
Prévenir les catastrophes naturelles : l’ingénierie au service du climat
À l’occasion de la Journée internationale de la prévention des catastrophes naturelles, Schroeder & Associés met en lumière son unité Ressources durables et biodiversité. En accompagnant les communes dans leurs stratégies d’adaptation, ses ingénieurs développent des solutions concrètes pour renforcer la résilience face au climat.
Le changement climatique est une réalité incontestable. S’il est désormais impossible de l’arrêter, nous pouvons néanmoins agir pour en atténuer les effets et surtout nous y adapter. C’est précisément la mission de l’unité Ressources durables et biodiversité de Schroeder & Associés, où œuvre Gwendy George, ingénieure spécialisée en développement durable. Cette unité accompagne les communes et autres acteurs locaux dans la mise en place de stratégies concrètes d’adaptation, afin d’anticiper les conséquences du réchauffement climatique et de renforcer la résilience des territoires face aux changements à venir.
Anticiper pour préserver la qualité de vie
« Le changement climatique est une réalité. Notre mission consiste à préparer nos clients — principalement les communes — à ces évolutions, afin de garantir une bonne qualité de vie à leurs habitants, tout en tenant compte des spécificités climatiques locales, de leur évolution et des risques associés. »
Gwendy George
Chaque commune accompagnée bénéficie d’un concept d’adaptation sur mesure, conçu selon ses besoins et ses particularités. Ce plan peut inclure, entre autres, des mesures concrètes comme la végétalisation des façades ou la séparation des réseaux de canalisations, afin d’améliorer la gestion des eaux et de renforcer la résilience du territoire.
Les besoins et attentes des communes sont définis en collaboration avec les citoyens locaux, notamment à travers des ateliers participatifs. L’unité Ressources durables et biodiversité de Schroeder & Associés accompagne ainsi une quinzaine de communes dans l’élaboration de leurs concepts de prévention des catastrophes naturelles.
Des menaces bien réelles mais des solutions concrètes pour des villes plus résilientes
Les conséquences du réchauffement se manifestent déjà par des phénomènes climatiques extrêmes. « Les inondations dues aux fortes pluies et, à l’inverse, les sécheresses et canicules représentent les principales menaces », souligne Gwendy George. Ces événements ont des impacts sur l’agriculture, les ressources en eau potable et aussi les infrastructures, de plus en plus exposées à des conditions météo imprévisibles, comme l’ont montré les inondations de juin 2021, qui ont été les plus graves de l’histoire du Luxembourg. Par ailleurs, le risque de dessèchement des sols est désormais trois à quatre fois plus élevé en raison du changement climatique.
Pour réduire la vulnérabilité des infrastructures, les ingénieurs de Schroeder & Associés préconisent plusieurs approches. La désimperméabilisation des sols consiste à remplacer les revêtements imperméables par des matériaux perméables favorisant l’infiltration de l’eau dans le sol. Cette technique améliore la gestion des eaux pluviales et soutient la biodiversité urbaine.
Autre solution : la végétalisation des bâtiments ou des villes. Les toits, murs et façades recouverts de plantes permettent de réduire la température, d’améliorer l’isolation thermique et de purifier l’air, comme c’est le cas pour le siège de Schroeder & Associés. Un toit végétalisé peut, en été, faire baisser la température intérieure de 3 à 4°C et réduire la chaleur extérieure jusqu’à 5°C dans un rayon d’environ 9 mètres. En milieu urbain, la création d’îlots de verdure et de fraîcheur améliore le confort des habitants. Un arbre adulte implanté sur un tel îlot ne procure pas seulement de l’ombre : il peut également faire baisser la température de 4 à 9°C dans un périmètre d’environ 20 mètres.
En ce qui concerne l’eau et les pluies diluviennes, une mesure à adopter est la séparation des réseaux d’eau. Elle distingue les eaux usées domestiques des eaux pluviales, évitant ainsi la surcharge des stations d’épuration et les déversements lors de fortes pluies. Dernier exemple : les bassins de rétention, qui jouent un rôle crucial. Ces ouvrages recueillent temporairement les eaux pluviales pour les relâcher progressivement, limitant ainsi les risques d’inondation. Souvent intégrés à des espaces verts, ils contribuent également au bien-être et au rafraîchissement en ville.
Dans le cadre du Pacte Climat, nous avons accompagné la commune de Kopstal dans l’obtention de la certification thématique « Adaptation au changement climatique ». Cette distinction atteste que la commune intègre désormais la question de l’adaptation climatique dans ses projets, sa planification urbaine et ses processus internes.
La commune de Kopstal étant particulièrement confrontée à des problèmes d’érosion des sols sur les plateaux agricoles, les sédiments étaient entraînés à travers la forêt jusqu’aux zones d’habitation situées en vallée. Pour y remédier, plusieurs haies sèches – constituées de branches, troncs et broussailles empilés entre deux rangées de piquets – ont été installées à différents niveaux. Ces structures permettent à la fois de retenir la terre sur les champs et de ralentir l’écoulement des eaux en forêt.
Parallèlement, des fascines de paille combinées à des bandes de prairies fleuries ont été mises en place afin d’améliorer la rétention des sols. En zone forestière, un réseau de rigoles et de petits barrages permet désormais de canaliser les écoulements, de les ralentir et de limiter ainsi l’érosion.
Ces actions s’accompagnent d’un travail de sensibilisation auprès des habitants et des élèves des écoles afin de renforcer la compréhension et l’engagement de tous face aux enjeux climatiques.
Une approche fondée sur la science et la concertation, des solutions fondées sur la nature
« Les concepts développés par Schroeder & Associés s’appuient sur la stratégie nationale d’adaptation du ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité — basé sur les projections climatiques du LIST (Luxembourg Institute of Science and Technology) — qui prévoit 131 mesures réparties sur 16 axes d’action », explique l’ingénieure.
« Nous exploitons également les cartes bioclimatiques détaillant les spécificités locales du climat luxembourgeois et des études internes sur la pluie. Ces outils permettent d’identifier les zones les plus sensibles du pays et d’adapter les solutions aux réalités de chaque région. »
Gwendy George
Néanmoins, la participation des communes et de leurs habitants reste essentielle dans l’élaboration d’un concept. « Leurs retours nous permettent d’élaborer des concepts réalistes et adaptés à leurs besoins », précise-t-elle.
Pour Gwendy George, l’avenir réside dans les approches « nature-based » (fondées sur la nature). Ces solutions s’appuient sur les écosystèmes pour renforcer la résilience climatique : végétaliser par exemple les toits, les façades et les villes. Mais la nature seule ne suffira malheureusement pas à ralentir le changement climatique.
Un appel à l’action collective
À l’occasion de la Journée internationale de la prévention des catastrophes naturelles, Gwendy George rappelle : « Le changement climatique est en cours et ne peut pas être arrêté. Mais nous pouvons tout faire pour le ralentir et nous y adapter. Au Luxembourg, nous avons la chance de disposer des moyens pour agir et innover. Ce n’est pas le cas partout. Soyons solidaires et unissons nos efforts pour freiner le changement climatique autant que possible. »
Texte et visuel par Schroeder & Associés