Le dossier du mois

Une thématique dans chaque #DossierDuMois, avec la rédaction d’Infogreen et l’expertise de nos partenaires

Publié le 13 décembre 2016
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décembre 2016

Rifkin’ about Revolution

Les résultats de l’étude stratégique et participative de Troisième révolution industrielle ont été présentés mi-novembre. Son objectif était de proposer une alternative au modèle économique actuel, plus durable et plus smart… à découvrir dans ce dossier !

Rifkin' about Revolution
Rifkin' about Revolution
Rifkin’ about Revolution

« Comment réduire notre empreinte carbone tout en continuant à afficher une croissance économique ? ». C’est la question à laquelle ont tenté de répondre les 300 personnes qui ont travaillé pendant plus d’un an pour dégager leur vision d’un monde meilleur dans le cadre du processus de Troisième révolution industrielle.

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Les résultats de la grande étude stratégique et participative intitulée Troisième révolution industrielle, et lancée par le ministère de l’Économie, la Chambre de Commerce et IMS en septembre 2015, ont été présentés mi-novembre, après un peu plus d’un an de débats et de réflexions menés par des groupes de travail thématiques sous la houlette de l’économiste américain Jeremy Rifkin. L’objectif ? Définir des pistes pour l’élaboration d’un nouveau modèle économique et social, plus durable et plus intelligent que le modèle actuel. 300 participants issus de tous les secteurs économiques se sont impliqués activement dans ce processus, y ont consacré du temps et ont mis en branle leur créativité pour dessiner la société de demain : une société qui s’est affranchie des sources d’énergie fossiles grâce à la convergence du déploiement à grande échelle des technologies de l’information et de la communication et de la production d’énergies renouvelables.

Pour ce faire, les volontaires ont été répartis dans 9 groupes de travail ayant pour mission de plancher sur un sujet précis parmi l’énergie, la mobilité, la construction, l’alimentation, l’industrie, la finance, l’économie intelligente, l’économie circulaire ainsi que prosommateur & modèle social et de dégager, pour chacune de ces thématiques, une vision à l’horizon 2050 ainsi que des mesures stratégiques qui permettront de l’atteindre.

3 mots d’ordre sont ressortis de ces échanges : durable, smart, circulaire. À l’image des bâtiments de demain qui seront composés de matériaux recyclables à l’infini, producteurs d’énergie renouvelable, interconnectés par des smart grids, modulables en fonction des besoins et qui s’intégreront dans des quartiers où l’énergie, les services et les équipements seront partagés, la notion de propriété étant supplantée par celle d’utilisation. Les bâtiments sont étroitement liés à l’énergie, tout comme la mobilité. La Troisième révolution industrielle vue sous l’angle de l’énergie, ce sont des transports et des bâtiments moins gourmands, la prédilection pour les énergies alternatives, propres et renouvelables, produites de manière centralisée et, à nouveau, distribuées par des réseaux intelligents. Quant à la mobilité, elle sera à l’avenir non polluante, multimodale, partagée et connectée. Exit la voiture individuelle qui roule au diesel ou à l’essence, bienvenue aux transports en commun et au carsharing électrique, à la mobilité « as a service ».

Ecodesign et écoproduction seront également à l’ordre du jour : penser les produits, dès leur conception, pour que leur empreinte carbone soit la plus faible possible tout au long de leur cycle de vie, de leur production à leur recyclage en passant par leur utilisation.

Même principe au niveau des produits alimentaires. Il s’agit ici de produire et de consommer de manière plus raisonnée pour réduire les déchets et les émissions de CO2. Pour y parvenir, le groupe de travail mise notamment sur l’établissement d’une feuille de route de la production alimentaire basée sur la transparence et sur la confiance.

Le numérique est, dans l’industrie, peut-être plus encore que dans les autres secteurs, au cœur de cette révolution, l’innovation technologique étant la condition sine qua non pour que ce secteur négocie habilement le virage. Le groupe de travail Smart Economy a mis en avant les atouts et les lacunes du pays au niveau des ICT, à savoir une excellente couverture Internet mais des savoir-faire qui restent à développer dans ce domaine. Il a aussi insisté sur l’importance de créer des ponts entre l’industrie technologique locale et les instituts de science appliquée.

N’oublions pas la finance qui reste un des piliers économiques du pays. Pour conserver son statut de place financière forte à l’échelle internationale, le Luxembourg doit miser sur l’innovation technologique et renforcer son caractère durable à travers des projets de microfinance innovants et durables bottom-up et une sécurisation toujours plus grande des données.

Une chose est sûre, la mise en place d’un nouveau modèle ne se fera pas sans l’implication des citoyens dans les réflexions. C’est le message du groupe de travail Prosumers & social model et c’est aussi ce qu’incarne le processus de Troisième révolution industrielle.

Mélanie Trélat

L'étude stratégique de « Troisième révolution industrielle » dévoilée
L’étude stratégique de « Troisième révolution industrielle » dévoilée

Initiée par le ministère de l’Économie en collaboration avec la Chambre de Commerce et IMS Luxembourg, l’étude stratégique de « Troisième révolution industrielle » a été présentée lundi 14 novembre lors du Luxembourg Sustainability Forum 2016, en présence des principaux porteurs du projet, dont le Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie, Étienne Schneider, Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de Commerce, Michel Wurth, président de la Chambre de Commerce et Christian Scharff, président d’IMS Luxembourg ainsi que le prospectiviste-économiste américain Jeremy Rifkin.

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Réalisée selon une approche participative en collaboration avec Jeremy Rifkin et son équipe d’experts, l’étude stratégique a pour vocation de rendre pour les générations futures le modèle économique existant plus durable et interconnecté en s’appuyant sur la convergence des technologies de l’information et de la communication, de l’énergie et des transports au sein d’un réseau intelligent.

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Représentant tous les secteurs socio-économiques, plus de 300 personnes se sont impliquées activement pendant une année en participant aux neuf groupes de travail qui se sont articulés autour des défis concernant l’énergie, la mobilité, la construction, l’alimentation, l’industrie, la finance, smart economy, l’économie circulaire ainsi que le prosumer & social model.

Le résultat du processus se présente sous forme d’une étude complète et détaillée de 475 pages considérant les caractéristiques socio-économiques du pays et proposant des actions et outils concrets, y inclus une panoplie de mesures stratégiques et projets, permettant de préparer le pays, sa société et son économie à entamer le processus de la « Troisième révolution industrielle ». Il existe également un résumé-synthèse de l’étude reprenant les principaux défis et leurs implications économiques, un résumé de chacun des 9 piliers thématiques avec indication pour chaque thème des 5 principales mesures stratégiques jugées comme prioritaires.

