Les start-ups, grands espoirs de l'économie circulaire

Les start-ups, grands espoirs de l’économie circulaire

EY Luxembourg et EY Belgique ont lancé une série d’événements online dédiés aux start-up innovantes. Table ronde d’experts, pitches d’entrepreneurs talentueux et remise de prix étaient au rendez-vous d’une première édition dédiée à l’économie circulaire, le 3 décembre dernier.

Cinq start-up – deux belges et trois luxembourgeoises – ont été mises à l’honneur lors de cette édition des Startup Series. Qui sont-elles, que font-elles ?

  • BC Materials (Belgique) : présentée par Anton Maertens, cette jeune « spin-off » d’un bureau d’architecture produit des matériaux de construction à partir de terres excavées. Des produits neutres en CO2, totalement circulaires, qui évitent d’épuiser les ressources traditionnelles de plus en plus limitées. Leur souhait est d’arriver à augmenter la production afin de réduire les coûts de production et ainsi démocratiser l’achat de ces matériaux.
  • Byoo Store (Luxembourg) : Myriam Assebane et son frère ont créé un e-shop dédié à la mode responsable, éthique et durable. Pour elle, les consommateurs ont le pouvoir de changer le monde à travers leurs achats. Ils ont donc sélectionné des designers et marques qui respectent la planète afin de les rassembler en un seul point de vente.
  • Eiravato(Luxembourg) : Marcin Kulik et son équipe ont développé un software dédié à la gestion des déchets pour aider les entreprises à atteindre un modèle circulaire tout en limitant les frais. Eiravato a vu le jour en Irlande avant d’intégrer l’incubateur de Paul Wurth au Luxembourg et de recevoir le soutien de Luxinnovation dans le cadre du programme Fit4Start.
  • Our Choice (Luxembourg) : la start-up du Suédois Filip Westerlund a fait parler d’elle ses dernières semaines à l’occasion du lancement de son activité sur la plateforme de crowdfunding Kickstarer. Infogreen a dédié un article aux sneakers circulaires made in Europe proposées par l’équipe installée au sein de l’incubateur de l’Uni à Belval.
  • Yuma Labs (Belgique) : Lenja Doms a créé des lunettes solaires circulaires, et pas uniquement « à la John Lennon ». Entièrement désassemblables, elles sont réalisées en plastique recyclé aux Pays-Bas : « Tomorrow’s sunglasses from yesterday’s waste », voilà qui résume bien l’idée.

Cinq présentations de trois minutes ont suffi à convaincre le jury et le public qui a également pu donner son avis grâce à une plateforme de vote à distance. Our Choice est ressorti grand gagnant de ce concours.

Les start-up, plus résilientes à la crise COVID-19

Plusieurs experts ont également eu l’occasion de partager leurs connaissances sur l’écosystème start-up et plus particulièrement celui des jeunes pousses circulaires.
Au niveau national luxembourgeois, le gouvernement travaille depuis 7 ans sur le concept d’économie circulaire afin d’y mettre en place un plan cohérent. Une stratégie devrait d’ailleurs être proposée au vote en fin d’année. Son but, construire un écosystème dédié à l’économie circulaire pour accompagner les entreprises et développer les compétences. « S’il a fallu 200 ans pour inventer le modèle linéaire, on ne peut pas attendre 200 ans pour passer au modèle circulaire », a précisé Christian Tock, directeur des technologies durables au sein du ministère de l’Économie.

La table ronde a permis de mettre en avant les atouts dont doit être équipée une start-up circulaire : travailler en circuit court, développer un business model viable qui convainque les investisseurs et les employés (et qui pourrait surperformer les business models d’entreprises non circulaires), offrir des solutions innovantes, travailler dans un esprit de collaboration, etc.

Brigitte Mouligneau, Transitiemanager circulaire economie pour Vlaanderen Circulair, a par ailleurs remarqué dans une étude menée en Flandres, que 98% des entreprises non circulaires avaient rencontré des problèmes de supply chain dans le cadre de la crise du coronavirus. Ce chiffre descend à 60% pour les entreprises plus circulaires, qui semblent dès lors plus résilientes face à la crise : elles sont plus créatives, plus innovantes, donnent plus d’importance à l’approvisionnement local, disposent de clients plus loyaux et ont une meilleure relation avec leurs clients.

Comme l’a joliment formulé (en anglais lors de la conférence) Charles-Albert Florentin, cluster manager au sein de Luxinnovation, « les start-up sont les graines du changement d’une économie linéaire vers une économie circulaire ». Nul doute qu’elles seront encore nombreuses à pousser sur le sol luxembourgeois.

Marie-Astrid Heyde

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Publié le vendredi 11 décembre 2020
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