Le dossier du mois

Une thématique dans chaque #DossierDuMois, avec la rédaction d’Infogreen et l’expertise de nos partenaires

Publié le 5 mai 2022
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mai 2022

Bouteille à la mer !

“Nous réalisons que ce que nous accomplissons n’est qu’une goutte dans l’océan. Mais si cette goutte n’existait pas dans l’océan, elle manquerait.” Mère Teresa

Bouteille à la mer !
Ici commence l'océan...
Ici commence l’océan...

C’est une vieille blague qui circule encore parfois… Un Belge, un Français et un Luxembourgeois discutent. Les deux premiers lancent : « Vous êtes quand même forts au Luxembourg. Vous avez un pavillon maritime alors que vous n’avez pas de côte ». Et le Luxembourgeois de répondre : « Bah, vous avez bien un ministère des Finances… »

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Un lien entre le Luxembourg et l’océan ? Oui. De fait, avec ce fameux pavillon maritime, qui désormais fait plus dans la plaisance que dans la complaisance. Avec aussi quelques pipelines économiques forts, un cluster maritime où les armateurs et les financiers parlent aussi d’avenir, un commissaire du gouvernement aux affaires maritimes attaché au ministère de l’Économie (André Hansen a pris le poste au 1er mai 2022).

Le lien physique est là aussi, il suit le fil de la Moselle, qui prend sa source dans les Vosges et se jette dans le Rhin à Coblence. La Moselle, fleuron du Luxembourg, au cours transfrontalier, au long cours même (ses 560 kilomètres en font le plus important affluent rhénan), qui nourrit le Rhin avant qu’il se divise en bras bataves, se subdivisant à leur tour pour former un vaste delta et infiltrer la mer…

Cette liaison matérialise des échanges. Que l’on retrouve au port fluvial de Mertert, institution luxembourgeoise de la logistique. Ou au « port-sec », du côté de Bettembourg, où des millions de tonnes de fret passent de conteneurs maritimes en convois ferroviaires transeuropéens.

Et puis, à bien y regarder, il y a, ici, une vue sur la mer, des investissements, humains, financiers, technologiques, énergétiques qui, avec des moyens, des intérêts, des idées - en résumé des implications -, mettent le Luxembourg sur l’atlas des mers et océans. Une goutte, peut-être, mais chacune compte…

C’est logique et même hydrologique. Le bassin versant coule de source. Et la science s’intéresse à tous les aspects du cycle de l’eau, en particulier aux échanges entre la mer, l’atmosphère, la surface terrestre et le sous-sol. Des gens se battent, pour défendre l’immense richesse qui peuple la plus grande partie de notre bonne vieille planète. Bleue ? Je veux ! Ce qui se jette ici, finit là-bas. Et crée un continent inconnu des cartographes de jadis, l’immonde conglomérat de plastiques. Ici commence l’océan...

Une bouteille à la mer ? Oui, mais alors pour que flotte, sans se dégrader, et se transmette, vers les rivages préservés, le SOS de terriens en détresse, à transformer en message d’espoir.

Alain Ducat

« Nos océans ne sont pas des poubelles »
« Nos océans ne sont pas des poubelles »

Jean-Louis Étienne est une pointure scientifique internationale. Il fut notamment le premier homme à atteindre le pôle Nord en solitaire en 1986. Toujours impliqué dans la protection des océans notamment, il est invité partout dans le monde pour partager ses connaissances et interpeller les consciences. En exclusivité pour Infogreen, il a pris un peu de son temps pour nous parler de l’or bleu...

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« Les océans nous rendent de grands services. Il ne faut jamais oublier qu’ils nourrissent la moitié de la population humaine. De plus, ils absorbent 93% de l’excès de chaleur dû au réchauffement climatique. » Malheureusement, les hommes ne lui rendent pas la pareille. « La conséquence de ce mauvais traitement, c’est que nous observons un dépeuplement progressif de la faune et de la flore. C’est évidemment un problème terrible pour le renouvellement de la biodiversité. Chaque espèce apporte sa petite contribution pour qu’au final, l’homme puisse bénéficier des bienfaits quotidiens de l’eau qui nous entoure. »

Des agissements peu scrupuleux aux conséquences désastreuses. « Il ne faut pas sous-estimer le réchauffement de la température moyenne des océans, tout comme la fonte des calottes polaires. » Deux phénomènes dont l’impact est mesurable avec une élévation moyenne du niveau de la mer de 3,2 millimètres par an.

« Cela peut paraître dérisoire, mais cela bouleverse totalement l’équilibre marin. Sans y prêter attention, ou en se voilant la face, les hommes ont vraiment un impact sur les océans qui sont devenus, pour beaucoup, une véritable poubelle à ciel ouvert. En n’omettant pas le fait qu’ils absorbent l’excès de gaz carbonique, entraînant une acidification des eaux. C’est très inquiétant. »

Une pêche plus responsable

Changer nos comportements constitue le fondement principal pour limiter notre impact sur les océans. « La lutte contre le réchauffement climatique, c’est l’acte 1 ! C’est quelque chose qui touche à la fois les océans, la planète, l’humanité et toutes les espèces. Ensuite, à mes yeux, il y a un gros effort à développer sur le contrôle de la pêche. Une fois passées les zones de protection où tout est contrôlé, on arrive dans les eaux internationales où il n’y plus aucune régulation. Et pourtant, ces eaux internationales constituent la majeure partie des océans. C’est donc là que se déroule la majorité du pillage océanique. »

La gestion mutualisée serait-elle la solution ? « Nous essayons de trouver un moyen pour que tous les pays s’accordent sur une même gestion. Ce fut notamment le cas lors du One Ocean Summit qui s’est déroulé à Brest, en février dernier. Mais l’océan est géantissime. Son contrôle est par conséquent très compliqué. Surtout, si on tient compte de la présence de navires pirates qui ne respectent rien à part le profit qu’ils peuvent tirer d’une pêche non régulée.

Le plastique, pas si fantastique

Jean-Louis Étienne ne baisse pas les bras pour autant. « Je ne vais pas dire que nous avons franchi une limite qui ne peut plus être réparée, car cela signifierait que nous abandonnons. Les solutions sont connues, comme la réduction de l’utilisation du plastique. Quand on jette une bouteille dans la nature, elle arrive par différents moyens jusque dans les océans. À cause de l’érosion causée par l’eau et les ultraviolets, cette bouteille va se dégrader, créant ainsi des microplastiques. Ces derniers vont se transformer en petits radeaux et accueillir du phytoplancton, c’est-à-dire des organismes se nourrissant notamment de déchets parmi lesquels des métaux lourds. Et malheureusement, la chaîne alimentaire va se poursuivre car ces phytoplanctons vont être mangés par de petits animaux, pour finir dans nos estomacs. Pour éviter ce phénomène, il faudrait tendre vers des plastiques biosourcés qui sont entièrement renouvelables et fabriqués à partir de produits naturels. »

Et le Luxembourg ?

Le Grand-Duché n’a pas de côtes, mais il peut néanmoins jouer un rôle. « Même s’il ne compte pas beaucoup d’habitants, il doit être efficace sur sa zone d’influence. C’est un pays de banques et très impliqué dans la finance internationale. Il y a donc beaucoup d’investisseurs qui peuvent œuvrer pour la sauvegarde de la planète. On peut notamment miser sur des entreprises actives dans le secteur des nouvelles énergies renouvelables. Si tous les acteurs s’unissent pour l’environnement, on peut arriver à des résultats positifs. »

Malgré ses 75 ans, Jean-Louis Étienne ne compte pas se reposer. « Je travaille sur un projet d’étude, baptisé Polar Pod. Il est centré sur l’océan Austral situé autour de l’Antarctique, au pôle Sud. Cet océan est loin, difficile d’accès et très peu étudié. Il est cependant le principal puits de carbone océanique de la planète. Il joue donc un rôle de régulateur important. C’est un beau projet, à la fois privé et public. Nous recherchons toujours des fonds sous la forme de sponsoring et de mécénats. »

Une belle vitrine pour les investisseurs. « Il faut savoir que le vaisseau Polar Pod est zéro émission. Il sera entraîné par le courant. Il s’agit de l’une des premières campagne qui n’aura aucun impact sur les lieux des recherches. C’est une prouesse à la fois scientifique et technologique. Et nous en profitons également pour mettre en exergue son côté pédagogique. Nous souhaitons attirer l’attention des jeunes générations sur le respect des richesses de notre planète. Cela fait 40 ans que j’effectue des expéditions à vocation scientifique et pédagogique. Et je sais que la jeunesse a besoin de personnes audacieuses pour croire en ces ambitions. »

À noter que Jean-Louis Étienne est également le président du Fonds de dotation Océanopolis Acts. Ce dernier accompagne celles et ceux qui apprennent, maîtrisent, transmettent et explorent pour la compréhension, la préservation et l’exploitation durable de l’océan. Toutes les actions d’Océanopolis Acts, dans leur diversité, sont dictées par une seule et même conviction : « comprendre pour mieux agir durablement ». Pour en connaître d’avantage et soutenir ce fonds, surfez sur www.oceanopolis-acts.fr.

