Le dossier du mois

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Publié le 29 mars 2021
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mars 2021

Énergie, ville : soyons énergiphiles !

« Si vous voulez trouver les secrets de l’univers, pensez en termes d’énergie, de fréquence, d’information et de vibration » (Nikola Tesla)

Énergie, ville : soyons énergiphiles !
Sommaire du dossier du mois
Électrocardiogramme urbain
Électrocardiogramme urbain

« Si vous voulez trouver les secrets de l’univers, pensez en termes d’énergie, de fréquence, d’information et de vibration » (Nikola Tesla)

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Les questions environnementales, les interrogations sur la façon d’occuper l’espace sans en épuiser les ressources et les préoccupations liées à l’énergie sont un champ d’action et d’investigation qui participent à l’impact sociétal. Elles intéressent potentiellement tout le monde, du résident au travailleur mobile, des techniciens de l’habitat aux planificateurs du territoire, des théoriciens socio-économico-politiques aux praticiens des sources renouvelables, des créateurs d’infrastructures aux usagers avertis… liste non exhaustive !

Comment imaginer aujourd’hui un lieu de vie, qu’il soit logement résidentiel, bâtiment d’entreprise, quartier, ville, voire pays - à l’échelle du Luxembourg qui y associe ses voisins immédiats -, sans réfléchir à son évolution et à ce qui va la mouvoir ? Et donc à l’énergie ou, mieux, aux énergies ? Par exemple, ces sources renouvelables qui n’ont plus rien d’alternatif (hormis le courant électrique qu’elles peuvent générer peut-être) quand il s’agit de faire battre un cœur urbanisé et de poser les bons diagnostics.

Et puis il y a la perception de l’énergie et la façon d’interagir dans son environnement, les choix personnels, les sources, les impacts objectifs ou ressentis, la sensibilité à la protection de la planète, la foi dans l’innovation, les connaissances techniques, la maîtrise des solutions. Il y a l’orientation que l’on souhaite donner à son habitat ou/et à son lieu de travail…. et tous ces paramètres contribuent à l’image que l’on a de l’énergie, à l’image que l’on veut en tracer aussi.

Parmi toutes les sciences et les champs de recherche qui entrent en jeu sur les questions d’énergie comme sur les questions urbanistiques, la sociologie s’est frayé un chemin, aux côtés des penseurs qui font de l’écologie et de l’économie des chevaux de bataille capables de tirer l’attelage côte à côte, à charge égale. Les sociologues de l’énergie ont, pour leurs travaux, établi une sorte de typologie. On y retrouve, entre autres, l’« énergiphile ».

L’énergiphile, en gros, c’est une personne qui a la notion de ce que représente un kilowatt/heure, avec la conscience que la production se calcule, que la consommation doit être mesurée aussi, que l’énergie a un coût, un prix, un impact. Que ce soit pour vivre au quotidien chez soi, pour se déplacer, se chauffer, se rafraîchir…

Infogreen s’est donc rangé parmi ces énergiphiles, et s’est intéressé à celles et ceux qui pensent, aménagent, collaborent, partagent, innovent, ont des idées, des pistes ou des solutions.

« Si vous voulez trouver les secrets de l’univers, pensez en termes d’énergie, de fréquence, d’information et de vibration », disait Nikola Tesla (1856-1943), ingénieur, inventeur et physicien américain d’origine croate, unanimement reconnu pour ses travaux révolutionnaires sur l’électricité. Si on veut toucher un univers durable, y ajouter la conscience qu’il faut produire et consommer mieux ne relève pas du luxe, mais du bon réflexe.

Alain Ducat

A new alliance for the future
A new alliance for the future

Environmentalism and well-being research should ally for a socially and environmentally sustainable future. Technological change and energy efficiency are insufficient to reduce environmental impact without limiting consumption[1]. This, however, proved very difficult to achieve. Well-being research offers a new perspective and indicates venues for sustainable and satisfactory lives. The key idea is to expand well-being, and to abandon the logic of imposing limits.

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Giving up consumption and the comfort of modern lives is scary because it equates leading grim, unhappy existences : this is a misconception.

Research showed that consumption contributes to well-being only at early stages of economic development. Beyond a certain threshold, its contribution to additional well-being is negligible. So, why is it difficult to reduce consumption in affluent societies ? The usual answer is that people are greedy, self-interested and competitive. However, well-being research clarified that people care for future generations, and suggests that over-consumption and unsustainability originate in people’s fear[2] about the future.

The extent to which fear fuels consumption depends considerably on people’s trust in collective action : if people trust that others will do their part in a collective effort, and that the institutions in charge of coordination are reliable, then people will likely cooperate to solving common problems, such as environmental issues. However, if trust is low, the possibilities for cooperation are scarce and people opt for private solutions to shelter themselves and their beloved ones against deteriorating environment. This is a typical problem of collective impotence : the crisis of cooperation leads to private solutions, boosts consumption and growth, prioritizes money, introduces a trade-off between productive and unproductive activities, and worsens the ecological problem. The result is growing environmental and social degradation amidst economic growth and unhappiness.

This can change. Well-being depends durably on people’s relationships with themselves, with the others and with the environment. An agenda that prioritizes well-being, by promoting social relations, can break this circle and put societies on a virtuous path whereby economic growth is decoupled from people’s ability to enjoy a good life ; probably a slower growth, but one that is better suited to fit people’s needs.

This is why progress should be evaluated according to society’s ability to transform its resources in quality of life, and not by the growth rate of the economy.

Introducing car-free areas in cities, cooperative teaching in schools, and limiting advertising are concrete areas of relatively simple interventions to promote social relations and cooperation, in favor of better lives and a peaceful and respectful coexistence with other species on Earth.

NB : The author is thankful to Dr. Thomas Gibon (LIST) for early comments and fruitful discussion. The views and ideas expressed in this article are the sole responsibility of the author.

Francesco SARRACINO, Ph.D., Economist, Statec Research Division
Photo : Fanny Krackenberger


[1]Haberl, H., Wiedenhofer, D., Virág, et al. (2020). A systematic review of the evidence on decoupling of GDP, resource use and GHG emissions, part II : synthesizing the insights. Environmental Research Letters, 15(6), 065003. Available here : https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/ab842a

[2]There are many explanations for over-consumption, from positional competition to the search for identity. These explanations coexist and can be a consequence of the mechanism summarized here.

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« Le Luxembourg profite pleinement du potentiel européen »
« Le Luxembourg profite pleinement du potentiel européen »

La politique européenne est ambitieuse. Pour la Commission, le modèle de demain devra être plus efficace, circulaire et moins consommateur en ressources, avec une part plus importante d’énergies renouvelables. Infogreen a voulu en savoir plus sur la quête de la neutralité carbone, orchestrée par la Commissaire européenne à l’Énergie, l’Estonienne Kadri Simson. Voici ce qu’en dit le porte-parole de la Commission européenne responsable du volet « Climate Action and Energy », Tim McPhie.

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Quels sont les grands objectifs européens ?

En septembre dernier, la Commission a proposé dans son plan d’action pour le climat de revoir son objectif de réduction des gaz à effet de serre (GES) à moins 55% par rapport aux niveaux de 1990 - le précédent objectif était de 40%. L’énergie représente 75% des émissions et son rôle est donc essentiel pour atteindre cet objectif. Le modèle de demain devra être plus efficace, circulaire et moins consommateur en ressources, avec une part plus importante d’énergies renouvelables et une plus grande électrification, dans tous les secteurs, tout en tirant parti des gaz naturels et carburants propres lorsque l’électrification n’est pas possible ou trop coûteuse.

La réalisation de ces objectifs dépend essentiellement de la décarbonisation du système énergétique et des niveaux d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique en particulier. La Commission proposera, d’ici juin 2021, de réviser les objectifs en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique afin qu’ils soient cohérents avec l’ambition climatique accrue. L’analyse d’impact a montré que pour un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55%, la part des énergies renouvelables correspondante se situerait entre 38% et 40% pour 2030 - en fonction du dosage des politiques. Ces niveaux seront atteints grâce notamment à la part des énergies renouvelables dans l’électricité, qui devra au moins doubler pour atteindre environ 65% en 2030.

En outre, la décarbonisation du secteur du bâtiment est essentielle. L’UE devrait réduire les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments de 60% par rapport aux niveaux de 2015.

Comment la Commission peut-elle encourager les initiatives étatiques, régionales, locales ?

Nous voulons concrétiser la stratégie d’intégration du système énergétique dans la révision de la directive européenne sur les énergies renouvelables. Le futur du système énergétique européen doit placer en son centre les consommateurs finaux d’énergie – ménages et consommateurs industriels. Un certain nombre de mesures relatives à la relance et à la transition énergétique, telles que la vague de rénovations des bâtiments et le financement de projets d’énergies renouvelables, impliquent et impactent directement les entreprises et les travailleurs, et ont le potentiel de créer des emplois et de la croissance économique. Il est donc crucial de placer les citoyens au cœur de la transition énergétique.

Les États membres doivent profiter de l’élan et utiliser les fonds disponibles dans le cadre du mécanisme de relance et de résilience, ainsi que dans les fonds de cohésion renforcés et le mécanisme de transition juste, en vue de soutenir les investissements publics, et ainsi d’exercer un effet de levier pour générer des financements de la part du secteur privé.

Un autre outil important est le nouveau programme LIFE (https://ec.europa.eu/easme/en/secti...), qui se concentre sur la transition énergétique propre et couvre la pauvreté énergétique. La vague de rénovations peut aider les 34 millions d’Européens en situation de pauvreté énergétique en rénovant les bâtiments les moins performants, et elle peut réduire les factures d’énergie des ménages, qui représentent pour de nombreux Européens une part importante de leurs dépenses mensuelles. En outre, elle encourage la modernisation et la décarbonisation des systèmes de chauffage et de refroidissement, et assure une transformation profonde, inclusive et orientée vers un environnement bâti durable.

La Commission a aussi lancé le projet européen Bauhaus, qui a pour but de regrouper les parties prenantes venant de la société civile – citoyens, architectes, urbanistes, designers, experts en environnement et en santé publique, investisseurs et autorités de planification – pour qu’ils puissent s’investir dans la recherche de meilleures idées pour des rénovations de haute qualité.

Quel rôle joue, et peut jouer le Luxembourg ?

La Luxembourg est un cas spécial en termes énergétiques vu sa taille et le fait que, hormis les énergies renouvelables, il n’a pas de ressources nationales. Son réseau électrique est dépendant des TSOs (Transmission System Operator ou Gestionnaire de réseau de transport d’électricité ou de gaz) voisins. Ce qui en soi n’est pas un problème. Le Luxembourg est un pays avec des impulsions très catalytiques en termes de coopération régionale énergétique, surtout dans le domaine des renouvelables et notamment pour l’offshore éolien.

Il est aussi très actif dans plusieurs forums européens de coopération régionale. Bref, il profite pleinement du potentiel européen pour combler ses besoins énergétiques et la transition vers une économie neutre en carbone.

Propos recueillis par Alain Ducat
Photos (EESC/Commission européenne/Engie)

Photo principale : Kadri Simson, commissaire européenne (EESC) / Tim McPhie, porte-parole (Commission européenne)

« Les citoyens et les énergies douces au centre de l'urbanisme »
« Les citoyens et les énergies douces au centre de l’urbanisme »

En accord avec le Plan national intégré en matière d’Énergie et de Climat (PNEC), le Luxembourg s’est lancé dans un vaste projet en faveur de l’environnement. Claude Turmes, ministre de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire, nous explique comment le gouvernement se joint à la population pour devenir un modèle sur le plan européen.

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Quels sont les principaux objectifs à atteindre, pour le Luxembourg, dans le cadre de ce plan ?

Nous sommes dans une crise climatique. Et en tant que gouvernement, nous nous devons d’être à la hauteur. C’est pour cette raison que nous avons renforcé nos objectifs. Nous sommes passés de 40% de réduction des émissions de gaz à effet de serre à 55%, d’ici 2030. Même chose pour l’utilisation des énergies renouvelables qui passent de 11 à 25 %. Pour l’efficacité énergétique, nous visons une amélioration de 40 à 44%. Ce dernier objectif est le plus ambitieux en Europe. Cela s’explique par le fait que le Luxembourg est un petit territoire, densément peuplé, et surtout qui accueille beaucoup d’activités économiques et industrielles très intenses en énergie. Pour maîtriser la quadrature du cercle, il est donc impératif d’être excellents sur l’efficacité énergétique.

Comment améliorer concrètement cette efficacité énergétique ?

En utilisant les meilleures technologies disponibles. Je pense aux nouveaux bâtiments qui sont construits de manières efficaces, en intégrant les énergies renouvelables. Ces immeubles, qui accueillent autant des habitations privées que des bureaux, sont soumis à des standards qui figurent parmi les meilleurs en Europe, voire au monde. C’est également important d’accompagner les industriels chaque fois qu’il y a un grand investissement. Par exemple, chez Guardian, producteur de verre, ils remplacent le four actuel par l’un des plus efficaces au monde.

La mobilité douce n’est pas oubliée...

Les transports publics sont constamment mis en avant ! Le Luxembourg est le plus grand investisseur par habitant. Pour donner une comparaison, nous investissons deux fois plus que la Suisse alors que ce pays est aussi résolument tourné vers la protection de la planète. Les transports publics gratuits sont une décision dont nous sommes fiers et qui remportent un franc succès. C’est évidemment un bonus pour la mobilité douce.