À la suite de la présentation de l’étude et de ses résultats, le gouvernement procédera sous la coordination du Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie, à une large consultation des principales institutions comme le Conseil économique et social, le Conseil supérieur pour un développement durable ainsi que de certaines organisations et plateformes représentant la jeunesse, comme le Parlement des Jeunes. Finalement, cette implication aboutira à un débat de consultation organisé à la Chambre des députés au sujet de l’étude.

Un mode de gouvernance sera mis en place par le gouvernement en tenant compte de différents besoins de coordination au niveau de toutes les parties prenantes pour discuter d’éventuelles mesures à prendre à la suite des propositions faites dans l’étude.

Les mesures législatives, réglementaires ou techniques à prendre ainsi que d’éventuelles projets-phare à réaliser sont discutées au sein de plateformes existantes (comme le Conseil national pour la construction durable ou le Haut comité pour l’Industrie, etc.) ou à créer nouvellement (comme la plateforme « Smart Energy Luxembourg ») afin de permettre au préalable un échange et une compréhension commune entre acteurs concernés. La composition de ces structures varie en fonction des thématiques analysées et leur fonctionnement s’oriente aux principes du partenariat public-privé.

À court terme, il sera procédé au lancement des travaux de mise en œuvre des mesures et projets suivants :

  • construction d’un Internet national de l’énergie
  • promotion de l’électromobilité et lancement d’un programme pour des véhicules personnels sans émissions
  • mise en place progressive de la mobilité comme service (Mobility as a Service) qui représente un écosystème de mobilité durable où le citoyen, selon une approche multimodale, choisit une combinaison de modes de transports convenant au mieux à ses besoins journaliers
  • réalisation d’un projet-phare pour démontrer l’apport socio-économique des quartiers/villes smart, durables et circulaires
  • établissement d’une feuille de route pour une production alimentaire durable basée sur la transparence et la confiance
  • développement de plateformes technologiques co-implantées pour l’industrie et le monde de la recherche publique
  • mise en place d’une plateforme d’intermédiation de financement du développement durable appelée le « Luxembourg Sustainable Development Finance Platform »
  • implémentationd’une infrastructure offrant les capacités requises dans le domaine du calcul haute performance (HPC – High Performance Computing)
  • promotion de l’économie circulaire par les marchés publics.

Composé de représentants de ministères concernés par la « Troisième révolution industrielle » et par l’initiative « Digital Lëtzebuerg » ainsi que de représentants des partenaires sociaux, un comité national de suivi sous la responsabilité du ministère de l’Économie assurera la coordination générale du processus post-Rifkin.

Consultez la synthèse de l’étude stratégique « Troisième révolution industrielle » (140 pages)

Consultez l’intégralité de l’étude stratégique « Troisième révolution industrielle » (475 pages)

Communiqué par l’IMS

L'Artisanat, un allié de taille dans le processus menant à la Troisième révolution industrielle au Luxembourg
L’Artisanat, un allié de taille dans le processus menant à la Troisième révolution industrielle au Luxembourg

Sachant que la transformation digitale impactera les entreprises artisanales à tous les niveaux (processus de production, services aux clients, modèles d’affaires, situation concurrentielle, etc.), l’Assemblée plénière de la Chambre des Métiers vient d’analyser les propositions émanant de l’étude stratégique de « Troisième Révolution Industrielle » (TIR) et est prête à s’impliquer dans les travaux de mise en œuvre des mesures concrètes annoncées par le Gouvernement permettant un développement plus qualitatif du Luxembourg.

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L’étude TIR a le grand mérite de proposer un cadre de réflexion permettant une prise de conscience des bouleversements technologiques et socio-économiques engendrés par la révolution digitale et de sensibiliser les entreprises à renforcer leurs capacités d’adaptation aux évolutions futures.

Ainsi, la digitalisation et l’intégration des réseaux sont considérées par la Chambre des Métiers comme une opportunité et non comme une menace pour le secteur qu’elle représente.

Même si l’Artisanat présente de nombreux atouts susceptibles de favoriser de nouvelles stratégies autour du numérique, parmi lesquels une diversité en termes de produits et services, une proximité vis-à-vis du client, une grande flexibilité et créativité, un esprit d’innovation avéré, les défis de l’ère digitale restent considérables et nécessitent par conséquent d’être adressés de façon conséquente.

Sachant que les modèles d’affaires des entreprises ne vont pas manquer d’être « révolutionnés », il importe d’associer l’Artisanat au niveau de la mise en œuvre des mesures post-Rifkin annoncées, notamment et surtout dans le domaine de l’énergie, du bâtiment ou encore de la mobilité.

« L’Artisanat version digitale », intégrant de nouvelles activités, qualifications et métiers, pourra à l’avenir se repositionner et bénéficier ainsi d’un gain en attractivité susceptible de (re)valoriser son image de marque, plus particulièrement auprès des jeunes.

Le succès futur des entreprises dépendra cependant surtout de la capacité d’intégration de nouvelles compétences technologiques et de la diversification des activités. La mise en œuvre d’une stratégie conséquente de promotion de la qualité du service et du conseil aux clients en sont des éléments clés.

Les « Journées e-Handwierk » organisées depuis deux ans avec un grand succès par la Chambre des Métiers, montrent qu’une partie des entreprises s’inscrivent, à des niveaux différents, d’ores et déjà dans la démarche de l’ère digitale, tandis que d’autres n’ont pas encore vraiment la transformation digitale sur leur radar.

Pour ces raisons, la Chambre des Métiers a réfléchi à un ensemble de propositions concrètes pour initier et encadrer la digitalisation de tous les secteurs et de toutes les entreprises de l’Artisanat.

Ainsi, pour soutenir les entreprises artisanales à s’engager sur la voie de la transformation digitale, la création d’une cellule « digitalisation » avec comme mission d’informer, de guider et d’orienter de façon neutre et efficace les PME artisanales constituerait une réelle plus-value pour le secteur. Cette cellule ou point de contact centraliserait les informations sur les besoins, tendances, projets pilotes, expériences nationales et internationales pour définir et mettre en route un accompagnement précis des entreprises artisanales tous secteurs confondus.

Une autre proposition cible un soutien renforcé des investissements (matériels et immatériels) dans le digital et une diminution du coût d’archivage électronique pour les PME.

