Politique pour la protection du climat : Bilan et enjeux futurs

Politique pour la protection du climat : Bilan et enjeux futurs

La ministre de l’Environnement Carole Dieschbourg et le secrétaire d’État Camille Gira ont fait un état des lieux de la politique de protection du climat du gouvernement et présenté la voie vers l’élaboration du troisième plan climat national.

Le gouvernement est résolu à atteindre l’objectif de réduction des émissions de 40 % en 2030 par rapport à 2005 fixé au niveau communautaire pour le Luxembourg et de contribuer ainsi à la mise en œuvre des objectifs climatiques internationaux.

La stratégie nationale en matière de protection du climat se décline autour de trois axes :

1) La solidarité internationale

Dans le cadre de l’aide climatique internationale le Luxembourg s’est engagé à investir 120 millions EUR de 2014 à 2020. Environ 100 millions EUR de financements sont déjà affectés à ce jour, dont une enveloppe de 12 millions EUR réservée aux ONG. Une quarantaine de propositions de projets bi- et multilatéraux, dont 13 projets d’ONG, ont été soumises au ministère.

Voici le détail de certaines initiatives 2017 :

  • Juin 2017 : « International Climate Finance Accelerator Luxembourg » - Partenariat public-privé destiné à créer les structures nécessaires qui appuient le financement climatique, en offrant son support à des gestionnaires de fonds d’investissement naissants et innovateurs, qui souhaitent investir dans des projets efficaces avec un impact mesurable dans la lutte contre le changement climatique.
  • Sept. 2017 : « LU-EIB Climate Finance Platform » en collaboration avec la Banque européenne d’investissement. L’objectif de cette initiative commune sera de financer des projets d’investissement innovants à fort impact dans la lutte contre le changement climatique et d’accroître l’effet de levier sur les investissements du secteur privé en atténuant les risques financiers des partenaires privés investissant dans l’action climatique innovante. Le premier investissement d’un montant de 5 millions EUR en faveur du Green for Growth Fund, réalisé lors de la COP23 à Bonn, vise à soutenir l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Participation de 30 millions EUR répartie entre le Fonds Climat et Energie (FCE) du MDDI et des fonds du ministère des Finances.
  • Oct. 2017 : Constitution du fonds d’investissement « Forestry and Climate Change Fund » en collaboration avec « Luxembourg Microfinance and Development Fund ». Le fonds a comme objectif le financement d’activités forestières durables, présentant un grand impact en matière de séquestration de carbone et d’adaptation au changement climatique dans des forêts secondaires et dégradées. Contribution de 12 millions EUR répartie entre le FCE et des fonds du ministère des Finances.
  • Déc. 2017 : « Climate resilient mountain ecosystems for resilient livelihoods and mountain flagship species » du Programme des Nations unies pour l’Environnement. L’objectif du projet est de créer une synergie maximale entre l’adaptation au changement climatique et la conservation de la biodiversité avec un focus particulier sur les espèces emblématiques des montagnes (gorille de montagne, léopard des neiges, tigre royal du Bengale). Contribution financière de 9 millions EUR via le FCE.

Voici le détail des projets ONG :

  • ADA (Appui au développement autonome) - « Promotion des énergies renouvelables dans des institutions de microfinance » - Philippines ;
  • ASTM (Action Solidarité Tiers Monde) - « Contribution à la résilience des populations rurales par la promotion des techniques agricoles écologiques et des technologies d’adaptation au changement climatique » - Burkina Faso ;
  • ASTM - « Promotion des techniques d’adaptation aux changements climatiques par le Centre international pour le développement agropastoral (CIDAP) » - Togo ;
  • Care in Luxembourg - « Informations agro-climatiques pour l’adoption de pratiques agricoles résilientes par les agriculteurs femmes et de minorités ethniques » - Laos ;
  • Frères des Hommes Luxembourg - « Renforcement de la résilience climatique pour les communautés vulnérables du Sine Saloum » - Sénégal ;
  • Fondation Caritas Luxembourg - « Renforcement de la résilience et des capacités d’adaptation pour améliorer les moyens de subsistance des agriculteurs pauvres du bassin Char du Brahmapoutre affectés par le changement climatique » - Bangladesh ;
  • Fondation Caritas Luxembourg - « Renforcement de la résilience de la population des Palmes au changement climatique » - Haïti ;
  • SOS Faim Luxembourg - « Appui à l’amélioration de la résilience des populations rurales de la région du fleuve au Niger, à travers la promotion du placement profond de l’urée dans les périmètres rizicoles irrigués ainsi que la protection et la mise en valeur des bas-fonds » - Niger ;
  • Fondation Chrëschte mam Sahel - « Projet d’appui aux initiatives locales d’adaptation au changement climatique dans la commune de Toma » - Burkina Faso ;
  • PADEM (Programmes d’Aide et de Développement destinés aux Enfants du Monde) - « Réduction de la vulnérabilité de la population Yampara face aux effets du changement climatique » - Bolivie ;
  • PADEM - « PAAMPAAS – Projet d’Appui aux AMP pour l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques du Saloum » - Sénégal ;
  • Rainforest.lu - « COBIGA – Corredor Biologico La Gamba. Intelligent and ecological CO2 Sequestration and Creation of a Biological Corridor in the Golfo Dulce Region » - Costa Rica ;
  • Friendship Luxembourg – « Plantation de forêts de mangroves pour la durabilité environnementale » - Bangladesh.

