Une seconde vie pour les batteries

Une seconde vie pour les batteries

Lauréate du prix CYEL 2022 (Creative Young Entrepreneur Luxembourg), la start-up Circu Li-ion a séduit le jury avec sa solution circulaire de recyclage de batteries. Rencontre avec Antoine Welter, cofondateur et CEO

Deux Luxembourgeois ont lancé Circu Li-ion, l’entreprise qui ré-intègre les batteries lithium-ion dans une logique circulaire. Leur initiative a été remarquée début décembre à l’occasion de la remise des prix CYEL 2022, récompensant les entrepreneurs du pays. Une première place qui leur apporte 3.000 euros. Rencontre avec Antoine Welter, cofondateur et CEO (article issu de Neomag #50).

Désireux d’apporter un impact positif sur l’environnement , Antoine Welter et Xavier Kohll ont uni leurs compétences autour d’une réflexion commune : la technologie est le meilleur levier pour arrêter le changement climatique. « Il est plutôt difficile de faire changer le comportement des gens, tandis que les technologies permettent une approche véritablement circulaire de nos modes de vie », témoigne Antoine Welter, cofondateur et CEO. « Avec le recyclage de batteries, nous avons vu une opportunité pouvant avoir un impact à grande échelle ».

Le concept ? Décomposer les batteries alimentant les objets fonctionnant à l’électricité (e-bikes, e-scooters, outils électropositifs, stockage d’énergie, voitures électriques…) pour en extraire chaque composant et lui offrir une seconde vie. Tandis que le plastique et l’aluminium peuvent rejoindre les filières de recyclage classiques, les composants internes comme les cellules (contenant le lithium et le cobalt) sont diagnostiqués pour identifier leur état de santé (State of Health) et ainsi déterminer leur reconditionnement. « Jusqu’à 90 % des cellules contenues dans une batterie peuvent être réemployées. Celles qui sont encore à au moins 80 % de leur état de santé peuvent être réintégrées dans une nouvelle batterie pour la mobilité électrique. Les autres peuvent être utilisées pour le stockage d’électricité ».

Jusqu’à présent, les batteries en fin d’usage sont envoyées à la pyrolyse dont il ne ressort qu’une petite proportion de matière première. « Notre méthode permet d’économiser sur l’énergie nécessaire pour les recycler, sur le CO2 émis pour la production de nouvelles batteries et on récupère plus de matière première, extraite de manière très propre et prête au réemploi ».

L’objectif est donc clairement de limiter la production de nouvelles batteries, en profitant des capacités des existantes jusqu’à leur dernier souffle – les réserves de lithium n’étant pas inépuisables. Les applications en mobilité sont nombreuses, ainsi qu’en stockage d’électricité. Voire en liant les deux, en utilisant les batteries des véhicules électriques en stockage d’électricité domestique : on gare sa voiture et on utilise l’électricité qui y est stockée pour usage immédiat – la voiture pouvant alors être rechargée durant la nuit, lorsque le réseau est moins sollicité.

Marie-Astrid Heyde
Photo : Xavier Kohll et Antoine Welter
Extrait du Neomag#50
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomag
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Publié le mardi 6 décembre 2022
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