Penser exploitation dès la conception

Penser exploitation dès la conception

Dessinés dans une maquette BIM, dupliqués dans un jumeau numérique évolutif, les bâtiments, comme leur conception, se digitalisent. Mais qu’en est-il des processus d’exploitation et de la maintenance ? Réponses de spécialistes.

Dave Lefèvre, architecte chez Coeba

« Dès la planification, nous cherchons des solutions innovantes pour réduire la technique au strict nécessaire : jouer sur la géométrie du bâtiment ou sur l’utilisation de la thermique naturelle par convection, mettre en synergie différents circuits d’énergie, par exemple.

Naturellement, cela implique des coûts supplémentaires pour les études, mais aussi pour les installations techniques. Ces dernières peuvent certes demander un investissement de base plus élevé mais, en phase d’exploitation, elles consommeront moins d’énergie et nécessiteront moins d’entretien. Dans ce sens, il n’est pas facile de convaincre un maître d’ouvrage qui envisage de passer le relais à un exploitant.

Il importe donc de travailler sur des solutions, non purement techniques, mais globales, qui impliquent la politique, l’urbanisme, l’architecture. Cela ne peut se faire que si toutes les données liées à un bâtiment sont rassemblées dans cet outil clé qu’est le BIM. Il permet de profiter de l’encodage unique de l’information lors de la planification pour, par exemple, définir les besoins en maintenance, simuler les frais d’exploitation et en avertir le maître d’ouvrage. Dans le contexte de l’économie circulaire, le BIM a également un rôle à jouer dans la création d’une banque de matériaux et la réutilisation de certains éléments dans un 2e cycle de vie, la garantie de ces éléments étant un point crucial »

Benoît Lespagnol, Managing Director chez AIO

« Les bâtiments, qu’ils soient fonctionnels ou résidentiels, intègrent de plus en plus des technologies très avancées et leur efficacité en termes de construction et d’équipements arrive aux limites de ce que la physique peut proposer.

Mais il y a un énorme décalage entre les performances annoncées et les mesures prises sur le terrain. Dans le cadre de la transition énergétique, l’idée émerge progressivement de taxer les bâtiments non plus en se basant sur leur superficie, mais sur leurs émissions de CO2. Or, pour que les bâtiments produisent moins de CO2, ils doivent non seulement être dotés d’équipements performants, eux-mêmes interconnectés en systèmes cohérents, mais surtout gérés au quotidien pour s’assurer que les promesses d’efficience de départ sont tenues dans la pratique et sur le long terme.

Un gros potentiel d’économie réside dans un monitoring systématique des bâtiments qui, en mettant l’accent notamment sur l’analyse des surconsommations, permet d’optimiser constamment les paramètres des installations, de détecter immédiatement les dysfonctionnements et d’éviter les pannes ou de minimiser leurs conséquences. Cette digitalisation permet ainsi d’améliorer considérablement l’efficacité des bâtiments, leur empreinte carbone et leur coût de gestion ».

Article tiré du NEOMAG#37
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomag
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Publié le jeudi 22 avril 2021
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