À côté d’un ensemble de mesures et propositions spécifiques pour les entreprises, la Chambre des Métiers considère qu’il faudra inventer un cadre légal et réglementaire pour les nouvelles formes de travail et d’activités émergeant de la digitalisation (Uber, AirBnB...), notamment au niveau du droit du travail, de la sécurité sociale, de la fiscalité ou encore du droit d’établissement, ceci afin d’éviter des distorsions de concurrence.

L’expansion du numérique engendre un risque accru de segmentation des marchés et l’apparition de nouveaux intervenants dans des domaines traditionnellement occupés par l’Artisanat, entre autres par les industries et les grands fournisseurs d’énergie. Ainsi, face à la construction future d’un « Internet national de l’énergie », il est important à ce que la future politique de l’énergie intelligente ne se fasse pas au détriment des activités artisanales et que celles-ci soient reconnues comme partenaires par les entreprises ayant une position importante sur un marché de l’énergie en évolution rapide.

La stimulation de l’efficience énergétique des bâtiments et l’intégration de concepts durables dans le secteur de la construction constituent des initiatives clés de l’approche TIR, sur lesquels les acteurs de la construction, que ce soit le Centre de ressources des Technologies et de l’Innovation pour le Bâtiment (CRTI-B), à travers le « Building Information Modelling » (BIM), le Conseil national de la Construction durable (CNCD), ou d’autres, ont d’ores et déjà bien avancé.

Vu que les entreprises artisanales interviennent dans de nombreux domaines qui favorisent la transition graduelle vers une économie plus circulaire, notamment par le biais de la construction durable, la réparation/rénovation, l’éco-innovation de produits, la prise en compte du savoir-faire de l’Artisanat, notamment dans le cadre de la promotion de l’économie circulaire, envisagée à travers les marchés publics, est d’une importance primordiale.

L’Artisanat est donc un allié de choix dans la mise en œuvre de la Troisième Révolution Industrielle au Luxembourg.

Illustration : Conçu par Freepik

Communiqué par la Chambre des Métiers

Énergie : moins consommer, mieux produire et distribuer autrement
Énergie : moins consommer, mieux produire et distribuer autrement

La Troisième révolution industrielle vue sous l’angle de l’énergie, ce sont des transports et des bâtiments moins gourmands et la prédilection pour les énergies alternatives, propres et renouvelables, produites de manière centralisée et distribuées par des réseaux intelligents.
Résumé des réflexions du groupe de travail Energy.

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Le Luxembourg a plusieurs spécificités qui ont une incidence majeure sur sa consommation énergétique.

Tout d’abord, sa petite taille implique qu’il ait une économie ouverte et une force vive constituée à 45 % de travailleurs frontaliers, ce qui a pour corollaire de générer un trafic routier parmi les plus denses en Europe. La mobilité est donc le point clé sur lequel le pays devrait travailler pour réduire ses besoins en énergie. L’arrivée prochaine d’un tram interconnecté avec les autres moyens de transport en commun résoudra sans doute en partie le problème. En partie, donc en complément d’autres initiatives. Parmi celles-ci, le groupe de travail Energy retient notamment le fait de viser une mobilité 100 % électrique à l’horizon 2050 comme une des 5 mesures stratégiques à mettre en place.

Ensuite, le Luxembourg a pour particularité d’enregistrer une démographie galopante : si l’on en croit les statistiques, la population devrait doubler d’ici 2050. Il faut loger ces habitants supplémentaires et leur fournir l’énergie dont ils ont besoin pour leurs activités quotidienne et pour se chauffer. Une autre piste à explorer pour réaliser des économies d’énergie serait donc de travailler sur l’efficacité énergétique des bâtiments et, parallèlement, sur le développement de solutions alternatives aux sources fossiles qui soient à la fois propres et renouvelables. En l’occurrence, les énergies éoliennes et solaires, la biomasse et la géothermie. Utiliser la totalité du potentiel en énergies renouvelables du pays pourrait couvrir 70 % des besoins actuels, apprend-on dans le rapport des travaux du groupe Energy. La production locale permettrait, en outre, de renforcer l’indépendance énergétique du Luxembourg. Elle devrait être encadrée, selon le groupe de travail, par deux mesures stratégiques : la promotion de l’autoconsommation et la création d’un réseau national d’énergie intelligent capable de répartir l’électricité produite par des milliers de micro-centrales en fonction des besoins.

Pour ce qui est de l’efficacité énergétique des bâtiments, l’objectif est atteint dans un premier temps au moins pour les bâtiments d’habitation grâce à la législation qui sera mise en œuvre dès 2017, mais la rénovation des constructions existantes, qui constituent - et continueront à constituer pour de nombreuses années encore - l’essentiel des bâtiments, offre un potentiel considérable. Comme pour les nouveaux bâtiments, l’efficacité énergétique devrait être intégrée dans les normes de rénovation, préconise le groupe de travail.

Enfin, la dernière mesure qui est ressortie des réflexions autour de la thématique de l’énergie est la réalisation d’un projet pilote de quartier intelligent formé de bâtiments capables de communiquer entre eux via un smart grid au profit des utilisateurs.

Illustration : Designed by D3Images / Freepik

Mélanie Trélat

Du commodity business aux services
Du commodity business aux services

Quelle plus-value le fournisseur d’énergie Enovos peut-il apporter dans le nouveau contexte économique qui se dessine ? Réponse avec Jean-Luc Santinelli, Chief Commercial Officer.

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Comme l’a révélé le processus de Troisième révolution industrielle, le modèle économique que nous connaissons aujourd’hui va changer à long terme. Qu’est-ce que cela signifie dans le domaine de l’énergie ?
L’énergie est étroitement liée à d’autres thématiques que sont les smart buildings, l’écomobilité et électromobilité. Nous sommes en train de passer du statut de propriétaire à celui d’utilisateur, du monde de la possession à celui du partage. Notre business sera bien évidemment impacté par ces bouleversements, ce dont nous sommes conscients depuis plusieurs années. C’est pourquoi nous nous y préparons dès à présent en réfléchissant à la manière dont nous allons nous positionner dans ce nouveau contexte et dont nous pouvons apporter une plus-value. Prenons l’exemple de l’autoconsommation. Il est certain qu’une partie de nos clients consommeront de ce fait moins d’énergie, comme cela s’est produit dans d’autres pays qui pratiquent l’autoconsommation. Nous proposons déjà des produits qui vont dans ce sens et qui sont encore amenés à évoluer pour faire un pas de plus dans la direction qui a été impulsée par le processus de Troisième révolution industrielle. Je pense, par exemple, à des packages comme enosolar qui comprend des panneaux photovoltaïques, leur installation et une assurance afin d’offrir une certaine tranquillité d’esprit à nos clients. Celui-ci sera complété à terme par des systèmes de stockage. La vitesse de cette évolution est tributaire des directions politiques qui seront prises et de la maturité technologique.

