Sciences et ressources humaines

Sciences et ressources humaines

L’époque que nous traversons, semée d’embûches de toutes sortes, nous invite à faire grandir en nous des graines de résilience pour permettre l’émergence d’un monde plus équilibré.

Le jour où vous avez poussé votre premier cri, au moment même de cette première inspiration qui a déplié vos poumons, vous vous êtes confrontés à une réalité bien différente de la chaleur bienfaisante du ventre de votre mère. Il faisait froid, la lumière était vive, des sons non assourdis venaient heurter vos jeunes tympans.

Ce n’était pourtant que la première occurrence des nombreux moments difficiles qui ont suivi, plus ou moins traumatiques selon vos parcours respectifs : échec scolaire, disputes avec votre meilleur ami(e), amours contrariées, perte et/ou quête d’emploi, multiples tracas du quotidien, maladie, déliquescence environnementale, pandémie de COVID-19…

Il ne s’agit pas ici de vous déprimer. Au contraire, c’est de résilience dont on souhaite vous entretenir. Connue en sciences des matériaux, la résilience illustre combien un métal peut résister à un choc. Mais la définition ne se limite pas à cette vision matérialiste des choses. Elle est passée dans le langage des sciences sociales, puisant dans les ressources humaines, et nourrissant la responsabilité sociétale de toute entreprise.

Être résilient, du point de vue psychologique, c’est trouver en soi la force de rebondir après avoir fait face à une situation traumatique. Autrement dit, c’est certes tomber et mettre le genou en terre, mais c’est être ensuite en mesure de reprendre pied et de se relever. Le brillant psychiatre Boris Cyrulnik, spécialiste de ce domaine, se plait à définir ce complexe concept comme, je le cite, « l’art de naviguer dans les torrents ». Et paradoxe ultime, la souffrance qui est vécue peut, à travers un processus résilient, devenir le terreau d’une vie riche de sens, plus intense et plus belle. Nous devenons alors pareils à la tasse de thé brisée, sublimée par le Kintsgugi, cet art traditionnel japonais qui raccommode les porcelaines cassées à l’aide de poudre d’or.

L’époque que nous traversons nous invite à faire grandir en nous des graines de résilience pour permettre l’émergence d’un monde plus équilibré. Si les avis sont partagés quant au fait de naître résilient ou pas, on peut penser que la résilience s’apprend et se cultive, à travers la curiosité, la recherche constante des apprentissages et de ce que la vie nous propose. Nous devenons plus perméables à la résilience.

En décidant, positivement et proactivement, de s’intéresser à ce que vivent les autres, la rédaction et les partenaires d’Infogreen ouvrent également, à travers ce dossier, une porte vers le « soi-même » en chacun de nous. Avec cette empathie et ces idées, quand l’épreuve se présente, nous sommes en mesure de prendre suffisamment soin de nous que pour y faire face. Nous choisirons alors avec plus de conscience d’observer ce que cela nous apprend, d’en faire une source de croissance. Nous apprendrons à mieux apprivoiser ce qui nous fait mal et en tirer un bienfait.

Sébastien Yernaux
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Publié le lundi 6 décembre 2021
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