Skills in the gap
2023 est l’année des compétences, décrétée par la Commission européenne. « Un citoyen qui dispose des compétences nécessaires est un citoyen armé pour s’adapter à l’évolution du marché du travail et participer pleinement à la société et à la démocratie », dit l’annonce faite à Bruxelles, qui dans sa stratégie cible particulièrement les transitions écologique et numérique pour ouvrir de nouvelles perspectives aux Européens et à l’économie de l’Union.
Et au Luxembourg ? Quel est l’état des lieux des compétences, des formations (initiale ou tout au long de la vie) et des politiques, des offres et de la demande, des besoins identifiés ? Les grandes transitions en cours sont-elles rencontrées ? Quels métiers sont en mutation, voire en disparition, et comment faire pour que les (gros) besoins de main-d’œuvre adaptée aux réalités du terrain socio-économique trouvent leur potentiel bonheur en ressources humaines ?
Ce dossier réalisé par la rédaction et les partenaires d’Infogreen tente d’apporter les réponses, en explorant un panel de pistes et en écoutant une série d’avis d’experts, pour ensemencer le champ des possibles.
Attention, il ne faudrait pas croire que l’on parle juste ici d’offre de formation, de technologie, de trucs et astuces, de quête de talents ou de moutons à cinq pattes et deux têtes.
Non, il s’agit d’abord de personnes et de leur parcours. De vies professionnelles à créer, à adapter, à améliorer, à changer. De personnes qui peuvent apprendre, le cas échéant tous les jours, au contact de transmetteurs de savoir-faire et de savoir-être, en prise directe avec des professionnels et de métiers porteurs de sens. Car toutes les personnes ont leur place et leur apport potentiel, dans l’économie « classique », dans l’économie sociale et solidaire, dans tous les métiers. Des fonctions disparaissent, de nouvelles émergent. Tout se transforme, aurait dit le chimiste. Mais rien ne se fait tout seul, ni sans réflexion de fond, ni sans travail appuyé sur les justes gestes, réflexions et compétences.
La fameuse agilité dont parle le marché, elle est aussi dans l’ouverture d’esprit – qui n’a jamais été une fracture du crâne -, la flexibilité des approches RH ou/et RSE, le management moderne, la gestion humaine des ressources… Le travail a changé, la société a évolué, les besoins sont en transition. L’éducation, l’enseignement, la pédagogie, la formation, le transfert, la transmission, sont des mots-clés dans la mise à jour d’un dictionnaire des compétences, qu’il faut acquérir et que l’on peut retenir.
C’est une préoccupation majeure et récurrente sur le marché du travail luxembourgeois, depuis des années : les besoins en main-d’œuvre croissent chaque année dans un pays qui crée beaucoup d’emplois ; et les entreprises le rappellent souvent, en soulignant aussi qu’il y a encore un « gap » entre l’offre et la demande.
Une crevasse ou un gouffre ? C’est à mesurer et à combler, en développant les capacités, en appréciant les talents et en partageant les compétences.
Alain Ducat
Découvrez ici notre dossier du mois en ligne « Former pour agir »