Quels paramètres vont changer plus précisément ?
Comme l’a souvent répété Jeremy Rifkin, « le soleil n’envoie pas de facture d’électricité ». La commodité, l’électricité selon Rifkin en tant que telle, ne coûtera donc bientôt plus rien. En revanche, il faudra investir dans une infrastructure, des panneaux solaires et une batterie, pour la produire. Nous allons donc passer d’un commodity business pur et dur à un monde d’investissement et de services.

Mais l’évolution ne concerne pas seulement nos business models, elle est aussi une question de technologies. La logique actuelle est de fabriquer de l’électricité à partir de sources fossiles et nucléaire dans des centrales et de la dispatcher ensuite entre les différents consommateurs. À l’avenir, la production centralisée va baisser au profit d’une production décentralisée basée sur les sources d’énergie renouvelables. Le challenge est de mettre en place des smart grids et des smarts applications qui permettront de répartir l’énergie produite en fonction des besoins afin qu’il n’y ait pas de rupture d’approvisionnement.

Quelle est donc la solution du futur ?
Nous ne la connaissons pas encore parce que toute une série de paramètres n’ont pas été définis. Nous savons vers où nous allons, mais pas dans les détails. De nombreuses questions se posent encore : celles du financement des infrastructures, des taxes et des revenus de l’État, du fournisseur et du distributeur, des technologies à utiliser, celle des modèles à mettre en place aussi. Les possibilités sont multiples (leasing, « as a service », location de toit, vente pure etc.) et celles qui seront retenues le seront en fonction des réglementations qui seront introduites, des technologies disponibles et des besoins des clients. Le réseau existant devra être maintenu pour pouvoir répondre aux besoins des consommateurs, mais il devra aussi devenir intelligent. La première étape est l’installation par les gestionnaires de réseau, des compteurs intelligents qui vont apporter une transparence sur la consommation d’électricité chaque quart horaire et du gaz chaque heure. De notre côté, nous mettrons bientôt sur le marché une application mobile qui fera le lien avec le compteur intelligent et permettra à nos clients de voir la consommation en temps réel de chacun de leurs équipements électroménagers et de leur installation de chauffage et de ventilation, avec un système d’alerte par notifications pour inciter par exemple le client à réduire sa consommation. Ce genre d’application nous liera avec nos clients beaucoup plus fortement que nous ne le sommes aujourd’hui. Notre rôle est d’investir dans des services qui ont pour vocation de réduire la consommation d’électricité, de favoriser l’efficacité énergétique et l’utilisation des énergies renouvelables.

Comment accélérer la transition ?
Nous nous inspirons des start-up car nous avons observé chez ces jeunes entreprises une capacité à créer beaucoup à partir de très peu, à l’inverse des modèles existants. Nous avons donc lancé un screening qui nous permettra d’identifier et d’investir dans des start-up qui pourraient apporter un nouvel éclairage à notre business et nous aider à créer de nouvelles opportunités de marché.

Mélanie Trélat

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« Oser avoir un regard nouveau »
« Oser avoir un regard nouveau »

Rencontre avec Gilles Christnach, administrateur délégué chez Betic et représentant de l’OAI au sein du groupe de travail Energy.

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Qu’avez-vous tiré de ce travail collaboratif ?
Tout d’abord, ce qui me plaît particulièrement dans l’idée de révolution est le fait de penser « out of the box », de mettre à plat les schémas existants et de définir d’autres solutions que celles qui ont fonctionné jusqu’à présent avec les limites que nous connaissons désormais.

En participant au groupe de travail Energy, j’ai réalisé qu’il n’est pas simple de sortir de sa zone de confort en ce qui concerne les schémas de production et de distribution de l’énergie. Nous sommes partis d’une feuille blanche pour réfléchir aux nouveaux liens et connexions, aux avantages et inconvénients, aux habitudes à modifier et aux évolutions à adopter en vue d’une production plus décentralisée et plus individuelle, et cela demande du courage et du temps.

Jeremy Rifkin est un traceur ou un visionnaire. Il a les arguments et le charisme pour entraîner un mouvement et a en plus l’avantage d’être externe au pays. Il peut donc se permettre de nous pousser dans nos retranchements pour nous ouvrir à de nouvelles solutions alternatives. Mais désormais, c’est à nous qu’il appartient de définir concrètement, par d’autres groupes de travail, les prochaines étapes.

Quelles seront-elles dans le domaine de l’énergie ?
Ce vers quoi nous devons aller, c’est le prosumer, celui qui produit et consomme en même temps. Cela passe par la décentralisation qui s’accompagne nécessairement d’un renforcement des infrastructures et des smart grids, mais aussi par le fait de trouver des solutions en matière de stockage de l’électricité.

Le stockage est un exemple concret de thématique qui n’a pas été suffisamment creusée à mon sens lors des réunions. Or, on ne peut pas construire un nouveau modèle énergétique luxembourgeois, qui tend vers l’autonomie, en faisant abstraction de cette problématique.

Dans votre métier d’ingénieur-conseil, comment apportez-vous votre pierre à l’édifice pour tendre vers ce nouveau modèle ?
Pour nous, le photovoltaïque est un élément clé dans la nouvelle structure énergétique. Aux producteurs et fournisseurs d’énergie maintenant de trouver des marchés qui encouragent la production locale décentralisée. Il leur faut également définir de nouveaux modèles de fonctionnement qui permettraient de répartir les excédents de production en fonction des besoins, à travers des réseaux et des compteurs intelligents.

Mais, avant même de parler de la manière dont nous pouvons produire de l’électricité, la 1re étape est de réduire notre consommation. La construction, l’industrie et la mobilité sont les trois piliers essentiels où la réduction va s’opérer. Une réflexion devra être menée sur les besoins réels dans chacun de ces domaines, sur la mutualisation des espaces et des équipements, sur l’immédiateté du retour sur investissement. Est-ce que chaque famille a besoin d’une maison unifamiliale de 220 m2 avec salle de sport privative ? Est-ce que des équipements qui durent 15 à 20 ans doivent nécessairement être amortis endéans 3 ans ? Ce sont des questions que nous devons nous poser. Des synergies sont également possibles au niveau communal et certaines ont déjà vu le jour : centres scolaires centralisés, ateliers et dépôts partagés, machines et équipement exploités communément… Il faut oser adopter un regard tout à fait nouveau pour réduire les impacts environnementaux et optimiser l’utilisation. Chez Betic, nous considérons que l’usager est au cœur de ce processus dans les bâtiments. C’est pourquoi nous l’impliquons pleinement dans le processus de conception.

