
Un défi : « Concilier ce qui est urgent et ce qui est important »
Depuis deux ans, Géraldine Escalier met ses connaissances et son expérience à profit des entreprises qui souhaitent enclencher leur transition durable. Dans une interview vidéo, elle présente son parcours, ses inspirations et donne quelques conseils aux entrepreneurs qui souhaitent s’engager.
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Présentez-vous, et votre entreprise
Bonjour, je m’appelle Géraldine Escalier, je suis la fondatrice d’Orasi Advisory, et j’accompagne les entreprises, ici à Luxembourg, et en France, pour mettre en œuvre des modèles d’affaires qui soient durables.
Vous avez fondé Orasi Advisory il y a bientôt deux ans. Quel était votre parcours jusqu’à cette création ?
Tout d’abord, je suis issue d’une famille d’entrepreneurs. J’ai commencé des études dans le secteur de l’économie et de la finance d’entreprise. Ensuite j’ai travaillé une vingtaine d’années dans le secteur financier où j’ai dirigé des gros projets de transformation. Et maintenant, depuis quatre années, je travaille dans le conseil pour vraiment cibler de façon plus particulière le sujet de la durabilité au cœur des entreprises, c’est-à-dire à travers les volets environnementaux, sociaux et les aspects de gouvernance également.
À votre avis, quel est aujourd’hui le plus grand défi que rencontrent les entrepreneurs face aux enjeux sociétaux et écologiques ?
Il y a de nombreux défis. Après, ça va dépendre aussi des secteurs des entreprises, mais un défi qu’on retrouve beaucoup, et j’imagine que ça ne vous surprendra pas, c’est vraiment la contradiction parfois ou la difficulté à concilier ce qui est urgent et ce qui est important.
« L’urgence ça va être l’actualité, les besoins des clients ; et puis ce qui est important c’est les choses de très long terme dont font partie les aspects sustainability évoqués précédemment. »
Géraldine Escalier, Orasi Advisory
Si vous deviez donner trois conseils à celles et ceux qui veulent entreprendre ou revoir leur approche entrepreneuriale en intégrant la durabilité, quels seraient-ils ?
Les conseils, ils sont aussi à décliner en fonction des entreprises, des contextes, de leur niveau de maturité, de leur niveau d’ambition. Trois éléments reviennent fréquemment.
Le premier sujet c’est vraiment de mettre l’accent sur tout ce qui est formation, immersion dans la thématique : bien comprendre les enjeux, se faire accompagner de personnes qui sont plus avancées et qui sont expertes dans certains sujets. Je pense que cela facilite grandement le travail. La bonne nouvelle, c’est qu’il y a tout un tas d’acteurs qui sont mobilisés, des méthodes, des plateformes aussi avec des ressources. Donc tout ça est vraiment en place dès aujourd’hui pour gagner en impact et en vitesse aussi, au démarrage de ce programme de transition.
En deuxième conseil, je pense que c’est important, non pas simplement d’avoir une personne responsable de la RSE qui va porter le sujet de façon un peu isolée, mais vraiment d’engager les différentes lignes de métiers au sein d’entreprises, que ce soit responsable RH, IT, le volet commercial, la production… Tout le monde a un mot à dire. Déjà tout le monde doit être sensibilisé au sujet. Et aussi engager toutes les générations, en commençant par la génération plus jeune jusqu’au dirigeant. C’est un grand facteur aussi de cohésion et de mobilisation quand on travaille tous ensemble sur la transformation et le changement dans l’entreprise.
En troisième volet, je mentionnerai cette idée de long terme. C’est-à-dire que si on réfléchit à la durabilité, on se pose la question d’être pertinent et adapté au niveau de l’entreprise dans 10 ou 15 ans. Et tout ça demande un exercice un peu particulier, et c’est aussi un gage de succès à mon sens.
Une phrase qui vous inspire ou guide votre engagement au quotidien ?
Une phrase qui, plus qu’elle m’inspire, elle m’interpelle – et je pense qu’elle doit nous interpeller tous. Cette phrase, c’est « Il n’a jamais été trop tard ».
Géraldine Escalier, Orasi Advisory
C’est le titre d’un roman de Lola Lafon. L’idée, c’est vraiment de se dire en 2030, en 2050, on vivra avec un monde qui sera différent de celui qu’on connaît aujourd’hui et on se dira que nos façons de vivre, de travailler, de nous déplacer, de consommer, ont beaucoup, beaucoup changé. En 2025, même déjà depuis plusieurs années, on sait les tendances, ce qui va vraiment être modifié en profondeur et je pense que cela nous engage aussi à agir dès à présent. Ça c’est un élément je pense très, très fort à garder toujours en tête.
Propos recueillis par Marie-Astrid Heyde
Photo et vidéo : © Picto