
Les mégots de cigarettes, un fléau écologique enfin reconnu
Du 17 au 22 novembre 2025, Genève a accueilli une conférence internationale majeure, rassemblant experts, chercheurs, ONG et décideurs politiques autour d’un enjeu trop longtemps négligé : la pollution engendrée par les mégots de cigarettes. Cet événement marque un tournant dans la prise de conscience collective face à ce désastre environnemental.
Un déchet minuscule, des conséquences colossales
Chaque année, 4.500 milliards de mégots sont abandonnés dans la nature à travers le monde. Un chiffre effarant, d’autant qu’un seul mégot peut contaminer jusqu’à 500 litres d’eau. Composés principalement d’acétate de cellulose – un plastique non biodégradable –, ces filtres mettent jusqu’à 12 ans à se dégrader, tout en libérant des substances toxiques : nicotine, arsenic, plomb, cadmium…
Pollution des océans et des sols : un danger avéré
Les participants à la conférence de Genève ont alerté sur l’omniprésence des mégots, désormais considérés comme l’un des déchets plastiques les plus répandus au monde, au même titre que les sacs plastiques ou les microplastiques. Les études présentées démontrent que leurs composants toxiques menacent la vie aquatique, altèrent la croissance des plantes et contaminent les sols.
Vers une interdiction mondiale des filtres plastiques ?
Parmi les propositions phares de la conférence : l’interdiction des filtres en plastique, soutenue par plusieurs ONG et délégations européennes. Cette mesure vise à contraindre les industriels à repenser la composition de leurs produits ou à en assumer pleinement les impacts environnementaux. Certains plaident aussi pour l’extension du principe « pollueur-payeur » à l’industrie du tabac, déjà évoqué lors de la COP10 à Panama en février 2025.
L’Europe en pointe sur le sujet
L’Union européenne s’est distinguée lors de cet événement, intégrant la réduction de la consommation de tabac et la gestion de ses impacts environnementaux parmi ses priorités sanitaires, via le Plan européen de lutte contre le cancer. Plusieurs États membres ont réaffirmé leur soutien à une interdiction progressive des produits du tabac jetables et à un encadrement plus strict des filtres.
Des mesures concrètes attendues
La conférence s’est achevée sur une série de recommandations adressées aux gouvernements :
- Création de zones sans tabac dans les espaces naturels ;
- Renforcement des sanctions pour le jet de mégots dans l’espace public ;
- Mise en place de systèmes de consigne ou de collecte spécifique des déchets tabagiques ;
- Campagnes de sensibilisation sur la toxicité des filtres.
Ces propositions devraient alimenter les débats lors des prochaines COP et renforcer les législations internationales.
Un tournant politique et médiatique
La conférence de Genève marque un changement de paradigme : le tabac n’est plus seulement une question de santé publique, mais aussi un polluant majeur à l’échelle mondiale. La couverture médiatique importante reflète l’intérêt croissant pour ces enjeux et la pression accrue sur les gouvernements pour faire évoluer les politiques environnementales et sanitaires.
Communiqué par Cy-Clope
Photos : Licence CC

















