Pour une coopération territoriale plus proche des gens

Pour une coopération territoriale plus proche des gens

Le budget alloué au programme Interreg Grande Région pour la nouvelle période de programmation est passé à 182 millions d’euros. Premier appel à projets le 15 novembre.

Depuis plus de 30 ans, le programme Interreg Grande Région soutient la coopération transfrontalière entre partenaires locaux et régionaux de ce singulier espace transfrontalier franco-germano-belgo-luxembourgeois, dont le Luxembourg est l’indiscutable aimant. Un moteur aussi, alors qu’il n’est pas toujours simple de faire avancer de concert un programme mis en œuvre par 11 autorités partenaires des différentes régions.

Ces partenaires viennent de clôturer officiellement le programme 2014-2020 et surtout de lancer le programme Interreg Grande Région pour la nouvelle période de programmation, courant sur la période 2021-2027.

La précédente programmation s’est appuyée sur un budget de 140 millions émanant du Fonds européen de développement régional (FEDER), avec des priorités d’investissement qui ciblaient l’emploi, le développement territorial et l’économie.

Des millions et du sens citoyen en plus

La nouvelle série de projets aura droit à une réalité augmenté, avec un budget de 182 millions d’euros à la même source européenne, pour consolider la coopération transfrontalière de proximité.

Approuvé par la Commission européenne, le programme pour la nouvelle période est construit autour de quatre axes thématiques :

  • Une Grande Région plus verte ;
  • Une Grande Région plus sociale ;
  • Une Grande Région plus proche des citoyens ;
  • Une meilleure gouvernance de la coopération transfrontalière dans la Grande Région.

« Plus on est loin de la Grande Région moins on est conscient de son importance », commente Claude Turmes, ministre en charge de l’Aménagement du Territoire et qui ne conçoit pas ce dernier sans un élargissement de la zone de réflexion et de coopération territoriale. « On fait de très beaux projets, mais on est encore trop loin des citoyens, il faut s’en rapprocher ».

Des zones fonctionnelles

Pour lui, le concept de « zones fonctionnelles » est un nouvel atout majeur du programme : « On aura enfin des territoires définis de coopération et cette approche rendra le travail beaucoup plus facile et donc plus concret pour les citoyens ».

Claude Turmes s’exprimait lors de la table ronde politique qui a permis de dresser un bilan positif de la période de programmation écoulée et de tracer les perspectives et priorités de celle qui démarre. L’ensemble des partenaires étaient réunis à Neimënster.

L’idée maîtresse est bien de co-construire une coopération territoriale transfrontalière, concrète et accessible, pour le développement commun et sur base de projets plus proches des gens, qui correspondent davantage aux attentes et besoins du quotidien des citoyens.

Au rayon du bilan, les politiques ont largement convenu que la coopération transfrontalière avait montré son côté indispensable au moment de la pandémie, au sein d’un bassin de vie interpénétré et à la proximité naturelle… qu’il faut entretenir et développer sur le terrain. Pour Gilbert Schuh, vice-président du Département de la Moselle par exemple, « il faut créer et mettre en œuvre une démocratie transfrontalière ! »

Le programme Interreg Grande Région a, au fil des ans, promu de beaux partenariats, notamment en matière de coopération pour la mobilité douce (la piste cyclable de l’agglomération des trois frontières, par exemple, autour de Longwy-Pétange-Aubange) ou de tourisme (une identité Ardenne unique pour une promotion franco-belgo-luxembourgeoise), entre autres projets menés à bien.

Quels seront les prochaines étapes ? Il est temps de boucler les dossiers : le premier appel à projets sera lancé le 15 novembre et les partenaires auront jusqu’au 31 janvier 2023 pour soumettre leurs projets.

Alain Ducat

Plus d’infos sur http://www.interreg-gr.eu/fr/

Photo de famille © MAE/Dater : (de g. à dr.) Jürgen Barke, ministre de l’Économie, de l’Innovation, de la Digitalisation et de l’Énergie de la Sarre ; Gilbert Schuh, vice-président du Département de la Moselle délégué aux Relations internationales, au Transfrontalier, au Multilinguisme et à la Grande Région ; Marc Zingraff, vice-président de la commission « Relations internationales », Région Grand-Est ; Philippe Henry, ministre du Climat, de l’Énergie, de la Mobilité et des Infrastructures de la Wallonie ; Claude Turmes, ministre de l’Aménagement du territoire ; Brigitte Torloting, présidente de l’Autorité de gestion d’Interreg Grande Région ; Daniel Hilligsmann, chef de cabinet du ministre-président de la Communauté germanophone de Belgique ; Thomas Linnertz, président de la Direction de supervision et de services de la Rhénanie-Palatinat

Photos/Illustration : VisitLuxembourg – visitardenne.com – Interreg GR

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Publié le lundi 17 octobre 2022
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