolation, l’installation d’un système de chauffage performant ou de panneaux solaires… Le prêt copropriété constitue pour sa part une solution de financement à taux fixe, qui peut être souscrite par des syndicats de copropriétaires pour mener des travaux de rénovation énergétique.

Des conseillers formés pour vous accompagner

Toujours dans une perspective d’accompagner au mieux les clients, 95 % des conseillers de BGL BNP Paribas ont déjà été formés aux enjeux climatiques et à la compréhension des certificats de performance énergétique (CPE). Ils peuvent en outre orienter les clients vers des partenaires spécialisés, comme Actif, cabinet de conseil en énergie certifié, qui les accompagne dans l’obtention des aides, le suivi et l’expertise de chantiers.

Texte et photos de BGL BNP Paribas

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Greater Green+ : une riche année et de belles perspectives
Greater Green+ : une riche année et de belles perspectives

Le projet qui fédère les acteurs de la Grande Région en vue d’accélérer la transition écologique. Des avancées concrètes sont attendues dans les prochaines semaines.

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L’édition 2025 du Greentech Solutions Summit, qui s’est tenue le 25 septembre sur le Campus Environnemental de Birkenfeld (Allemagne) a marqué le premier anniversaire depuis l’événement de lancement du projet Greater Green+ qui s’était tenu au Luxembourg en septembre 2024.

Ce projet européen, porté par le soutien de la Commission européenne au travers du programme Interreg Grande Région 2021-2027, a pour ambition de faire de la Grande Région un territoire leader de la transition écologique au service de l’économie circulaire et du développement durable. Doté d’un budget global de 6,5 millions d’euros, il s’articule autour de cinq thématiques : énergie propre ; construction et rénovation durable ; technologies de recyclage ; eau et environnement ; bioéconomie. Il mobilise pas moins de 11 partenaires financiers et 19 partenaires méthodologiques.

- ©H2oVortex

Ce Greentech Solutions Summit a permis à une entreprise luxembourgeoise de s’illustrer : H2O Vortex a en effet été plébiscité par le jury des premiers GreenTech Solutions Awards (dans lequel siégeait, côté luxembourgeois, le LIST, LSC Engineering Group et le CRTI-B) dans la catégorie Eau & Environnement.

La société, spécialisée dans le traitement de l’eau, a développé la technologie brevetée VPT (Vortex Process Technology) qui crée un grand mouvement tourbillonnaire dans le liquide avec des gradients de pression élevés et une pression centrale très faible. Cela améliore la qualité de l’eau industrielle, sans faire appel à des produits chimiques, filtres ou autre énergie additionnelle. Cette solution a été récompensée pour sa contribution à réduire l’empreinte environnementale et les coûts d’exploitation, tout en prolongeant la durée de vie des équipements.

Une plateforme dédiée aux greentechs

Parmi les réalisations majeures visées par le projet Greater Green + figure la mise en place d’une plateforme d’information et de mise en relation en ligne dédiée aux greentechs. Les outils de mapping sectoriels développés par Luxinnovation ont servi de base à cette initiative.

« Il s’agit de regrouper en un seul endroit les quelque 800 technologies green identifiées dans toute la Grande Région et de mettre à disposition des entreprises et des particuliers un outil de recherche ciblé », explique Caroline Holz, project engineer chez Luxinnovation. Au début du mois d’octobre sera communiqué le nom du prestataire qui assurera la gestion de cette plateforme.


La Grande Région se positionne comme un pôle d’excellence européen en matière de technologies durables.

Caroline Holz, Luxinnovation

Celle-ci proposera également des événements, des formations et un centre de connaissances qui permettra de rester au courant des tendances de marché, des bonnes pratiques et des actualités. Il y aura également une partie communautaire où toutes les parties prenantes pourront collaborer et échanger sur des projets en cours ou à venir.

En mettant ainsi en lumière les offres greentech de la Grande Région et les innovations durables, cet outil permettra de valoriser le dynamisme des écotechnologies locales et d’initier, et faire émerger des projets collaboratifs transfrontaliers. Cela facilitera le transfert de technologies vertes au service de l’économie circulaire et contribuera à attirer les talents. En stimulant l’innovation de la sorte, la Grande Région se positionne comme un pôle d’excellence européen en matière de technologies durables », précise Mme Holz.