Je n’oublie pas l’électromobilité, les voitures, les camionnettes et autres camions. Notre objectif est de faciliter la transition vers une mobilité sans émissions pour tout le monde.

L’essence du PNEC, c’est d’utiliser toutes les technologies propres disponibles aujourd’hui en matière d’efficacité énergétique et d’énergie renouvelable. Nous voulons que tout soit utilisé plus vite et plus fort. Par exemple, sur le solaire, nous avons multiplié par 5 les investissements sur les deux dernières années. L’éolien prend également une belle envergure.

Est-ce que le Luxembourg tend à être plus indépendant sur le plan énergétique ?

Aujourd’hui, nous importons notre pétrole, notre gaz et la majorité de notre électricité. Demain, nous serons un pays qui va produire. Donc, nous allons essayer de sortir des énergies fossiles. Mais, d’un autre côté, avec notre petit territoire, notre démographie et notre niveau d’activités, le Luxembourg ne sera jamais un pays énergétiquement autonome.

Nous allons donc faire le maximum sur le développement de l’énergie solaire. Pas seulement sur le toit des maisons mais aussi sur les toits des entreprises. Nous avons, par exemple, 300 hectares de parkings qui pourraient être recouverts d’ombrières solaires.

L’Allemagne est notre voisin qui avance le plus vite, tout en sortant du nucléaire et du charbon. Nous pouvons donc nous appuyer sur eux. Le mix énergétique du futur, ça sera beaucoup d’électricité verte et, derrière, des importations d’électricité, principalement allemandes.

Quid des projets et des premiers résultats ?

Je suis enchanté par les installations solaires citoyennes. Les communes mettent à disposition le toit d’une école ou d’un hangar des services techniques. Les citoyens investissent ensemble dans une installation solaire. S’ils font cela, ils obtiennent un prix garanti qui est légèrement meilleur que s’ils le faisaient de manière individuelle ou en entreprise. On a des dizaines d’initiatives qui fleurissent un peu partout dans le pays.

Pour gagner la bataille en faveur du climat, il faut plus que la technologie. Il faut que tout le monde s’y mette. C’est une question sociétale.

Produire du solaire est un premier pas. Peut-être que, derrière, les gens se lanceront dans un projet de jardin collectif par exemple, pour économiser les kilomètres de livraison.

Il faut repenser notre urbanisme etcette planification, à l’horizon 2050, est en cours, dans un processus participatif.

Ces 40 dernières années, la voiture était au centre, alors que dans l’urbanisme de demain, le centre, ce sera le citoyen, ainsi que toutes les mobilités douces. Je pense aussi à la ville comme lieu de rencontre. C’est grâce aux communications entre les gens que des actions communes se créent pour nous aider à amener des comportements plus vertueux, en faveur du climat.

Propos recueillis par Sébastien Yernaux

Photo principale : SIP/MEA-DATer
Photo intérieure : MEA-Sophie Margue

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Rester réaliste en envisageant l'impossible !
Rester réaliste en envisageant l’impossible !

La population du pays ne cesse d’augmenter et ses besoins d’énergie croissent tout autant. Face à un mix énergétique caractérisé par un haut niveau de dépendance vis-à-vis des pays extérieurs, au pétrole comme source d’énergie dominante pour le transport ou encore le secteur du résidentiel et tertiaire, le Luxembourg s’est engagé dans un vaste plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC) aux objectifs ambitieux : réduction des émissions de gaz à effet de serre (-55%), production d’énergies à partir de sources renouvelables (25%) et objectif d’efficacité énergétique (de 40 à 44%) à l’horizon 2030. En parallèle, le pays s’est engagé au niveau européen vers une neutralité carbone d’ici 2050.

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Outre le secteur des transports qui représente presque la moitié de la consommation d’énergie et environ 65% des émissions de gaz à effet de serre, la construction est également un gros consommateur d’énergie et devra donc être partie prenante dans cette transformation, comme nous l’explique Gilles Christnach, Managing Director du bureau d’Ingénieurs-Conseils Betic.

Quelles seront selon vous les actions stratégiques qui permettront au monde de la construction d’être un secteur clé pour l’atteinte de ces objectifs ?

À notre niveau, nous travaillons sur plusieurs axes depuis de nombreuses années, qu’il s’agisse d’efficacité énergétique des bâtiments, de déploiement de l’électromobilité ou de promotion des énergies renouvelables, et nous avons déjà atteint une connaissance technique pointue dans ces domaines. C’est pourquoi nous nous concentrons aujourd’hui sur de nouvelles pistes, davantage tournées sur la R&D, comme la préfabrication ou la construction 3D, qui offrent de nouvelles perspectives pour tout le secteur.

Maîtrise des techniques concernant l’efficacité énergétique, l’électromobilité ou encore les énergies renouvelables… Un sujet clos à vos yeux ?

Sujet clos, non. Nous avons atteint une architecture et une technique fantastiques en matière d’efficacité énergétique. Les mesures pour rendre les bâtiments plus efficaces sur le plan énergétique sont bien maîtrisées, en neuf comme en rénovation. Il s’agit maintenant de les appliquer sur tous les projets de rénovation. Avec encore de nombreux bâtiments existants à rénover, il y une vraie carte à jouer pour diminuer notre consommation énergétique de façon significative.

Depuis toujours, notre bureau réalise des transformations de bâtiments de plusieurs décennies, comme la Maison d’Enfants de l’État à Schifflange par exemple, transformée en bâtiment à énergie positive et réalisée avec Niklas Architectes et Mycon pour l’Administration des bâtiments publics.

Et côté électromobilité, on est opérationnel ?

Côté technique, oui. Les outils sont disponibles pour accompagner la planification des bornes de recharge électrique et encourager l’autoconsommation d’énergie produite à partir de sources renouvelables. Myenergy a d’ailleurs lancé un guide pratico-pratique, auquel notre bureau a collaboré, pour accompagner les professionnels sur ces sujets. Maintenant, il faut développer ces bornes sur tout le territoire pour que cela marche et nous comptons donc sur les exploitants des réseaux pour impulser leur déploiement dans une véritable dynamique !

C’est le même procédé pour toute nouveauté. Il faut une idée, des personnes courageuses pour la lancer et des gens osant en prendre possession. Regardez le début du photovoltaïque où les installations étaient très onéreuses et dont le bilan en CO2 était négatif… Désormais, la technologie est abordable, son bilan carbone est bon, son recyclage optimisé et c’est une évidence pour tous qu’il faut la déployer.

Les énergies renouvelables sont-elles bien ancrées dans les mœurs ?

Il y aura toujours des détracteurs avec des arguments subjectifs : les éoliennes sont bruyantes, peu esthétiques, les hydroliennes perturbent les courants marins, la géothermie a un impact sur l’activité sismique… Mais il faut essayer une technologie pour pouvoir l’améliorer et pour que, à terme, elle n’ait plus d’impact négatif. En tant qu’Ingénieur-Conseil, notre rôle de concepteur indépendant est bien là et il faut l’assumer pleinement, avec cette obligation de résultat qui en découle.

Le Lycée pour Professions de Santé d’Ettelbrück réalisé avec le bureau Fabeck Architectes et Daedalus Engineering pour l’Administration des bâtiments publics est un exemple en la matière. Il a su se démarquer face à des bâtiments internationaux prestigieux en remportant de nombreux prix : Grand Prix Construction durable pour les Green Solutions Awards 2019, Prix solaire luxembourgeois 2019, Prix solaire européen 2019, Holzbaupreis Eifel 2020 et tout récemment Architekturpreis Gebäudeintegrierte Solartechnik 2020. Sa toiture de 1550 m2 est entièrement couverte de panneaux solaires pour une production de 211.500kWh/an et des collecteurs solaires verticaux en façade chauffent son réservoir saisonnier, le plus grand du genre installé au Luxembourg… Ce projet est une véritable vitrine du savoir-faire luxembourgeois et de la maîtrise du sujet.

Toujours pour les bâtiments publics, nous travaillons au déploiement sur le site du Laboratoire National de Santé de 24 trackers intelligents qui comprendront 600 panneaux solaires pour une puissance de production installée de 201 kW crête. Ces trackers, sorte d’arbres technologiques munis de panneaux photovoltaïques qui suivent la course du soleil, permettront d’optimiser la production en énergie renouvelable par le positionnement contrôlé des panneaux par rapport à l’azimut et l’intensité lumineuse.

Les possibilités sont donc immenses et comme nous aimons à le dire en plaisantant, chez nous tout le monde doit se plaire à être réaliste en envisageant l’impossible !

Vous avez évoqué de nouvelles pistes, préfabrication ou 3D : le sujet avance ?

Nous travaillons par exemple avec LEKO Labs sur une dizaine de logements nouvelle génération, ici à Luxembourg. LEKO Labs a développé un moyen hautement automatisé de préfabrication qui révolutionne la manière d’appréhender la construction bas carbone. Grâce à un logiciel, ils traduisent en quelques minutes les plans d’un architecte en une « Superstructure LEKO ». Chaque mur du modèle numérique est représenté par un package de données qui est alors transmis à une chaîne de production automatisée, au cœur de laquelle les pièces seront façonnées puis assemblées par des robots pour constituer les murs. Il ne reste plus qu’à les assembler sur chantier. Maisons plus écologiques, recyclables, bilan carbone positif, réalisées dans des délais très réduits, cette innovation ouvre clairement les champs du possible. Et par notre métier, nous ne pouvons qu’appuyer ce type d’initiative.

C’est pourquoi, nous travaillons avec LEKO Labs pour que les techniques spéciales soient également intégrées dans le processus. Percements, passages, encombrements, seront à terme automatiquement calculés sur base de nos plans techniques, pour être intégrés dans la fabrication. Cette approche nous ouvre de nouvelles voies pour agir encore plus positivement sur l’environnement : micro-usines couvrant le territoire voire micro-usines mobiles directement sur le chantier pour limiter le transport des matériaux… Il est certain que cette technologie a un bel avenir devant elle.

Mais cette digitalisation croissante du secteur de la construction soulève aussi des inquiétudes quant aux emplois…

Oui, mais ça a toujours été le cas. Et pourtant, en restant agile, en s’adaptant, les emplois ne sont pas amenés à disparaître mais à évoluer. Il y a dix ans, l’informatique ne quittait pas le bureau des ingénieurs et peu de baraquements de chantier étaient équipés de connexion wifi. Aujourd’hui, de plus en plus d’outils digitaux sont sur chantier et cela permet aux professionnels de pouvoir se concentrer sur d’autres vecteurs de qualité et de durabilité notamment. J’y vois une évolution positive à condition évidemment de ne pas perdre nos atouts techniques, notre bon sens et notre flair. Nous aurons toujours une plus-value dans nos métiers même si ceux-ci évoluent.

Une contribution de BETIC Ingénieurs-Conseils, partenaire Infogreen

Légende photos :
Photo principale : Gilles Christnach, Managing Director du bureau d’Ingénieurs-Conseils Betic - Photo Marie De Decker
Photos Ettelbrück Marie De Decker : Réservoir saisonnier du lycée pour Professions de Santé d’Ettelbrück - Ettelbrück solaire : Collecteurs solaires verticaux en façade du lycée pour Professions de Santé d’Ettelbrück.
Photo maison d’enfants de l’État à Schifflange : Eike Dubois

Vision globale et cohérence, force du groupe et facteur humain
Vision globale et cohérence, force du groupe et facteur humain

Boydens Engineering ne manque pas de références internationales et nationales dans la rénovation énergétique, la réutilisation circulaire, la promotion de l’innovation dans la construction en général. Et l’équipe luxembourgeoise vient régulièrement apporter les compétences et spécialités de ses concepteurs dans des projets emblématiques. C’est « la force d’un groupe », résume le Branch Manager au Luxembourg Leif Chiotis, pour lequel la réussite d’un projet urbain se mesure surtout à la qualité de la vision d’ensemble… et à l’aspect humain, à la vie qui se dégage d’un quartier recréé.

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« Un beau projet qui passe de la palette graphique à un quartier sorti de terre, c’est intéressant. Mais pour moi, c’est bien mieux si le projet favorise la vie, le retour à la vie surtout, dans des quartiers métamorphosés sans être dénaturés, en respectant la cohérence globale des techniques et des objectifs, et en respectant surtout le facteur humain : les gens, leurs aspirations, leur mémoire collective ». Leif Chiotis, Branch Manager chez Boydens Engineering Luxembourg, avoue parfois chercher la cohérence dans certains grands projets. « S’il n’y a pas une vision d’ensemble, qui pense à tous les éléments de planification urbanistique, architecturale, technique et de mixité sociale, à l’interaction entre tous ces éléments, notamment dans l’échange de procédés de décarbonation, à leur évolution probable au fil du temps et, in fine, aux habitants qui vont y vivre, cela ne sert pas à grand-chose ».

Pour lui, chaque projet dépend de ce que l’on fait pour ceux qui l’occuperont et aussi de l’histoire du lieu où il est projeté. « Et selon les projets, la motivation des gens qui sont appelés à travailler dessus s’en trouve boostée. Il ne s’agit pas d’aligner des techniques, il s’agit d’appliquer les meilleures méthodes adaptées au projet et à sa finalité, de concentrer les forces vers un objectif commun ». Les équipes luxembourgeoises de Boydens – notamment en matière d’énergies renouvelables - sont ainsi régulièrement sollicitées pour des projets à l’étranger, et vice-versa. « C’est la force d’un groupe et ce sont les spécialités des collaborateurs, mais aussi leurs sensibilités, qui font la différence ».

