De Beyrouth à Belval, de l'or dans les doigts

De Beyrouth à Belval, de l’or dans les doigts

La start-up Astartelux produit des bijoux à partir de matériaux recyclés ou respectueux de l’environnement. Rencontre avec son fondateur, Yasser Dallal.

Yasser Dallal est né à Beyrouth, Liban. À 17 ans, il est parti étudier à Istanbul et y a vécu 17 ans également. Durant les 10 dernières années, il a travaillé avec les Nations Unies et l’Union européenne pour aider les enfants réfugiés aux 4 coins du globe. Yasser avait également une activité d’entrepreneur en Turquie : il encadrait des personnes pour les rendre autonomes, indépendantes.

La situation politique instable du Moyen-Orient ainsi que les problèmes socio-économiques qu’il côtoyait chaque jour, l’ont poussé à quitter la Turquie pour s’installer en Europe. Il souhaitait offrir une éducation de qualité à ses enfants, qui n’était pas disponible là-bas. Son épouse a décroché un emploi intéressant au Luxembourg et ils s’y sont donc installés il y a trois ans. « J’ai passé la première année à réfléchir, à guérir de ces 10 années qui avaient été difficiles », explique-t-il. « Je travaillais dans des zones de conflit et y ai perdu beaucoup d’amis. »

Il a ensuite démarré un Master in Entrepreneurship and Innovation à l’Université du Luxembourg et a intégré l’incubateur de l’Université. « C’était exactement ce que je recherchais. Je me suis retrouvé dans cette formation qui venait renforcer de manière plus scientifique ce que j’avais appris sur le terrain ».

Un hobby devenu métier

Pour autant, au début, il ne savait pas encore quel projet d’entrepreneuriat il allait développer. La bijouterie et le dessin étaient ses hobbies depuis des années, une sorte d’échappatoire d’un quotidien douloureux à Istanbul. Son entourage l’a encouragé à lancer sa start-up sur base de ses créations.

« Les designs sur lesquels je travaille sont principalement inspirés des anciennes civilisations de la Méditerranée, d’il y a 4 voire 5.000 ans. » La déesse Astarte, qui représente le pouvoir et l’importance des femmes, a d’ailleurs inspiré le nom de l’entreprise.

« J’utilise de l’or et de l’argent recyclés et recyclables ainsi que des pierres précieuses recueillies dans le respect de la nature. Je voulais prouver qu’il est possible de créer des bijoux uniques, élégants et durables. » Les housses en tissu et boîtes en carton utilisées pour emballer les créations sont également composées de matières recyclées.

Après 6 mois de travail sur la marque et son histoire, il a commencé à produire et vendre ses créations (plus de 150 designs à ce jour !) il y a un peu plus d’un an via son site web. Il expose également dans son propre showroom au Limpertsberg ainsi qu’à l’Info Point de Luxembourg-ville. S’il est seul au design et à la gestion d’Astartelux, deux personnes travaillent à la production à Istanbul. Une manière pour lui de continuer à soutenir l’emploi dans cette région qui lui tient à cœur.

Convaincu de ses créations et de son business model, Yassel a l’ambition de développer son entreprise à l’échelle mondiale. « La première étape est de consolider la notoriété d’Astartelux au Luxembourg et en Europe, cette année. Je prévois ensuite de proposer mes créations aux États-Unis et au Canada. »

Marie-Astrid Heyde

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Publié le mardi 26 juillet 2022
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