Idéation et innovation

Le projet Greater Green+, c’est aussi une série d’ateliers d’idéation regroupant les acteurs de la Grande région. Objectif : faire émerger un maximum d’idées appelées à devenir des projets collaboratifs concrets. À ce jour, quatre de ces workshops ont déjà été organisés, sur les thématiques de la réutilisation de l’eau, de l’économie circulaire des batteries et de l’acier décarboné dans l’automobilité. « Une dizaine d’idées ont été élaborées et certaines sont en cours d’accélération », se réjouit Caroline Holz.

À l’occasion du prochain événement « BIMLux and sustainable construction for resilient cities » qui se tiendra à Luxembourg les 12 et 13 novembre prochains, un quatrième atelier sera dédié à la construction hors-site. Il sera complété par une seconde session plus poussée prévue le 10 décembre, réunissant des experts de la Grande Région et des participants intéressés dans le montage de projet R&D au niveau de la Grande Région, voire européen.

Une étude sur le Hors-Site est par ailleurs en cours de réalisation avec la société Hors-Site Conseil, basée en France, portant sur l’identification des leviers et des freins règlementaires en vue de booster la filière dans la GR. Les résultats sont attendus pour début 2026.

« En tant que partenaire de Greater Green+, le rôle de Luxinnovation est notamment de permettre aux entreprises intéressées d’avoir accès à un réseau soutenant le développement et le renforcement des greentech et d’accompagner les porteurs de solutions dans les domaines de l’innovation, de la digitalisation et de la recherche de partenaires », indique Mme Holz. L’expertise de l’agence nationale d’innovation a déjà notamment permis la réalisation d’une cartographie des facilitateurs de durabilité sur laquelle s’est basée une partie du développement en cours de la plateforme de mise en relation.

Les prochaines éditions du Greentech Solutions Summit auront lieu en Belgique (2026) et en France (2027).

Texte de Luxinnovation
Photo : Norbert Graube / Pixabay

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Des écobriques pour des logements sûrs et abordables au Népal
Des écobriques pour des logements sûrs et abordables au Népal

Au Népal, une entreprise suédoise mise sur l’innovation durable : Fair Enterprise Network accompagne des micro-entreprises locales dans la production d’écobriques résistantes aux séismes. Une initiative qui réduit les émissions de CO₂, soutient l’emploi et permet la construction de logements accessibles et résilients.

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Le Népal, situé dans une zone à forte activité sismique, fait face à un double défi : la vulnérabilité des habitations aux tremblements de terre et l’impact environnemental de son industrie de la construction. La production traditionnelle de briques, responsable de près de 37 % des émissions de CO₂ du pays, contribue au réchauffement climatique. Les particules polluantes qui s’en dégagent sont également dommageables pour la qualité de l’air et contaminent les glaciers himalayens.

Face à ce constat, l’entreprise suédoise Fair Enterprise Network (FEN) a lancé une initiative novatrice : en étroit partenariat avec Ingénieurs Sans Frontières-Suède et des acteurs népalais, elle accompagne des micro-entrepreneurs népalais dans la fabrication de briques écologiques, conçues à partir de terre et de sable locaux. Leur particularité réside dans le fait qu’elles ne nécessitent ni combustion ni carburant et offrent une meilleure résistance aux séismes.

« Nous avons développé des briques capables de supporter des bâtiments de deux étages sans ossature en béton. Un grand pas en avant en termes de réduction des coûts et d’émissions de CO₂ », souligne Björn Söderberg, fondateur de FEN.

Un modèle qui renforce l’économie locale

De nombreuses micro-entreprises du secteur de la construction ont été particulièrement fragilisées par la pandémie de la COVID-19. Pour les aider à se relever, FEN a candidaté à la Business Partnership Facility (BPF), un fonds mis en place par la Coopération luxembourgeoise pour appuyer des projets partenariaux innovants à fort impact, entre une entreprise européenne et une entité basée dans un pays en développement. Avec un cofinancement luxembourgeois de 175.000 euros, FEN a apporté à 102 entreprises népalaises, entre 2023 et 2025, un accompagnement complet : formations en production, gestion et stratégie commerciale. Parmi celles-ci, 72 ont retrouvé un équilibre financier.