Madeleines bruxelloises

Les références ne manquent pas et, pour Leif Chiotis, il y a un côte « madeleine de Proust » à en sortir l’un ou l’autre. Sur Bruxelles par exemple, où il a vécu, ado déraciné de sa terre natale dans un quartier populaire. « La rénovation urbaine du quartier de la Gare du Midi est très intéressante. On n’y fait pas table rase, on fait évoluer l’existant, pour lui donner de nouvelles lettres de noblesse, pour la vie des habitants, présents et futurs » (perspective ci-dessus). Boydens est dans la course, avec ses idées, ses projets, ses visions. Un nouveau contrat de rénovation urbaine lancé par le gouvernement bruxellois concerne les îlots autour de la gare du Midi, sur plusieurs communes. Le périmètre fait l’objet d’un plan d’aménagement directeur et d’un « Contrat de quartier durable », baptisé « Gare Habitante ». Objectif : un maillage urbain qui réduit la fracture causée par l’infrastructure ferroviaire, crée de nouveaux espaces publics, des liaisons vertes entre le pôle de mobilité et les quartiers. « Il s’agit notamment de créer des logements accessibles, des équipements locaux, en suivant un processus participatif, et de renforcer le rôle du quartier, en participant à la transition sociale, économique et écologique de la ville ».

Les autorités locales et les concepteurs internationaux appelés au chevet de ce projet d’avenir urbain souhaitent une réussite comparable à celle de la « Gare maritime ». Située sur le site de Tours et Taxis, cette majestueuse rénovation bruxelloise, à laquelle Boydens Engineering a contribué avec des équipes cosmopolites, a remporté le prestigieux prix belge de l’immobilier du jury des Real Estate Society, fin 2020. « C’est un projet exemplaire qui annonce un avenir durable pour cet ancien site de fret qui remonte au début du XXe siècle. C’était une chimère, une Belle au Bois dormant. Le projet l’a réveillée. C’est devenu un quartier couvert, un modèle de durabilité et de construction circulaire, avec une douzaine de pavillons en bois, une plateforme d’échange permanente et attractive pour des esprits créatifs tout au long de l’année. Plus que les Awards, y voir les premières manifestations de vie retrouvée m’a touché ».

Alain Ducat
Avec Boydens Engineering, partenaire Infogreen
Illustrations : Perspective Brussels/Boydens/NRA Filip Dujardin

« Chaque kWh généré compte afin d'accélérer la transition énergétique »
« Chaque kWh généré compte afin d’accélérer la transition énergétique »

La mission du département « Renewable Energies Luxembourg » d’Enovos consiste à développer, construire et gérer des centrales de production énergétiques à partir de ressources renouvelables. Les partenariats et projets de grande envergure se multiplient.

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Au sein d’Enovos, un département « Renewable Energies Luxembourg » veille sur le futur, en l’ayant préparé depuis quelques années déjà… Ici, on considère que les investissements dans les énergies renouvelables sont essentiels afin de construire les sources d’énergie durables de demain.

« Le Luxembourg est en route vers son avenir énergétique. Et celui-ci commence par la mise en place d’importantes installations photovoltaïques, réparties sur tout le pays, en collaboration avec des partenaires forts », rappelle Anouk Hilger, Head of Renewable Energies chez Enovos Luxembourg. En octobre dernier, Enovos, avec Arthur Welter Logistics, inaugurait sa plus puissante installation photovoltaïque sur toit, sur les grandes surfaces de toiture des entrepôts logistiques. https://www.infogreen.lu/en-route-v...

Vrais partenariats industriels et grandes premières

C’était l’aboutissement d’un partenariat emblématique de plus, dans le droit fil d’autres installations. Et ce n’est pas fini. « Au Luxembourg, trouver des surfaces appropriées à l’installation de centrales photovoltaïques est l’un des principaux défis », explique Anouk Hilger. « Nous cherchons des superficies de toitures, de parkings, de terrains industriels possibles. »

Ainsi, se tourner vers des partenaires industriels s’impose. Le hall de stockage d’Arthur Welter à Dudelange a fourni une surface permettant de mettre en œuvre une puissance de 2,68 MWc. En 2021, Enovos prévoit d’équiper les toitures de deux halls logistiques de Kuehne+Nagel, à Contern, pour une puissance de 3,6 MWc et 2,7 MWc.

« Outre les installations en toitures, nous développons d’autres technologies, comme les centrales au sol. Trouver le bon équilibre entre la gestion des prairies, la biodiversité et la production d’énergie est essentiel pour ce type d’installation. Nous avons pu instaurer cette balance à Junglinster et Beidweiler, sur les sites de transmission de RTL Group. Parcourus d’un dense réseau de câblage dans le sol, ces terrains industriels ne peuvent être ni exploités pour le développement urbain ni transformés en terres agricoles. Nous sommes toutefois parvenus à les valoriser davantage en y aménageant quelque 23.000 panneaux produisant près de 7.000 MWh par an. Et, en collaboration avec l’Administration de la nature et des forêts et un berger des environs, nous avons opté pour l’éco-pâturage : des moutons entretiennent le terrain à Junglinster ! C’est un bel exemple d’optimisation. »

D’autres premières luxembourgeoises se confirment pour 2021 : des ombrières de parking, type carport et des installations flottantes. « Nous comptons là aussi sur nos partenaires industriels qui nous permettent d’optimiser d’autres types de surfaces ».

Le principe est le même : donner un double usage à des surfaces déjà utilisées à d’autres fins. « Les premières ombrières photovoltaïques pour parking sont prévues sur le site de Goodyear, à Colmar-Berg. Et nos panneaux flottants sont destinés au site d’ArcelorMittal à Differdange : un bassin de refroidissement de l’eau industrielle sera exploité pour produire de l’énergie solaire… »

« PV-ready » pour le solaire, vent en poupe pour l’ambition

Enovos s’est donc résolument lancé et plaide pour des constructions « PV-ready », en l’occurrence les projets qui sont directement conçus pour recevoir une installation photovoltaïque. « En toiture, c’est la statique qui doit faire l’objet d’une attention particulière. Les structures et les panneaux pèsent leur masse. Cela demande également de prévoir dès la conception l’emplacement idéal des équipements techniques comme le chauffage ou la ventilation ». Quelle que soit la formule, au sol, sur toiture ou en pose flottante, s’ajoutent évidemment les questions d’orientation, de stabilité et de composition des terrains, de design optimisé, d’équipements de connexion au réseau (onduleurs, transformateurs, câblage, etc.), d’ingénierie, d’urbanisme, d’autorisations… « Tous ces éléments doivent être pris en compte pour estimer les dépenses d’investissement et calculer la faisabilité économique de l’installation ».

Le groupe Enovos ambitionne d’être un des leaders de la transition énergétique et un acteur majeur de l’énergie durable, aussi bien dans la fourniture que dans la production. « Chaque kWh généré compte, qu’il provienne de la petite installation photovoltaïque d’un particulier ou des grandes centrales d’Enovos Renewables. Nous mettons tout en œuvre pour contribuer à la transition énergétique en misant essentiellement sur le photovoltaïque, l’éolien et la biomasse. Dans le solaire, ce sont près de 20 MW en plus qui sont prévus pour 2021. Via la société Soler (joint-venture entre Enovos et SEO), notre pipeline de projets dans ce domaine est très important. Nous comptons ajouter environ 200 MW supplémentaires à la puissance déjà installée. Et, à travers Luxenergie, les chaudières biomasse remplaceront les moteurs actuels de cogénération au gaz dans les réseaux de chaleur. »

Alain Ducat, avec Enovos, partenaire Infogreen
Plus d’infos sur https://renewables.enovos.lu/

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L'équation partenaire du bilan carbone
L’équation partenaire du bilan carbone

En matière d’énergies à partager, toutes les surfaces comptent. Toutes les initiatives et les bonnes volontés aussi. Bruno Renders, notamment Administrateur-Directeur Général du groupe CDEC (Conseil pour le développement économique de la construction), parle aussi de valorisation, de qualité et d’efficience, avec toujours le bilan carbone pour base.

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Le Conseil pour le Développement économique de la Construction (CDEC) a pour objectif de piloter une stratégie intégrée du secteur, afin d’amener tous ses acteurs vers une compétitivité durable, en appuyant sa stratégie sur des piliers comme la formation (IFSB), la certification et l’ingénierie (COCERT) ou l’innovation (NEOBUILD). Pour le Directeur Général du CDEC, Bruno Renders, dans une économie de la décarbonation où la construction a beaucoup de marge d’évolution et surtout « une énorme contribution positive à apporter à la société en général », le cœur de la réflexion, c’est le bilan carbone. Et tous les bénéfices croisés qui peuvent être valorisés.

L’énergie en général, les énergies renouvelables en particulier, sont le fruit d’une équation. Si un terme de l’équation est modifié, le résultat change. Si on prend en compte tous les termes de l’équation, on sort de la mathématique pure et on va vers un effet multiplicateur vertueux}.

Exemple évident : si un ensemble bâti permet de gagner 100 tonnes de carbone, 1.000 ensembles du genre apportent un sacré gain à la planète, en commençant par le quartier, la ville ou le pays qui profite de ce bilan carbone positif.

Voir l’ensemble, mesurer les progrès

Il faut vraiment voir le projet dans son ensemble, dans une perspective holistique et voir comment on peut valoriser tout ça. Tout peut être pensé en termes de bilan carbone : la technique, l’urbanisation, la conception, le partage d’énergies, etc. Cette notion rejoint celle de solidarité et de partenariat, qui colle avec l’économie du partage et l’économie circulaire : on économise les ressources, on les mutualise, on les réutilise, on les produit et on les reproduit, on les valorise en circuit court…

À l’heure des bâtiments dynamiques, qui produisent leur énergie et (ré)utilisent toutes les ressources à disposition, on est déjà plus loin que la logique du bâtiment passif ou des « energiepass » et autres certificats de performance énergétique (CPE) obligatoires – lesquels étaient déjà de fameux progrès ayant leur impact sur la consommation d’énergie et, sans doute, sur le secteur de la construction qui a dû s’adapter.

Bousculer les codes de la valeur ajoutée

Le secteur photovoltaïque, des privés comme des entreprises, démontre assez bien qu’une équation modifiée peut fonctionner :

Le Luxembourg a compris qu’il fallait encourager le modèle de l’autoconsommation, inciter les investissements mais aussi valoriser l’usage et créer un marché différent, qui ne pénalise ni les grands acteurs, ni les petits producteurs.

Cela bouscule un peu les codes évidemment et modifie les relations entre producteur, fournisseur, distributeur et consommateur.

Tout est en place, les techniques existent, et il y a la volonté politique aussi. Elle est transversale et elle correspond au décloisonnement. Mais on peut aller plus loin et faire en sorte que de nouveaux modèles économiques résilients éclosent, dans des marchés porteurs, pour autant que la valorisation soit encouragée.

Il faut une unité pour ça. La tonne de carbone, considérée en quantité mais aussi en qualité, en valeur ajoutée, pourrait être cette unité comptable.

Alain Ducat
Photo : Fanny Krackenberger

Villes vertes et intelligentes : un changement qui s'accompagne
Villes vertes et intelligentes : un changement qui s’accompagne

Les zones urbanisées ou à urbaniser se préparent un avenir en vert. Il y autant de modèles possibles que l’imagination le permet… En route pour la ville de demain toujours plus soucieuse de son empreinte sur l’environnement. City Electric accompagne les projets de la conception à la réalisation

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Le Luxembourg ambitionne de devenir un acteur important de la transition énergétique, sa politique volontariste est dirigée vers un approvisionnement durable et sûr d’énergie dans un contexte de digitalisation et de décarbonisation.

Le pays connait parfaitement les enjeux auxquels il fait face : d’une part, l’efficacité énergétique de son parc immobilier et, d’autre part, la transition énergétique et digitale de ses infrastructures.

En effet, construire des immeubles « durables » n’a de sens que s’ils s’inscrivent dans un ensemble plus large, le quartier, la ville, le pays, « durables » eux aussi.

Les challenges de la ville de demain

Les villes sont de plus en plus denses et leur challenge est de décorréler leur développement économique et leur consommation énergétique.

Cette transformation passe, entre autres, par l’optimisation de leurs espaces : l’utilisation des toits pour l’installation de fermes solaires, d’éoliennes horizontales, de batteries permettant le stockage de l’énergie produite pour lisser les pics de consommation, etc.

Serait-il cohérent dans le futur de voir nos villes comme de réels réservoirs de stockage d’énergie ?

Des villes « agiles » qui font partie intégrante de la solution

Pour accompagner ces changements, les villes se préparent activement à la quatrième révolution industrielle (IA, blockchain, IoT – objets connectés) et deviennent de plus en plus agiles. Elles doivent « s’adapter vite et facilement » pour offrir les meilleures conditions de vies durables à leurs citoyens.

La technologie associée à la ville intelligente ou « SMART CITY » se veut être un outil facilitateur de la transition énergétique, de l’efficience de la consommation et de la gestion optimale de la mobilité décarbonée et des infrastructures urbaines.

Quelques applications de la SMART CITY…

C’est, entre autres, un éclairage adaptatif en fonction de l’utilité réelle pour les piétons, les vélos,… Grâce à des capteurs de présence sur les mâts d’éclairage public, il est possible de maintenir 20-25% de luminosité lorsqu’il n’y a pas de passage et passer à 100% lorsqu’une présence est détectée. La consommation électrique en est considérablement diminuée.