Sébastien Yernaux,
en collaboration avec le Fonds de dotation Océanopolis Acts, partenaire Infogreen

Odyssea veille au grain
Odyssea veille au grain

Pas besoin de côtes pour dégrader les mers. Au Luxembourg, chacun de nos gestes pollueurs a un impact sur les écosystèmes marins. On embarque avec le Dr Anna Schleimer, présidente de l’association Odyssea, qui nous donne quelques informations capables de nous faire chavirer.

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Odyssea est une association indépendante fondée en 2013 par 4 biologistes marins. « Nous avons fondé Odyssea faute de la présence d’une autre organisation luxembourgeoise regroupant des chercheurs dans le domaine marin », explique le Dr Anna Schleimer, actuelle présidente. Ils sont aujourd’hui une quinzaine à contribuer à ce réseau national, dont le Dr Pierre Gallego, qui représente le gouvernement luxembourgeois lors de conférences internationales. Un second article de ce dossier présente quelques projets de recherche effectués par différents membres.

Odyssea fonctionne sur base volontaire, avec le soutien du gouvernement luxembourgeois et du cluster maritime pour l’achat de matériel ou les déplacements. Si la plupart des recherches sont effectuées dans le cadre d’études ou de thèses, ce n’est plus le cas pour Anna Schleimer, qui fait actuellement de l’analyse de données pour le MNHN (Musée national d’histoire naturelle).

Un puits, mais pas sans fin

On le sait, le Luxembourg, bien qu’étant un petit pays, a une empreinte carbone élevée. Une partie de ce carbone - un tiers des émissions mondiales environ - est absorbée par les océans, gigantesques puits de carbone. Mais à quel prix ? « En absorbant tout ce carbone, la formule chimique des eaux est modifiée. Leur taux de pH, qui était de 8,2 avant la révolution industrielle, est descendu à 8,1. Si nous continuons à produire trop de dioxyde de carbone, ce taux baissera encore, et, bien entendu, cela affecte les organismes vivant dans l’océan. Les coquillages, généralement composés de carbonate de calcium, s’affinent en se dissolvant dans l’eau (comme lorsqu’on les trempe dans du vinaigre, par exemple). C’est très problématique pour les mollusques, les escargots, les crabes, ou encore les homards. »

Le réchauffement climatique dû aux gaz à effet de serre fait également monter la température de l’eau. « En cas de fortes chaleurs, les récifs de corail, par exemple, sont sujets au blanchiment en raison de la dépigmentation des algues. Si cela dure, le corail en mourra ». C’est ce qu’on constate actuellement à la Grande barrière de corail, au nord-est de l’Australie.

I’m on a Seafood Diet : I see food, I eat it !

Bien que ne pêchant pas son propre poisson, « le Luxembourgeois est un des plus grands consommateurs européens (33,7 kg de poissons par personne par an) ». Il se situe en 4e place au palmarès européen, à égalité avec la France, derrière le Portugal, l’Espagne et Malte, qui jouissent, quant à eux, d’un accès direct à la mer.

Ce sont le thon, le cabillaud et le saumon que nous préférons manger. Toutes des espèces marines ! Les poissons d’eaux fraîches, comme les truites, se retrouvent tout en bas du classement. Il faut dire que la consommation de poissons de nos rivières est déconseillée, tant nos eaux sont polluées.

« Nous avons pris l’habitude de trouver non-stop du thon dans les rayons des magasins. Toutefois, le thon est une espèce saisonnière, donc il va parfois provenir d’Europe, mais à d’autres périodes de l’année, il viendra de l’océan indien ou d’autres régions éloignées... ». Une première étape en faveur de notre environnement pourrait donc être de privilégier les poissons les plus « locaux » possible et de s’en passer lorsque ceux-ci ne sont pas disponibles.

Certifié pêche durable ?

On distingue deux grandes origines : la pêche en haute mer (thon, cabillaud) et l’aquaculture (saumon). Chacune ayant ses problématiques propres…

Environ un tiers du stock mondial de poissons est pêché de manière non durable, ce qui signifie que nous pêchons trop de poissons, à un rythme qui ne leur permet pas de se reproduire - « le cabillaud et le thon vivent en moyenne 40 ans, ce sont des espèces qui mettent longtemps à se régénérer. Il serait donc préférable de consommer de plus petits poissons ». À long terme, maintenir un taux de pêche trop élevé mènera simplement à l’extinction de ces espèces. Dans les années 1990, le Canada a connu un effondrement de la pêche à la morue à laquelle il a fallu mettre un terme.

Les bateaux de pêche actuels sont capables de tirer des filets de la taille d’un avion, qui collectent tout ce qu’ils croisent. Ils sont en plus équipés de systèmes de radars à sonar, qui permettent au capitaine de détecter précisément l’emplacement d’un important banc de poissons et de le pêcher dans son entièreté. « Nous sommes simplement devenus très bons en pêche, très performants. On a longtemps cru que les océans n’avaient pas de limites, mais ce n’est pas le cas, et nous sommes en train d’épuiser les stocks... » Les prises accidentelles sont aussi nombreuses, et, pour les pallier, certains bateaux s’équipent de trappes qui permettent aux espèces non visées de s’échapper (dauphins, tortues, etc.). Les quotas de pêche permettent également d’éviter des situations catastrophiques et ont notamment permis de sauver le thon, qui fut un temps en voie d’extinction. « En indiquant que tel pays a l’autorisation de pêcher autant de tonnes, durant telle saison, dans telle ou telle région…, on peut parvenir à une pêche durable, du moins dans le sens où l’on maintiendrait une quantité de poissons raisonnable et stable dans les océans. »

« En aquaculture, les problèmes sont différents. Le saumon, pour rester sur cet exemple représentatif, a besoin de manger d’autres poissons, qui sont eux pêchés en mer. Mais en plus, l’aquaculture produit beaucoup de déchets : une grande quantité de poissons est contenue dans de petites zones, véritables tourbillons d’excréments, de bactéries, etc qu’ils ingurgitent aussitôt. Dans les fjords norvégiens, certaines eaux de culture ne contiennent simplement plus d’oxygène, en raison de la dégradation des déchets par les bactéries. »

Ohé, ohé, matelot

« À ma connaissance, le Luxembourg importe tout le poisson consommé. Il ne dispose pas de bateaux de pêche. Il y a bien des flottes de bateaux enregistrés au Luxembourg, mais ce sont des navires de charge ou industriels liés à des chantiers de construction de ports maritimes, notamment. » Des flottes qui n’en sont pas moins bruyantes et imposantes, et qui perturbent aussi les écosystèmes marins…

Pour en savoir plus sur les navires estampillés Luxembourg, poursuivez votre plongée dans notre dossier du mois.

Marie-Astrid Heyde

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Des Luxembourgeois à la conquête des océans
Des Luxembourgeois à la conquête des océans

Chercheur de baleines, océanographe polaire, ou encore biologiste des coraux… Des choix de carrière qu’on envisage peu pour des habitants du Grand-Duché ! Et pourtant… Certains étudiants luxembourgeois ont choisi cette voie, poussés par une forte passion pour l’environnement et les animaux marins.