Par ailleurs, moyennant la création d’une « Climate Finance Task Force », le gouvernement, ensemble avec d’autres acteurs de la place financière, vise à promouvoir le Grand-Duché de Luxembourg comme centre international du financement climatique.

2) La Coopération avec les communes

Le pacte climat continue à être une « success story » luxembourgeoise : Toutes les communes sont dorénavant membres du pacte, 85 % des communes certifiées et 32 conseillers climat engagés. Plus de 30 millions EUR de subventions ont été accordées aux communes entre 2013 et 2017 via le pacte et 23,7 millions EUR via le fonds pour la protection de l’environnement pour des projets dans le domaine de l’énergie.

3) Les mesures sectorielles ciblées

  • La prime house
    L’aide accordé aux ménages pour la rénovation énergétique, la construction de logements à performance énergétique élevée ou l’utilisation d’énergies renouvelables est toujours sollicitée : Plus de 16.000 projets ont ainsi été subventionnés entre 2014 et 2017 et la participation financière du régime « PRIMe House » s’élève à 87 millions EUR depuis 2014. De plus les délais de traitement des dossiers ont été fortement réduits à moins de 3 mois.
  • L’essor de l’énergie éolienne et de l’énergie photovoltaïque
    La production d’électricité par l’énergie éolienne et photovoltaïque a connu un essor considérable entre 2013 et 2017 : l’énergie éolienne augmente de 83 à 220 GWh/a, soit le triple, ce qui correspond à la consommation d’environ 55.000 ménages. L’énergie photovoltaïque augmente de 74 à 113 GWh/a, ce qui correspond à la consommation de 28.000 ménages.
  • La mobilité durable
    Les nouvelles mesures fiscales ont contribué à augmenter la part des véhicules électriques nouvellement immatriculés qui passent de 139 (2016) à 386 (2017) et les hybrides plug-in qui passent de 170 (2016) à 714 (2017).

4) Le bilan du Grand-Duché de Luxembourg en matière d’émissions de gaz à effet de serre

D’après les dernières estimations, le Luxembourg atteindra son objectif de réduction C02 prévue par l’accord de Kyoto en 2020 mais se voit, avec un objectif de réduction de 40 %, confronté à un défi considérable à l’horizon 2030.

5) L’élaboration du nouveau pacte climat national : « Generatioun Klima »

À travers ce troisième plan climat, intitulé « Generatioun Klima : de Klimaplang fir eis gemeinsam Zukunft », le gouvernement entend dégager une vision stratégique de la politique climatique pour les principaux secteurs concernés et mobiliser l’ensemble des acteurs pour aborder conjointement les défis du futur.

Un bureau expert en processus participatifs a été mandaté pour élaborer une stratégie prenant en considération cet aspect de collaboration renforcée entre les différentes parties prenantes.

Un élément important de ce processus participatif est l’organisation d’un atelier collaboratif, le Climate Innovation Lab, qui aura lieu le samedi 3 février 2018 de 8h30 à 18h00 et dimanche 4 février 2018 de 9h00 à 12h00 et qui vise l’engagement et la participation active de citoyens, d’experts et d’autres parties prenantes au sein d’un laboratoire d’innovation autour des thèmes de l’habitation, de la mobilité, de l’économie et de l’agriculture/alimentation ; d’autres thèmes seront traités de manière transversale.

En savoir plus : Politique pour la protection du climat - Bilan et enjeux futurs - Préparation du 3e plan climat - Conférence de presse du 26 janvier 2018

Source : www.environnement.public.lu

Article
Article
Publié le jeudi 1er février 2018
Partager sur
Nos partenaires