C’est aussi une gestion du trafic urbain (voitures, vélos, piétons) en fonction de la qualité de l’air et/ou du nombre de véhicules : les données fournies par des capteurs permettent alors de fluidifier le trafic, d’éviter certaines zones lors de pics de pollution et peuvent même servir à trouver plus rapidement une place de parking libre.

D’autres applications permettent d’utiliser des capteurs d’humidité pour commander l’arrosage urbain, des capteurs dans les bennes à déchets pour optimiser les tournées de ramassage vers les centres de tri, etc.

L’étape suivante est d’utiliser du mobilier urbain sur lequel des panneaux photovoltaïques sont installés (par. ex : les abribus, les mâts d’éclairage,…) ; ou mieux encore le prévoir totalement autonome, comme des horodateurs dotés de cellules solaires,…

Il y a autant de modèles possibles que l’imagination le permet… En route pour la ville de demain toujours plus verte et soucieuse de son empreinte sur l’environnement.

Votre partenaire ?

Chez City Electric, nous vous accompagnons dans vos projets « VERTS » et de « SMART CITY » de la conception à la réalisation.

Consultez notre website : www.city-electric.lu
Virginie Delattre, City Electric
Partenaire Infogreen

L'empreinte carbone, plus qu'un bilan, un véritable outil stratégique !
L’empreinte carbone, plus qu’un bilan, un véritable outil stratégique !

Les objectifs de l’UE autant que ceux du Luxembourg traduits dans le récent Plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC) mettent en évidence la nécessité de se doter d’un indicateur de mesure qu’est le Carbone.

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Le PNEC pose les bases de la politique climatique et énergétique du Luxembourg et donc, de facto, de futures exigences ou leviers d’opportunités pour le secteur de la construction. Fort de ces constats, et dans un souci de cohérence durable établi de longue date, le groupe CDEC, Conseil pour le Développement Économique de la Construction a pris l’initiative il y a maintenant 7 ans d’établir le bilan carbone de chacune de ses entités représentées, à savoir l’IFSB, COCERT et NEOBUILD. L’objectif est d’identifier objectivement l’empreinte carbone des activités du groupe et d’en tirer des enseignements technologiques et managériaux afin de les inscrire dans une démarche d’amélioration continue de notre résilience.

Ce bilan carbone s’inscrit dans une démarche globale systémique d’intégration des enjeux environnementaux pour laquelle le secteur de la construction luxembourgeois doit être un modèle. Ce Bilan Carbone aide ainsi chacune des entités du groupe à cibler les axes de réduction d’émissions de CO2 et anticiper au mieux des pistes stratégiques.

Pour réaliser cette évaluation, l’agence COCERT, spécialisée en efficacité énergétique réalise les Bilan Carbone® de ces entités selon le référentiel de l’ADEME (tableur version 8.4) dont les objectifs sont à la fois de :

  • quantifier les émissions de GES générées par toutes les activités afin d’évaluer son impact en matière d’effet de serre ;
  • de hiérarchiser le poids de ces émissions en fonction des activités et des sources ;
  • d’apprécier la dépendance des activités à la consommation des énergies fossiles, principales sources d’émissions, et d’en déduire sa fragilité dans un contexte d’augmentation des prix de l’énergie ;
  • de proposer un plan d’actions à court et moyen terme pour réduire ces émissions et diminuer la vulnérabilité économique de la structure auditée.

La mise en œuvre du Bilan Carbone® est conçue pour engager une démarche volontaire de réduction des émissions de gaz à effet de serre et des consommations énergétiques.

Grâce à une collecte de données exhaustive sur les consommations (énergie-eau des bâtiments), des différents intrants, des déchets ou encore de la mobilité intra-inter entités, la mission aboutit à une vision globale des émissions de gaz à effet de serre de chaque structure où toutes les mesures sont rapportées en équivalent carbone.

Cela permet de simplifier leurs analyses et de rendre efficace et compréhensible la méthode pour tous et d’avoir une vue d’ensemble des sources d’émissions les plus importantes pour chaque entité.

Ainsi, chaque entité possède par source émettrice, un descriptif détaillé selon un processus de travail établi ainsi :

Cette évaluation d’émissions de gaz à effet de serre permet pour chaque entité d’engager, grâce à un benchmarking « carbone », des mesures et leviers d’actions opérationnels en vue d’atteindre des objectifs clairs de réduction d’impact environnemental.

Bruno Renders, Administrateur et Directeur Général CDEC
Benoit Martin, Directeur COCERT
Photo : COCERT

25 ans d'action pour le climat
25 ans d’action pour le climat

Klima-Bündnis Lëtzebuerg mène des actions en faveur du climat depuis 25 ans avec de nombreuses communes du Luxembourg. Ce réseau national représente actuellement plus de deux tiers de la population et fait partie d’une alliance européenne en constante évolution.

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Le réseau européen Alliance pour le climat a vu le jour en 1990 et a pris de l’ampleur dans la mouvance du sommet de la Terre de Rio de Janeiro(1992).

On a vraiment réalisé à cette époque qu’il y a un réel problème avec le climat dû à la combustion des énergies fossiles d’une part, et une urgence d’agir pour les forêts tropicales qui se dégradent en raison de la déforestation, notamment en Amazonie , explique Paul Polfer, coordinateur national.

Dès le départ, le cadre était posé : l’Alliance pour le climat avait des actions à mener tant au niveau des antennes nationales qu’en faveur des peuples indigènes.

En 1995, deux ONG – Action Solidarité Tiers-Monde (ASTM) et Mouvement Écologique – ont lancé un appel aux communes luxembourgeoises désireuses d’agir en faveur de la protection du climat. Aujourd’hui, ces deux organismes coordonnent toujours le Klima-Bündnis Lëtzebuerg.

Au bout de 25 ans, cette alliance a bien entendu évolué. Il y a actuellement 1.850 membres (communes, communautés de communes, etc.) dans 27 pays européens. Au Luxembourg, nous avons commencé avec 5 communes et nous en rassemblons maintenant 40.

Rassembler, représenter, défendre

Le champ des actions a également été élargi avec le temps et l’implication des membres. En 1995, il fallait avant tout sensibiliser aux problématiques encourues par les forêts amazoniennes et leurs habitants indigènes, grâce à des modules pédagogiques pour les écoles, des conférences, des expositions, la prise de paroles dans les commissions communales, etc. À présent, les partenariats avec des peuples amazoniens se poursuivent et sont complétés par d’autres avec des communautés d’Afrique et d’Asie. L’Alliance continue à éveiller les esprits pour que nos modes de consommation n’aient plus d’impact négatif sur ces régions – tant au niveau environnemental que des droits humains. Elle agit également en tant que lobby vis-à-vis du gouvernement et des institutions européennes - notamment dans le cadre de l’accord de libre-échange Mercosur, qui ne prend pas en compte la protection des forêts tropicales.

Au niveau des communes, les thèmes initiaux – efficience énergétique, énergies renouvelables, mobilité – ont été rejoints par l’alimentation équitable, bio, régionale. L’Alliance encourage la coopération, le partage de bonnes pratiques pour intégrer les citoyens, les écoles et autres acteurs aux discussions. Il est également devenu un véritable porte-parole des communes auprès des instances politiques. Il est par exemple intervenu dans les discussions concernant le Pacte Climat 2.0 luxembourgeois, dont la première version n’avait que peu pris en compte l’avis des communes.

Nous n’avons pas eu satisfaction sur tout, mais je dois dire qu’avec le ministère de l’Environnement et du Climat, MyEnergy ainsi que les autres associations partenaires, les pourparlers des derniers mois ont été très fructueux et nous sommes satisfaits de l’évolution du Pacte Climat 2.0 par rapport à sa version initiale.

Repenser son mode de fonctionnement

Depuis les années 90’, l’attention portée aux enjeux climatiques a pris une autre ampleur.

Il y a 30 ans, le cadre politique était tout à fait différent, il n’y avait pas d’Accord de Paris, de lois Climat, de Pacte Climat, etc. »

Cette année, pour s’adapter à ces changements, l’Alliance entreprend une réflexion afin de revoir ses objectifs et son mode de fonctionnement. Cela passe par des groupes de travail au niveau européen et par des discussions internes avec les coordinateurs et les communes au niveau national. « Plus on est de communes, plus on est fort pour poser nos revendications mais aussi pour agir sur le territoire des communes ! Nous sommes bien entendu toujours prêts à venir présenter l’Alliance et ses actions aux communes intéressées à nous rejoindre ! , conclut Paul Polfer.

L’actualité du Klima-Bündnis Lëtzebuerg en 2021 :

Op Kannerféiss duerch d’Welt : une action de mobilité douce pour écoles, maisons relais et crèches : https://www.klimabuendnis.lu/fr/op-kannerfeiss-duerch-dwelt-2021/

Change the Future : un outil en ligne pour impliquer les habitants des communes en leur proposant 24 challenges en durabilité : https://www.change-the-future.lu/fr

Conscious City Walks : une offre multilingue et critique à l’égard des consommateurs pour tous ceux qui veulent examiner de plus près notre mode de vie : https://www.klimabuendnis.lu/eindruecke-von-den-conscious-city-walks-luxembourg/. De nouvelles dates pour Luxembourg-ville et Esch-sur-Alzette seront programmées pour l’été.

Formations pour enseignant(e)s : Pour l’instant toutes les formations sont complètes. Découvrez les sujets proposés : https://www.klimabuendnis.lu/fortbildungsangebote-zum-globalen-lernen/

Podcast : Découvrez toutes les éditions jusqu’à présent du podcast « Anescht liewen » : https://open.spotify.com/show/0KaOUlvsr4T7tB6ml4ButU

Marie-Astrid Heyde avec Klima-Bündnis Lëtzebuerg, partenaire d’Infogreen

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Wiltz : le bien « vivre ensemble » dans son environnement
Wiltz : le bien « vivre ensemble » dans son environnement

On sait que la commune de Wiltz et le Fonds du Logement joignent leurs forces pour revaloriser et requalifier les friches industrielles situées au cœur de Wiltz. La planification urbaine dans le respect de l’économie circulaire et des énergies renouvelables, notamment, y tient une grande place.

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Début mars, le grand projet d’avenir pour le cœur de Wiltz a franchi un nouveau pas, avec le soutien réaffirmé et les engagements financiers de l’État. Le logement, à majorité abordable, est au centre de cette revalorisation de friches industrielles en un quartier exemplaire. https://www.infogreen.lu/se-loger-a....

« Wunne mat der Wooltz » est un projet phare, conçu selon des principes de durabilité et de vivre-ensemble. L’économie solidaire et partagée y vient en soutien d’une dynamique de cohésion sociale. L’économie circulaire est aussi un axe directeur, établi dans le masterplan. Urbanistes, architectes et ingénieurs ont imaginé un aménagement qui tient compte de tous les enjeux, notamment la renaturation de la rivière Wiltz, la connexion à la nature et la biodiversité…

Un quartier énergétiquement neutre, un projet pilote

Et puis le projet « Wunne mat der Wooltz » se projette dans un quartier énergétiquement neutre. Sont prévus, entre autres, un réseau de chauffage urbain à basse température, l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits, ou encore des bâtiments « intelligents » et à énergie positive.

En planification depuis 2017, c’est un projet ambitieux, de longue haleine. Il est piloté par le Fonds du Logement et la ville de Wiltz, dans un engagement commun et une implication forte des équipes, mobilisées autour du bourgmestre, Frank Arndt. On retrouve aussi dans le masterplan la « patte » du bureau d’études Schroeder & Associés et du bureau d’architecture HSA.

Pour rappel, l’aménagement général se compose de 2 Masterplans, « Wunne mat der Wooltz » et « Haargarten ». Cela représente quelque 35 ha, qui accueilleront, en plus des services de proximité, des centaines d’unités de logement, abordable et écologique, pour plus de 2.000 habitants, en plein cœur de la cité porteuse du message exemplaire de l’économie circulaire.https://www.infogreen.lu/inaugurati...

Car, dans le cadre du plan CAP 2030, ce projet devient un projet pilote de l’économie circulaire. À côté d’un concept d’urbanisation global, architectural et durable, le projet prévoit la renaturation de la rivière qui donne son nom à la cité, une utilisation réduite de la voiture et la création d’espaces d’interaction sociale en développant un quartier vivant. Ce nouvel espace de vie intègre également des bâtiments publics installés à proximité de la gare routière. Il accueillera entre autres une nouvelle école de jour, une maison relais, un musée pédagogique et une école de musique. « Si l’on devait résumer les lignes directrices du développement urbain au niveau de l’ambiance recherchée en un seul mot-clé, ce mot serait « Sérénité ». À l’heure où l’on entend réfléchir sur un monde en perpétuelle accélération, où tout va (trop) vite et où le temps du « vivre ensemble » passe trop souvent à la trappe, il a été jugé bon de planifier des espaces laissant la place au calme ».

Un objectif dans tous les projets

Dans ses budgets 2020 et 2021, la commune de Wiltz a dû calculer avec des dotations étatiques en moins de 5,1 millions d’euros en raison de la pandémie. Mais les responsables politiques ont décidé de maintenir les investissements prévus.

L’accent reste mis sur la planification stratégique de l‘avenir de la commune, orientée par le plan de développement CAP 2030. « La consolidation de la commune de Wiltz en tant que centre régional par l’expansion de l’offre éducative, la création d’emplois, les investissements dans les infrastructures publiques et la création de logements restent les objectifs de la majorité LSAP-CSV. L‘intégration progressive des principes de l‘économie circulaire dans tous les projets communaux crée également de nouvelles perspectives de développement ».