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En 2013, quatre biologistes marins luxembourgeois ont fondé Odyssea pour créer un réseau national pour les scientifiques et les passionnés de la mer. L’ASBL a pour objectif de mener des recherches marines en collaboration avec des instituts internationaux et de sensibiliser le public à la conservation marine. Aujourd’hui, le réseau d’Odyssea compte 16 étudiants et chercheurs établis. Chacun d’entre eux a des intérêts et des compétences différents, mais ils partagent tous la passion de mieux comprendre et de protéger l’océan et ses habitants.

Sophie Schönherr est fascinée par la biodiversité associée aux récifs coralliens. Son travail vise à comprendre les menaces qui pèsent sur les récifs coralliens. Aux Caraïbes, Sophie a travaillé sur des projets de restauration des coraux. Son projet actuel porte sur l’impact de la variabilité de la température sur la physiologie des coraux dans la mer Rouge.

Photo : Paul Sevaggio

Joséphine Anselin poursuit actuellement un doctorat au British Antarctic Survey, dans le but de devenir une chercheuse polaire. Elle est passionnée par l’océanographie physique, et plus particulièrement par les processus physiques complexes qui se produisent lorsque l’eau de l’océan interagit avec la glace.

Dr Pierre Gallego est un vétérinaire spécialisé dans la médecine des mammifères marins. Ses projets de recherche sur les baleines à bosse l’ont mené en République dominicaine, en Équateur et au Mozambique. Pierre représente le Luxembourg en tant que conseiller scientifique auprès de la Commission baleinière internationale.

Photo : MICS et Dr Pierre Gallego

Félix Feider croit fermement que les communautés et organisations locales ont la capacité de sauver notre océan, si elles disposent des outils et du soutien nécessaires. Par le biais du Programme Océan de Synchronicity Earth, Félix s’efforce de soutenir des projets communautaires de conservation marine à travers le monde, qui s’attaquent à des problèmes qui manquent d’attention et de financement.

Dr Anna Schleimer, présidente d’Odyssea, a effectué ses recherches doctorales sur les rorquals communs de l’Atlantique du Nord. Elle a participé à un projet qui utilisait des drones pour prendre des photos de baleines afin d’estimer combien d’entre elles s’étaient déjà empêtrées dans des engins de pêche.

Photo : Dr Anna Schleimer

Sören Salvatore a étudié les interactions entre bactéries et protistes dans les courants marins pour sa dissertation. Il a rejoint l’équipe de la Centrale Ornithologique de natur&ëmwelt où il s’engage aussi pour la protection des oiseaux marins avec des organisations partenaires comme Birdlife International.

Grâce au dévouement de ces chercheurs, le Luxembourg contribue activement à accroître nos connaissances sur l’océan. Les moyens pour mener des recherches marines sont très limités et Odyssea cherche à trouver de nouveaux sponsors pour soutenir les chercheurs dans leur travail.

Article et photos d’Odyssea
Photo principale : Les fondateurs d’Odyssea, de gauche à droite : Pierre Gallego, Anna Schleimer, Sören Salvatore et Félix Feider

Redonner leur bleu aux océans et aux eaux de l'Europe
Redonner leur bleu aux océans et aux eaux de l’Europe

Afin d’assurer la santé de l’océan, des mers et des eaux côtières et intérieures, la Commission met en commun toutes les ressources nécessaires dans le cadre d’un effort concerté fondé sur la recherche et l’innovation. Un Synergy Info Pack publié par CORDIS met en vedette les projets mis en œuvre aux quatre coins de l’Europe pour accélérer la transition visant à restaurer notre océan et nos eaux.

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Le bien-être économique, social et écologique de l’Europe est fortement tributaire de la santé de ses océans et de ses eaux. L’UE compte plus de 68 000 km de côtes – plus que la Russie et les États-Unis réunis – et l’aire marine sous sa juridiction est supérieure à son aire terrestre. Cela dit, les écosystèmes marins et d’eau douce se dégradent rapidement. La fréquence et la gravité des sécheresses, des inondations et des phénomènes météorologiques extrêmes augmentent sous l’effet du changement climatique, mettant en péril la sécurité et les moyens de subsistance de millions d’Européens.

Des initiatives de mobilisation à grande échelle

En tant qu’outils nouveaux et innovants, les missions de l’UE visent à relever certains des plus grands défis auxquels nous serons confrontés jusqu’en 2030. Afin de contribuer à atteindre les objectifs liés à la mer et à l’eau douce prévus par le pacte vert pour l’Europe, ces missions de recherche et d’innovation combinent de nouvelles formes de gouvernance et de collaboration tout en faisant participer le public. La Mission de l’UE, « Restaurer notre océan et notre milieu aquatique d’ici 2030 » (Mission « Océan et Eaux »), poursuit trois objectifs cardinaux :

- protéger et restaurer les écosystèmes marins et d’eau douce et la biodiversité ;
- prévenir et éliminer la pollution ;
- rendre l’économie bleue durable neutre en carbone et circulaire.

Au cours de sa phase de développement et pilote (2021-2025), la mission déploie des phares de recherche dans les plus importants bassins maritimes et fluviaux européens. Ces phares servent de pôles pour le développement, la démonstration et le déploiement de solutions sur le terrain. Ils constituent également un cadre de coopération dans les bassins. Les solutions seront développées, reproduites et mises à l’échelle au cours de la phase de déploiement et d’expansion qui suivra (2026-2030). Cette phase assurera la mise en œuvre et la participation générales à la mission dans toute l’UE et ses bassins voisins.

Des informations au bout des doigts

Produit par CORDIS, le Synergy Info Pack présente 34 projets de recherche financés au titre des programmes complémentaires d’Horizon 2020 (dont l’instrument PME), le programme LIFE et le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche. Les travaux innovants de ces projets contribuent au développement d’innovations techniques, sociales, de gouvernance ainsi que des modèles d’entreprise nécessaires pour assurer la restauration des écosystèmes aquatiques et le développement d’une économie bleue durable, résiliente et climatiquement neutre. Plusieurs projets favorisent un système numérique de connaissances de l’océan et de l’eau qui tire parti des infrastructures et services européens existants, notamment Copernicus, le réseau européen d’observation et de données du milieu marin (EMODnet), l’initiative Destination Earth et le Consortium pour une infrastructure européenne de recherche (ERIC). Ce système sera amélioré grâce à des recherches futures financées par les prochains programmes de travail afin d’atteindre les objectifs de la Mission « Océan et Eaux ».

Consultez le Synergy Info Pack sur le site web des publications de l’UE.

Une vague de solutions…
Une vague de solutions…

Peut-on sauver au moins 30 % des océans d’ici 2030 ? Le Luxembourg participe, l’Europe s’engage.

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En 2020, a-t-on parlé d’autres problèmes touchant toute la planète que de la pandémie covidienne ? Quand même, oui. Le 8 juin, déclarée « Journée mondiale de l’océan », le Luxembourg choisissait d’adhérer à la « Global Ocean Alliance ». Cette coalition de plus de 70 pays et régions du monde, lancée par le Royaume-Uni à l’assemblée générale des Nations unies en 2019, a pour objectif la protection d’au moins 30 % de nos océans d’ici 2030 (le programme #30by30), afin d’inverser les dommages causés aux océans par l’activité humaine et de permettre aux habitats, populations et autres espèces marines de survivre, de se régénérer et de restaurer la santé des océans à long terme.

La planète n’est pas « bleue » pour rien. Les mers et océans en couvrent les 2/3. Et comme 95 % de cette surface océanique se trouvent hors des zones de juridiction nationale, la protection dépend directement des engagements de la communauté internationale.

Created in partnership with the International Union for Conservation of Nature. Narrated by Sting.

Sans littoral mais pas sans solidarité

Le Luxembourg est le seul État membre de l’Union européenne dépourvu de côte à être partie contractante de la Commission OSPAR, une convention sur la mer régionale dont la mission est la protection et la préservation de l’Atlantique du Nord-Est. Le Luxembourg soutient également les efforts visant à mettre en place un instrument international juridiquement contraignant sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine au-delà des zones de juridiction nationale en vertu de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.