Quelle est la place du smart dans tout cela ?
Là encore, il convient de trouver un équilibre entre ce qui est nécessaire et ce qui ne l’est pas, d’autant plus qu’envoyer des données dans le cloud est énergivore et que, plus on implémente de l’intelligence artificielle, plus on augmente les risques d’erreurs, avec les conséquences que cela comporte. Mettons toute l’intelligence nécessaire dans les smart grids. Pour le reste, contentons-nous de l’indispensable. Par exemple, nous avons choisi de nous passer de climatisation dans notre bâtiment et d’avoir recours à une alternative : la ventilation nocturne. Cette solution, même si elle doit encore être affinée, est satisfaisante et elle fonctionne dans une trentaine de bâtiments au Luxembourg. Dans la mise en œuvre, nous devons sélectionner la technologie la plus adaptée à chaque cas et réduire l’intelligence artificielle à l’essentiel. Mais, nous devons aussi garder l’esprit ouvert à toutes les technologies possibles et rechercher de nouvelles solutions. Quand la solution n’existe pas, à nous d’en inventer une ! Nous avons eu l’opportunité de le faire au Biodiversum à Remerschen ou au lycée technique des professions de santé à Ettelbruck grâce à l’appui d’un maître d’ouvrage ouvert à l’innovation, l’administration des Bâtiments publics. Nous allons également installer pour l’administration communale de Fischbach le 1er arbre à vent à la maison relais d’Angelsberg…

Mélanie Trélat

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Mobilité : un virage à 180 degrés
Mobilité : un virage à 180 degrés

La mobilité de demain sera non polluante, multimodale, partagée et connectée. Elle sera aussi vendue comme un service. C’est ce qui ressort des séances de brainstorming du groupe de travail Mobility.

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Au Luxembourg, le transport constitue la source la plus importante de consommation énergétique (61 %) et le réchauffement climatique est imputable pour 64 % aux émissions rejetées par les véhicules de toutes sortes. La voiture est reine : elle constitue 72,5 % du modal split contre 14,5 % pour les transports publics et 13 % pour la mobilité active. 175.000 navetteurs franchissent chaque jour la frontière avec la Belgique, l’Allemagne ou la France et 86 % d’entre eux voyagent en voiture. 75 % des produits pétroliers vendus au Luxembourg sont consommés à l’extérieur du pays. Le Luxembourg est également le champion européen du nombre de véhicules par tête. Cet amour pour la voiture en fait le 4e pays le plus congestionné en Europe.

Face à ce constat, le Gouvernement et les communes ont mis en place un plan de mobilité proactif. Le pays a également su développer d’excellentes infrastructures et un savoir-faire pointu dans le domaine des ICT, ainsi que des infrastructures logistiques de qualité et un cluster dédié à la logistique.

La vision qui s’est dégagée des discussions au sein du groupe de travail Mobility est celle d’un pays qui, dans un futur proche, aura développé un écosystème de mobilité et de transport intelligent et durable, qui aura atteint une répartition des modes de déplacement de 40 % de transports publics, 30 % de mobilité active et 30 % de voitures individuelles et, enfin, qui aura instauré un réseau de transports en commun neutre en émissions de gaz à effet de serre, comme le seront aussi les voitures et la last mile logistique. Pour y parvenir, le pays peut s’appuyer sur les technologies vertes, adopter de nouveaux modèles de travail (le télétravail, par exemple) et une nouvelle approche de la mobilité : « as a service », multimodale et partagée et encourager une vision qui fait primer l’usage sur la possession de véhicules.

5 mesures stratégiques ont émergé des échanges au sein du groupe de travail Mobility. Il s’agit de promouvoir un revirement total des véhicules à combustion vers des véhicules zéro émission, d’investir dans la mobilité « as a service » et dans le développement de solutions multimodales, d’accélérer la transition vers les véhicules autonomes, de limiter les besoins en mobilité et de financer les initiatives en faveur d’un transport durable.

Illustration : Designed by Evening_tao / Freepik

Mélanie Trélat

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Construction : des nouvelles fondations
Construction : des nouvelles fondations

Les bâtiments et les quartiers de demain devront être smart, green et circulaires. C’est une des mesures stratégiques qui ressort des réunions du groupe de travail dédié à la thématique Building.

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L’état des lieux qui a été dressé de la situation au Grand-Duché s’articule autour de deux données objectives clés. D’un côté, le Luxembourg a un stock immobilier de 5.000 immeubles commerciaux et de 140.000 immeubles résidentiels dont 82,9 % sont occupés par une seule famille. De l’autre, en Europe, la construction est responsable de 40 % de la consommation totale d’énergie et de 36 % des émissions de CO2. La bonne nouvelle, c’est qu’en tant que gros consommateur d’énergie, le secteur de la construction est aussi un de ceux qui a le plus fort potentiel de réduction de son impact écologique.

La vision du bâtiment et des quartiers de demain présentée par le groupe de travail Building est clairement orientée vers davantage de durabilité, mais aussi vers davantage d’intelligence.

Durables, les bâtiments le seront par leur efficacité énergétique, par l’utilisation de matériaux propres, recyclés et recyclables. C’est pour remplir cette dernière condition que la création d’une banque de données des matériaux de construction durables a été retenue comme une des mesures stratégiques qui devraient être mises en place, tout comme le fait de déterminer des indicateurs qui permettront de mesurer la possibilité de réutiliser ou de recycler des matériaux, ainsi que des indicateurs qui permettront de mesurer l’intelligence d’un bâtiment.

Car les bâtiments seront bientôt intelligents. D’abord, ils ne consommeront plus d’énergie, ils pourront même en produire à partir de sources renouvelables comme le vent ou le soleil, voire en stocker et ils seront reliés entre eux par des smart grids permettant de répartir l’énergie produite entre les différents consommateurs présents dans une même zone en fonction de la demande ponctuelle des uns et des autres. Ensuite, le confort de vie des usagers sera régi par des systèmes d’intelligence artificielle basés sur des senseurs connectés qui permettront de réguler différents paramètres (température, apport lumineux, hygrométrie, etc.).

Les bâtiments seront également plus flexibles, modulables et multifonctionnels qu’aujourd’hui, l’occupation de l’espace évoluant au gré des besoins.

