L'humain au cœur de la transformation digitale

L’humain au cœur de la transformation digitale

Pour la 4e année consécutive, l’Ordre des Architectes et des Ingénieurs-Conseils (OAI) co-organise l’événement leader en matière de Building Information Modeling (BIM) au Luxembourg : BIM LUX. L’OAI a un rôle central à jouer pour déployer le BIM à l’échelle du pays et mise pour cela sur l’accompagnement des hommes et des femmes qui œuvrent au quotidien pour un cadre de vie culturellement et artistiquement riche, mais aussi durable et intelligent.

Interview de Pierre Hurt, directeur de l’Ordre des Architectes et des Ingénieurs-Conseils (OAI) et David Determe, représentant du comité de pilotage OAI BIM.

L’OAI est co-organisateur de l’événement BIM LUX, pouvez-vous nous en dire plus sur votre implication ?

Pierre Hurt : En tant que représentant des architectes, architectes d’intérieur, ingénieurs-conseils, urbanistes-aménageurs et architectes/ingénieurs-paysagistes, concourir à organiser un événement tel que BIM LUX et contribuer ainsi à promouvoir le BIM est pour nous une évidence !

Alors que la première édition de BIM LUX rassemblait une poignée de participants, nous nous félicitons d’observer, année après année, un engouement grandissant pour le BIM et une montée en compétences de l’ensemble de nos professions en la matière, même si du chemin reste à parcourir.

Le développement du BIM au Luxembourg fait donc partie des objectifs de l’OAI ?

David Determe : Effectivement. Le BIM, malgré les difficultés d’intégration que nous rencontrons au sein de nos bureaux, représente le futur de nos professions et l’OAI a naturellement un rôle central à jouer pour favoriser sa mise en place. On confond souvent à tort le BIM avec la création d’une simple maquette numérique, mais c’est en fait une méthodologie de travail collaborative autour de cette maquette. Le travail de l’OAI repose donc sur un accompagnement de ses membres, qui sont depuis toujours et doivent rester au cœur du processus.

Ainsi, pour pouvoir permettre son déploiement et en faire un standard à l’échelle du secteur, la réalisation d’un audit humain est la première étape. Chacun des membres de l’OAI doit être capable de mesurer les compétences digitales de ses collaborateurs, leur appétence au BIM, et même leurs aspirations professionnelles. Ceci permettra d’accompagner chacun d’entre eux selon leurs talents pour qu’ils trouvent pleinement leur place dans cette nouvelle façon de travailler et deviennent un élément moteur de cette transformation.

P.H. : Tout à fait, et en complément de cette composante interne à chaque bureau, il faut également et bien évidemment renforcer la collaboration entre les membres eux-mêmes. Avec ou sans BIM, si les différents acteurs d’un projet ne se coordonnent pas, il ne peut y avoir de réussite !

L’OAI a ainsi eu à cœur de développer des solutions et des outils visant à instaurer une véritable culture du service coordonné au sein de la maîtrise d’œuvre (architecte, ingénieur en génie civil, ingénieur en génie technique…), et donc de gagner en efficacité et en qualité. Notre plus grand accomplissement en la matière est le lancement récent de la méthode « Maîtrise d’Œuvre OAI » ou MOAI.lu.

Cette méthode se traduit par un ouvrage de référence qui ambitionne d’optimiser la coordination entre les membres de la maîtrise d’œuvre. Souvent, nous observons que les tâches inhérentes à un projet ne sont pas parfaitement réparties, ou que la charge de travail imputable à une tâche n’est pas évaluée de la même manière par tout le monde. Pour remédier à cela, la MOAI synthétise l’ensemble des prestations à réaliser par la maîtrise d’œuvre, aussi bien pour des projets classiques que pour des projets en BIM. Des fiches « aide-mémoire » ont également été développées pour récapituler les bonnes pratiques et règles en vigueur en matière de MOAI afin de faciliter sa mise en place et d’aboutir à un travail collaboratif de qualité.

Développer cet ouvrage a dû représenter une charge de travail conséquente, comment avez-vous procédé ?

P.H. : Tous les outils développés par l’OAI, MOAI comprise, l’ont été grâce à des groupes de travail créés spécifiquement pour accomplir certaines missions : groupe de travail Maîtrise d’Œuvre OAI, groupe de travail BIM… Ces groupes ont pour objectif de mener des réflexions sur les principales problématiques rencontrées à l’heure actuelle par la profession, de développer des solutions adéquates et d’accompagner leur implémentation.

D.D. : Pour parler plus spécifiquement des missions du groupe de travail BIM, l’OAI a lancé, et accompagne encore aujourd’hui, des projets pilotes afin d’approfondir nos connaissances en matière de BIM. Le BIM reste malgré tout une évolution relativement récente et nous avons encore beaucoup à apprendre si nous voulons parvenir à une utilisation complète des capacités qu’il offre, des premières études d’un projet jusqu’à la phase d’exploitation.

P.H. : Selon la culture du bâti - « Baukultur » - au Luxembourg, notre ambition est de rendre la construction plus efficiente, tout en assurant une haute qualité des ouvrages au service des maîtres d’ouvrage et des utilisateurs. Le Luxembourg est déjà un laboratoire à la pointe de la création d’un cadre de vie intelligent, inclusif, durable et résilient.

Plus d’informations sur www.oai.lu et www.moai.lu
Article tiré du NEOMAG#26
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomagRetour ligne automatique
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© Photos : Marie-De-Decker

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Publié le vendredi 8 novembre 2019
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