Avec l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le Luxembourg a créé une installation de financement pour la gestion de fonds dédiés à la résilience climatique côtière : l’outil aide à structurer des opportunités d’investissement spécifiques pour des projets visant la conservation et la restauration des systèmes côtiers naturels, l’innovation dans les technologies de données maritimes ou des solutions d’eau potable et d’énergie renouvelable dans les zones côtières.

Dans son engagement, le Grand-Duché de Luxembourg a aussi décidé de contribuer à l’ONG « Global Fishing Watch » pour faire avancer un projet pilote qui vise une meilleure surveillance de la pêche au-delà des zones de juridiction nationale, et à minimiser la capture accessoire d’espèces menacées (requins, tortues, oiseaux, etc.).

L’économie bleue

Applaudissements luxembourgeois aussi pour la série d’initiatives ambitieuses lancée en février dernier par l’Europe, en faveur d’un océan plus propre, plus sûr et plus sain. Ainsi, une nouvelle coalition internationale s’attache à la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale (biodiversité en haute mer). Ces vastes zones sont de plus en plus vulnérables aux menaces comme la pollution, la surexploitation, les effets du changement climatique. Par exemple, l’UE applique la tolérance zéro envers la pêche illicite, qui menace sérieusement les stocks mondiaux de poissons, et elle apporte un soutien financier par l’intermédiaire de programmes régionaux promouvant la pêche durable.

La directive sur les plastiques à usage unique, en vigueur depuis 2021, établit des règles relatives à l’élimination graduelle de nombreux articles ainsi qu’à la collecte d’engins de pêche perdus en mer. En outre, l’UE plaide ardemment en faveur d’un accord international sur les matières plastiques qui, à l’échelle des Nations unies, serait la seule réponse efficace à long terme au problème mondial que représentent les déchets marins. Notons encore l’encouragement à la transition vers un transport maritime à émissions nulles.

L’objectif de la mission « Restaurer notre océan et notre milieu aquatique d’ici à 2030 » est de garantir que l’océan joue un rôle central dans la réalisation des objectifs du pacte vert pour l’Europe à l’horizon 2030. Elle soutient de grands projets d’innovation visant à développer et à tester des solutions afin de protéger 30 % de la zone maritime de l’UE, à restaurer les écosystèmes des eaux marines et intérieures, à réduire de 50 % les déchets plastiques en mer, les pertes de nutriments et l’utilisation de pesticides chimiques, et à rendre « l’économie bleue » circulaire et neutre pour le climat.

Alain Ducat
Photos : Global Ocean Alliance / European Union

Les agrégats de la marine
Les agrégats de la marine

Le Luxembourg possède le plus grand registre maritime de tous les pays enclavés.

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Le Luxembourg n’a pas de côte. Mais il a une marine. Il possède même le plus grand registre maritime de tous les pays dits « enclavés ». Les « affaires maritimes » font partie des agrégats économiques du pays, qui a intégré assez tôt cette piste de diversification. Et, même si les étiquettes ont parfois la vie dure quand on veut les renvoyer dans le passé, il a su dépasser le pavillon de complaisance qui lui collait à la peau, autant que l’image de « paradis fiscal ».

Le Commissariat aux Affaires maritimes (CAM), attaché au ministère de l’Économie, tourne une page. En décembre 2021, le Conseil de gouvernement approuvait, sur proposition du ministre Franz Fayot, la nomination, avec effet au 1er mai 2022, d’André Hansen au poste de Commissaire du gouvernement aux affaires maritimes. André Hansen y remplace Robert Biwer, admis à la retraite au 30 avril. Signe des temps, André Hansen, 41 ans, était jusqu’ici chargé adjoint de la Direction générale pour la promotion du commerce extérieur et des investissements ; il est aussi désigné Commissaire général au pavillon luxembourgeois de l’exposition universelle d’Osaka en 2025...

Vigie sur une mer d’huile

Le rôle de ce Commissariat aux affaires maritimes ? Prestataire de services et autorité de surveillance du secteur, le CAM gère le registre maritime public luxembourgeois, s’occupe notamment des démarches d’immatriculation, de l’inspection et de la certification des navires, de la gestion des équipages, des entreprises maritimes et des dirigeants agréés ainsi que de la gestion du registre de plaisance. Il veille ainsi sur les entreprises maritimes qui opèrent « à partir du Luxembourg » et, entre autres, à l’application des dispositions légales, de l’évolution du droit maritime international, notamment au sein de l’Union européenne.

Né en 1990, le CAM s’est doté, dès l’an 2000, d’un système de gestion de la qualité, ce qui lui a permis d’être la première administration luxembourgeoise certifiée ISO 9001. Selon une méthode très pragmatique, pour ainsi dire très luxembourgeoise, s’est ainsi développé non seulement un registre maritime efficace, mais aussi et surtout une plateforme d’accueil attractive pour les entreprises du secteur maritime, qui aiment la prévisibilité et la stabilité du pays. Comme une mer d’huile...

Des synergies se sont développées avec les secteurs de la logistique, des finances ou encore des assurances, intégrant la chose maritime dans la stratégie de diversification économique, matérialisée en 2008 par la création du Cluster Maritime. Une vraie niche.

Plus de 13.000 marins

Le havre de paix luxembourgeois abrite à la fois des petits transporteurs, des dragueurs, des remorqueurs, des navires de ravitaillement… Sous le Roude Léiw, officiel pavillon luxembourgeois, voguent 216 navires (en 2020) - on en comptait encore 54 en 1993.

Dans la base de données du CAM, on recense, fin 2020, un total de 13.274 marins actifs. 51% des officiers et 31% des subalternes employés à bord des navires battant pavillon luxembourgeois sont des ressortissants européens. Si 1 marin sur 5 est philippin (ils sont près de 2500), on compte plus de 1400 marins belges, 1100 Indiens, un bon millier d’Ukrainiens aussi…

Notons que 17 navires ont été radiés du registre en 2020. Car tant les armateurs que les navires (pas question d’immatriculer de vieux rafiots par exemple) ou les marins certifiés doivent répondre aux exigences strictes d’un certificat contrôlé. Il n’empêche que le registre maritime pèse, au total, 1,22 million de tonnes. Et combien de millions de dollars ? Le rapport annuel du Cluster maritime 2021 n’en fait pas mention, et pour cause puisque ce n’est pas la mission de cet organe, qui est là pour faciliter le business – promotion, lobbying, veille tax &legal, entre autres. Pas davantage de montant financier dans le rapport annuel du CAM. Les activités maritimes restent une niche pour le Luxembourg, où la finance, le conseil, l’investissement ou encore les assurances, participent au cluster…

Comme dans tous les secteurs, en particulier là où le Covid a pu avoir un impact (sur l’activité de croisière notamment, sur les transports de marchandises, sur les carburants…), la marche des affaires suit les vagues économiques. Et les quelque 225 entreprises maritimes luxembourgeoises ont leurs creux.

Alain Ducat
Photos : Cluster Maritime Luxembourg / CAM / SIP / Jan De Nul Group

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De la Blue Economy aux solutions plus vertes
De la Blue Economy aux solutions plus vertes

Protéger les océans passe par des investissements ciblés dans des projets et initiatives dont c’est précisément l’objectif. L’économie bleue a des ressources.

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La protection des océans relève de l’évidence. Ils recouvrent près des 2/3 du globe et l’humanité a besoin d’eux pour l’eau, l’alimentation, le climat, l’indispensable oxygène… Près de la moitié des habitants de la planète dépendent directement des mers pour leur subsistance. Les océans sont une source d’énergie renouvelable, de ressources naturelles, de nouvelles molécules pour les soins médicaux ou les traitements phytosanitaires et vétérinaires.

C’est clair, il faut investir pour faire évoluer les choses et rien ne justifie que les océans soient le parent pauvre de l’investissement.

