Une structure « d'éducation à soi et au monde »

Une structure « d’éducation à soi et au monde »

Allagi est une Société coopérative d’Impact Sociétal qui propose des services d’accompagnement, de formations, de workshops et de conférences. Jean-Philippe Wagnon et Céline Veitmann, fondateurs, répondent à nos questions.

Pour Allagi, quel est l’impact du COVID-19 et de la crise sanitaire actuelle sur vos projets au Luxembourg ? Dans les pays du Sud ?

À ce stade, nous n’avons que des projets au niveau national. Allagi étant une structure « d’éducation à soi et au monde », pour enfants et adultes, nos activités ont été impactées dès l’annonce du gouvernement de fermer les écoles et suspendre toutes les activités de formation. Citons à titre d’exemple le projet d’animations d’ateliers de débat philo avec les enfants (dans 5 écoles du pays, entre février et juin – soit plus de 600 enfants concernés, chacun pour 6 ateliers), qu’il a fallu instantanément geler, comme d’autres formations pour adultes. Le projet sera mené à 65%, et clôturé avec l’année scolaire : nous espérons qu’il sera reconduit avec l’Education Nationale, sous une forme que nous devrons redéfinir. Des projets de séminaires en cours de développement ont aussi été suspendus.

Quel impact sur votre financement ? Sur les dons ?

Nous estimons, à l’image des projets cités ci-dessus, que l’impact financier sera une diminution de plus de 30% pour notre année 2020. L’effet se prolongera au-delà, car le temps ne se rattrape pas dans nos domaines d’activité. Les promesses faites avant la crise de quelques dons ont été respectées, mais nous n’avons plus enregistré de dons supplémentaires – ce que nous espérons voir reprendre dans le futur.

Sur vos équipes ?

Allagi signifie « changement » en grec, et nos coopérateurs sont depuis longtemps accompagnateurs en ce domaine : par nature même de notre coopérative, la sidération a été suivie, dès le lendemain de l’annonce, d’actions de réorganisation (contacts entre nous, avec les écoles, les institutions, les formateurs, les animateurs). La crise renforce nos coopérateurs dans la conviction du besoin de changement individuel et collectif, et ils se sont rapidement concertés pour concevoir de nouvelles offres et adapter l’existant.

Sur les populations cible ?

Cette crise sanitaire mondiale est occasion d’enseignement. Celui de repenser notre humanité, le sens que nous mettons dans nos vies, à titre individuel, collectif, et environnemental. Nous pensons que notre public sera d’autant plus sensible à l’avenir au moto d’Allagi, « le changement est inéluctable, et nous avons le pouvoir de l’influencer », et à nos services qui intègrent sophrologie, philosophie, psychologie positive, outils visuels, méditation, bienveillance.

Quelle stratégie mettez-vous en place pour parer à l’urgence ?

Outre la réorganisation et replanification des projets, nous tirons parti du temps qui est donné pour intégrer le nouveau monde qui nous est proposé dans notre offre de services. Pour les entreprises, d’une part, nous proposons un réalignement sur l’humain dans les équipes, en faisant correspondre objectifs et valeurs, au travers d’un parcours de 6 ateliers. D’autre part, pour les personnes individuelles, nous avons développé un service pour les accompagner à se connaître mieux, se réinventer, et devenir acteurs de leur changement vers la vie de sens à laquelle certains ont toujours aspiré.

Si cela devait durer, comment allez-vous vous positionner ?

Nous continuerons de nous adapter avec humilité, cohérence et vision, à ce qui nous est proposé, en tirant parti de nos forces d’optimisme, de résilience, de créativité, de coopération.

Quels sont vos besoins actuels et futurs ?

Communiquer et faire vivre notre message de confiance via des formations, des séminaires, conférences, des ateliers et services continus, pour des projets clients : cela nous permet de réaliser notre mission et ainsi que des prestations à l’intention de bénéficiaires des associations à qui nous offrons nos services.

Quel message souhaitez-vous faire passer à nos lecteurs et partenaires ?

« Ai-je fait acte utile à la communauté ? Je me suis donc rendu service. » (Marc Aurèle, Pensées pour moi-même). En toute situation, réside une opportunité : cette crise est l’occasion de repenser le lien à nous-mêmes et à ceux dont nous avons la responsabilité. De nombreuses pistes existent, et n’attendent que d’être activées !

Article tiré du dossier du mois #Solidarité

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Publié le jeudi 28 mai 2020
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