Un métier qui a du sens

Un métier qui a du sens

Dans l’industrie cimentière, la réduction de l’impact environnemental comme l’amélioration de la sécurité des travailleurs sont de grands défis. Des défis que relève Myriam Hupperich qui, à travers son rôle de responsable du Service Environnement Énergie Santé Sécurité chez Cimalux, fait avancer chaque jour ces problématiques avec des résultats tangibles sur la durée.

Depuis combien de temps occupez-vous ce poste ?

Je suis dans cette fonction chez Cimalux depuis un an et demi, et depuis plus de vingt ans dans d’autres industries et dans d’autres secteurs au Grand-Duché de Luxembourg.

Quel est votre parcours ? Et qu’est-ce qui vous a donné envie d’exercer ce métier ?

J’ai comme formation de base un bac +4 en chimie et, pendant mes études, je suivais un cours où était abordée la problématique de la disponibilité des ressources. C’est ainsi qu’est venue cette conscience environnementale qui m’a poussée à compléter mon cursus avec un diplôme en sciences de l’environnement. Mon 1er job, je l’ai exercé dans l’industrie dans le domaine de l’environnement. Le volet sécurité s’est greffé ensuite et a pris de plus en plus d’ampleur au quotidien. De là, est née aussi une réelle passion pour l’aspect santé et sécurité au travail.

Pourquoi avoir choisi l’industrie, et Cimalux en particulier ?

J’ai toujours voulu rester dans ce secteur parce que je trouve passionnant de réfléchir à la manière d’intégrer les aspects environnementaux et sécurité dans une activité dont le but premier est de produire. Ce qui m’a d’autant plus intéressée chez Cimalux, c’est que l’industrie cimentière est une industrie lourde qui présente un intérêt de par la complexité de ses activités. Et, bien entendu, dans ce secteur, la réduction de l’empreinte carbone constitue le plus grand défi à relever actuellement.

Quelles sont vos missions plus précisément ?

Mon rôle est de gérer tous les aspects environnement et santé-sécurité au travail de l’entreprise. Cela comprend des tâches comme s’assurer que nous avons toutes les autorisations nécessaires pour exercer notre activité. Nous sommes certifiés ISO 14 001 (environnement) et ISO 50 001 (énergie), ce qui implique de maintenir à jour les systèmes de management qui s’y rapportent et de suivre les indicateurs définis pour nous assurer que nous sommes toujours sur la bonne voie.

En ce qui concerne la santé et la sécurité, il s’agit de former les salariés et de s’assurer qu’ils respectent les règles, d’élaborer des procédures et de réaliser des inspections sur chantier, par exemple lors des arrêts d’usine qui sont programmés à intervalles réguliers.

Dans votre métier, quel est le lien entre le volet santé-sécurité et le volet environnement ?

Il est souvent difficile de faire la différence, les deux sont intégrés : les produits chimiques qui ont un impact sur l’environnement en ont aussi un sur la santé des collaborateurs qui les utilisent.

À quoi ressemble votre quotidien ?

Il n’y a pas de planning standard et c’est ce qui est intéressant. Il y a toujours des imprévus, et tellement de sujets variés que chaque journée est unique. La semaine dernière, j’étais à un colloque sur la réduction de l’empreinte carbone dans l’industrie cimentière à Düsseldorf. Cette semaine, je participerai à un atelier de travail sur la santé et la sécurité au travail avec mes collègues des sites allemands de Dyckerhoff. Certaines choses sont bien sûr récurrentes, mais il y a peu de tâches répétitives et monotones à assurer.

Qu’est-ce qui vous enthousiasme le plus dans votre job ?

Personnellement, j’ai besoin d’être convaincue que ce que je fais est utile. Mon métier doit avoir du sens. Ce n’est pas toujours évident mais, rien que sur l’aspect sécurité, si en vingt ans de carrière mon travail a permis d’éviter un ou deux accidents graves, cela en vaut la peine. Le problème est qu’il est difficile de le mesurer : on voit les accidents qui ont eu lieu, mais jamais ceux qu’on a réussi à empêcher. C’est pareil en ce qui concerne l’environnement : si mon travail permet de réduire les impacts environnementaux de nos processus de fabrication et d’éviter des rejets accidentels, c’est gagné.

Est-ce qu’il y a un accomplissement dont vous êtes particulièrement fière ou satisfaite ?

Ce sont des petites histoires, des petits moments, qui donnent de la satisfaction. Par exemple lorsque je reçois les témoignages de personnes que j’ai « embêtées » avec mes recommandations au début et qui finissent par comprendre et par reconnaître qu’elles en sont les premiers bénéficiaires.

Les statistiques d’accidents sont aussi là pour nous montrer que nous progressons, mais ce n’est jamais le mérite d’une seule personne, c’est toujours un travail d’équipe, c’est parce que tout le monde participe qu’on obtient des résultats.

Qu’est-ce qui peut parfois, au contraire, être difficile ou frustrant ?

Dans ce métier, je peux parfois être considérée comme celle qui empêche de tourner en rond. Si je dis à quelqu’un : « Veille à ta sécurité. Ne t’y prends pas ça comme ça, mais fais-le autrement pour ne pas te blesser », certains le perçoivent comme un frein et une complication inutile. C’est la même chose en ce qui concerne l’environnement, je suis celle qui dit : « Stop, il faut une autorisation pour faire ça et mettre à jour notre autorisation d’exploitation ».

Quelles sont vos perspectives ou vos envies pour l’avenir ?

Ce que j’espère, c’est voir naître et grandir des projets qui vont améliorer notre empreinte carbone, par exemple à travers la construction d’un four de dernière génération ultra-efficient du point de vue énergétique.

Avez-vous un message à faire passer aux jeunes qui cherchent leur voie ou seraient tentés par ce métier ?

C’est un métier passionnant, mais où les résultats se voient sur la durée, sur le moyen ou le long terme, que ce soit en projets environnementaux ou en sécurité. Il faut donc réussir à apprécier le côté gratifiant des petites choses : si vous avez réussi à convaincre une personne, c’est déjà un pas de fait. Et s’appuyer sur ces moments pour se motiver à continuer.

Il est très important aussi de comprendre ce qu’on produit, comment on le produit et quelles sont les contraintes de production pour être de bon conseil car tous les aspects sont interdépendants. C’est un métier pluridisciplinaire très intéressant que je ne regrette pas d’avoir choisi.

Mélanie Trélat
Reportage Cimalux
Extrait du NEOMAG#48
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomag
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Publié le jeudi 22 septembre 2022
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