Le nerf de la guerre s’est mis à jouer dans le combat naval. L’économie était depuis longtemps impliquée mais les grands porteurs étaient souvent plus responsables de pollutions qu’affréteurs de solutions ou d’alternatives. La finance a fait de la Blue Economy une autre priorité. Le lien avec le Luxembourg est vite fait, quand on parle d’opportunités de niches ou d’expertise de place financière…

Blue Natural Capital et facilités de financement

Les fonds d’investissement ont intégré le domaine. Des sociétés se sont même spécialisées dans le financement de projets innovants, comme le nettoyage des océans ou les infrastructures d’énergie hydraulique et/ou éolienne offshore.

Alors que la nécessité de préserver les océans figure parmi les objectifs de développement durable des Nations unies, la Banque européenne d’investissement et d’autres institutions de développement ont mis en place, ces dernières années, des instruments pour contribuer à la préservation des mers. La lutte contre les déchets plastiques a conduit la BEI à lancer l’initiative Clean Oceans en 2018 aux côtés des banques de développement allemande et française, la KfW et l’Agence française de développement. Objectif : consacrer jusqu’à 2 milliards d’euros sur 5 ans au financement de projets relatifs à la collecte et à la gestion des plastiques et autres déchets ou au traitement des eaux usées avant qu’elles n’atteignent les côtes. Cette initiative s’adresse essentiellement aux villes des zones côtières et fluviales des pays en développement d’Afrique et d’Asie.

Mais investir sur l’océan, pour l’impact, peut concerner tout le monde. Blue Natural Capital est un des catalyseurs mondiaux. Initiative de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) basée en Suisse, BNC promeut l’investissement dans la protection et la gestion durables des côtes, qui apporte des avantages tangibles aux communautés locales, construit avec ses partenaires des dossiers économiques et financiers solides pour investir dans les océans. « Nous travaillons avec des projets sur le terrain pour développer des entreprises durables, avec un attrait pour les investisseurs privés, et soutenons la communauté financière et de conservation au sens large avec des leçons précieuses sur les opportunités d’investissement », se présente Blue Natural Company. Qui s’appuie notamment sur BNCFF (Blue Natural Capital Financing Facility), une structure de facilitation, de financement et de développement de projets qui combine les services écosystémiques, les multiples flux de revenus et des profils risque-rendement appropriés. Le BNCFF est géré par l’IUCN et financé par le Gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg…

Des vaisseaux qui carburent autrement

Plus directement, parmi les grands noms de l’économie marine, on trouve Jan De Nul, fleuron mondial du dragage et du « génie civil maritime », dont le siège est à Capellen. Le groupe a développé une expertise dans des domaines connexes : production d’énergie en mer, travaux d’infrastructures complexes, traitement de pollutions… Sur les 82 vaisseaux du groupe, 63 naviguent aujourd’hui sous pavillon luxembourgeois. Jan De Nul Group emploie 6.267 personnes dans 47 pays. 600 personnes sont au Luxembourg, 500 marins et 100 salariés au siège social. Et JDN est un fier porte-drapeau d’un cluster maritime luxembourgeois, où la Blue Economy est anticipée, en ce compris dans les solutions vertes.

Il y a quelques mois, Jan De Nul annonçait avoir commandé un navire de surface autonome hybride. Ce navire, qui fonctionnera sans équipage, sera déployé dans le monde entier pour effectuer des relevés hydrographiques et environnementaux dans le cadre de projets de construction maritime et offshore. Une première du genre. Et Beluga 01, développé par la firme norvégienne Maritime Robotics, battra pavillon luxembourgeois.

De fait, face aux défis environnementaux colossaux des transporteurs et gros tonneaux – à la fois pour la propulsion des vaisseaux que pour ce qu’ils transportent ou dégazent -, le secteur tente de redresser la barre. Le LNG - gaz naturel liquéfié – (qui reste d’origine fossile) est souvent perçu comme un carburant de transition. Par exemple, l’entreprise luxembourgeoise CLdN (ex-Cobelfret) a pris cette option pour 2 nouveaux navires, annoncés pour 2025, escomptant une réduction des émissions de CO2 de quelque 40%.

La suite se prépare, avec des solutions comme l’hydrogène vert, les bio-gaz, e-méthanes ou autres carburants de synthèse. Pour la prochaine vague…

Alain Ducat
Photos : Jan de Nul / Blue Natural Capital

Nos océans, une dichotomie d'opportunités et de défis
Nos océans, une dichotomie d’opportunités et de défis

Lorsque les astronautes ont vu la planète pour la première fois depuis l’espace, ils l’ont appelée la "bille bleue" pour une bonne raison. Les océans couvrent plus de 70% de la Terre, produisent plus de la moitié de l’oxygène de la planète, génèrent 17% de la viande, ils absorbent 25% de la production mondiale de CO2, nous relient physiquement par le transport et régulent le climat mondial. Toute activité sur Terre est profondément et intrinsèquement liée aux océans.

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Malgré notre dépendance aux ressources maritimes, l’activité humaine a eu un impact négatif sur 86,8 % des océans[1]. Les eaux du monde entier se retrouvent menacées par la hausse des températures, l’épuisement des récifs, la pollution plastique, et le déclin rapide de la biodiversité. Ces effets néfastes sont le résultat de la pollution, de la surpêche, des émissions de CO2, des marées noires et du changement climatique.

Protéger nos océans est essentiel, d’où la notion d’économie bleue. Elle désigne l’ensemble des activités économiques liées aux océans, aux mers et aux côtes. Si l’océan était un pays, il représenterait la 7e puissance économique mondiale, avec un PIB de € 2.3 milliards et 200 millions d’emplois[2].

La finance comme solution

Dans l’économie moderne, l’outil le plus puissant dont nous disposons est la finance. Il faut associer l’investissement dans les entreprises et les technologies en croissance à des rendements attrayants pour les investisseurs. Les domaines d’investissement ciblés pourraient inclure la production et la commercialisation de produits de la mer et d’algues durables, ainsi que le tourisme maritime durable et les solutions environnementales. Un exemple notable est que le Fonds Européen d’Investissement a signé un engagement de €35 millions en faveur d’Ocean 14, une société de capital-investissement combinant des investissements dans l’industrie marine et la conservation de la nature, pour soutenir le quatorzième objectif de développement durable des Nations Unies qu’est la vie aquatique.

Opportunités

Bien que le Luxembourg soit enclavé et n’ait pas accès aux océans, nous pouvons également contribuer à un impact positif. Individuellement, nous pouvons économiser l’eau, faire des achats conscients, réduire nos déchets, diminuer nos émissions CO2 et revoir nos habitudes alimentaires.

Dans un cadre réglementaire de plus en plus strict, les entreprises peuvent montrer la voie du changement en mettant en œuvre les meilleures pratiques de l’industrie durable. Le secteur financier luxembourgeois jouera un rôle particulièrement important dans la réorientation des capitaux vers le financement de la transition durable, comme le souligne le plan d’action de l’UE pour le financement de la croissance durable. Pour une telle transition du capital, les gestionnaires d’actifs doivent développer des produits financiers durables - fonds verts et bleus - et les investisseurs doivent demander des options d’investissement durables.

Nous devons mieux gérer et protéger les ressources fragiles de notre planète pour les générations actuelles et futures. Soyons la solution, non le problème.

Pour obtenir des conseils sur les réglementations et les meilleures pratiques que vous pouvez adopter à l’échelle de votre entreprise, vous pouvez contacter l’équipe de durabilité de Grant Thornton Luxembourg.

Fani Xylouri et Christina Hadjichristou, Grant Thornton Luxembourg, partenaire Infogreen

Contact : sustainability@lu.gt.com
Photo : Grant Thornton


[1]https://doi.org/10.1016/j.cub.2018.06.010
[2]https://wwfint.awsassets.panda.org/downloads/revivingoceaneconomy_summary_high_res.pdf

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Port sec et port fluvial, c'est logi(sti)que
Port sec et port fluvial, c’est logi(sti)que

Ils assurent une liaison à la mer en multipliant les transports de conteneurs. Mertert, sur la Moselle, et Bettembourg, sur le rail, jouent la carte du hub intermodal.