Aujourd’hui, les résultats sont tangibles : près de 216 petites entreprises de construction accompagnées par FEN sont stables et actives. Plus de 1.100 maisons ont été bâties durant la période du projet cofinancé par la BPF, contribuant à créer 1.800 à 2.000 emplois. Plus largement, le programme développé par FEN au Népal a déjà permis de construire quelque 12.000 logements, accessibles à des familles modestes et adaptés aux conditions locales.

« C’est vraiment quelque chose que nous n’aurions pas pu réaliser seuls. La BPF nous a donné l’élan nécessaire pour accompagner des micro-entreprises en difficulté, les remettre sur les rails, et amplifier l’impact plus global de nos activités partenariales au Népal », témoigne Björn Söderberg.

Vers un déploiement amplifié

Au-delà des chiffres, ce modèle a aussi une dimension sociale et environnementale forte : il redonne confiance à de nombreux entrepreneurs et leur permet de devenir acteurs de la reconstruction de leur communauté. Les maisons bâties avec ces écobriques ne se limitent pas à offrir un toit ; elles constituent un gage de sécurité pour les familles, capables de résister à de futurs séismes et de protéger des vies. Le projet a jusqu’à présent permis d’éviter l’émission d’environ 120.000 tonnes de CO2, grâce aux briques économes en ciment.

L’initiative séduit aujourd’hui de nouveaux partenaires, tels que l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) ou la Croix-Rouge, et ouvre la voie à des projets d’envergure : reconstruction post-séisme, mise en place de crédits carbone et collaborations accrues avec les autorités publiques.

Pour FEN, cette approche démontre qu’un modèle économique durable et autonome est possible, en conciliant innovation, résilience et impact social. Elle s’inscrit parfaitement dans la stratégie de la BPF, qui a déjà cofinancé plus de 50 projets d’entreprises européennes innovantes, cherchant à avoir un impact durable dans des pays en développement.

Plus d’infos sur la BPF sur le site https://www.luxaidbusiness4impact.lu/fr/bpf

La BPF est financée par la Direction de la coopération au développement et de l’action humanitaire du ministère des Affaires étrangères et européennes, de la Défense, de la Coopération et du Commerce extérieur du Grand-Duché de Luxembourg et mise en œuvre par LuxDev, l’agence luxembourgeoise pour la Coopération au développement.

Sébastien Yernaux
Photos de tête : Jonas Gratzer
Photo intérieure : Fair Enterprise Network

Construire la santé de demain au Bénin et au Togo
Construire la santé de demain au Bénin et au Togo

En Afrique de l’Ouest, la Fondation Follereau Luxembourg multiplie les initiatives pour rapprocher les soins des populations isolées. Grâce à la construction de centres de santé et à un accompagnement communautaire, elle renforce durablement la santé maternelle et infantile au Bénin et au Togo.

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À Kitikpli, dans le centre-ouest du Bénin, la sage-femme Mathilde Boton dirige la maternité depuis bientôt quatre ans. Avant la construction du centre, les habitants devaient parcourir plusieurs kilomètres pour consulter un médecin. Aujourd’hui, son équipe accueille une vingtaine de naissances chaque mois. C’est pour réduire cette distance que la Fondation Follereau Luxembourg (FFL) agit aux côtes des partenaires et des autorités locales.

« Nous sommes impliqués dans la construction de centres de santé », explique Liz Hof, chargée de projets à la FFL. « Ces structures s’inscrivent dans des programmes politiques nationaux de promotion de la santé communautaire et infantile, destinés à offrir des soins de base dans des zones rurales reculées, parfois situées à plus de 15 kilomètres du centre le plus proche. »

Liz Hof et Élisa Molina
Liz Hof et Élisa Molina

Cette maternité fait partie des onze structures financées entre 2021 et 2025 par la Fondation Follereau Luxembourg : trois au Bénin et huit au Togo. Avant chaque construction, les partenaires de terrain consultent les habitants et les autorités locales afin d’identifier les zones où le besoin est le plus pressant. « En raison de l’isolement de nombreux villages, les patients doivent souvent se rendre à pied au centre de santé le plus proche. Ces déplacements restent un critère déterminant pour choisir l’emplacement », souligne Élisa Molina, également chargée de projets.

