Utiliser ses propres contenants pour faire les courses

Utiliser ses propres contenants pour faire les courses

Entretien avec la famille Schroeder domiciliée au Luxembourg qui a l’initiative privée de ramener ses propres boîtes au supermarché pour y mettre ses achats et par là même éviter d’emporter les emballages inutiles.

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Qu’est-ce que l’on peut faire de son propre chef, en attendant que des décisions politiques, gouvernementales ou que l’initiative vienne du supermarché ?

Charlotte Schroeder : c’est sûr, on ne peut pas éviter tous les emballages mais mon mari et moi nous nous sentons impliqués dans le respect de l’environnement en évitant la création de déchet déjà au moment des courses, par la réutilisation de notre propre emballage et en développant des conditionnements plus durables. »

Que faire au quotidien ? En direct, tout de suite, là sur le champ ! En tant que consommateurs. En plus d’y réfléchir il fallait agir, sans attendre d’hypothétiques décrets sur le packaging qui déborde de nos poubelles.

Il est vrai que le packaging est une technique commerciale censée protéger, mettre en évidence et embellir le produit, le revers de la médaille c’est son impact négatif sur l’environnement et son accumulation directement liée à notre système poussant à la surconsommation.

Nous avons donc pris l’initiative dans un supermarché local, de venir avec des boîtes en verre pour y placer des aliments tels que fromages, charcuterie… Le pain est acheté en sachet papier, sans fenêtre en plastique, les yaourts sont choisis en fonction de leur emballage en verre. D’autres aliments sont disposés directement dans un sac réutilisable.

C’est pratique, dès le retour à la maison on range simplement la boîte au réfrigérateur. En général cette résolution est bien perçue, on s’attendait à plus de résistance. Au début il faut négocier, certaines fois insister. Les réactions sont généralement positives, les gens réagissent bien et cela donne lieu à de beaux échanges. Les gens s’interrogent sur le pourquoi des choses et comprennent cette démarche qui fait même des émules.

Les vendeurs ou caissiers prennent même l’habitude de voir passer la « dame aux boîtes » en caisse. Sur le marché ou chez les producteurs locaux, il est plus simple de récupérer ses fruits, légumes dans un sac de tissu réutilisable.

C’est clair que l’on réduit sa production de déchets en procédant de la sorte, nous n’avons pas de statistiques à cet effet mais si l’on oublie nos conteneurs, on voit tout de suite la poubelle se remplir de moitié. Le packaging représente à peu près 20 % du poids des déchets ménagers et près de 50 % du volume, on imagine !

Nous sommes convaincus de continuer dans cette voie, de le faire jour après jour, pas après pas, et surtout de s’organiser tous ensemble parce qu’il y a mille et une petites choses à faire pour réduire ses déchets en proscrivant les emballages qui posent des problèmes environnementaux.

Le consommateur a le pouvoir de mettre une certaine pression sur les grandes surfaces pour que les comportements changent, c’est un message, une démarche de sensibilisation.

C’est la même chose pour tout, il suffit d’avoir le déclic, comme celui de prendre sa gourde au travail pour ne plus utiliser de bouteille plastique et d’inciter par notre exemple ses collègues à faire de même. Nous parlons là d’éco-responsabilité de la part des industriels et du consommateur et des effets pervers de notre surconsommation.

L’industrie agroalimentaire n’est pas encore prête à envisager un monde sans emballage, c’est à nous consommateurs d’imposer cette pratique.

Propos de Charlotte Schroeder recueillis par Sara Infogreen

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Publié le mercredi 16 août 2017
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