Une construction optimisée à tous les niveaux

Une construction optimisée à tous les niveaux

« Construire différemment et durablement », tel est le leitmotiv d’OIKOS-concept, entreprise fondée pour apporter une réponse rapide, efficace, innovante et de qualité au besoin en logements, à travers la préfabrication industrielle hors-site d’unités de vie combinables et déplaçables. Le point sur ce mode de construction d’avenir, avec Xavier Mahy, directeur.

Quel est le principe de la construction hors-site ? Et en quoi est-elle intéressante ?

La construction hors-site permet la réalisation de plusieurs étapes simultanément : en parallèle des fondations et du terrassement, on prépare les maisons en usine. Jusqu’à 90 % de l’activité des chantiers est délocalisée en usine. Comme dans l’industrie automobile, les maisons avancent sur des rails et sont construites au fur et à mesure, de façon très efficace, avec une économie de ressources. Les conditions de production s’en trouvent améliorées : on travaille au sec toute l’année avec de meilleures installations et des engins de levage adaptés. Un autre intérêt est la culture de la traçabilité, de la qualité et de la certification inhérente à l’industrie.

Que gagne-t-on à industrialiser une partie de la construction ?

Une exécution beaucoup plus rapide et efficace (jusqu’à 50 % de temps gagné, 400 logements pour étudiants construits en 260 jours), une réduction des coûts liés aux imprévus, une certification énergétique plus sûre, une meilleure maîtrise des délais, et tout cela pour des performances égales à celles des bâtiments traditionnels.

Que cela signifie-t-il au niveau de l’investissement ?

Le temps d’immobilisation de l’investissement entre le moment où on décide de construire et celui où on construit est plus court que dans la construction traditionnelle. Il y a donc moins d’incertitude sur l’évolution des coûts.

Pourquoi la construction hors-site est-elle pérenne ?

Elle met en œuvre les mêmes matériaux que la construction traditionnelle et atteint le même niveau de qualité mais, comme dans l’industrie, elle se réalise dans un processus d’amélioration continue. Chaque amélioration sert de base à la suivante. On capitalise sur chaque pas que l’on fait.

Quelle est la place des études ?

Elle est très importante. Le modulaire n’est pas aussi simple que des lego. Il faut, au contraire, avoir répondu à toutes les questions en amont de la construction, donc consacrer plus de temps aux études.

En quoi est-ce une construction flexible ?

Parce qu’on peut la concevoir comme telle. On part d’unités d’espaces à vivre que l’on combine pour créer un logement plus ou moins grand. L’ossature elle-même est très légère, peu encombrante et la division des espaces se fait par le jeu des cloisons, sans transformation lourde. C’est aussi une construction flexible, dans le sens de déplaçable : le système est prévu pour être posé sur un camion. De plus, le terrain est mobilisable rapidement car le chantier dure peu de temps et il peut être rendu après utilisation avec peu de traces de passage.

Le bâtiment préfabriqué est-il durable ?

Comme pour un bâtiment traditionnel, cela dépend des choix qui sont faits. Il s’agit d’une nouvelle façon de construire, pas nécessairement d’un nouveau type de bâtiment. Chaque producteur a ses spécificités et c’est l’intérêt d’OIKOS-concept d’allier un bureau d’études, un installateur connu au Luxembourg - Polygone, notre maison -mère - et différents producteurs européens en une seule unité, un seul interlocuteur vis-à-vis de l’architecte et du maître d’œuvre. Pour l’instant, nous sommes en contact avec un fabricant en Belgique qui a une philosophie de construction totalement en bois.

Dans les semaines à venir, nous rencontrerons un autre producteur, qui propose des bâtiments zéro carbone. Basé en Grande-Bretagne, il a breveté son concept pour faire de la construction préfabriquée dans les dépôts proches des chantiers où nous allons travailler. La construction préfabriquée demandant une technicité faible pour des bâtiments de haute qualité, ces ateliers pourront employer localement des personnes handicapées par exemple. La diminution des émissions de CO2 liées à la préfabrication peut aller jusqu’à 50 % si l’usine est proche du chantier ; les déchets sont également réduits sur chantier et dans l’usine.

Comment s’inscrit-il dans l’économie circulaire ?

D’abord, l’optimisation inhérente à un processus industriel fait que la construction modulaire nécessite l’extraction de moins de matériaux que la construction traditionnelle. Ensuite, l’économie circulaire vise à maintenir un objet à sa valeur maximale le plus longtemps possible. Intrinsèquement, un module est fait pour être déplacé et réutilisé, en modifiant ou non son affectation, et à moindre coût. Par exemple, notre module de démonstration installé à Luxexpo lors du salon Home Expo a ensuite rejoint Mersch où il est devenu temporairement un bureau, puis la Belgique où il a été transformé en logement d’urgence pour personnes sinistrées, ceci pour un coût de 4 000 euros par déménagement. Les éléments qui constituent un module peuvent aussi être démontés et réutilisés séparément. Dans le pire des scénarios, les constituants peuvent être recyclés.

Mélanie Trélat
Rencontre avec Xavier Mahy, Directeur de OIKOS-concept
Article paru dans le NEOMAG#43
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomag
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Publié le vendredi 18 février 2022
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