Montrer pour interpeller
Pour la campagne aniti-littering 2022, l’Administration de l’Environnement a collaboré avec la photographe Jessica Theis et son expo-projet 1001 Tonnen dans le cadre d’Esch2022.
Au Bâtiment 4 à Esch, la ministre Joëlle Welfring, en charge de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, a dévoilé « Remix nature − but not like this », la nouvelle campagne de sensibilisation à la lutte contre les déchets sauvages. Cette campagne anti-littering 2022 est en fait le fruit d’une collaboration de l’Administration de l’environnement avec la photographe Jessica Theis et de son projet inscrit dans le cadre Esch2022, Capitale européenne de la culture.
Avec son projet « 1001 Tonnen », Jessica Theis montre les méfaits des déchets sauvages et expose en grand format les différents types de littering qu’elle a photographiés un peu partout dans le pays. Le but était simple : pointer du vécu, des situations réelles et quotidiennes, pour mieux dénoncer l’incurie des irresponsables qui jettent n’importe quoi n’importe où… « Si on regarde consciemment, on voit beaucoup de déchets sauvages, certains cachés, d’autres non. Je voudrais ouvrir les yeux de la société concernant ce problème et j’espère pouvoir contribuer à créer une conscience collective à travers mon projet », explique la photographe.
C’est clairement une question sociétale, qui ne se limite pas à une partie plus ou moins stigmatisée de la population. « Le phénomène concerne la société dans son intégralité. C’est donc très important de sensibiliser encore plus afin d’empêcher ces gestes irresponsables et d’évoluer vers une société plus durable et respectueuse de l’environnement », souligne la ministre Joëlle Welfring.
Les chiffres, cités par le ministère, appuient la démarche. Ainsi, il apparaît que plus de la moitié des dépôts sauvages de déchets divers et variés se produisent à moins de 5 mètres d’une poubelle, et même 10% à moins d’un mètre.
D’autres statistiques interpellent… d’autant qu’elles datent déjà de 2015 et que la courbe ne semble pas s’améliorer. On a ramassé 103 kg de déchets par km le long des routes nationales en 2015, contre 89 kg par km en 2008… Le long des autoroutes, c’était 216 kg de déchets par km… « Mais les quantités varient fortement d’une année à l’autre », mentionne l’Administration de l’Environnement.
Les contenants restent une source énorme de déchets, la moitié des canettes métalliques venant de boissons énergisantes ou de bières…
On estime à 1,2 million d’euros par an le coût pour le nettoyage le long des routes nationales et des autoroutes à charge de l’État luxembourgeois, ce qui donne une idée du coût des incivilités pour la collectivité ; et c’est sans compter le nettoyage par les services communaux, dont les services récolteraient en moyenne 1,6 kg par habitant et par an de déchets sauvages.
Cela étant, ce ne sont pas les chiffres que l’on veut ramasser. Ce sont les déchets que l’on ne veut plus voir ailleurs que dans les poubelles ou dans les centres de tri et de recyclage. Mieux encore, l’idéal serait de ne pas produire de déchets…
En montrant comme une évidence ce que souvent l’on ne voit pas par habitude ou négligence, les clichés de Jessica Theis sortent volontairement du cadre. Et appuient avec force et talent artistique une campagne de sensibilisation qui a tout son sens !
Alain Ducat
Photos © Jessica Theis / 1001 Tonnen / Campagne « Remix Nature »
Exposition au Bâtiment 4 à Esch/Belval :
Ouverte du mardi au jeudi et du vendredi au dimanche, de 13h à 19h, jusqu’au 17 juillet 2022.
Toutes les infos sur le projet 1001Tonnen :