La complémentarité éclectique de la mobilité

La complémentarité éclectique de la mobilité

Un à cinq kilomètres à pied, ça n’use pas trop les souliers. Pourtant deux tiers des déplacements d’une distance comprise entre un et cinq kilomètres par les résidents sont effectués en voiture, selon le PNM 2035. Le secteur du transport est responsable d’une part importante des émissions des gaz à effets de serre, notamment le transport urbain.

Au Luxembourg, 42% des déplacements sont interurbains, c’est-à-dire qu’ils se font à l’intérieur de l’une des trois zones d’agglomération à savoir les zones « Ville de Luxembourg », « Esch-sur-Alzette et Belval » ainsi que « Nordstad ». La moitié des déplacements interurbains est réalisée sur des distances de moins de dix kilomètres. C’est une distance facile à parcourir en bicyclette, encore plus si elle est électrique. Il faut admettre que le Luxembourg n’est pas un plat pays à la météo idéale favorisant les déplacements à vélo, sans parler que certains habitants ont un certain âge ou une condition physique trop fragile pour une bicyclette classique. Le vélo électrique par contre a le potentiel d’inciter de plus en plus de résidents en zone urbaine à délaisser la voiture pour le vélo. Une condition supplémentaire, non négligeable voire impérative, est que les pistes cyclables forment un réseau interconnecté et sécurisé. Les infrastructures doivent aussi inclure des places couvertes pour stationner les deux roues.

Un autre élément d’infrastructure pour une mobilité moins polluante est l’extension du réseau des bornes de recharge, car elle contribue à remédier à la peur de la panne. Depuis la construction en 1828 du tout premier prototype, les voitures électriques ont considérablement évolué tant au niveau technique, entre autres en ce qui concerne les batteries, tout comme en matière de leur autonomie qui est d’ores et déjà suffisante pour effectuer la toute grande majorité des déplacements.

La première voiture électrique en 1828
La première voiture électrique en 1828 - Carlassic

Par ailleurs, cette extension, publique et privée, est requise parce que les habitudes de recharge vont nécessairement évoluer. Chacun va souhaiter recharger sa batterie quand la voiture est stationnée pour quelques heures durant son temps de travail ou lors des courses, par exemple. Cela impose l’installation de bornes de recharge également sur les lieux de travail, et à proximité des centres commerciaux et autres endroits où les gens restent pour une période prolongée.

Pour motiver la population à renoncer à leur voiture, les alternatives doivent être confortables et fiables. Dans le cas des transports en commun, leur usage impose une planification minimale, notamment à cause de l’horaire du bus ou du train. Il peut s’accompagner d’une certaine perte de temps, à cause des changements de bus-trains par exemple. D’où la nécessité de présenter d’autres avantages par rapport à la voiture individuelle, dont la ponctualité, mais aussi offrir la possibilité de se reposer ou se changer les idées en regardant un film sur sa tablette ou finir rapidement son exposé. Il va de soi que les transports en commun aident à réduire les congestions et embouteillages, les émissions et le nombre d’accidents, car moins de voitures.

Tablettes, voitures, vélos, bus : ils ont en commun que leur fonctionnement sera électrique. Le soleil, via le photovoltaïque, fournira de l’énergie en masse. À condition que l’on installe des panneaux partout où le sol est de toute façon déjà scellé, donc sur les toits de tous les immeubles et bâtisses, les parkings et autres. Ces installations, tout comme les investissements dans le transport en commun et associés à la mobilité douce, vont permettre de rester durablement mobile. Être mobile, être en mouvement est un élément essentiel de l’être humain. On peut le faire sans mettre en péril le climat si l’on profite des multiples et éclectiques moyens de transport électriques ou analogues. On aura le choix : certains moyens de locomotion se prêtent mieux pour les quelques kilomètres à pied, d’autres pour les distances plus grandes. Le meilleur moment pour commencer à pratiquer la mobilité du futur proche est maintenant.

Paul Zens, président Eurosolar Lëtzebuerg asbl.
Portrait : Eurosolar Lëtzebuerg
Article tiré du dossier du mois « Feuilles de route »

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Publié le mercredi 21 juin 2023
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