Notons encore que Wiltz est impliquée dans le Pacte Climat Haute-Sûre, par lequel les communes du Parc Naturel de la Haute-Sûre établissent un principe directeur contre le changement climatique et s’engagent pour une utilisation des ressources responsable et écologique. L’utilisation et la promotion des énergies renouvelables font clairement partie des outils prioritaires. Avec notamment l’expansion de l’énergie éolienne, le contingent de la production d’énergie renouvelable veut doubler.

Alain Ducat

Avec nos partenaires Commune de Wiltz et Fonds du Logement
Illustrations : Ville de Wiltz/HSA/Schroeder&Associés

La consommation à la loupe
La consommation à la loupe

Mamer, commune pilote dans l’utilisation de la comptabilité énergétique pour gérer au mieux les dépenses dans ses différents bâtiments. Une solution simple mais rondement efficace pour agir vite et bien.

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Il n’est pas toujours évident d’avoir une vision précise de ses consommations d’eau, de gaz, d’électricité ou encore de pellets. Surtout pour les communes devant gérer des dizaines de bâtiments avec leurs spécificités propres. La vigilance doit être de mise à tout instant afin d’éviter une facture salée en fin d’année.

Partant de ce constat, et se voulant proactive, la commune de Mamer a mis en place une comptabilité énergétique extrêmement efficace. Laurent Majerus, Chargé du Service de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mobilité, est à l’origine de cette initiative. « Si on additionne les fuites d’eau, aussi minimes soient-elles, les compteurs électriques défaillants ou encore les mauvaises isolations, la commune dépense une somme conséquente qui pourrait facilement être économisée et réinvestie dans de nouveaux projets communaux. En 2020, nous avons recherché un programme de comptabilité énergétique, correspondant à la taille de nos trois entités et nous permettant d’avoir une vision globale de nos dépenses. »

Les autorités ont opté pour le programme AREE. Une première au Luxembourg et Laurent Majerus ne le regrette absolument pas. « C’est un gain de temps et d’argent incroyable ! Grâce à l’automatisation progressive des compteurs, nous sommes maintenant capables d’intervenir très rapidement sur une problématique qui, par le passé, aurait peut-être été détectée après plusieurs mois. Au début du projet, nous ne pouvions compter que sur une dizaine de compteurs automatiques. Les autres relevés étaient réalisés par nos soins. Je pense que fin 2021, nous pourrons comptabiliser 400 compteurs ! ». L’objectif est que 80% des compteurs soient relevés de façon automatisée.

Pas Big Brother mais une gestion précise et efficace

Cette comptabilité énergétique sert notamment à faciliter la compréhension des factures de consommation d’énergie. « Elle nous permet également de surveiller les consommations énergétiques et leur coût via une meilleure prévision des consommations qui tournent autour des 700.000 euros annuels ! C’est également un bon moyen pour travailler en parfaite harmonie avec nos prestataires de service. Nous ne voulons certainement pas jouer à Big Brother avec eux en surveillant leurs faits et gestes, mais si nous pouvons leur apporter nos connaissances dans la gestion des bâtiments et sites, le travail sur le terrain n’en sera que meilleur. »

Si Laurent Majerus supervise l’ensemble du système grâce à un système d’alarmes directement reliées à son ordinateur, il est heureux d’être entouré d’une équipe réactive ainsi que de concierges bienveillants. « Ils reçoivent les rapports par email. Ils ont donc une meilleure vision du site dont ils ont la surveillance. Leur présence est donc fondamentale. Un simple exemple parlant : À cause de la pandémie, bon nombre de bâtiments ont été fermés au public. Logiquement, nous aurions dû constater une diminution des consommations et pourtant, certains sites présentaient encore des courbes constantes. En suivant les différentes alarmes, nous avons pu réparer des fuites d’eau, des fenêtres mal isolées ou des chaudières défectueuses. »
Mamer est une commune pilote en matière de comptabilité énergétique. Mais il est clair que, au vu des résultats positifs, bon nombre d’administrations vont bientôt lui emboîter le pas.

Sébastien Yernaux avec la commune de Mamer, partenaire Infogreen
Photos : Fanny Krackenberger/Commune de Mamer

Photo principale = installation compteurs
Photo dans l’article : portrait Majerus by Fanny

Schifflange exploite le potentiel énergétique de ses toitures
Schifflange exploite le potentiel énergétique de ses toitures

Entre initiatives publiques et coups de pouces aux privés, la commune de Schifflange poursuit sa transition vers une consommation d’énergie photovoltaïque, entamée il y a 20 ans déjà !

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Depuis 2001 et la première installation photovoltaïque de 2 kW sur la toiture du Stade Jean Jacoby, les projets se sont enchaînés et concrétisés au sein de la commune de Schifflange. Des installations similaires ont ainsi vu le jour sur les toitures de l’école Lydie Schmit, de l’Hôtel de ville et du Bâtiment du Service SUDD, avec un objectif commun : sensibiliser les citoyens au potentiel de la production énergétique solaire grâce aux afficheurs accompagnant ces installations.

Certains ménages ont emboîté le pas en installant des panneaux solaires. Pour d’autres, les toitures ne s’y prêtent malheureusement pas. D’autres encore craignent que cela endommage leur couverture ou ne peuvent préfinancer les coûts pour un retour sur investissement assez long. Pour répondre à ces réticences, la commune a promu les installations coopératives en mettant à disposition plusieurs toitures de bâtiments communaux. Actuellement, quatre installations citoyennes produisent de l’énergie au Stade Jean Jacoby (28 kW), à l’école Albert Wingert (29,9 kW) et à l’école Nelly Stein (29,9 kW) - ces trois étant des installations coopératives gérées par TM EnerCoop -, et une installation au Centre pour Seniors (29,67 kW) gérée par une société civile.

Souhaitant aller plus loin, notre administration communale a cherché une solution pour augmenter la production d’énergie renouvelable. En 2018, dans le cadre de son mémoire de Master, une étudiante a évalué le potentiel des énergies renouvelables (dont l’énergie solaire) à Schifflange. La conclusion nous a surpris en démontrant que la consommation totale en électricité de la commune pourrait être couverte à 65% par le photovoltaïque et que la production prévisible était supérieure à la consommation en électricité de tous nos ménages.

Le défi était lancé et les responsables politiques n’ont pas hésité à forcer la cadence. Par le projet « Jugendsolar » - une collaboration de notre Maison des jeunes, de Greenpeace et de la commune -, une 5e installation de 30 kW a pu être montée par les jeunes du Jugendhaus sur la toiture de la Maison des Générations.

Parallèlement, nous avons décidé d’ajouter deux installations complémentaires de 30 kW. Suite à l’initiative de SUDGAZ, celles-ci seront finalement financées par SUDGAZ et montées sur les toitures de l’école Albert Wingert et des vestiaires du terrain de football. De plus, un bureau d’études a été chargé de déterminer la faisabilité de monter des panneaux solaires sur le mur antibruit qui longe les voies ferrées traversant la commune sur 2,5 km. En théorie, le potentiel relevé correspond à 162 kW. Toutefois les coûts élevés réduisent ce potentiel et une analyse approfondie doit être menée pour comparer coûts et rendement.

Dans le cadre de toutes nos réflexions, il s’est avéré qu’un potentiel inutilisé, en l’occurrence les toitures plates des résidences, serait à activer. La commune a donc entamé des pourparlers avec des syndicats et des investisseurs potentiels en vue d’installer des panneaux solaires sur lesdites toitures avec un accueil favorable des partenaires. Ainsi est née l’idée d’analyser la possibilité de subventionnement des copropriétés disposées à prêter leurs toitures pour un investissement dans l’énergie renouvelable par un tiers.

Texte et Photos : Administration communale de Schifflange

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WoodShapers : l'excellence de la filière bois
WoodShapers : l’excellence de la filière bois

WoodShapers, est une initiative durable du groupe CFE qui bénéficie d’une expertise significative en termes de promotion immobilière et de construction, puisque c’est une joint-venture entre deux de ses filiales, CLE et BPI Real Estate. Plus qu’un accent mis, c’est une profession de foi dans le matériau bois, ressource naturelle, renouvelable, locale, « carbonivore » et garantissant des performances optimales.

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Le bois est le matériau par excellence du développement durable. Naturel, renouvelable, régional, le bois est peu énergivore, car sa transformation en élément constructible nécessite peu d’énergie (eau, électricité…). Il est aussi « carbonivore » : le carbone s’y est accumulé durant sa photosynthèse et il y restera stocké plus d’un siècle, jusqu’à sa fin de vie « professionnelle », qui ne l’empêchera pas de devenir un bio-combustible ensuite. Il permet aussi, notamment, de gagner du temps de construction (et donc aussi de l’énergie et de l’efficacité) et de limiter les nuisances des chantiers, grâce à des modules préfabriqués en atelier et montés sur site, un peu comme des Lego.

Chaque étape de la transformation du bois génère des déchets qui trouvent des filières de valorisation diverses.

Le bois, c’est le credo de WoodShapers, dont les technologies et méthodes constructives permettent de réduire l’empreinte carbone sans coût additionnel, tout en garantissant des performances maximales. WoodShapers conçoit les projets de façon holistique et met au centre le bien-être et la santé des occupants.

Conception bois : suivez le guide

Techniques de construction, choix des matériaux, ossature de bâtiment, systèmes de planchers… WoodShapers vous donne accès à tout son savoir-faire et sa connaissance relative en matière de construction en bois. Ce guide est également l’occasion de démontrer les multiples possibilités de réalisation en bois et permettre à tous les concepteurs de concevoir des projets en bois sur une base technique fiable et étoffée.

Téléchargez le guide « Conception Bois » ici

On y apprend notamment que construire en bois permet :

- de réduire l’empreinte carbone de vos projets
- d’optimiser les structures des bâtiments par la préfabrication
- de construire plus rapidement et plus proprement
- de garantir des performances optimales
- de créer des espaces sains.

Des projets, qui parlent d’eux-mêmes

Le bien-nommé Wooden dont on vous a déjà parlé à plusieurs reprises, notamment avec Philippe Courtoy, de WoodShapers. https://www.infogreen.lu/wooden-une-autre-facon-de-travailler.html#dossier-du-mois/article-14362

Domaine des Vignes : un quartier exemplaire

Développé par BPI Urban Shapers, ce nouveau quartier installé dans un cadre verdoyant et viticole à Mertert, abritera un ensemble de maisons à structure bois. « La conception technique de ces habitations est l’œuvre du bureau d’étude intégré de CLE/WoodShapers et est basée sur un système de ‘’boîte’’ où seuls les murs extérieurs sont porteurs, permettant ainsi le libre aménagement des espaces intérieurs. Bien que mitoyennes, les maisons sont toutes structurellement indépendantes de leur voisine » précise Philippe Courtoy, expert en construction bois.

Conçus sur 3 niveaux, ces logements à 3 ou 4 chambres laissent, au 2e étage, un vaste espace libre d’aménagement, au gré des acquéreurs, avec 2 terrasses extérieures, ouvertes sur l’environnement verdoyant.

Le montage des maisons bois (17 dans la première phase) du Domaine des Vignes, commence précisément en ce début de printemps 2021, comme un signe de renouveau, pour la conception d’espaces pensés dans leur globalité pour ses futurs habitants. 14 nouvelles maisons seront construites dans les prochaines phases du projet (dont 7 en 2022).

Légende : Préfabrication des éléments bois dans l’usine LTS (groupe CFE)

Rockwood : encore un projet remarquable

Située à flanc du Val Saint-André dans le Rollingergrund, la résidence RockWood est à taille humaine : 11 appartements bénéficiant tous d’espaces extérieurs et, au 4e étage, un généreux penthouse avec vue unique sur la forêt voisine et l’espace jardinable ! L’infrastructure du bâtiment et son noyau central seront construits en béton, le reste de la structure sera quant à elle, réalisée avec des murs et de planchers en bois (CLT).

Ici aussi, le lien avec la nature s’opère et le mode de construction est réfléchi en garantissant un confort idéal dans le respect de l’environnement : ventilation double flux performante, haut niveau d’isolation, châssis alu à triple vitrage pour un haut niveau de confort thermique, panneaux solaires…

La commercialisation de ce projet vient de démarrer et les travaux débuteront au second semestre 2021.

WoodShapers l’a bien compris, le bien-être des occupants et de la planète se construit conjointement et pour cela, la société dispose des meilleurs atouts !

Plus d’infos sur https://www.woodshapers.com/

WoodShapers et CLE (partenaire Infogreen)

ArchiPV : le guide pour exploiter le potentiel de l'énergie solaire
ArchiPV : le guide pour exploiter le potentiel de l’énergie solaire

Le guide luxembourgeois d’intégration architecturale des panneaux solaires photovoltaïques, dit archiPV, a été réalisé par Eurosolar Lëtzebuerg asbl en collaboration avec l’OAI, la Chambre des Métiers, myenergy, la Fédération des artisans, Greenpeace, le Service des Sites et Monuments nationaux, ainsi que l’Administration des Bâtiments publics. Ce travail d’équipe reflète la nécessité d’agir ensemble pour exploiter le potentiel de l’énergie solaire dans la construction. Le défi est énorme, car l’objectif est d’envisager la vie sans énergies fossiles.