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Quand sur les ruines de l’usine d’Athus à la frontière belge, en 1977, sont nées les premières idées de transport intermodal liant le rail, la route et le fret maritime, les concepteurs ont parlé du Terminal Containers comme d’un « port sec ». L’expression a perduré et la formule a été améliorée. Au Luxembourg, la diversification logistique a poussé le concept. Et, avec les investissements adossés à une certaine vision du futur des transports, on a créé la zone EuroHub Sud, à Bettembourg-Dudelange, et le terminal intermodal est devenu un incontournable hub logistique.

Le positionnement est stratégique et géographiquement idéal. Avec 12 filiales implantées dans 6 pays, CFL multimodal et sa société sœur CFL cargo offrent une gamme de services qui se complètent autour du transport ferroviaire qui se combine avec la route pour acheminer les conteneurs maritimes d’un spot à l’autre. Le terminal intermodal de Bettembourg-Dudelange est sur le « corridor de fret » Mer du Nord-Méditerranée et à la croisée de grands axes routiers européens. Les opérateurs luxembourgeois ont ainsi multiplié les connexions et les partenariats, vers la Baltique, vers l’Est, même jusqu’en Chine par le rail. Doté d’une capacité annuelle de 600.000 UTI (unités de transport intermodal), le terminal de Bettembourg-Dudelange est ainsi connecté aux principaux ports et régions industrielles par des navettes ferroviaires régulières.

Conteneurs, contenus et gains environnementaux

Très utilisés, notamment parce qu’ils allient la grosse capacité à l’absence de besoin d’accompagnement, à plein comme à vide, les conteneurs viennent de la logistique militaire dont la méthode a été appliquée à l’économie maritime et portuaire, permettant aujourd’hui de charger et décharger plusieurs milliers de tonnes de/vers un navire en quelques heures. Les dimensions, approuvées par un comité économique et technique de l’ONU dans les années 1960, sont devenues des standards ISO appliqués aux dizaines de millions de conteneurs en service dans le monde entier. Au sortir d’un terminal portuaire, les conteneurs peuvent être chargés sur des trains, des barges ou des semi-remorques, ce qui rend le concept intermodal…

Le « port-sec » de Bettembourg-Dudelange, comme ses homologues européens, joue en plus la carte de l’économie des ressources et de la réduction des émissions carbonées. Par exemple, en 2020, peu avant le confinement, CFL Multimodal annonçait un accord avec LKW WALTER, Stena Line et le Port de Kiel pour une nouvelle liaison ferroviaire avec un des plus grands ports d’Allemagne, planté dans le fjord de Kiel en mer Baltique. L’extension des services promise par ce partenariat économico-logistique renforce d’autant l’offre intermodale basée sur des connexions ferroviaires vers le Sud de l’Europe (Lyon, Le Boulou, Barcelone) et maritimes, notamment vers la Scandinavie (Göteborg). Et, notait CFL Multimodal, « grâce au report modal potentiel de 10 000 camions vers le rail, ce nouveau train réduit d’environ 11 000 tonnes les émissions de CO2 par an ».

Un port-export

Mais le Luxembourg a son vrai port, sur la Moselle. Le port fluvial de Mertert est la plateforme eau/route/rail du pays. Sur quelque 65 hectares, il joue un rôle majeur pour l’importation et l’exportation de marchandises lourdes, produits pétroliers, agroalimentaires, sidérurgiques surtout.

Debout sur la frontière, entre l’écluse de Grevenmacher et celle de Trèves, sur la « Moselle internationale » (37 km de voie navigable fluviale catégorisée au Luxembourg), Mertert représente une connexion physique directe avec les ports ARA (Antwerpen, Rotterdam, Amsterdam) et d’autres ports intérieurs de l’Europe centrale.
Selon le dernier rapport d’activités disponibles (année 2020) de la société du Port de Mertert, le trafic fluvial a représenté près de 700.000 tonnes (dont 62% étaient constitués de produits importés), essentiellement des produits pétroliers et sidérurgiques ainsi que les conteneurs.

Le port mosellan a lui aussi une solide vocation multimodale, avec un lien évident sur le Hub de Bettembourg notamment. « Le Port de Mertert est conçu pour répondre aux besoins du développement de l’économie luxembourgeoise. Les raccordements par voie fluviale, ferrée et par route contribuent à son insertion appropriée dans les réseaux de transport transeuropéens », explique le Cluster for Logistics. « Il faut inciter les entreprises à utiliser encore davantage les installations portuaires, les services installés sur le site, les manutentionnaires portuaires (Luxport, Tanklux, BetonsFeidt) et la voie d’eau. Les infrastructures portuaires constituent un élément déterminant pour l’attractivité du territoire et l’implantation d’entreprises afin d’assurer le développement de notre région ».

Dans son analyse intégrée au rapport 2020, Jeannot Poeker, Président de la Société du Port de Mertert, rappelait que le transport fluvial « dispose d’une empreinte environnementale, tout particulièrement en matière énergétique, bien inférieure au transport routier. La massification des flux qu’engendre le mode fluvial conforte cette bonne performance environnementale. Rapporté aux quantités de marchandises transportées (un convoi fluvial de 5.000 tonnes équivaut à 250 camions), son impact environnemental est très compétitif. »

Alain Ducat
Illustrations/Photos : CFL/Cluster for Logistics/Port de Mertert

Pipeline énergétique
Pipeline énergétique

La mer, ses vagues et ses vents : de quoi produire une énergie dont le monde a besoin…

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En transition énergétique, toutes les sources comptent quand elles sont renouvelables. L’énergie hydraulique (hydroélectricité) et marine peut évidemment être d’un grand secours. Les énergies marémotrices jouent déjà un rôle prépondérant en France avec la mise en service depuis 1966 de l’usine de la Rance d’une puissance de 240 MW. Elles demeurent les seules énergies marines avec une exploitation à l’échelle industrielle sur le territoire français. L’énergie hydrolienne est produite grâce aux courants marins. Et la houlomotrice s’appuie, pour la production d’électricité, sur la force des vagues.

La stratégie européenne sur l’énergie renouvelable en mer vise à atteindre 300 GW en 2050. Et bien sûr, les éoliennes en font partie, surtout les champs éoliens de grande envergure, en mode offshore.

Et pour le Luxembourg sans côte ? On sait que le Grand-Duché et le Danemark ont décidé de renforcer leur coopération dans le domaine de l’éolien offshore, en réalisant les premières îles énergétiques au monde.

Ces îles artificielles au large de la côte danoise seront reliées à des centaines d’éoliennes offshore et fourniront de l’électricité verte pour couvrir les besoins en électricité de millions de ménages européens. « Les électrons produits par ces éoliennes feront partie, en quelque sorte, du même lac électrique vert que le Luxembourg », rappelle le ministre Turmes.

L’hydrogène et son potentiel

L’intérêt est multiple et réside aussi, bien sûr, non seulement dans la connexion au continent - et à l’intérieur des terres - des îles éoliennes offshore, mais aussi de promouvoir l’hydrogène vert, produit par électrolyse alimentée par l’électricité éolienne, sur place et à l’infini.

