Beckerich, sur la voie de l'autarcie énergétique

Beckerich, sur la voie de l’autarcie énergétique

Comment une commune peut-elle participer activement à la transition énergétique ? L’exemple emblématique de Beckerich avec Thierry Lagoda, ‎bourgmestre.

Thierry Lagoda, ‎bourgmestre
Thierry Lagoda, ‎bourgmestre - 1

Commençons par retracer l’histoire de la commune dans le domaine de l’énergie…
Tout a commencé il y a 22 ans, en 1995, lors de notre adhésion à l’Alliance pour le climat qui était soumise à différents critères liés à la protection du climat et à la solidarité envers les pays du tiers-monde. Nous avons ensuite agi sur le front de la mobilité en mettant en service une ligne de bus reliant chaque heure Beckerich à Luxembourg, puis nous avons introduit des subsides pour favoriser les installations photovoltaïques. Cette mesure a permis de faire de Beckerich la commune qui regroupe le plus grand nombre d’installations photovoltaïques au Luxembourg et ce, depuis plus de 10 ans. Beckerich est aussi la 1re commune à s’être lancée dans l’installation de copropriétés photovoltaïques sur les toits des bâtiments communaux. Nous en avons aujourd’hui une sur le hall sportif, une sur la caserne des sapeurs-pompiers, une sur l’installation de chauffage à copeaux de bois et nous allons nous équiper d’une nouvelle installation dans le courant de cette année sur le toit des ateliers du service technique.

Vous avez également un système de chauffage peu commun…
Nous avons en fait deux systèmes de chauffage. En 2004, les 19 fermiers de la commune se sont regroupés dans une coopérative de biométhanisation et l’année suivante, nous avons créé un réseau de chauffage urbain qui alimente 4 des 8 localités de la commune. Les autres n’ont pas pu y être raccordées pour des raisons techniques. Nous avons aussi construit une centrale de chauffage à copeaux de bois dont la chaleur est distribuée via le même réseau et dont chacun des 2 fours produit 2 mW.

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Vous affichez l’ambition d’atteindre l’autonomie énergétique d’ici 2030. Où en êtes-vous ?
Au niveau du chauffage, nous devons faire un peu mieux. C’est pourquoi nous avons introduit un nouveau règlement qui permet aux personnes qui ne peuvent pas se raccorder au réseau de chauffage urbain de bénéficier de subsides lors de l’acquisition d’un nouveau système de chauffage à condition que celui-ci soit alimenté par des sources d’énergie renouvelables.

En ce qui concerne l’électricité, la biométhanisation couvre la totalité des besoins en électricité basse tension. L’objectif est donc déjà atteint de ce côté-là. Et nous sommes d’ores et déjà autarciques au niveau de la consommation d’eau puisque nous profitons de nos propres sources.

Nous avons parlé production d’énergie, mais que faites-vous pour réduire la consommation ?
Nous avons mis en place un système de régulation du chauffage dans tous les bâtiments communaux. Nous pouvons ainsi limiter la température dans toutes nos salles.

Nous veillons également, lors de la construction de nouveaux bâtiments et lors de l’assainissement de bâtiments anciens, à être toujours au top en matière d’isolation pour éviter les déperditions de chaleur.

Est-ce que vous menez aussi des projets à une échelle plus large ?
Oui. Nous participons à une initiative intercommunale qui implique les 10 communes du canton de Rédange-sur-Attert. Il s’agit de la construction d’ici 3 ans d’un parc d’éoliennes. L’idée est d’atteindre l’autarcie énergétique au niveau de l’électricité basse tension non seulement sur la commune de Beckerich mais aussi sur tout le canton. C’est notre objectif mais le fait de l’atteindre dépendra de différents facteurs : puissance des éoliennes, disponibilité des parcelles de terrain adéquates, etc.

Mélanie Trélat

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Publié le jeudi 30 mars 2017
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