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Remplacer au lieu d’additionner grâce au potentiel prodigieux

L’énergie solaire offre, en ce qui concerne la mise à disposition pour usage en énergie électrique, une multitude d’opportunités et d’applications. L’énergie solaire photovoltaïque connaît une grande acceptation parce qu’elle présente de multiples avantages :

  • Les panneaux solaires sont faciles à installer et à entretenir.
  • Les installations sont modulables selon le besoin.
  • Le financement d’installations photovoltaïques en petites dimensions (maison unifamiliale) n’est plus un investissement difficile, notamment grâce aux aides actuelles.
  • L’intégration des panneaux photovoltaïques dans des constructions permet de profiter de l’imperméabilisation des surfaces occupées.
  • L’intégration des panneaux photovoltaïques dans des constructions rapproche la mise à disposition et l’usage de l’énergie solaire (p.ex. mobilité électrique).
  • Le soleil est disponible partout donc aussi localement, ce qui présente l’avantage de pouvoir s’adapter à la consommation locale et réduire les pertes en ligne.
  • L’utilisation de l’énergie photovoltaïque réduit la dépendance des fournisseurs d’autres sources d’énergie et augmente donc la liberté individuelle et politique.
  • Le photovoltaïque transforme le consommateur passif en participant actif de la transition énergétique.

Marier le potentiel du photovoltaïque aux besoins du maître d’ouvrage

Que ce soit pour une maison unifamiliale, un immeuble résidentiel, un bâtiment pour bureaux, une école, un atelier artisanal ou encore une construction à vocation industrielle, chacun construit d’abord pour soi, en fonction de ses besoins.
Il construit toutefois aussi dans un environnement, un contexte sociétal et dans le temps et l’espace, ce que lui donne une responsabilité supplémentaire dans ce qu’il fait. Le guide montre que le panneau solaire a dépassé le rôle d’un système de production énergétique, mais qu’il doit être considéré comme un élément de construction à part entière, également en ce qui concerne l’esthétique.

Ce guide aide à :

  • Instaurer chez tous le réflexe à ce que l’intégration de panneaux photovoltaïques dans la construction se fait avec le premier trait de plume.
  • Orienter et guider les différents acteurs dans leurs options et choix.
  • Sensibiliser les décideurs politiques à imposer comme première option l’usage de technologie d’énergie renouvelables et notamment le photovoltaïque, dans les règlements des bâtisses et PAP.

À l’image de l’évolution et des progrès techniques dans le domaine de l’énergie photovoltaïque, le présent guide n’est pas un document figé, mais il est mis à jour régulièrement.

Il est publié sur le site www.archipv.lu où l’on peut

  • feuilleter les pages et s’inspirer
  • trouver les liens vers des sites permettant de s’informer plus en détail respectivement trouver conseil et assistance.

Article d’Eurosolar Lëtzebuerg, partenaire d’Infogreen
Photo : Administration de la nature et des forêts © AM atelier b – morph 4 / ANF / Lucas Huneke

Des coûts de soleil aux investissements éclairés : bien des raisons d'entreprendre !
Des coûts de soleil aux investissements éclairés : bien des raisons d’entreprendre !

Évolution de l’attractivité du photovoltaïque pour les entreprises, avec François Neu, fondateur il y a 12 ans, avec 3 associés, de la société Enerdeal dont le core business est la construction, la maintenance et au besoin de financement de centrales solaires (en toiture ou au sol ; minimum 2.000 m2, soit environ 200 kWc) pour les entreprises.

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Avec plus de 200 projets réalisés au Luxembourg, en Belgique et même au cœur de l’Afrique, François Neu (Enerdeal – www.enerdeal.com) a pu observer une évolution très sensible - et constante ! - des raisons pour lesquelles industriels, grande distribution, promoteurs immobiliers ou secteur public optent de plus en plus pour le déploiement du solaire sur leurs infrastructures.

« Dans les années 2005-2010, les pionniers l’ont fait par conviction et… avec un fort soutien étatique qui offrait un temps de retour sur investissement (payback) de 7 voire 5 ans parfois. Pour un équipement qui a une durée de vie de 25 à 30 ans et qui demande relativement peu de maintenance, c’était un investissement idéal. Mais il fallait bien ce niveau d’attractivité pour convaincre les sceptiques… et les banques ! Très peu d’entreprises s’y sont mises. »

Quand, vers 2010-2012, tous les pays européens ont renforcé leurs politiques d’incitation, le marché a effectivement été boosté, avec forte augmentation du volume et belle baisse de coût des panneaux. « Cela a ramené des paybacks à moins de 5 ans, 3 ans parfois en combinant subsides et déductions fiscales. Il y a eu une vraie ‘ bonanza’ qui a créé une explosion des volumes, et puis des ‘bulles’ qui ont vidé les enveloppes de subventions ! Dans de nombreux pays européens, ce fut la chute brutale du soutien aux projets : gel du marché en France, stop en Espagne, accalmie en Belgique, moindre effet en Allemagne, et arrêt complet au Luxembourg pour des projets industriels… »

L’exemplarité en avant

La première baisse de rentabilité a fait repasser le payback à 7-9 ans, ce qui restait intéressant. Le marché du solaire industriel est progressivement passé en mode « tiers investissement » : « Les entreprises se sont focalisées sur leur core business et ont assumé comme un bonus le critère d’image, l’effet exemplaire, assorti d’une relative attractivité financière ».

François Neu voit le basculement majeur s’opérer en 2015, année de la COP 21 : « On met en avant la Responsabilité Sociétale des Entreprises, avec Bertrand Piccard en influenceur hors pair. Les grands patrons pionniers lancent la tendance et font recouvrir leurs toits, montrant le rôle majeur que peuvent jouer les industriels. Avec la baisse continue des subsides, les paybacks et gains nets par an sont devenus moins prépondérants, mais l’exemplarité a primé : ‘On ne peut plus se permettre de ne rien faire’ est devenu un leitmotiv ».

Depuis, « hormis quelques irréductibles uniquement intéressés par les quelques milliers d’euros de gains annuels, la plupart des grands patrons, de plus en plus impliqués dans la RSE, choisissent le solaire pour des raisons stratégiques ». Les critères ne sont plus opportunistes mais ils sont divers et adaptés aux besoins, aux objectifs, aux activités et sensibilités de chacun.

François Neu livre quelques argumentaires entendus sur le marché : « La plupart de mes concurrents ont mis des panneaux, je commence à passer pour un outsider » , « Nos collaborateurs nous l’ont demandé, pourquoi n’en mettrions-nous pas ? » ; « Je suis là pour encore 20 ans, j’ai de la surface, je serais stupide de ne pas le faire », « Nos actionnaires nous demandent ce que nous faisons pour l’environnement », « Nos locataires recherchent les immeubles les plus verts possible », « Dans les marchés publics, où l’environnement est devenu incontournable, le solaire nous aide à obtenir des pondérations favorables dans nos offres et à gagner du business », « Dans 7 ans, toute mon électricité sera gratuite ; cela me donnera un sérieux avantage concurrentiel » ; « La taxation du carbone arrive à grands pas et, sans solaire, cela va nous coûter très cher », « Nous voulons recouvrir notre parking, pour nous alimenter en énergie verte locale et faire passer toute notre flotte de véhicules à l’électrique », etc.

François Neu conclut sur un exemple édifiant : « Un gros logisticien européen confie que sa banque, dans le top 5 européen, a clairement fait savoir que les conditions de crédit deviendraient moins intéressantes voire substantiellement réduites s’il ne développait pas de renouvelable sur les 150.000 m2 de halls ». C’est sans doute le témoin d’une tendance intéressante pour l’évolution du marché.

Alain Ducat, avec François Neu, pour Enerdeal

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L'autoconsommation, c'est le futur
L’autoconsommation, c’est le futur

La production locale est un moyen de limiter l’inévitable dépendance du pays. Encore peu pratiquée, la consommation directe de sa propre production domestique d’électricité pourrait devenir le mode de raccordement par défaut. Le cadre législatif le permet et les incitants économiques sont en place. La tendance devrait s’accélérer en 2021. L’ILR, le régulateur du marché de l’énergie, y voit une vraie tendance.

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C’est historique, géographique et démographique à la fois : le Luxembourg a toujours été dépendant de la production d’énergie électrique déployée par ses voisins - de l’Allemagne en particulier - et, même si la progression de la production locale est en bonne voie, la population ne cesse de croître, avec toujours plus d’habitants et plus d’entreprises. Les consommateurs sont de plus en plus nombreux et la taille même du pays fait que les ressources ne sont pas suffisantes, sans même parler du marché sous l’angle économique pour les producteurs.

Depuis toujours, on sait que la machine locale ne va pas satisfaire toute la demande, mais l’interconnexion des réseaux fonctionne très bien. Pour Claude Hornick, chef du service Énergie à l’ILR, l’Institut luxembourgeois de Régulation, « la sécurité d’approvisionnement est assurée, mais il est intéressant de savoir jusqu’où le marché est prêt à aller et combien le consommateur, particulier ou entreprise, est prêt à payer pour avoir la garantie d’un approvisionnement qui ne faiblira jamais ». C’est le sens d’un sondage lancé il y a quelques semaines par l’ILR. https://www.infogreen.lu/a-quel-pri...

Pousser le curseur de la production locale

Mais ce n’est évidemment pas une raison, au contraire, de ne pas pousser davantage le curseur de la production locale. Les sources renouvelables ont la cote et les projets se multiplient, de parcs éoliens ou de centrales photovoltaïques, encouragés par les pouvoirs publics. Le PNEC (plan national énergie climat) mise clairement sur une forte progression de la puissance électrique en production nationale (lire aussi l’interview avec le ministre Turmes dans ce dossier), que les producteurs du pays développent avec entrain.

Les chiffres de l’ILR (note : les données concernant 2020 sont en compilation et devraient être disponibles au second semestre 2021) sont assez explicites à ce sujet.

L’équation a changé

Selon les experts, il y a un élément qui va connaître une belle progression : l’autoconsommation. On touche ici une vraie tendance, celle qui voit de plus en plus de petits producteurs résidents capables de consommer leur propre production, essentiellement photovoltaïque. « Le cadre législatif a évolué et les incitants économiques sont là », note Claude Hornick. Depuis le 1er janvier 2020, la suppression des charges et redevances rend l’électricité autoconsommée rentable. Et la loi du 3 février 2021 ouvre clairement un droit à l’autoconsommation.

Pour les centrales domestiques qui ne sont plus éligibles aux tarifs d’injection réglementés, l’exploitation en mode autoconsommation est désormais bien plus avantageuse que l’exploitation en mode injection complète de la production électrique. En clair, là où la production de panneaux photovoltaïques était auparavant injectée intégralement dans le réseau sur lequel le consommateur était connecté en permanence, les nouvelles centrales, dans le cadre réglementaire revu et grâce aux compteurs intelligents qui gèrent le double flux, permettent à la production, quart d’heure par quart d’heure, d’être consommée d’abord chez soi, en direct, et au surplus éventuel d’être injecté dans le réseau.

« L’équation a changé », poursuit Claude Hornick. « Et le résultat va clairement dans le sens de l’autoconsommation ». Jusqu’ici, la tendance était marginale, peu spectaculaire et à la progression lente – voir le tableau ci-dessous, extrait du rapport de l’ILR sorti en 2020, sur les données 2019.

Tout nous laisse à penser que l’on va constater une augmentation, en 2021 et pour les années suivantes. Cela va largement confirmer la tendance, à la faveur de l’évolution du cadre législatif et des incitants mis en place. L’autoconsommation, c’est le futur. Et nous pensons que cela devrait devenir à terme le mode de raccordement par défaut.

Alain Ducat
Photo : CREOS - Infographies : ILR

Monitoring énergétique, pour une consommation plus responsable !
Monitoring énergétique, pour une consommation plus responsable !

En plus de rendre votre maison intelligente en créant du confort et de l’émotion, Smart Cube est également soucieux de l’environnement et lance son nouveau service d’acquisition des données des postes de consommation de l’ensemble de vos bâtiments en temps réel (eau, gaz, électricité, chauffage, etc.) afin de vous tenir informés.

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Le Monitoring Énergétique permet de se rendre compte des consommations d’énergie, mais aussi de constater des dysfonctionnements permettant d’un côté de sensibiliser les personnes, mais aussi d’y remédier.

« Avec le ‘smart’, nous pouvons aider à réduire l’empreinte carbone. Il est important de changer les mentalités et les comportements afin de préserver notre planète », explique Jorge De Oliveira, CEO de Smart Cube. « Notre solution permet de détecter des pertes d’énergie et vous dévoiler les gains d’économies que vous pourriez réaliser. »

Réduisez jusqu’à 60 % votre consommation !

Grâce aux rapports automatiques de votre situation énergétique, Smart Cube peut vous avertir de la situation et vous dépanner dans un laps de temps très court.

La solution Smart Cube s’applique aussi bien dans les résidences que les bureaux, les bâtiments commerciaux, les bâtiments industriels, etc.

Alors qu’attendez-vous pour vous lancer ?

Pour plus d’informations, vous pouvez nous contacter : noelly@smartcube.lu

Smart Cube, partenaire Infogreen
Illustrations : Smart Cube

Des solutions durables et économiques pour les réseaux de chaleur
Des solutions durables et économiques pour les réseaux de chaleur

Depuis plus de 25 ans, l’entreprise luxembourgeoise TSD (Thermal Solutions and Controlling Design) utilise son savoir-faire technique, son expérience et ses excellents partenariats avec des fabricants renommés pour concevoir des solutions complètes sur mesure pour des réseaux de chaleur plus durables et économiques.

