#BamChallenge, un élan collectif qui fait pousser des arbres

Il y a des phénomènes qui prennent racine sans prévenir. Une vidéo apparaît sur les réseaux : quelqu’un plante un arbre, sourit, nomine trois autres personnes. Le lendemain, ce sont des scouts. Puis une école. Puis une commune. Et soudain, voilà tout un pays qui s’empare d’une idée simple : planter un arbre et transmettre le geste. Le #BamChallenge a ainsi germé au Luxembourg avec une rapidité surprenante, porté par une envie d’agir ensemble.

Dès les premiers jours, le mouvement prend un engouement positif. Les sections scoutes, très actives sur le terrain, lancent la dynamique. Les nominations circulent de groupe en groupe et, très vite, la vague ne s’arrête plus. Familles, citoyens, associations, écoles, entreprises et institutions : chacun se met au même niveau, une pelle à la main.

L’origine exacte du défi reste un peu floue — arrivé d’Allemagne, repris de manière organique — mais son adoption luxembourgeoise, elle, est très claire : spontanée, enthousiaste et collective. Le pays dispose d’un terreau fertile pour ce genre d’initiatives, nourri par une longue culture de bénévolat environnemental et de projets de renaturation. Le #BamChallenge ne fait que catalyser cette énergie.

Les communes ont emboité le pas avec une certaine motivation. Certaines plantent leur arbre devant la maison communale, d’autres dans un parc ou un verger communal. Les photos circulent, les remerciements aussi, et les nominations s’enchaînent avec bonne humeur.

Les entreprises ne tardent pas à suivre. Pour beaucoup, le défi s’intègre naturellement dans leurs engagements RSE. Certaines équipes transforment même la nomination en moment convivial ou en activité familiale. D’autres vont bien plus loin : Schroeder & Associés, par exemple, ne se contente pas de planter un seul arbre. « C’est tout naturellement que nous avons relevé le #BamChallenge », explique Thierry Flies. Résultat, la création d’un verger complet — « De Bongert by Schroeder & Associés » — avec une cinquantaine d’arbres fruitiers plantés près de leur siège. « Un espace vivant, fédérateur et porteur de sens, où nos valeurs prennent racine durablement. »

Même enthousiasme chez HUT – Hëllef um Terrain, touchée par la symbolique de l’action :
« Planter un arbre sur un terrain vague, c’est un geste simple, mais symbolique. Qui contribue à préserver notre cadre de vie et à construire un avenir plus durable. »

Ecotrel a également joué le jeu, avec la plantation d’un poirier sur les terrains « Matgesfeld » de la commune de Sanem. L’équipe n’a pas manqué de remercier chaleureusement la commune pour l’emplacement et le soutien apporté.

L’Œuvre Nationale et la Loterie Nationale s’y sont mises elles aussi, après une nomination venue des Scouts Bisons Futés de la Fédération Nationale des Éclaireurs et Éclaireuses du Luxembourg (FNEL). Deux arbres ont été plantés devant leur bâtiment : un pour l’Œuvre, un pour la Loterie. « Comme nous formons une même entité, nous avons choisi de participer ensemble », explique l’organisation, ravie de prolonger l’élan initié par les jeunes.

Et puis il y a eu l’effet « personnalité ». Lorsque certaines figures publiques se prêtent au jeu, la visibilité grimpe d’un coup. L’un des moments marquants du challenge est la participation du Grand-Duc héritier Guillaume, qui remercie les scouts et la commune de Colmar-Berg pour la nomination. « Mission accomplie », annonce-t-il après avoir planté un chêne dans une forêt à Fischbach. « Cette initiative crée un véritable élan collectif et nous rappelle qu’ensemble, nous pouvons bâtir un monde plus vert, plus durable et plus solidaire. » Il en a profité pour nominer trois personnes, dont son père, le Grand-Duc Henri.

Au-delà de l’aspect ludique, le défi porte un message clair : chaque arbre compte. Chaque geste aussi. Et la viralité, pour une fois, sert une cause positive. Ce mouvement n’aura peut-être jamais d’auteur officiel, mais il a déjà trouvé sa place dans le paysage luxembourgeois.

Sébastien Yernaux
Photos : © Schroeder & Associés / © Banque Raiffeisen