Des professionnels mieux outillés pour la transition grâce à Carbone Coaching

Le projet Carbone Coaching répond d’abord à une réalité de terrain. De nombreux artisans souhaitent agir face au défi climatique, mais peinent à identifier les bons leviers. « Beaucoup veulent agir, mais peu savent comment », rappelle Boris Solecki, project manager à l’IFSB. Pour les accompagner, deux formats ont été développés : une formation courte de 4 heures, centrée sur les enjeux, et une formation de 8 heures qui permet de travailler sur le bilan carbone et de construire un plan d’actions adapté à chaque activité.

L’ambition s’inscrit pleinement dans les objectifs européens : réduire de 55 % les émissions de CO₂ d’ici 2030, puis atteindre la neutralité carbone en 2050. Des caps qui exigent de repenser les méthodes de chantier et d’acquérir de nouveaux réflexes. « Ce qu’il faut changer, ce sont les habitudes », insiste Boris Solecki.

Au Luxembourg, la transition est déjà enclenchée, notamment depuis l’introduction des bâtiments passifs en 2017. La prochaine étape, prévue pour 2028, impose que les bâtiments de plus de 1.000 m² recourent à des matériaux à faible empreinte carbone. C’est l’occasion d’explorer des solutions plus vertueuses : structures optimisées, volumes allégés, usage accru de matériaux biosourcés comme le bois, le liège ou l’herbe compressée. « On voit apparaître des solutions nouvelles, et c’est maintenant qu’il faut s’y préparer », souligne-t-il.

Rénovation : l’autre pilier incontournable

La transformation ne se limite pas au neuf. Le véritable réservoir de progrès se trouve dans la rénovation énergétique, alors que 75 % du parc immobilier européen reste inefficace. « On ne peut pas bâtir un futur durable sans rénover l’existant », affirme Boris Solecki.

Des modèles éprouvés inspirent déjà les acteurs européens, comme Energiesprong, capable de rénover une maison en seulement quatre jours grâce à une méthodologie industrialisée. Une piste qui illustre bien l’urgence d’accélérer.

Dans ce contexte, Carbone Coaching agit comme un catalyseur. En donnant aux artisans des repères clairs — sur les matériaux, l’organisation des chantiers ou les déplacements — le programme aide à enclencher un changement durable et opérationnel. « Les solutions existent. Ce qui manque parfois, c’est un cadre pour les adopter », note encore Boris Solecki.

Vidéo

Retrouvez ci-dessous l’intervention complète de Boris Solecki.

Sébastien Yernaux
Photo et vidéo : Eve Millet / Picto