1. Trois mots pour décrire votre entreprise :
Authenticité. Audace. Adaptabilité.
Ce sont trois mots qui me suivent dans la vie. Et naturellement, je les ai placés au cœur de pairtopair — que ce soit dans la posture des Mentors, l’état d’esprit des Mentees ou dans les projets menés avec les collaborateurs, les managers ou les étudiants.
Si on souhaite être une entreprise qui a de l’impact, je reste convaincu qu’il faut être aligné et incarner ce qu’on dit.
2. Quel a été le déclic de votre engagement en faveur du développement durable ?
Chacun a sa propre définition du développement durable. La mienne est simple : c’est l’humain. C’est lui qui transforme les organisations, les équipes, la société.
Et face à ce que j’ai vu – solitude des dirigeants, pression constante, perte de sens, désengagement – j’ai eu envie de mettre mon expérience et mon énergie au service du monde professionnel, dans son ensemble. Parfois, il suffit de peu pour faire une vraie différence. Et je reste convaincu que faire un peu mieux à chaque niveau, c’est déjà bien plus utile que viser la perfection… sans jamais rien concrétiser.
3. Votre geste écoresponsable du quotidien, à la maison ou au bureau :
Honnêtement, j’ai toujours été plus efficace dans la conception de bâtiments durables que dans leur usage quotidien. Je sais que je ne suis pas exemplaire dans l’utilisation rationnelle de l’énergie ou de l’eau. C’est justement pour cela que, dans ma carrière, j’ai toujours soutenu des solutions qui réduisent l’impact environnemental même lorsque les comportements humains ne sont pas parfaits. Le progrès passe aussi par là.
Et aujourd’hui, c’est cette même logique qui m’amène à me concentrer sur ceux qui ont un impact direct : les dirigeants. Parce qu’en accompagnant celles et ceux qui prennent des décisions au quotidien, on peut déclencher des changements concrets, à grande échelle.
4. Une initiative durable de votre entreprise dont vous êtes particulièrement fier :
pairtopair, dans son ensemble. C’est une solution pensée pour aider dirigeants, managers, collaborateurs et étudiants à se transmettre ce qu’ils ont appris, à se soutenir entre pairs, et à ne pas faire face seuls à leurs responsabilités.
Mais c’est aussi un projet construit sur un principe simple : offrir exactement le même accompagnement à ceux qui traversent des difficultés économiques, à tarif réduit. Parce que derrière chaque entreprise, il y a des familles. Et chacun de nous a une responsabilité morale d’agir.
5. Une action que vous aimeriez encore concrétiser :
Donner plus de visibilité aux étudiants qui se posent des questions sur leur avenir. À la fois dans leur parcours scolaire – au moment des choix d’options ou de filières – mais aussi pour mieux comprendre ce qui les attend dans le monde professionnel.
L’idée, c’est de les accompagner pour qu’ils puissent faire leurs choix en pleine conscience, avec plus de clarté et moins d’angoisse.
6. Quelle est, selon vous, la plus grande idée reçue sur le développement durable en entreprise ?
Qu’il suffirait uniquement de bonne volonté.
Je pense qu’on surestime parfois la capacité de l’humain à changer naturellement.
Le vrai levier, c’est de créer un cadre qui facilite les bons choix, sans devoir compter sur des efforts héroïques. Et quand cela ne suffit pas, il devient nécessaire de définir des règles claires, pour que les choses puissent réellement évoluer.
7. Un mot (ou un concept) qui vous déplaît dans les discours sur la durabilité :
Ce qui me dérange le plus, c’est l’écart entre les paroles et les actes. On peut dire qu’on veut agir, mais si rien ne suit, on perd très vite notre crédibilité.
8. Et un mot qu’on ne dit pas assez :
Je n’ai pas un mot précis. Mais ce qu’on ne dit clairement pas assez, c’est : « j’ai besoin d’aide. » Dans le monde professionnel, c’est encore trop souvent perçu comme une faiblesse. Et pourtant, c’est souvent le début d’un vrai changement.
9. Un(e) entrepreneur(e) qui vous inspire :
Bertrand Piccard. Il n’a pas seulement fait le tour du monde en avion solaire. Il a aussi porté un message. Il est allé au bout d’un projet fou, avec détermination, en allant parler à ceux qui ne le soutenaient pas forcément, et il a réussi à embarquer des décideurs. Cette combinaison entre vision, innovation et engagement m’inspire beaucoup.
10. Une lecture, un film, un podcast ou un influenceur qui nourrit votre réflexion :
Un des livres de Bertrand Piccard m’a particulièrement marqué : il y défend l’idée qu’il vaut mieux un projet imparfait, mais réalisé, qu’un projet parfait qui reste dans un tiroir. Ce principe m’a accompagné tout au long de la création de pairtopair. Quand on part d’une page blanche, il faut oser avancer, tester, ajuster.
11. Comment embarquez-vous vos équipes dans votre démarche ?
J’ai posé la question aux mentors. Trois choses reviennent souvent :
- Un cadre solide. Rien n’est laissé au hasard : la structure est claire, le rôle de chacun aussi.
- Du vécu. J’ai connu la croissance, le management, la transmission. Ça crée une légitimité naturelle.
- Un cap clair. pairtopair vise à obtenir le statut de SIS (Société d’Impact Sociétal) et réinvestit 100 % de ses bénéfices dans des actions concrètes — mentoring pour les étudiants ou soutien aux entreprises en difficulté. C’est ce qui donne du sens à l’engagement de chacun.
12. Et vos clients ?
Je pense — j’espère — que ce sont les mêmes raisons qui les motivent à nous rejoindre : un matching humain fondé sur l’expérience, du vécu chez les mentors, et une structure claire et cohérente.
Quand une entreprise choisit de réinvestir 100 % de ses bénéfices pour soutenir ceux qui en ont besoin, ce n’est pas du marketing. C’est un choix assumé qui donne un sens différent à chaque échange.
13. Un lieu, un réseau ou un moment privilégié pour partager vos réflexions sur la durabilité :
Le club APM. C’est un espace où l’on peut prendre du recul, échanger avec des dirigeants de tous horizons, et entendre des experts venus bousculer nos certitudes. Pour moi, c’est une vraie bouffée d’oxygène chaque mois.
14. Que vous apportent ces échanges ?
De l’ouverture. Un autre regard. Et surtout une respiration dans le quotidien. On y croise souvent des personnes plus expérimentées que soi. Et c’est une vraie chance de pouvoir grandir à leur contact.
15. Le moment où vous avez douté, et ce que vous avez fait à ce moment-là :
Pas un jour en particulier. Je doute en permanence. Et c’est ce doute qui me permet de me remettre en question. De ne pas me reposer sur ce que je crois savoir. C’est épuisant parfois, mais je pense que c’est ce qui me pousse à me réinventer chaque matin.
16. Quel conseil donneriez-vous à un entrepreneur qui veut s’engager dans une démarche durable ?
Sois honnête avec toi-même. Fais-le pour les bonnes raisons. Chaque pas compte. Lance-toi.
17. Si vous deviez résumer votre vision de l’entreprise durable en une phrase…
Pour moi, une entreprise durable, c’est un environnement dans lequel les personnes sont reconnues, valorisées et impliquées. Où elles ont accès à l’information et à la formation, pour pouvoir décider de manière éclairée et consciente. Et où elles participent, ensemble, à faire évoluer la mission de l’entreprise pour avoir un impact concret sur leur environnement.
Propos recueillis par la rédaction d’infogreen.lu