Se réapproprier ce qui est en nous

Se réapproprier ce qui est en nous

Le principal enjeu du coach d’entreprises est de parvenir à déclencher une réflexion à son interlocuteur. Pour y parvenir, il faut trouver la clé.

Qu’il se fasse seul ou en groupe, le coaching a toujours l’ambition de permettre aux personnes de trouver des solutions sur base d’un objectif préalablement défini : trouver la clé pour gérer le stress, le traitement d’un conflit, des tensions intergénérationnelles, l’approche managériale… Loin d’être oubliées, les soft skills sont souvent l’objet d’ateliers en entreprises ou d’accompagnement individuel.

François Leclercq, fondateur de Take-Off Coaching, s’adresse à ces individus ou à ces équipes pour faire émerger des solutions. « L’exemple classique de coaching individuel est l’accompagnement d’une prise de responsabilité dans le cadre d’une promotion. Je travaille notamment la posture, la recherche de compétences et de ressources relatives au management. Je m’attarde plutôt sur les difficultés liées à la transmission de messages, la communication interpersonnelle, la relation entre le manager et son équipe ». L’un des outils clé du coaching est le questionnement pour explorer la situation de la personne : « c’est un très bon moyen de faire émerger des compétences. On a tous de tout en nous. Certains aspects sont moins développés, moins accessibles… Il faut alors aller les puiser pour pouvoir avancer ».

En version « groupe » aussi, c’est généralement le middle management qui recourt à ses formations, sous forme d’ateliers de 10-15 personnes. « L’intention est de monter en compétences sur un thème qui est défini : comment je traite des conflits, comment je me positionne dans mon environnement professionnel… » La demande peut venir directement d’une entreprise, ou d’un organisme de formations comme la House of Training, voire de divers clubs proposant des formations à leurs membres. Il dispose alors généralement d’un temps limité pour parvenir à ses fins : d’une demi-journée à deux jours. « Je privilégie les parcours d’exercice, en développant juste suffisamment le concept pour la compréhension. Je les fais travailler, réfléchir ensemble. »

Tous en scène

« L’enjeu est toujours l’ancrage de l’apprentissage. En ayant peu de temps et un public souvent varié, il faut trouver les bons moyens de marquer les esprits. L’intention du coach n’est pas de délivrer quelque chose, mais de déclencher une réflexion. Il y a un véritable enjeu émotionnel : je crois que l’on retient ce qui nous touche, ce qui est encore plus vrai pour les soft skills ». Pour être certain de laisser un impact sur chacun, il multiplie les modes de transmission : « Je vais chercher à toucher différentes dimensions d’une personne qu’a priori je ne connais pas. Certaines sont plus sensibles au cognitif, d’autres aux échanges, d’autres encore aux émotions ». Les réactions et feedbacks lui permettent d’avoir une bonne estimation de son intervention.

Pour ouvrir le champ de la pensée et de l’action, François Leclercq aime recourir au théâtre. « Le théâtre est encore peu sollicité en entreprise, et pourtant il permet d’obtenir de très bons résultats ». Comédien amateur et entouré d’une équipe de professionnels du théâtre, il prépare minutieusement cette approche avec le service RH/Formation, écrit des saynètes basées sur du vécu, sur des situations problématiques pour les présenter devant le public cible. « Au départ, on ne demande pas aux collaborateurs de jouer car la plupart sont mal à l’aise et ont peur du jugement. Ici, les participants deviennent un public. On leur joue les mauvaises façons d’agir et de communiquer sur un sujet précis, par exemple un entretien de fin d’année ou une relation tendue, afin de déclencher des réactions puis une discussion de réécriture du scénario et de finalement jouer la scène appropriée ». Pour que cela fonctionne, le coach veille à intégrer le vocabulaire et les procédures de l’entreprise, avec un travail entièrement sur mesure. « Les retours sont toujours bons. On les surprend, et on les amène à trouver les solutions de manière collaborative. L’ancrage passe par un retour sur apprentissage à la fin de l‘intervention et une mise en action par l’engagement à appliquer un point relevé pendant l’intervention dès le lendemain ».

Marie-Astrid Heyde
Photo : Infogreen.lu

Extrait du dossier du mois « Former pour agir »

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Publié le mardi 21 mars 2023
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