Variations géographiques dans l'utilisation des soins de santé

Variations géographiques dans l’utilisation des soins de santé

L’utilisation des soins de santé varie d’un pays à l’autre mais peut aussi varier tout autant, voire plus, au sein même des pays. Les gouvernements devraient redoubler d’efforts pour améliorer leurs systèmes de santé afin d’éviter les interventions superflues, et pour que chacun, où qu’il vive, ait le même accès à des soins de santé de qualité, selon un nouveau rapport de l’OCDE.

Geographic Variations in Health Care, publié par l’OCDE, analyse les variations géographiques observées pour divers soins de santé fréquents et coûteux comme les pontages coronariens et les opérations de remplacement du genou.
 
Certaines des variations observées dans les 13 pays de l’OCDE considérés ne sont pas justifiées, estime le rapport, et il conviendrait de s’y attaquer afin que les systèmes de santé fournissent aux patients les soins dont ils ont besoin.
 
Le nombre de patients admis à l’hôpital pour un motif autre que de la chirurgie, par exemple, est deux fois plus élevé en Allemagne, en Australie et en Israël qu’au Canada, en Espagne et au Portugal. Les taux d’admission varient aussi largement au sein même des pays : ainsi, dans certaines régions de l’Angleterre, de l’Australie, du Canada, de la Finlande, de l’Italie ou du Portugal, un patient est deux à trois fois plus susceptible d’être admis à l’hôpital que dans d’autres régions de ces mêmes pays.
 
Un patient est également trois fois plus susceptible de faire l’objet de procédures de revascularisation cardiaque en Allemagne et en Israël que dans les pays ayant le moins recours à ce type d’intervention. Dans la plupart des pays, ces procédures sont celles qui présentent la plus grande variabilité selon les régions à l’intérieur du pays. Les taux de remplacement du genou varient dans une proportion supérieure à 5 au Canada, en Espagne et au Portugal, et dans une proportion de deux à trois selon les régions dans la plupart des pays de l’OCDE.
 
Les taux de recours à une césarienne sont en augmentation. La probabilité d’accoucher par césarienne est 50 % plus élevée en Allemagne, en Australie, en Italie, au Portugal et en Suisse que dans les autres pays considérés. Les taux de césarienne varient peu à l’intérieur même des pays, sauf en Italie où la proportion varie de 1 à 6 selon les provinces.
 
Pour s’attaquer aux variations injustifiées dans l’utilisation des soins de santé, les gouvernements devraient :
 
• Rendre publique l’information sur les variations géographiques des taux de recours aux soins et fixer des objectifs. Le Canada, l’Espagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni publient régulièrement de l’information sur l’utilisation des soins de santé par zone géographique. L’Italie fixe des objectifs régionaux en matière de recours à une césarienne et la Belgique fixe des objectifs pour réduire l’exposition aux radiations liées aux examens par imagerie médicale.

• Mettre en place des politiques ciblant les prestataires. Les prestataires ont un retour d’information sur le recours aux soins cardiaques en Ontario (Canada) et sur le recours à la césarienne en Belgique. L’Espagne a un système de suivi destiné à encourager le respect des lignes directrices cliniques pour les césariennes et les incitations financières paraissent assez prometteuses en Angleterre, en Corée et en France.

• Avoir une démarche centrée sur le patient. Il existe, aux États-Unis et au Royaume-Uni, des instruments destinés à encourager une prise de décision partagée entre le patient et le médecin. En Suède et au Royaume-Uni, on procède à une évaluation de l’état du patient après certaines interventions chirurgicales pour voir dans quelle mesure l’intervention a été, ou non, profitable pour le patient.

Communiqué par l’OCDE

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Publié le mercredi 17 septembre 2014
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