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Production de chaleur à base de biomasse, distribution de chaleur et automatisation des bâtiments sont les trois domaines d’expertise complémentaires dans lesquels TSD s’est spécialisée. L’approche se veut globale, de la réflexion initiale (avant-projet) jusqu’à la finition de l’installation, avec comme fils conducteurs les énergies renouvelables et l’optimisation de la consommation énergétique.

« Nous nous sommes donné pour mission de proposer des solutions performantes parfaitement adaptées aux besoins de nos clients », explique Kurt Mertes, directeur technique-commercial. « Avoir une approche globale nous permet de garantir une interaction parfaite entre les différents composants de chaque installation, créée sur mesure dans le respect des besoins du client. »

Production de chaleur à base de la biomasse

TSD a choisi de travailler avec le fabricant autrichien Fröling, spécialisé depuis plus de 50 ans dans la production d’énergie à partir de bois (bûches, pellets, déchets de bois). La gamme est la plus vaste du marché (pour une plage de puissance de 7 à 6.000 kW) et se complète par des solutions de stockage sur mesure. Les chaudières satisfont aux normes les plus strictes d’émissions de poussières et sont reconnues dans de nombreux programmes de subsides, tels que PRIMe-House.

Distribution et sous-stations à l’échelle de l’immeuble, du quartier, de la ville

À partir d’une production centralisée, répartissez la chaleur vers les consommateurs grâce aux stations satellites (immeubles d’appartements, de bureaux ou mixtes) et/ou aux sous-stations (réseau de plusieurs bâtiments). TSD fait appel à la technologie aqotec et au système aqo360° pour gérer, surveiller et optimiser continuellement ces réseaux grâce à une connectivité intelligente.

« Une connectivité efficace de l’ensemble du réseau de chaleur, de la chaufferie jusqu’au consommateur, et le logiciel de visualisation performant aqo360°, permettent non seulement la gestion centrale de l’ensemble du réseau, mais aussi la génération de rapports et l’enregistrement des données liés à la consommation », précise M. Mertes.

Automatisation des bâtiments

En tant que partenaire officiel de la marque Siemens, TSD regroupe technologie et savoir-faire pour intégrer des systèmes d’automatisation en harmonie avec le projet du client.

Avec les plateformes Synco IC et Desigo CC, TSD proposent des solutions de supervision des bâtiments adaptées à toutes les tailles d’installation.

Exemples de réalisations

Avec plus de deux décennies d’expérience, TSD est loin du coup d’essai. De l’immeuble au quartier urbain, les références sont nombreuses. Exemples :

Réseau de chaleur Weidingen à Wiltz

Pour la commune de Wiltz, TSD a mis en place en 2019 un réseau alimentant 6 bâtiments pour une production de chaleur écologique couplée à des sous-stations performantes et un accès à distance par logiciel de visualisation.

Réseau de chaleur Troisvierges

En ce moment, le réseau de chaleur de la Commune de Troisvierges est modernisé par un système de régulation et de supervision globale Siemens Desigo CC. En parallèle, les bâtiments consommateurs sont équipés par des systèmes d’automatisation individuels.

Réseau de chaleur Greiveldange

En 2017, à Greiveldange, ce sont également 6 unités du réseau communal qui ont été raccordées sur trois sous-stations alimentées en chaleur par une chaudière à biomasse.

Réseau de chaleur Les Pléiades (Visé, BE)

En Belgique, le quartier écologique Les Pléiades à Visé a constitué un chantier d’envergure pour TSD. Le réseau ne compte pas moins de 200 unités alimentées en chaleur par une production de chaleur centrale écologique équipée de deux chaudières à copeaux de 500 kW chacune. Un système de régulation Siemens harmonise le fonctionnement des différents composants et optimise la consommation globale du réseau.

Pour connaître les détails techniques de ces installations et découvrir d’autres exemples et l’ensemble des services proposés par TSD, consultez le site tsd.lu.

Marie-Astrid Heyde avec TSD, partenaire Infogreen
Photos : TSD

Monitoring anti-gaspi
Monitoring anti-gaspi

La Fondation pour l’Accès au Logement, avec notamment l’AIS et le promoteur social ABITATIO, fait plus que gérer des logements à destination d’un public fragilisé par les prix de l’immobilier. La logique de développement durable est intégrée dans la réflexion globale. Entre autres, un projet pilote est en cours, pour équiper les logements de capteurs intelligents, afin d’exercer un monitoring qui permet d’éviter les mauvaises surprises au moment des décomptes de charges.

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Gilles Hempel, directeur de la Fondation pour l’Accès au Logement – qui regroupe notamment l’Agence immobilière sociale (AIS) et le promoteur social ABITATIO – le rappelle :

Dans une logique de développement durable, il y a des aspects écologiques, économiques et sociaux. Le côté social est souvent le parent pauvre du débat. Mais en matière de logement, il faut intégrer cette donnée cruciale dans tous les paramètres. En matière d’énergie pour les logements, il est évident que la première économie, c’est de consommer moins et de maîtriser la consommation.

Au niveau de l’AIS, qui a quelque 590 logements en gestion, sans en être le propriétaire, un projet pilote est en cours.

Nous allons équiper tous nos logements d’appareils domotiques pour exercer un monitoring. On sait que la loi demande l’installation de détecteurs de fumée, pour la sécurité des habitations. Nous allons plus loin en installant des appareils intelligents dotés de capteurs qui ont une triple fonction. Outre les fumées, ils détectent aussi les anomalies de température et d’humidité. Et ils sont reliés sur un central. Cela permet d’être alertés sur des dépassements anormaux et de pouvoir intervenir dans les meilleurs délais, pour remédier au problème technique ou/et sensibiliser les occupants à un usage peut-être excessif. C’est une démarche de prévention et de sécurité, une manière aussi d’éviter des mauvaises surprises au moment du décompte des charges.

L’installation de ces capteurs intelligents est en cours dans un immeuble de 8 logements, qui servira de témoin pour l’expérience, laquelle sera étendue à tout le parc de logements.

Bonnes pratiques

La vision d’une énergie domestiquée est bien évidemment intégrée dès le départ des réflexions du promoteur social, ABITATIO :

On ne planifie plus un bâtiment ou une résidence sans penser ces logements en fonction d’un confort énergétique, pensé avec nos conseillers, architectes, ingénieurs, etc. Les bâtiments passifs, les systèmes de chauffage collectif, les centrales de production locale à l’échelle d’un quartier, entre autres concepts, ce sont des choses qu’un promoteur doit pouvoir intégrer le plus en amont, et ensuite maîtriser dans sa gestion.

Quant à l’accompagnement des locataires, c’est la même approche, durable et préventive : « Sur le terrain, nous prenons soin de sensibiliser et d’expliquer les bonnes pratiques, pour éviter les gaspillages, pour consommer mieux ». Gilles Hempel poursuit :

Notre activité d’AIS est dans cette logique durable par nature, une forme d’économie circulaire. Il faut être conscient du fait que, sans cette mise en location, les logements que nous gérons pour les privés seraient peut-être à l’abandon. En attendant une démolition ou un autre destin immobilier, ils seraient inoccupés, non chauffés, non entretenus. Occuper ces logements au mieux des intérêts de chacun, c’est éviter de gaspiller de précieuses ressources.

Alain Ducat avec la Fondation pour l’Accès au Logement-AIS-ABITATIO, partenaire Infogreen

Contrôler et économiser l'énergie avec la Blue Building Box
Contrôler et économiser l’énergie avec la Blue Building Box

AIO – All In One Technologies s’est associé à un éditeur de logiciel suisse pour développer depuis 2008 son propre portail de gestion technique des bâtiments. Rencontre avec Michael Liewer, directeur maintenance, et Benoît Lespagnol, Managing Director chez AIO – All In One Technologies

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Cet outil unique sur le marché, basé dans le Cloud, permet de gérer à distance et en temps réel le bon fonctionnement des installations techniques, leur consommation énergétique, le ticketing, ainsi que l’ensemble de la documentation relative aux différents équipements techniques et interventions de maintenance.

« Le portail AIO est né de l’idée qu’une gestion technique et énergétique parfaitement organisée et optimisée est essentielle pour une gestion immobilière performante. Il permet une gestion transparente de l’historique des interventions passées ou en cours via un système de ticketing et un suivi en temps réel des paramètres de fonctionnement des bâtiments ; par exemple la situation des différents compteurs ou bien la consommation des différentes installations afin d’identifier rapidement des points clés et pouvoir réagir vite et efficacement, explique Benoît Lespagnol, Managing Director chez AIO. »

Il offre de multiples fonctionnalités : la gestion technique d’un ou de plusieurs bâtiments à partir d’un seul et unique identifiant, le paramétrage individuel des profils d’utilisateurs, un système de notifications permettant de prendre des mesures préventives, le contrôle et la gestion des tâches et prestations, la gestion et l’archivage central des documents, le monitoring des besoins et de la consommation d’énergie en temps réel.

Le portail AIO est indépendant et en mesure d’intégrer toutes sortes de paramètres, de technologies et de langages, permettant ainsi de relier entre eux des systèmes d’automation multimarques tels que SAIA, Beckhoff, Wago, Siemens, Priva, Kieback&Peter, Sauter, Honeywell, etc. Il autorise ainsi une configuration optimale et individuelle des paramètres d’énergie des différentes installations techniques.

Associé à la Blue Building Box, le portail AIO permet aussi de contrôler en toute autonomie la technique du bâtiment, configurer des seuils de consommation, générer automatiquement des alarmes et paramétrer très facilement tous les équipements techniques de n’importe quel endroit au moyen d’un accès entièrement sécurisé.

Grâce à l’analyse des données de smart metering récoltées, la Blue Building Box détecte automatiquement et directement les dysfonctionnements qui peuvent se produire dans les systèmes techniques existants et en alerte les équipes d’AIO, de manière à permettre une intervention immédiate, sur place ou à distance, et de minimiser ainsi les conséquences de sinistres. « Si un capteur électrique ou hydraulique détecte une anomalie (une pompe qui tombe en panne, par exemple), le portail déclenche une alerte et la classe en fonction de son niveau de gravité. Cette alerte arrive dans notre centre de traitement, où elle est analysée par notre équipe interne qui détermine si elle peut être traitée à distance ou si elle nécessite une intervention sur place par une de nos équipes, indique-t-il. »

À la clé : une économie des consommations - donc des coûts - d’énergie qui peut aller jusqu’à 40 % !

Le logiciel est modulable et évolutif. Depuis qu’il a été créé il y a une dizaine d’années, il a été sans cesse amélioré en fonction de l’expérience acquise par AIO et pour s’adapter à l’évolution des besoins de nos nombreux clients tels que Cactus Belle Étoile, Becolux ou plusieurs communes du Grand-Duché.

« Nos équipes, comme nos clients, ont accès à cette plateforme informatique, qui offre une parfaite transparence et s’est enrichie au fil des années avec un système de monitoring et d’analyse énergétique. La configuration actuelle regroupe ainsi de nombreux services : paramétrage, alerte, analyse, contrôle, gestion des alertes, ticketing, suivi et reporting énergétique au client. Ce dernier reprend le suivi des différentes consommations énergétiques du bâtiment et les économies de coûts et de CO2 réalisées grâce à cette gestion optimisée de tous les éléments. Toutes ces datas sont récupérées pour être amenées dans le portail et soumises à l’outil d’analyse », souligne-t-il. AIO peut aussi utiliser ces données pour proposer une optimisation plus approfondie de la performance énergétique grâce au service ECG de son partenaire Ratioservice.

Enfin, la Blue Building Box fait partie du profil requis pour plusieurs certifications environnementales dans les domaines de l’économie d’eau et d’énergie, des économies de coûts de gestion et de la réduction de la consommation excessive.

Mélanie Trélat pour notre partenaire All In One Technologies
Illustrations : AIO

Mobilité électrique : le Luxembourg a du retard à rattraper
Mobilité électrique : le Luxembourg a du retard à rattraper

La crise sanitaire n’aura pas empêché à diverses entreprises prometteuses de voir le jour. Ainsi, depuis février 2020, Parking Energy Services participe à l’accélération de la mouvance luxembourgeoise vers l’adoption de l’e-mobility.

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« Le marché luxembourgeois du véhicule hybride et électrique n’est pas en avance », constate Marina Mouravieva, directrice. « Nous avons encore du chemin à faire pour rattraper les Pays-Bas et les pays nordiques où la pénétration du véhicule électrique est déjà très forte, mais les choses commencent à s’accélérer. »

Après une première étape où l’attention se portait principalement sur le véhicule hybride, les concessionnaires commencent à proposer des véhicules électriques performants (avec une autonomie de 300-400 km) à des prix abordables. Auparavant, le marché – largement représenté par la marque d’Elon Musk - s’adressait surtout à un public au pouvoir d’achat élevé et comptait quelques modèles plus modestes dont l’autonomie n’était pas convaincante.

« Nous constatons également que les entreprises passent ou envisagent de passer à une flotte électrique. » Compte tenu du nombre important de voitures de sociétés au Luxembourg, cela joue un rôle essentiel dans le paysage automobile national et même frontalier.

De la borne unique à la gestion d’une flotte complète

Le principal obstacle à l’adoption de ces véhicules était matériel : où et comment vais-je charger mon véhicule électrique ? Aujourd’hui, les offres de bornes ne manquent plus, mais la question de leur gestion se pose toujours, surtout lorsqu’on envisage des échelles de plus en plus importantes, requérant plus que les deux bornes presque symboliques sur le parking.

