
Le CNFPC forme aux matériaux biosourcés et au bas carbone
Construire durable, cela s’apprend. Le Centre National de Formation Professionnelle Continue (CNFPC) propose une formation immersive autour des matériaux biosourcés et des pratiques bas carbone. Grâce à un chantier-école au Luxembourg, les participants expérimentent des solutions concrètes à appliquer immédiatement dans leur métier.
Depuis plus de 40 ans, le CNFPC a pour mission d’offrir des parcours d’apprentissage professionnel à tout type de public : salariés, jeunes, demandeurs d’emploi, grand public, etc. Évoluant sous la tutelle du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, il propose, sur ses sites d’Ettelbruck et Esch-sur-Alzette, des formations tant initiales que continues, dans 13 domaines différents.
Le secteur de la construction, particulièrement touché par des freins économiques, des contraintes de décarbonation, ainsi que par les innovations en recherche et développement, n’a de cesse de se réinventer. Pour répondre à ces défis économiques, écologiques et technologiques, et parfois même les anticiper, le Centre actualise constamment son offre.
Skillsbridges, la formation professionnelle continue qui fait le pont vers l’avenir
À travers des programmes gratuits de courte durée – de 40 à 240 heures –, le CNFPC permet aux adultes de s’adapter aux nouvelles exigences de leur secteur (upskilling) ou de se reconvertir pour exercer un nouveau métier (reskilling).
Ce nouveau format, intitulé Skillsbridges, est co-financé par l’Union européenne. Exclusivement confié au CNFPC, il est en application depuis septembre 2024. Il inclut des sujets tels que la construction durable, l’intelligence artificielle, l’impression 3D, et également les soft skills ou compétences comportementales.
Présentation du programme « Construction bas carbone et utilisation de matériaux biosourcés » par Laurent Goedert, chargé de direction au CNFPC Ettelbruck, et Michel Wilwert, gestionnaire de formation :
À qui s’adresse ce cursus en construction durable ?
Laurent Goedert : Il s’adresse tant aux maçons qu’aux architectes et planificateurs, qui découvrent de nouvelles manières de construire, afin de les comprendre et de les intégrer dans leurs réflexions.
Michel Wilwert : Nous veillons particulièrement à mélanger toutes sortes de profils et métiers, pour que ces diverses compétences se rencontrent. Les participants apprécient grandement cet aspect.
Comment s’organise-t-il ?
LG : C’est un parcours de cinq semaines qui comporte une courte partie théorique, et, surtout, beaucoup de pratique. Au CNFPC, nous sommes convaincus que les gens apprennent davantage en appliquant directement les notions étudiées.
MW : Sur le site se trouve une maison témoin – un rez-de-chaussée et un étage –, qui est toujours en place. Durant les quatre premières semaines, les participants vont construire une réplique exacte. Sur ce chantier, on ne colle rien ; on visse, on superpose les couches, de telle sorte que la maison est finalement entièrement déconstructible. Pendant la dernière semaine, on démonte et on analyse tout ce qui peut être récupéré.
Les matériaux sont en majeure partie biosourcés et réutilisables : la structure est en bois ou en blocs de chanvre, l’isolation en paille, les enduits et finitions en argile, etc. Seules les vis ne peuvent être réemployées. Ces choix garantissent par ailleurs un air sain pour les futurs occupants. Nous montrons aussi comment intégrer un circuit de chauffage mural ou par le sol. C’est très complet.
D’autres formations permettent-elles d’aller plus loin dans les compétences liées à la construction durable ?
LG : Nous analysons actuellement la possibilité de mettre en place plusieurs formations, comme celle qui pourrait être proposée par le Luxembourg Drone Center, portant sur l’identification et la quantification des éléments récupérables sur un chantier, en vue de leur réemploi ou recyclage. D’autres formations sont également prévues, par exemple sur la technique de la pierre sèche, la gestion durable des bâtiments en phase d’occupation ou la construction saine. Ces modules seront développés en fonction des besoins identifiés des entreprises, et nous restons à leur écoute pour toute demande spécifique.
La formation « Construction bas carbone et utilisation de matériaux biosourcés » sera donnée en février 2026. Plus d’informations sur le site du CNFPC.
Marie-Astrid Heyde
Photos : ©Picto/Fanny Krackenberger
























































