Au Smicval Market, c'est open bar !

Au Smicval Market, c’est open bar !

« Donnez, prenez, recyclez », telle est la devise du Smicval Market, un supermarché inversé construit sur un terrain de 5 000 m2 par un syndicat de collecte et de traitement des déchets qui regroupe 138 communes de la région de Bordeaux, en France.

Au départ, c’est une déchèterie classique qui devait remplacer l’équipement existant devenu obsolète. Mais les difficultés à sa réalisation ont laissé le temps à une réflexion et prospection plus approfondies et c’est finalement une infrastructure d’un genre nouveau qui a vu le jour. « Le lieu a abandonné les codes de la déchèterie pour adopter ceux de la grande distribution », explique Élodie Bittard, directrice de communication. Des rayonnages colorés et des espaces thématiques (maison des objets, préau des matériaux…) ont été agencés. On y déambule avec son caddie en suivant un parcours fléché qui reprend la logique réemploi > recyclage > enfouissement.

Comme dans une célèbre enseigne discount, on y trouve de tout si on est malin et on y fait plein de bonnes affaires : jouets, cycles en tous genres, livres, CD, DVD, matériel de puériculture, matériaux de construction, outils, meubles, objets de déco, hi-fi, électroménager et même gravats, bois de chauffage ou compost… tout y est en libre-service et gratuit. Chacun est invité à prendre ce qu’il veut et à déposer ce dont il ne veut plus, sans restriction et sans contrepartie.

On peut s’y débarrasser de ce qui nous encombre et qui peut encore servir à d’autres. La philosophie du projet est de changer la vision des citoyens sur ce qu’ils considèrent comme un déchet et qui constitue en fait une ressource pour celui qui en a besoin. « Pour redonner de la valeur aux objets déposés, l’utilisation de l’infrastructure se fait de manière autonome, avec l’aide d’un agent si nécessaire. Les visiteurs mettent eux-mêmes leurs objets en scène dans les rayons de manière à leur faire prendre conscience que leur cycle de vie n’est pas terminé seulement parce qu’ils n’en ont plus l’utilité », indique-t-elle. Des ateliers de réparation ou de fabrication sont également organisés de manière régulière au sein de la structure pour renforcer le travail de sensibilisation.

Résultat de ce changement d’approche, le public du Smicval Market n’est pas celui d’une déchèterie : c’est en famille que l’on y vient ! Et le comportement n’est pas non plus celui qu’on a dans une déchèterie : on y flâne, on y chine… bref, on y prend son temps !

Un peu moins d’un an après l’ouverture de cette déchèterie 2.0, les déchets qui partent à l’enfouissement ont été réduits de 60 % et le taux de recyclage s’élève à plus de 85 %, contre 70 % en moyenne dans une déchèterie traditionnelle.

Deux nouveaux équipements seront bientôt créés sur le territoire de la communauté de communes : l’un en milieu urbain, l’autre en milieu rural. Le premier sera axé sur la réparation et l’upcycling des objets. Le second aura une vocation sociale plus poussée en lien avec la politique de lutte contre le chômage. Mais, dans les deux cas, rien ne se fera sans les associations en présence. « Le Smicval Market existe pour nous permettre de réduire les déchets et passer à l’économie circulaire, mais il doit se construire en synergie avec les acteurs et la dynamique d’un territoire pour avoir de l’impact », conclut Élodie Bittard.

Source photo : Smicval

Mélanie Trélat

Dossier du mois Infogreen Ce déchet mon ami

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Publié le mardi 10 juillet 2018
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