« Les entreprises, mais aussi les résidences, les administrations communales, etc., veulent électrifier plusieurs dizaines de places de stationnement. On ne passe évidemment pas si simplement d’une à 40 bornes, cela pose des questions en matière de gestion de puissance ». Les capacités électriques du réseau ne sont pas infinies, et augmenter l’apport électrique peut avoir un coût colossal, mais des solutions économiques existent, pouvant composer avec la puissance et l’infrastructure disponibles.

Parking Energy Services, en partenariat avec CaCharge (Suède), propose une solution clé en main (bornes + installation + système de gestion) qui peut également intégrer différentes marques de bornes dans son système de gestion. Ce système est basé sur l’intelligence artificielle (AI-driven) dont l’algorithme gère les bornes interconnectées de façon dynamique, et ce derrière un compteur unique. De cette manière, le budget électrique est réparti sur les différentes bornes, s’adapte au type de véhicules (tous ne nécessitant pas le même apport), de manière équitable ou non. Il est en effet possible de déterminer des bornes prioritaires, qui disposeront d’une puissance plus importante pour, par exemple, charger plus rapidement des véhicules qui sont plus régulièrement sollicités.

« Le marché qui nous intéresse concerne les emplacements où les voitures sont stationnées durant quelques heures, donc principalement les résidences et les bureaux », précise encore la directrice. Pour ce type de projets, il n’est pas nécessaire d’installer des bornes très coûteuses et de disposer de grosses puissances électriques, puisque les voitures vont pouvoir rester branchées durant plusieurs heures et l’énergie pourra dès lors être répartie plus modérément.

Un one-stop shop pour la gestion de flotte électrique

Le système CaCharge est également évolutif parce que les bornes s’installent en série : il est tout à fait possible d’installer et de gérer deux ou trois bornes dans un premier temps, et d’en ajouter lorsque la flotte prend de l’importance. L’installation d’une borne supplémentaire peut se faire en quelques heures. On peut aussi aisément modifier les settings du système pour gérer des types d’utilisateur différents.

La solution clés en main développée par CaCharge et commercialisée au Luxembourg par Parking Energy Services est très complète, puisqu’elle prévoit également une application et un outil administrateur qui offre une vue sur l’installation, sur l’énergie consommée, et permet de gérer les accès (pour les collaborateurs, pour les visiteurs) ainsi que le service de facturation de l’utilisateur final (chaque utilisateur peut payer les frais de consommation par une carte de crédit et recevoir une facture dans l’application).

Bon à savoir également, pour les résidences, les primes Clever Lueden peuvent être attribuées aux locataires, aux propriétaires ou aux syndicats et couvrent jusqu’à 50% des frais du projet. Parking Energy Services vous accompagne dans la demande de ces aides ainsi que dans les démarches auprès du gestionnaire du réseau (Creos).

Actuellement installés à Livange, les bureaux de l’entreprise sont sur le point de déménager vers Kockelscheuer où quatre bornes publiques seront accessibles dès avril.

Marie-Astrid Heyde
Pour Parking Energy Services

Électromobilité et ville font-elles bon ménage ?
Électromobilité et ville font-elles bon ménage ?

C’est un fait, l’électromobilité est en marche comme le prouvent les immatriculations en 2020 avec près de 20% de part de marché pour les voitures électrifiées (hybrides et électriques). Ce phénomène résulte de l’effet des primes gouvernementales en vigueur au Luxembourg pour les voitures hybrides Plug-In et 100% électriques, mais aussi des normes d’émissions de CO2 imposées aux constructeurs automobiles par la Commission européenne. Cette tendance, qui profite aussi à la réduction de la pollution en ville (ndlr, en plus de réduire le CO2, les voitures électrifiées émettent beaucoup moins – voire pas du tout - de gaz polluants comme les NOx, HC et PM), pose pourtant la question de leur recharge aussi bien à domicile que sur la voie publique.

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En effet, l’environnement urbain n’est pas des plus propices à la recharge à domicile puisque, dans le cas des maisons individuelles, nombreuses ne disposent pas de garage privé pour pouvoir y installer une borne de recharge. Une situation qui se rencontre davantage encore dans le cas d’immeubles à appartements dépourvus de parking ou dont ces derniers ne sont pas équipés en conséquence, sans compter le manque de puissance disponible dans de nombreux quartiers.

De plus, comme la recharge des batteries demande plusieurs heures, il ne faut pas compter sur les bornes publiques Chargy qui risquent d’être prises d’assaut dès lors que le nombre de voitures électriques sera conséquent. Les politiques rétorqueront que c’est la raison de la mise en place des futures bornes rapides SuperChargy permettant une recharge en moins d’une heure. Oui mais… cette solution n’en est pas vraiment une pour les utilisateurs ne disposant pas de borne privée pour plusieurs raisons : d’une part le nombre de bornes SuperChargy prévu est de 88 pour tout le pays, ce qui sera nettement insuffisant pour satisfaire la demande, d’autre part le tarif annoncé est de 0,35 euro par kWh, soit près du double de celui pratiqué en résidence privée, ce qui met le « plein électrique » au niveau de celui d’un véhicule thermique. C’est bien là le paradoxe de la voiture électrique particulièrement vertueuse en milieu urbain et périurbain mais dont la recharge pose problème dans son environnement de prédilection.

Alors que faire ? À l’Automobile Club du Luxembourg (ACL), nous sommes persuadés des bienfaits du véhicule électrifié dès lors que les conditions pour sa bonne utilisation sont réunies pour le rendre efficace, pratique et avantageux. C’est pourquoi nous avons lancé ElectroLease, une solution de leasing de voitures électriques, pour favoriser l’électromobilité des particuliers avec une formule tout inclus. Néanmoins et contrairement aux messages souvent véhiculés par les pouvoirs politiques, nous ne pensons pas que la voiture électrique constitue pour l’instant la réponse universelle aux besoins et contraintes multiples et variés de la globalité de la population. C’est pour cette raison qu’à l’ACL nous sommes persuadés que la réponse à la question du choix de la motorisation est multiple et doit être adaptée au profil de l’utilisateur. En résumé, oui le véhicule électrique est presque parfait pour celui disposant d’une possibilité de le recharger à domicile, mais dans le cas contraire un véhicule thermique moderne, voire un hybride auto-rechargeable, sera la réponse la plus adaptée et réaliste.

Ing. Antonio da Palma Ferramacho Head of Mobility Technologies - ACL

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De nouvelles techniques pour faire face aux enjeux climatiques
De nouvelles techniques pour faire face aux enjeux climatiques

Le Luxembourg City Incubator abrite la start-up WEO. Fondée il y a tout juste un an par deux doctorantes de la Vrije Universiteit Brussel, la jeune entreprise utilise l’intelligence artificielle et les données en open source pour développer des outils concrets de gestion des ressources et de l’environnement. Interview de Charlotte Wirion et Imeshi Weerasinghe, cofondatrices.

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WEO est spécialisée dans la gestion de l’eau et de l’environnement, et adopte pour cela une approche très technologique. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Nous utilisons les techniques de l’apprentissage automatique et en profondeur (Intelligence Artificielle - IA) pour extraire de l’information valorisée d’images de télédétection. Notre spécialisation consiste à combiner des données de télédétection – tels que les satellites optiques, thermiques et de radar, en plus d’images orthophotos et LiDAR – en accès libre (open source) afin de créer une information précise, partagée et fréquemment mise à jour.

Comment WEO pourrait contribuer favorablement à la gestion des ressources pour les quartiers et villes du Luxembourg ?

Les villes du Luxembourg, comme la plupart des grandes villes dans le monde, luttent contre la menace du réchauffement climatique et plus concrètement contre l‘augmentation des températures extrêmes, de la fréquence d’inondation et la diminution de pluie en été. Pour faire face à ces défis complexes, il faut utiliser de nouvelles techniques et stratégies. La raison d’être de WEO est d’utiliser les technologies développées en laboratoires pour les appliquer au monde réel.

Par exemple, pour combattre le risque d’inondation et les températures extrêmes en même temps, les toits verts et les zones inondables sont des solutions très efficaces. Mais, comment les villes peuvent-elles favoriser l’adoption de cette stratégie innovante ? WEO peut utiliser les images de télédétection et l’apprentissage automatique pour détecter les emplacements les plus appropriés en ville pour ce genre d’installations.

De la même façon, pour identifier les îlots de chaleur urbains – qui seront de plus en plus dangereux pour les résidents sans accès à la climatisation dans le futur -, WEO crée des cartes indiquant les températures des surfaces. Les administrations peuvent s’en servir pour déterminer les interventions prioritaires, par exemple planter des arbres ou remplacer les matériaux qui aggravent la chaleur urbaine (comme l’asphalte noir) par des alternatives innovantes, telles que les trottoirs verts ou des revêtements perméables.

Pouvez-vous nous détailler un projet en cours au Luxembourg ?

Avec la crise du Covid-19, tout le monde a compris l’importance des espaces verts et des arbres en rue pour prendre l’air. Au-delà de ce rôle, les arbres contribuent à absorber les eaux pluviales pour éviter les inondations et purifient l’air – améliorant le bien-être des citoyens et l’environnement urbain. Par contre, ces arbres font face eux aussi à des conditions moins favorables en ville (plus de chaleur, moins d’eau à leur disponibilité), ce qui rend leur croissance plus difficile.

WEO - avec le soutien de la Luxembourg Space Agency (LSA) et l’Agence Spatiale Européenne (ESA) - développe actuellement une nouvelle technologie pour établir un diagnostic de santé et de croissance des arbres. Concrètement, pour ce projet nommé « Smart Urban Tree Management » et mené en partenariat avec la Ville de Luxembourg, WEO s’engage à combiner des données LiDAR et de satellites optiques pour générer des cartes à fréquence régulière (mensuelle ou saisonnière) qui indiquent la croissance et la santé des arbres plantés, et ce afin de pouvoir intervenir de façon adéquate.

Marie-Astrid Heyde
Photo principale : image LiDAR des arbres présents en ville haute
Portrait des cofondatrices : Uli Schillebeeckx

Idées internationales pour l'habitat du futur… post-Covid
Idées internationales pour l’habitat du futur… post-Covid

Depuis plus d’un an maintenant, force est de constater que nous avons dû adapter nos modes de vie à l’évolution du virus dans notre quotidien et à travers le monde. Du télétravail au homeschooling, en passant par l’augmentation du click&collect, chacun a dû trouver sa place et repenser la cohabitation en société, jusqu’au sein de sa propre famille.

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Les architectes ne sont pas en reste pour proposer des solutions toujours mieux adaptées à la situation actuelle et qui risque, malheureusement, de se prolonger encore pour un bout de temps. Parmi ces créateurs, on peut citer l’architecte espagnol Vicente Guallart. Ce dernier a notamment remporté un concours en Chine, visant à créer de toutes pièces un quartier pouvant accueillir quelque 3­000 personnes.

Le hasard a fait que ce concours soit organisé juste avant la crise Covid-19. Un élément qui a toute son importance car il colle au projet de l’Espagnol. En effet, son bâtiment accueille évidemment des appartements, mais également des serres rendant les habitants autonomes sur le plan alimentaire, un marché, des bureaux, mais aussi une piscine, un jardin d’enfants et une caserne de pompiers. Bref, tout ce qu’il faut pour vivre en quasi autarcie.

Des idées qui ne manquent pas d’intérêt et destinées à améliorer le quotidien des adultes comme des enfants, obligés de cohabiter dans des espaces clos, sans pour autant se marcher dessus. Défi ô combien difficile, mais réussi par l’entremise de ce projet innovant qui répond à l’obligation d’être plus fort en tant qu’individu et en tant que communauté.

Ensemble plutôt que chacun dans son coin

En Allemagne, Michael Werner-Boelz, maire de la ville d’Alsterdorf (près de Hambourg), est en passe de créer une petite révolution qui ne fait pas l’unanimité. Son idée est aussi simple que polémique : interdire la construction de nouvelles maisons individuelles au profit d’immeubles à appartements.

« La pression immobilière est telle que les prix au mètre carré se sont envolés », déclarait-il récemment pour justifier son choix. « En moyenne, les loyers ont augmenté de 42 % en dix ans, poussant les classes moyennes toujours plus loin. » L’élu souhaite donc inverser la tendance en favorisant la construction d’immeubles collectifs sur les neuf terrains encore constructibles dans son arrondissement.

« En logeant plus de personnes au même endroit, les coûts de raccordement des bâtiments reviennent également moins chers, tout comme les terrains. C’est ce qui nous permet de proposer des loyers abordables. » Évidemment, vu la situation économique actuelle, les arguments pèsent lourdement dans la balance. Mais certaines voix s’élèvent contre cette interdiction, pointant du doigt une ingérence dans la vie privée.

Toujours est-il que cette idée fait son petit bonhomme de chemin dans d’autres communes. Les regards sont maintenant tournés vers le parti écologiste, 2e dans les sondages derrière les Conservateurs. Les Grünen souhaitent revoir la manière de gérer le parc immobilier afin de remplacer progressivement les immeubles énergivores par des lieux énergétiquement intéressants et attractifs pour les familles. Une mission loin d’être évidente. Selon une étude de l’Université de Flensburg, plus de 20­000 hectares de terres sont bétonnées chaque année en Allemagne contre les 10.000 promis pour 2020 par le gouvernement Merkel. Un challenge reporté… pour 2030.

Sébastien Yernaux
Photo et vidéo : IAAC/designboom

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