Le partage et l’échange seront au cœur de l’art de vivre et les plans urbanistiques privilégieront l’aménagement de zones publiques conviviales et d’espaces dédiés à l’art et à la culture.

Enfin, les chantiers de construction ne généreront plus aucun déchet. Ceci, et bien d’autres avantages encore (maîtrise des coûts et des délais de construction, qualité de construction, etc.), sera possible par le biais de l’adoption du BIM comme méthode standard de conception et de gestion des bâtiments. La mise en place d’une stratégie nationale BIM figure également au rang des mesures stratégiques.

Tout cela sera possible grâce, d’une part, à la mise en place d’un cadre réglementaire favorisant entre autres l’innovation technique et technologique, l’utilisation des énergies renouvelables et des matériaux durables et, d’autre part, au développement de la formation initiale et continue qui permettra d’accompagner les entreprises et leurs salariés dans cette évolution. Ce sont d’ailleurs 2 autres mesures stratégiques qui ont été définies par le groupe de travail.

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Mélanie Trélat

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Alimentation : cultiver en s'inspirant de la nature
Alimentation : cultiver en s’inspirant de la nature

Réduire les déchets et les émissions de CO2, aller vers davantage de transparence, promouvoir une consommation plus raisonnable, telles sont quelques-unes des pistes proposées par le groupe de travail Food dans le cadre du processus de Troisième révolution industrielle.

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Dans un contexte général qui est celui d’une croissance démographique mondiale et du changement climatique, l’alimentation représente 0,3 % du PIB au Luxembourg et une valeur ajoutée brute de 164 millions en 2002 et 80 millions en 2009.

Le territoire national se compose d’une grande diversité de paysages qui s’étendent sur 2.586 km2. 50 % de cette surface sont occupés par des terres agricoles dont la moitié sont des prairies permanentes. À cause des prix des terrains élevés, moins de la moitié de ces terres agricoles appartiennent à des fermiers et il s’agit principalement d’affaires familiales actives dans la production laitière et/ou bovine.

L’agriculture locale est ouverte aux marchés communs européen et internationaux et elle est soumise aux règles de la politique agricole commune.

Plusieurs opportunités ont été identifiées pour permettre au Luxembourg de se positionner comme un modèle de durabilité pour d’autres pays ou régions : parmi celles-ci, développer et faire fructifier l’agriculture de niche, exploiter les sources d’énergie renouvelables et enfin faire du secteur agro-alimentaire dans son ensemble, de la production à la distribution en passant par la transformation, un secteur soutenable, transparent, de haute qualité et sûr. L’objectif étant d’avoir, à terme, une agriculture luxembourgeoise 100 % bio et de cultiver en s’inspirant de la nature.

Pour parvenir à atteindre ces objectifs, 5 mesures stratégiques ont été définies : établir une feuille de route de la production alimentaire basée sur la transparence et la confiance, mettre en place un partenariat entre le Gouvernement, l’industrie agro-alimentaire et la recherche pour faire du Luxembourg un laboratoire, créer un groupe de travail sectoriel sur les déchets, favoriser l’utilisation des énergies renouvelables et la réduction des émissions de CO2 dans le secteur alimentaire luxembourgeois, et enfin encourager les échanges entre consommateurs et producteurs et promouvoir de nouvelles habitudes de consommation.

Illustration : Conçu par Freepik

Mélanie Trélat

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Industrie : L'industrie 4.0 est en marche
Industrie : L’industrie 4.0 est en marche

Le numérique et l’innovation sont dans l’industrie, peut-être plus encore que dans les autres secteurs, au cœur de l’évolution profonde qui a été formalisée à travers le processus de Troisième révolution industrielle.

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Le secteur industriel luxembourgeois bénéficie de l’emplacement du pays en plein cœur de l’Europe, ainsi que d’un contexte économique, social et politique stable. Il est composé d’un mélange équilibré entre grandes et moyennes entreprises et une grande partie des employés qui y travaillent sont qualifiés et multilingues. Il se trouve pourtant, comme les autres secteurs, à l’aube d’un changement majeur de paradigme dans le contexte de la Troisième révolution industrielle.

Révolution à laquelle il peut faire face grâce à des opportunités qui sont multiples et toutes étroitement liées aux nouvelles technologies. « L’industrie 4.0 », comme elle est nommée dans le rapport publié par les organisateurs, intégrera des innovations technologiques intelligentes comme l’impression 3D, la robotique, le design virtuel, la réalité augmentée et les objets connectés et des innovations techniques comme des matériaux ultra-légers. L’idée est de faire du Luxembourg une plateforme reconnue à l’échelle internationale pour l’excellence et la durabilité de son industrie à travers le déploiement de solutions novatrices.

Les mesures stratégiques qui sont préconisées pour atteindre cet objectif à l’horizon 2050 sont de conférer davantage de pouvoir, mais aussi plus de responsabilités, au Haut comité pour le soutien, le développement et la promotion de l’Industrie, de développer une plateforme technologique collaborative sur laquelle industriels et chercheurs pourront travaillent sur des sujets transversaux, de mettre en place un inventaire des opportunités exergétiques (dimension qualitative d’une énergie), d’élaborer un programme qui favorise et accélère l’éco-innovation au sein des start-up et d’étendre les possibilités de requalification ou de mise à niveau des compétences à travers la formation.

Mélanie Trélat

Finance : un centre financier à l'avant-garde de la révolution numérique
Finance : un centre financier à l’avant-garde de la révolution numérique

Les réflexions du groupe de travail Finance ont abouti à un constat : pour conserver son statut de place financière forte à l’échelle internationale, le Luxembourg doit miser sur l’innovation technologique et renforcer son caractère durable.

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La finance est, aujourd’hui encore, un élément constitutif du rayonnement du Luxembourg à l’étranger. Le pays est, en effet, une des principales places financières en Europe, voire dans le monde. Il fait partie des leaders internationaux de la domiciliation de fonds d’investissement, notamment dans le domaine de la microfinance, et est le premier distributeur transfrontalier de fonds en Europe. Il doit ce statut de centre financier de pointe à une infrastructure solide et à un cadre législatif et réglementaire de haute qualité. Le Luxembourg comptait 143 banques en 2015 et 3.666 fonds d’investissement en 2016.

Le Grand-Duché est également en train de se positionner en tant que hub de la technologie financière (fintech). Ce positionnement étant une des cartes qu’il a à jouer pour son avenir, tout comme la smart economy et l’Internet of Things qui sont autant d’opportunités à exploiter.