Selon Leif Chiotis, Country Manager chez Boydens Engineering Luxembourg part of Sweco, « la vraie et la seule réponse à mon sens aux enjeux de mobilité et d’énergie sera l’hydrogène, solution qui pourra, entre autres, en fonction des volontés politiques et économiques, accélérer son développement à moyen terme et voir d’autres solutions s’ouvrir. »

Le groupe Sweco, d’origine suédoise, travaille sur toutes ces solutions et l’hydrogène vert est, en effet, une priorité. Les équipes internationales de Sweco sont à la manœuvre sur une série de projets d’envergure, notamment au Danemark, en Suède, en Norvège, en Pologne, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne… « Notre travail sur l’hydrogène comprend la production, la distribution, le stockage et l’utilisation finale ; toutes les phases depuis les visions, les études de concept, la conception et la mise en œuvre. Nos travaux portent sur des questions d’ordre technique, économique, commercial, etc. »

Sweco soutient des plans nationaux de mise en œuvre de stations de ravitaillement en hydrogène. La stratégie de l’UE en matière d’hydrogène souligne qu’il existe un énorme besoin de stockage d’énergie pour soutenir la production intensive d’énergies intermittentes telles que l’éolien et le solaire. Cela a des effets sur le marché de l’énergie, où Sweco travaille sur des questions telles que la réglementation, les coûts et les services du réseau électrique. « Sweco a une expérience sur l’utilisation de l’hydrogène comme matière première pour les électrocarburants et le marché des industries pour couvrir la demande en carburants renouvelables est fort. Le potentiel mène vers les piles à combustible. À partir de l’utilisation actuelle de l’hydrogène principalement dans l’industrie, les prévisions pour 2050 décrivent un potentiel beaucoup plus large, par exemple dans les bâtiments, pour la capture et l’utilisation du carbone, la production d’électrocarburants, l’utilisation dans les transports individuels et collectifs… »

Et comme l’hydrogène vert se produit à partir d’électricité renouvelable, le potentiel océanique est plus qu’intéressant. Ce qui explique les grands investissements, notamment en mer du Nord.

Entre autres projets, Sweco conçoit des usines d’hydrogène vert dans la zone portuaire de la mer du Nord. La production potentielle pour une usine est de 15.000 tonnes d’hydrogène, produit non plus à base de gaz naturel mais à partir de l’électricité générée par l’éolien offshore. L’idée est notamment d’intégrer le stockage de l’hydrogène produit, d’alimenter des stations-service locales. Pour donner une idée, l’énergie fournie avec 1 kg d’hydrogène vert permet à une voiture de parcourir environ 100 km…

Alain Ducat

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Une immersion dangereuse
Une immersion dangereuse

Les nombreuses études tirent la sonnette d’alarme sur la présence croissante de microparticules de plastique de notre chaine alimentaire

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Que ce soit dans notre lunchbox ou dans les produits proposés à la cantine, le plastique a considérablement simplifié nos vies. Dans une de leur étude, Roland Geyer, Jenna R. Jambeck et Kara Lavender Law soulignent que le secteur de l’emballage est le plus grand producteur de plastique sur terre, représentant plus de 30% de la production mondiale.

Parmi tous ces plastiques, entre 4,8 et 12,7 millions de tonnes finissent dans l’océan chaque année. Les courants marins transportent le plastique et le concentrent dans des vortex subtropicaux spécifiques, souvent décrits comme les agglomérats d’ordures océaniques. Ils sont au nombre de cinq. Le plus tristement célèbre, le grand vortex de déchets du Pacifique, a été découvert en 1997 par l’océanographe et skipper Charles J. Moore. Depuis lors, cette zone a triplé et représente aujourd’hui une surface équivalente à un tiers de l’Europe qui va jusqu’à 30 mètres de profondeur.

Une fois exposés aux éléments de la nature, les plastiques se décomposent en petits fragments. Ces microplastiques sont ensuite ingérés par le plancton, les moules, les poissons... et se retrouvent donc dans notre chaîne alimentaire et dans nos assiettes. Une étude de l’Université de Gand a ainsi découvert l’existence de 300 microparticules de plastique dans nos portions de 300 grammes de moules !

Dans l’ensemble, Roland Geyer et son équipe tirent la sonnette d‘alarme : « Sans une stratégie de gestion bien conçue et adaptée aux plastiques en fin de vie, l’humanité réalisera une expérience incontrôlée sans précédent à l’échelle mondiale, une expérience au cours de laquelle des milliards de tonnes de matériaux s’accumuleront dans tous les principaux écosystèmes terrestres et aquatiques de la planète. »

La Commission européenne veut flécher les investissements et l’innovation vers des solutions circulaires et entreprendre des actions pour lutter contre les sources de déchets marins. Les entreprises et industriels sont également encouragés à soumettre leurs engagements en matière de recyclage, réemploi et re-conception de leurs produits et emballages. Comme l’indique la Commission, l’objectif est de faire en sorte que d’ici à 2025, dix millions de tonnes de plastiques recyclés soient injectées dans de nouveaux produits sur le marché de l’UE.

À travers ces différents projets, IMS (Inspring More Sustainability), association sans but lucratif et réseau leader de la RSE au Luxembourg, accompagne ses entreprises membres vers des pratiques circulaire et respectueuse de l’environnement.

Quelques chiffres

  • 9 billion de tonnes de plastique ont été produites depuis les années 1950
  • Seulement 9% des déchets plastiques produits ont été recyclés
  • 1 camion à ordures est déversé dans l’océan à chaque minute
  •  500 billions de sacs en plastique sont utilisés dans le monde entier chaque année
  • 1 million de bouteilles en plastique sont achetées dans le monde chaque minute
  • Presque 20 000 bouteilles plastique sont produites par seconde

IMS Luxembourg / Sustainability Mag
Photos : © IMS Luxembourg

Note : Cet article est un extrait du dossier « L’âge plastique » du Sustainability Mag, magazine indépendant édité par IMS depuis 2015.
Retrouvez tous les articles sur : www.sustainabilitymag.lu

La pollution plastique du septième continent
La pollution plastique du septième continent

D’après l’ancienne présidente de l’Assemblée générale des Nations Unies, Maria Fernanda Espinosa (2018-2019), « d’ici 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans la mer ». Comment pouvons-nous éviter ce problème ?

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Mettant au cœur de son action une production et une consommation durables, BIOG – la marque de la Bio-Bauere-Genossenschaft Lëtzebuerg et du grossiste biologique Biogros –, n’utilise que les emballages nécessaires, les plus adaptés aux différents produits et qui interfèrent le moins possible avec l’environnement. Pour BIOG, la réduction des déchets d’emballage, d’une part, et le choix de l’emballage le plus écologique, d’autre part, sont des objectifs importants qui ont été poursuivis dès le début et qui ont été atteints étape par étape. En remplaçant le plastique par la cellulose comme matériau d’emballage l’année dernière, BIOG a réalisé une percée décisive. L’emballage en cellulose est le premier film prouvé biodégradable à 100%. La matière première pour la production du film provient de bois résiduel issus de l’exploitation forestière certifiée. Le grand avantage est que l’emballage peut être composté même « à la maison » et donc être jeté avec les déchets organiques.

Transporter les marchandises sans plastique : c’est possible !

Depuis 30 ans, Biogros fournit au commerce de détail luxembourgeois un assortiment complet de produits alimentaires biologiques. L’entreprise dispose désormais d’une solution innovante pour réduire son usage de plastique lors du transport des marchandises. L’« Ecopull » (voir photo) est une alternative réutilisable et durable dans le domaine de la préparation des commandes et de la sécurisation du transport, qui est à la fois simple à utiliser et respectueuse des ressources. La nouvelle housse, lavable à 30 degrés sans ajout de produits chimiques, est aussi respirante, résistante aux UV, extrêmement légère et facile à saisir tout en étant robuste. Elle permet à Biogros d’économiser chaque année près de trois tonnes de film d’emballage jetable. La particularité réside dans le fait que l’« Ecopull » revient chez Biogros dans le système de réutilisation. Les éléments de la housse qui ne peuvent plus être réutilisés à un moment donné après leur vie circulaire, sont entièrement recyclables !

Cosmétiques sans plastique, toujours aussi pratiques !

Revenons aux faits : environ 10% du plastique dans l’océan est du microplastique, qui se trouve principalement dans de nombreux produits cosmétiques. Les produits de nettoyage et de soin certifiés écologiques en sont en revanche exempts. En effet, le détaillant bio Naturata mise également sur des alternatives plus respectueuses de l’environnement : shampooings et savons solides emballés dans des cartons, sachets de recharge pour les savons liquides, articles d’hygiène sans plastique (par exemple les brosses à dents en bambou), les bouteilles d’eau en verre ou en inox et les récipients de conservation écologiques, qui reflètent tous l’orientation résolument durable de l’assortiment.

