
SIGNA accélère son essor dans la certification bio au Luxembourg et en Wallonie
Premier organisme luxembourgeois de certification bio, SIGNA Luxbiocert comptabilise 60 clients certifiés en un an. Son CEO, Cédric Jacques, dévoile ses ambitions de croissance et d’expansion vers la Belgique et au-delà.
En 2024, SIGNA Luxbiocert est devenu le tout premier organisme luxembourgeois de certification bio. En un an seulement, près de 60 clients ont choisi de leur faire confiance. « Nous avons de plus en plus de nouveaux producteurs bio qui travaillent avec nous. Certaines entreprises ont quitté un organisme étranger pour rejoindre SIGNA », explique Cédric Jacques, CEO.
Les deux tiers des opérateurs certifiés sont des cultivateurs et éleveurs, tandis que le tiers restant regroupe transformateurs et distributeurs, allant des supermarchés aux petites épiceries. À ce jour, SIGNA certifie 1.800 hectares de terres agricoles, soit l’équivalent de cinq fois la superficie du lac de la Haute-Sûre. « Sur les 7.000 hectares bio qu’affichait le Luxembourg encore en 2023, c’est un bel exploit. En seulement 12 mois, nous avons réussi à prendre une place qui était jusqu’alors occupée uniquement par des organismes étrangers », souligne le dirigeant.

Cette croissance dépasse les prévisions initiales. « Nous avons signé bien plus de contrats que prévu, surtout entre juin et décembre 2024. Nous avons dû piloter en parallèle l’accréditation obligatoire pour le bio, ce qui a représenté une énorme charge de travail », précise Cédric Jacques.
Expansion vers la Wallonie et nouveaux projets
SIGNA prépare désormais l’avenir avec un objectif clair, à savoir obtenir, dès 2026, l’agrément ministériel de la Région wallonne (Belgique). « C’est une étape essentielle, notamment pour certifier les cultivateurs luxembourgeois qui exploitent aussi des terres en Belgique », explique le CEO.
Les demandes venues de l’autre côté de la frontière se multiplient déjà. « Nous avons des producteurs et distributeurs belges intéressés, notamment des chaînes de supermarchés. Beaucoup nous connaissent déjà via nos services en sécurité alimentaire et attendent que nous soyons agréés pour envisager de basculer vers SIGNA », affirme-t-il.
En Wallonie, l’entreprise sera dans une position inédite. « Au Luxembourg, nous étions les premiers locaux. En Belgique, nous serons les premiers étrangers à demander un agrément. Notre atout sera d’être une société à taille humaine, plus réactive que les grandes multinationales qui dominent ce marché. »
La France et l’Allemagne ?
L’entreprise étudie également l’élargissement de son champ d’accréditation à de nouveaux secteurs, comme les aliments pour animaux et le vin. « À partir de l’année prochaine, nous disposerons d’un scope quasi complet de certification bio, à la fois au Luxembourg et en Wallonie », confirme-t-il. Pour soutenir cette dynamique, une nouvelle personne chargée du commercial rejoindra l’équipe. Elle sera chargée de développer à la fois la sécurité alimentaire et le bio.
Au-delà de ces projets, SIGNA garde un œil sur ses voisins. « La France nous paraît encore trop instable, surtout dans certains secteurs comme le lait. L’Allemagne, pour l’instant, reste une perspective lointaine, car notre équipe à ce jour est francophone. Mais les choses peuvent évoluer vite », tempère le dirigeant.
Enfin, l’entreprise poursuit son développement en dehors du bio, notamment en renforçant ses compétences internes. « Nous venons de passer de 12 à 14 collaborateurs, avec de nouveaux profils notamment en diététique, et allons proposer prochainement des prestations en sécurité alimentaire inédites au Luxembourg », conclut-il.
Sébastien Yernaux
Portrait : © SIGNA
Illustration : Licence CC