La vision du groupe de travail Finance est de faire du Luxembourg un centre financier, perçu au niveau international, comme un champion de la durabilité et qui se place à l’avant-garde de la révolution numérique. C’est pourquoi la première des mesures stratégiques préconisées par les participants a été le lancement d’une plateforme de développement de la finance durable. Viennent ensuite le déploiement de la microfinance pour générer des projets innovants et durables bottom-up, la création d’un coffre-fort de données sécurisé comme condition préalable à la mise en place de contrats intelligents, le traitement des questions réglementaires et le développement de l’éducation financière.

Mélanie Trélat

Smart Economy : update en cours
Smart Economy : update en cours

Le groupe de travail Smart Economy a mis en exergue les points forts et les points faibles du pays dans le domaine des ICT et il a proposé que des ponts soient créés entre le monde du numérique et la société au sens large.

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En matière d’ICT, le Luxembourg est un pays avancé comme en témoigne le tableau de bord annuel dressé par la Commission européenne qui révèle que la connectivité, le capital humain et l’utilisation d’Internet sont les domaines dans lesquels le pays a été le plus performant en 2016. Un de ses atouts majeurs est aussi une couverture totale en Internet haut débit. Il est cependant mal armé pour franchir le fossé des compétences digitales, son système d’éducation n’étant pas adapté pour y parvenir et l’expérience pour déployer la révolution digitale lui faisant défaut.

Le big data, les antennes intelligentes, les radio technologies cognitives, le spectre d’accès dynamique, les réseaux maillés, la nouvelle génération de Wifi et la 5G sont autant d’opportunités économiques dont le Grand-Duché pourrait tirer parti dans le contexte de cette 3e Révolution Industrielle.

L’ICT doit être mis au service d’une croissance durable, inclusive, de la responsabilité sociale et de la diversification économique. C’est en tous cas ce qui ressort des discussions menées par le groupe de travail Smart Economy. Ceci est possible grâce à l’utilisation compétitive et efficace des ressources, l’inclusion du numérique dans la société au sens large, une société qui serait basée sur un modèle de croissance soutenable et qui considère le bien-être social.

Les mesures stratégiques qui ont été défendues par le groupe de travail à l’issue de ses réunions sont la création d’un campus automobile, le déploiement de l’informatique haute performance, l’implémentation d’un projet pilote de smart city, la constitution d’un centre de compétences en cybersécurité et enfin, la conclusion de partenariats étroits entre l’industrie technologique locale et les instituts de science appliquée.

Illustration : Icons by http://dryicons.com

Mélanie Trélat

Économie circulaire : il faut que ça tourne rond
Économie circulaire : il faut que ça tourne rond

C’est un fait : la consommation est au cœur de la croissance économique. Pourtant, on peut concevoir et produire différemment pour réduire notre empreinte carbone, comme le soulignent les conclusions des travaux du groupe dédié à l’économie circulaire.

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Premier constat de la part des participants aux réunions du groupe de travail Circular Economy : la croissance économique est liée à la consommation. Or, les chaînes d’approvisionnement telles qu’elles existent aujourd’hui sont si complexes et si longues qu’elles permettent difficilement d’identifier les matériaux et les ingrédients qui composent un produit. Les produits ne sont d’ailleurs pas conçus en vue d’être démontés et réutilisés et l’infrastructure actuelle se prête mal à la logistique inversée. La sensibilisation aux principes de l’économie circulaire n’en est qu’à ses balbutiements.

Un chiffre marquant ressort de l’état des lieux de la thématique Circular Economy : chaque euro généré par notre activité économique engendre dans le même temps environ 2,5 kg de déchets !

Si le Luxembourg veut devenir la 1re nation circulaire, comme le revendique le groupe de travail Circular Economy, il devra s’appuyer sur de nouveaux business models basés sur le principe de produit « as a service » ou de « pay for performance » soutenus par des plateformes d’objets connectés. Il devra également développer la logistique inversée, renforcer la sécurité dans la transmission des données et promouvoir l’ecodesign et l’upcycling des matériaux usagés dans une chaîne industrielle de production pour créer de la valeur ajoutée.

Ce ne sont pas moins de 7 mesures stratégiques qui ont émergé des réflexions menées par le groupe : l’implémentation d’un système de taxation, la mise en place de filières de formation à l’écoconception et à l’écoproduction, la promotion à grande échelle du design circulaire et des nouveaux business models soutenue activement par le Gouvernement, le développement de la production locale et l’incitation des producteurs à utiliser les sources d’énergie renouvelables en priorité.

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Mélanie Trélat

Prosommateurs & modèles sociaux : l'humain au cœur du processus de Troisième révolution industrielle
Prosommateurs & modèles sociaux : l’humain au cœur du processus de Troisième révolution industrielle

La conception et la mise en place de nouveaux modèles sociaux n’est pas possible sans l’implication des citoyens dans les processus de réflexion. C’est en substance le message du groupe de travail Prosommateurs & modèles sociaux.

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Le Luxembourg a pour spécificité d’être un pays particulièrement cosmopolite situé en plein centre de l’Europe et de la Grande Région. Son modèle économique et son mode de vie sont fortement empreints de ce multiculturalisme. La consommation de ressources y est très élevée, en relation avec le niveau de vie très confortable des habitants et usagers.

La qualité du système de santé, tout comme celle de la sécurité sociale, requièrent une croissance du PIB constante pour demeurer au niveau actuel. Autres challenges auxquels le pays est confronté : les problèmes de mobilité, d’environnement, les prix des logements en hausse, et les interactions socioculturelles. En 2014, 16,4% de la population encourait un risque de pauvreté après transfert des aides sociales.

La participation des citoyens, à travers des processus collaboratifs, à la création des nouveaux modèles sociaux, culturels et économiques qui se dessinent est primordiale pour que leur implémentation réussisse. De même que la mutation vers une économie partagée, caractérisée par un pouvoir latéral, ne peut se faire sans leur implication.

Le mot d’ordre qui ressort des discussions du groupe de travail Prosumers & Social Model est que l’humain est au cœur du processus de Troisième révolution industrielle, d’où la nécessité de sensibiliser et de familiariser les citoyens avec les principes holistiques qui la composent incluant la circularité, la durabilité, les biens communs et le capital social. Il a également soulevé la nécessité de déterminer de nouveaux indicateurs permettant de mesurer la qualité de vie incluant des critères sociaux, environnementaux et économiques.

Les mesures qui devraient être mises en place selon le groupe de travail thématique sont les suivantes : allouer automatiquement un numéro de TVA aux entreprises montées par des prosumers, réguler les nouveaux business models, analyser les activités en lien avec l’économie partagée au Luxembourg, créer une plateforme en ligne de l’économie partagée et proposer des événements et des débats publics autour du processus de Troisième révolution industrielle.