Grâce aux efforts combinés des différentes entreprises du Groupe Oikopolis, il est possible d’apporter une contribution cohérente à la réduction du plastique, d’être un pionnier et un modèle pour d’autres entreprises. Et surtout d’ainsi contribuer à rendre les fleuves, mers et océans plus propres.

Groupe Oikopolis, partenaire Infogreen

Légende photo : Pour éviter les emballages plastiques polluant les océans, Oikopolis a choisi un système de housses lavables et réutilisables. Résultat : le groupe économise chaque année près de trois tonnes de film d’emballage jetable.
Photo : Oikopolis

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Une pilule difficile à avaler
Une pilule difficile à avaler

Une étude récente démontre qu’aucune rivière n’est épargnée par la présence de médicaments. Pire, dans plus de 25 % d’entre elles, le taux dépasse le seuil de dangerosité pour l’homme !

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Si les pollutions visibles – plastiques, déchets, algues, hydrocarbures… - sont toujours interpellantes, il est également important de rappeler que nos cours d’eau contiennent aussi beaucoup d’éléments invisibles mais nuisibles pour notre santé. C’est notamment le cas des produits pharmaceutiques.

Quel que soit l’endroit du globe, aucune rivière n’est épargnée par ce phénomène. Selon une étude, publiée dans la revue de la Pnas (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America), 25 % d’entre elles contiennent des substances médicamenteuses à des niveaux supérieurs à ceux considérés comme sans danger pour les humains et les organismes aquatiques. Une étude réalisée sur 258 rivières présentes dans 104 pays. Toutes les zones ont été visées, des forêts aux montagnes, en passant par les déserts.

Parmi les lieux les plus pollués, on retrouve Lahore (Pakistan), La Paz (Bolivie, Addis-Abeba (Éthiopie) et Madrid (Espagne). Selon les scientifiques, il existe un lien entre le statut socio-économique d’un pays et son niveau de pollution pharmaceutique. Parmi les substances, on retrouve notamment des bétabloquants, des antiépileptiques, des antihistaminiques, du paracétamol, ou encore de la caféine, des analgésiques et de la nicotine.

Des médicaments, mais pas que…

Un cocktail détonnant qui côtoie malheureusement d’autres sources de pollution. En effet, selon le Dr Anna Schleimer, présidente d’Odyssea et biologiste des populations, les cours d’eau accueillent également de déchets en tout genre.

« On retrouve des métaux lourds, des PCB (polychlorobiphényles), des pesticides, des fertilisants et des plastiques. Nos cours d’eau cheminent vers le Rhin qui rejoint ensuite la mer des Wadden. » Il s’agit de la zone côtière de la baie Allemande en mer du Nord. Délimitée par les îles de la Frise, elle s’étend sur 450 kilomètres du Helder aux Pays-Bas à Esbjerg au Danemark, en couvrant une superficie d’environ 10000 km2.

« S’il est difficile de trouver des données sur chaque cours d’eau luxembourgeois, on sait par contre que le Rhin est un des fleuves les plus pollués par les microplastiques. On estime par ailleurs que chaque jour, 190 particules de microplastique flottent dans la mer du Nord. Il est certain que le Luxembourg contribue à cette pollution, même si son impact n’est pas précisément quantifiable. »

La culture des sols contribue également à une certaine pollution. « Les fertilisants qui coulent de nos rivières vers les océans provoquent d’importantes floraisons d’algues très consommatrices d’oxygène, privant d’autres espèces qui meurent. Dans la mer des Wadden, on a relevé une diminution de la quantité d’herbes marines, qui sont importantes puisqu’elles agissent comme puits à carbone. Les PCB, qui sont maintenant bannis, sont très tenaces, très résistants. Même s’ils ont été produits dans les années 60, ils continuent à polluer nos rivières. Ils causent des problèmes de fertilité chez les phoques et certaines espèces d’oiseaux. »

Et les plastiques alors ? « La solution reste la réduction de l’usage des plastiques à usage unique. Les nouveaux plastiques biodégradables ne le sont que dans certaines conditions, souvent à une température de 60° qui n’est jamais atteinte dans les mers et océans. Ce sont des plastiques qui se dégradent dans des conditions industrielles »

On l’a bien compris, la lutte contre toutes ces pollutions est loin d’être terminée.

Sébastien Yernaux

Innovations pour la préservation
Innovations pour la préservation

Les actions sont nombreuses pour tenter de préserver nos océans. Même si le travail est colossal, des solutions innovantes veulent apporter leur contribution à la sauvegarde de cette richesse naturelle.

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Parmi les nombreux projets en développement ou en émergence, on peut citer l’Energy Observer 2, un nouveau navire “zéro émission”. Alors que le transport maritime compte pour 3% des émissions de CO2 chaque année dans le monde, l’ambition des partenaires du projet Energy Observer est de proposer des prototypes tendant vers la zéro émission pour le transport de marchandises. Le projet est né en 2013 de l’engagement du marin Victorien Erussard, qui a réuni une équipe de skippers, professionnels de la mer, ingénieurs, reporters… Energy Observer, le premier bateau, a été développé à partir d’un catamaran de légende, et l’ambition s’est développée, laboratoire de la transition écologique : hydrogène, solaire, éolien, hydrolien, toutes les solutions y sont expérimentées, testées et optimisées pour faire des énergies propres une réalité concrète et accessible à tous.

Energy Observer 2 suit un cahier de charges établi en fonction des besoins urgents de renouvellement des flottes de cargos polyvalents d’environ 5 000 tonnes. Utilisés sur des lignes intra-continentales et côtières, ils représentent une alternative au transport routier et peuvent faire escale dans des ports modestes sans logistique lourde. Constituant près de 37% de la flotte mondiale, de conception souvent ancienne et polluante, ce type de navire est donc identifié comme un segment prioritaire pour Energy Observer et ses partenaires dans leur quête d’accélération de la transition.

Vers des eaux plus propres

Boyan Slat, un jeune Néerlandais, avait mis au point une barrière flottante de plusieurs centaines de mètres de long capable de recueillir les déchets flottants. Le tout, sans perturber les créatures marines. Le nom de son projet : Ocean Cleanup. Partant de cette réussite, le projet « Interceptor » a vu le jour pour s’occuper des fleuves et cours d’eau en amont. Les bateaux utilisent une longue rampe flottante pour guider les déchets en plastique dans des bacs prévus à cet effet. Des capteurs embarqués alertent ensuite les opérateurs locaux lorsque ces contenants sont pleins.

Des start-ups sont également sur le terrain. C’est notamment le cas d’Apateq qui, depuis le Luxembourg, et avec l’appui désormais des “1001 Solutions” validées par l’explorateur Bertrand Piccard, propose des systèmes compacts et économiques à installer dans les ports et à bord des grands navires. Ils visent à traiter les eaux contaminées résultant du lavage des gaz d’échappement par les épurateurs, générés lors de la combustion dans les moteurs des grands navires, ainsi que les eaux de traitement de l’EGR (Exhaust Gas Recirculation).

De son côté, Aeler Technologies, venue de Suisse (pas vraiment côtière non plus) a lancé un nouveau modèle de conteneur qui promet d’avoir un impact économique et écologique planétaire. Plus performant que ses cousins en acier, ce conteneur en matériaux composites est muni de capteurs pour la géolocalisation, la détection de variations de température ou l’ouverture de la porte (un plus pour lutter contre les trafics). Là où un contenant ordinaire de 20 pieds transporte jusqu’à 24 tonnes de liquides, le modèle Aeler supporte 28 tonnes. Les parois, mélange de fibres de verre et de résine, sont isothermes et lisses (les autres sont ondulés pour augmenter leur résistance), donc plus aérodynamiques. Avec ces caisses, qui sont en outre plus légères, l’entreprise vaudoise se targue d’offrir un gain allant jusqu’à 30% des coûts du transport et de réduire de 20% son impact environnemental.

Il y a d’autres belles initiatives. L’océan ne demande qu’à les voir se développer.

Sébastien Yernaux

Photos : ©the ocean cleanup, ©Energy-Observer-2-©-Kadeg-Boucher-©-Epron-design et ©Apateq

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