Une rentrée électrique

Une rentrée électrique

Voyages Josy Clement inaugure sa flotte de véhicules électriques. Douze bus flambant neufs sillonnent à présent les routes du Grand-Duché avant de rejoindre, chaque soir, le dépôt de Junglinster pour - littéralement - recharger les batteries.

C’est suite à un appel d’offres du Régime général des transports routiers (RGTR) que la société Voyages Josy Clement a décidé d’investir dans du matériel électrique. « L’une des conditions pour remporter certains lots était de disposer de véhicules électriques. Notre dépôt, inauguré en 2018, avait été pensé pour accueillir des installations de chargement électrique car nous avions déjà la volonté de moderniser la flotte de bus avec des véhicules plus durables », explique Jean Clement, directeur général.

Un lot de cinq lignes vient donc compléter l’offre de l’entreprise, dont la ligne 250 Junglinster-Ettelbruck qui continue à être exploitée avec des bus roulant au diesel en raison du kilométrage annuel très élevé que les technologies électriques ne permettent pas encore d’assumer. Si les lignes 231 à 234 sont, elles, bien concernées par l’électrique, elles ont dû patienter avant d’être sillonnées par les véhicules silencieux et non pollueurs. Car le voyagiste n’a malheureusement pas échappé aux effets néfastes de la crise sanitaire, de la guerre en Ukraine et de la pénurie des matériaux qui ont tous contribué aux retards de livraisons.

Chacun sa borne

Jean Clement a sélectionné deux fabricants pour s’équiper de ces 12 véhicules. Quatre sont de la marque turque Karsan et annoncent une autonomie maximale de 270 km. Ces midibus (26 places, 8,50m de long) e-ATAK étaient déjà présents au Luxembourg ; la marque a récemment annoncé y avoir vendu 89 véhicules, soit la flotte de midibus Karsan électrique la plus importante d’Europe. « Ils présentent un côté pratique : ils peuvent être branchés sur toutes les bornes automobiles. Cela signifie aussi que le chargement n’est pas ultra-rapide, mais on peut optimiser cela en branchant deux câbles en parallèle ». Pour une recharge complète de leur batterie de 220 kWh, on compte 3h00 en branchement CCS2 à 80 kW.

Les huit autres sont de la marque néerlandaise VDL Bus & Coach. D’une autonomie théorique de 340 km, ils ont aisément rejoint Junglinster depuis les Pays-Bas. « C’est plutôt bon signe », se réjouit le directeur. « Les bus électriques préfèrent les vitesses moins élevées à celles pratiquées sur autoroutes, donc l’autonomie annoncée devrait être largement confirmée ». Leurs batteries ont une capacité de 315 kWh et une charge complète se fait en 2h30 à 150 kW sur borne classique. Pour ces modèles, Jean Clement a investi dans un pantographe qui permet de remplir les batteries en 45 minutes à 400 kW en se connectant aux deux rails fixés sur les bus.

La flotte est principalement chargée durant la nuit… mais des nuits de courtes durées : « les bus rentrent au dépôt entre 22h et minuit et repartent entre 3h30 et 5h ». Chaque bus dispose donc de sa borne dédiée afin d’assurer une charge complète.

Le passage à l’électrique implique également de disposer de plus de bus que pour les moteurs à combustion : pour certaines lignes, il faut trois véhicules au lieu de deux, pour pallier la déficience d’autonomie. C’est donc un investissement non négligeable pour les sociétés d’autobus.

Une étape parmi d’autres

À moyen terme, l’entrepreneur espère pouvoir utiliser sa propre énergie photovoltaïque pour charger au moins une partie de ses véhicules. À ce jour, il a déjà installé le maximum de panneaux PV légalement autorisés lors de la construction. Il faudra donc que la législation évolue encore à ce niveau, de même que les technologies liées au stockage afin de pouvoir restituer pendant la nuit suffisamment d’énergie collectée durant les heures d’ensoleillement.

La volonté d’évoluer vers plus de durabilité doit aussi passer par l’usage fait des véhicules. Ceux-ci commencent à être chauffés quand le mercure descend à 18 degrés, et refroidis à partir de 25 degrés. C’est un système automatisé sur lequel le chauffeur ne peut directement intervenir. En outre, les conducteurs ont été formés à la conduite de véhicules électriques, afin d’optimiser l’usage des batteries par une conduite en douceur, et aussi de se familiariser avec des technologies avancées. Finis les rétroviseurs latéraux, ils sont remplacés par des caméras. « Cela permet de réduire l’angle mort et d’avoir une meilleure visibilité nocturne grâce aux capteurs infra-rouge. De plus, le conducteur reçoit une alerte visuelle et, si nécessaire, sonore, s’il s’approche d’un obstacle situé dans l’angle mort ». À la demande du RGTR, les bus sont également équipés de caméras à l’intérieur et de capteurs aux portes pour le comptage des passagers.

Si cette première expérience électrique est concluante, Jean Clement espère pouvoir faire évoluer sa flotte électrique dans les prochaines années. Le programme gouvernemental prévoit d’ailleurs l’électrification complète du réseau RGTR à l’horizon 2030.

Réalisé pour Voyages Josy Clement, partenaire Infogreen
Extrait du dossier du mois « 2035 : Lëtz go ! »

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Publié le vendredi 7 octobre 2022
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