Mélanie Trélat

Améliorer l'impact local tout en soutenant un projet à l'international
Améliorer l’impact local tout en soutenant un projet à l’international

IMNERGY est une coopérative pour le soutien, le développement et l’évaluation de projets solidaires internationaux, dont l’idée est de conscientiser les entreprises sur leur impact environnemental et social, afin qu’elles le considèrent dans leurs prises de décision. Rencontre avec son dirigeant, David Richards.

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Quels services proposez-vous ?
Notre nouvelle offre de services se décline en deux étapes.

La première étape consiste en un premier bilan d’impact environnemental, que nous appelons pré-étude. Il s’agit d’une analyse qualitative et subjective, permettant d’évaluer en partenariat avec le dirigeant, l’influence des activités de l’entreprise sur son environnement général (air, sol, eau, humain, économique, etc.). En contrepartie de ce service gratuit, nous encourageons l’entreprise à contribuer à l’un de nos projets solidaires à la hauteur de ce qu’elle jugera qu’on lui a apporté à travers cette étude d’impact.

La deuxième étape consiste à se focaliser sur quelques-unes des zones d’amélioration qui ont été identifiées et de mener sur ces points précis une étude plus poussée, quantitative cette fois, et qui aboutira à l’établissement d’un plan d’action concret, mesures à l’appui. Ces prestations de consultance classiques sont, quant à elles, rémunérées.

Pourriez-vous nous donner un exemple significatif de collaboration ?
Depuis toujours, nous essayons d’apporter une plus value pour toute entreprise qui soutiendrait un des projets sur notre plateforme. Ainsi, par exemple, nous avons le plaisir d’avoir parmi nos récents soutiens un laboratoire homéopathique de la région de Metz qui se montre très engagé sur le plan environnemental à travers des mesures comme un approvisionnement local en matières premières, le recyclage et le traitement de l’eau, la mise en pratique d’une politique RSE ou encore l’installation de ruches sur son site. En rejoignant le cercle grandissant d’entreprises sur notre plateforme, ce laboratoire a décidé de faire un pas de plus dans cette direction en soutenant cette fois un projet au Brésil qui vise à favoriser la biodiversité à travers la création de corridors qui facilitent le transfert entre les espèces entre différentes zones. Grâce à ce partenariat dont nous, autant que les porteurs du projet dans le Nord-Est brésilien, espérons qu’il se fera dans la durée, ce laboratoire affiche clairement son engagement solidaire sur toute une gamme de produit, et nous de même.

Quel est votre rôle dans ce contexte ?
Notre rôle est d’identifier un projet qui corresponde à une entreprise en fonction des desideratas qu’elle peut avoir en ce qui concerne un type de projet ou une région du monde en particulier. Il est aussi de contrôler le fait que ce projet ait une valeur positive sur l’environnement et sur la société. Il doit pour cela respecter un cahier des charges. L’avantage pour l’entreprise est qu’elle n’a pas à effectuer de démarches ou de recherches et qu’elle peut s’appuyer sur nous pour faire un suivi régulier, peu importe la langue, de chaque projet. Ainsi, reprenant l’exemple précédent du projet au Brésil, nous avons d’ores et déjà convenu d’une visite sur place courant mai 2017, car plusieurs clients soutiennent activement ce projet. Grâce à notre service de suivi, les frais engagés pour ces visites, très importantes pour nos soutiens, sont mutualisés.

Que comprend le cahier des charges en question ?
Tout d’abord des critères de protection de la forêt ou de reforestation. Le projet doit, a minima, permettre aux communautés qui vivent dans les régions concernées de conserver un niveau de revenus similaire à celui qu’elles avaient avant l’implantation du projet et, à terme, contribuer à améliorer et pérenniser les conditions de vie économiques et sociales sur le court, moyen et long terme.

À titre d’exemple, quel type de projet peut répondre à ces critères ?
Il arrive que nous travaillions avec des projets existants, il arrive aussi que nous montions nos propres projets. C’est le cas au Mexique, dans la Péninsule du Yucatan, où nous avons accompagné et formé des villageois à l’agroforesterie de manière à mettre en place des zones combinant de la reforestation avec de l’agriculture ou de l’élevage bovin, qui est leur principale source actuelle de revenus. Notre expertise étant dans la partie forestière du projet, ils se sont également fait accompagner par d’autres associations pour améliorer le volet agricole. En revanche, le volet forestier leur a permis à court terme de cultiver leur propre fourrage via des essences natives d’arbustes fourragers et donc de ne plus devoir y consacrer des terre agricoles ou pire, de devoir acheter du fourrage au prix fort. À plus long terme, le projet permet de produire des essences natives d’arbres fruitiers et de bois d’œuvre et donc cette communauté y gagnera davantage d’autonomie et de stabilité financière.

Pourquoi ne pas soutenir des projets locaux ?
À l’échelle globale, un projet forestier au Luxembourg ou en Grande Région aurait un impact moins important qu’un projet en forêt tropicale ou sub-tropicale, car ce sont dans ces dernières régions que subsistent des forêts primaires qui jouent un rôle crucial dans l’équilibre climatique et la lutte contre le changement climatique. Ce qui ne veut surtout pas dire qu’il ne faut rien faire dans nos régions. Au contraire, celles-ci ont aussi besoin d’être protégées, améliorées, voire, dans certains cas, reboisées. Ne pouvant pas tout faire, nous avons tout simplement décidé de concilier l’amélioration de l’impact local des entreprises en accompagnant les entrepreneurs dans cette démarche et la solidarité avec des projets à l’international.

Quels sont les avantages d’une telle démarche pour l’entreprise ?
Nos cibles sont les TPE et les PME. Notre objectif est de les amener à comprendre qu’elles peuvent poursuivre leurs activités dans les mêmes conditions et continuer à proposer les mêmes services à leurs clients, tout en ayant une meilleure connaissance et une meilleure maîtrise de leurs impacts sociaux et environnementaux. L’entreprise n’a pas à s’engager dans une démarche chronophage et coûteuse - la 1re partie de l’étude ne l’oblige en rien si ce n’est, si elle le souhaite, à soutenir un projet solidaire, mais elle reçoit en revanche des pistes pour réduire ses impacts localement-. Ensuite, charge à l’entrepreneur d’améliorer sa chaîne de production et de mettre en avant sa démarche pour se démarquer de ses concurrents et gagner de nouveaux marchés.

Mélanie Trélat

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