Chaque construction suit un même modèle, défini par les normes des ministères de la Santé, afin de pouvoir s’intégrer pleinement dans la pyramide sanitaire nationale : un bâtiment principal avec une pharmacie et plusieurs salles pour les accouchements, un château d’eau et des logements pour le personnel médical. « L’électricité provient de panneaux solaires, car la plupart des villages ne sont pas raccordés au réseau. L’eau du château est, elle, accessible à tout le village. Ces infrastructures permettent non seulement d’améliorer les conditions de vie, mais aussi de renforcer la cohésion autour d’un bien commun essentiel : la santé. »

L'un des nombreux centres médicaux
L’un des nombreux centres médicaux - Aurélien Ernst

Chaque projet est participatif. Les terrains sont choisis en collaboration avec les chefs de village et les autorités sanitaires locales. La FFL prend en charge la construction et les frais de fonctionnement pendant trois ans avant de transférer la gestion aux autorités locales. « Nous voulons initier un modèle durable, pas dépendant de nous à long terme », précise Élisa Molina.

Des maternités adaptées et des résultats tangibles

Dans certains villages, les constructions doivent s’adapter à un contexte unique. Au sud du Bénin, une maternité a, par exemple, été bâtie sur pilotis dans une zone marécageuse, accessible uniquement en barque. « Le transport du matériel a pris du temps, mais cette maternité répond à un besoin vital », raconte Liz Hof.

Chaque centre est aussi équipé d’une moto-ambulance, indispensable pour les urgences dans ces zones où les routes restent difficiles d’accès.

Les résultats sont visibles. En 2024, les trois maternités de Lokpodji, Kitikpli et Konkondji ont enregistré plus de 2.400 consultations prénatales et 540 accouchements. « Les taux de fréquentation augmentent d’année en année, souvent grâce au bouche-à-oreille », observe Élisa Molina. « Les femmes viennent de plus en plus nombreuses accoucher dans ces structures, encouragées par les témoignages positifs des premières bénéficiaires. » Parmi elles, Micheline Data a donné naissance à deux enfants dans la maternité de Konkondji. Aujourd’hui encore, elle s’y rend régulièrement pour soigner son fils atteint de malnutrition et d’une infection alimentaire.

Au sud du Bénin, une maternité a été bâtie sur pilotis dans une zone marécageuse, accessible uniquement en barque.
Au sud du Bénin, une maternité a été bâtie sur pilotis dans une zone marécageuse, accessible uniquement en barque. - © Aurélien Ernst

Soigner, sensibiliser et impliquer

Au-delà des constructions, la FFL mise sur la prévention et la sensibilisation. « La médecine traditionnelle occupe encore une place importante dans les communautés. Plutôt que de s’y opposer, nos programmes s’appuient sur cette réalité en impliquant directement les praticiens traditionnels dans les activités de sensibilisation et de prévention, mais aussi au référencement des malades vers les structures de soins. »

Des équipes médicales mobiles sillonnent également les villages pour proposer consultations, vaccinations et dépistages. « C’est une manière d’atteindre ceux qui n’ont pas les moyens de se déplacer jusqu’au centre », précise Liz Hof.

En parallèle, des agents de santé communautaire sont formés pour sensibiliser la population, et les Comités de gestion (COGES), entièrement constitués de membres de la population locale, veillent à l’entretien des installations.

Un modèle durable ancré dans la communauté

Malgré des défis persistants – manque de personnel, retards administratifs, routes impraticables –, les progrès sont concrets. Les communautés s’approprient les centres, participent à leur gestion et renforcent leur cohésion autour d’un bien commun : la santé.

Au-delà des briques et du béton, chaque maternité et chaque centre de santé construit par la Fondation Follereau Luxembourg poursuit une ambition claire : celle de rapprocher la santé de ceux qui en ont le plus besoin.

Sébastien Yernaux
Photos : Aurélien Ernst

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