Renforcer le local dans les cantines communales

Renforcer le local dans les cantines communales

Dans la quête d’une meilleure alimentation, le cas échéant locale ou/et bio, le consommateur possède beaucoup de clés. Les pouvoirs publics aussi. Communes et ministère discutent d’un partenariat qui mettrait en avant les produits régionaux de qualité, dans les cantines scolaires et les maisons relais notamment.

Le Syvicol – syndicat des villes et communes du Luxembourg – est en cours de discussion avec l’État, en particulier le ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, en vue d’un partenariat centré sur la promotion des produits alimentaires régionaux de qualité avec un focus sur les productions issues de l’agriculture biodynamique.

L’idée est simple : favoriser les produits locaux et régionaux dans les points de restauration dépendant des communes, principalement les cantines scolaires et les maisons-relais.

Le circuit court pour un bénéfice durable

Le constat est simple aussi : si les consommateurs sont de plus en plus demandeurs de productions agroalimentaires de qualité et porteuses d’une traçabilité exemplaire, si le circuit-court est une garantie supplémentaire que le produit fasse un trajet sûr « de la fourche à la fourchette », alors les producteurs et transformateurs régionaux ont tout à gagner à être présents face à la demande, avec l’aide des pouvoirs publics volontaristes. Et être dans les assiettes des plus jeunes permet de voir le bénéfice durable à long terme, en travaillant, dans tous les sens du terme, pour les générations futures.

Dans un récent communiqué, le ministère et le Syvicol ont fait savoir que le sujet d’un partenariat en la matière avait été discuté entre Romain Schneider et une délégation du syndicat des villes et communes, emmenée par son président Emile Eicher et son vice-président Guy Wester.

Unir les forces

Les protagonistes envisagent « une étroite coopération pour la réalisation de projets avec les restaurations collectives au niveau communal. L’objectif est clairement d’unir les forces pour optimiser la chaîne d’approvisionnement, avec tous les acteurs concernés ».

Pour le ministre Romain Schneider, « un tel partenariat serait une vraie plus-value pour notre agriculture ». Convaincu que le consommateur et le commerce doivent recourir davantage aux produits régionaux et que le secteur agricole y trouvera de précieux débouchés, le ministre voit dans les cantines communales un vecteur des plus intéressants.

Le président du Syvicol, Emile Eicher, estime en effet que les communes ont un rôle à jouer mais qu’elles ont besoin d’un soutien étatique afin de mettre en place cette chaîne d’approvisionnement. Le Syvicol jouera un rôle de relais pour sensibiliser et pour identifier les communes intéressées. « Les deux parties veulent également répondre aux besoins des consommateurs de plus en plus avertis », précise le communiqué.

Ne pas gaspiller

Par ailleurs, communes et ministère ont aussi décidé de renforcer leur collaboration en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire. Ensemble, les partenaires vont par exemple élaborer une initiative commune pour faire face au grand nombre d’arbres dont les fruits ne sont pas récoltés et pourrissent sur le sol.

Il y a de vrais enjeux de terrain. Et des idées qui méritent les moyens de leur mise en œuvre. Peut-être les actions volontaristes de ce genre trouveront-elles leur place dans les projets de développement rural – avec leurs sources de cofinacement - à intégrer dans un plan stratégique national qui doit se définir pour les années 2023-2027, et dont des communes volontaires émergeront avec leurs idées et réalisations, le cas échéant cofinancées.

Alain Ducat

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Publié le mardi 11 mai 2021
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