Le tri à la source pour optimiser le recyclage

Le tri à la source pour optimiser le recyclage

Au-delà du travail de sensibilisation à la réduction des déchets qui fait partie de son ADN, la SuperDrecksKëscht aide les entreprises de construction à organiser au mieux leur collecte de déchets sur chantier.

Rencontre avec Eric Corrignan et Jeff Schmit, conseillers à la SuperDrecksKëscht

La philosophie de la SuperDrecksKëscht, c’est d’abord, à travers sa mission de conseiller auprès des entreprises, de prévenir la production de déchets, c’est ensuite d’organiser le tri de ces déchets à la source de manière à améliorer le recyclage.
« Sur les chantiers de construction, trier les déchets est une obligation inscrite dans la loi. C’est aussi une démarche logique au niveau financier car cela permet de réduire les coûts, voire de gagner de l’argent puisqu’on peut être rémunéré pour certains déchets comme le cuivre, par exemple. Sans compter que la pénurie de matière première créera sans doute bientôt de nouveaux débouchés », indique Eric Corrignan, conseiller à la SuperDrecksKëscht.

Pour optimiser la valorisation de ces déchets et tirer le meilleur parti de la surface disponible, il est important de mettre en place un système de collecte efficace sur les chantiers, c’est-à-dire d’avoir le bon type de container au bon endroit et au bon moment. « Nous proposons d’aider à la planification de la mise en place des containers sur le chantier. Pour cela, nous avons développé un système de calcul interne qui permet d’estimer les quantités de déchets qui vont être générés lors du chantier, dans les différentes catégories. Nos données sont utilisées dans les bordereaux de soumission des appels d’offres pour les grands chantiers », poursuit-il.

Prendre en considération les déchets qui seront générés par les différents sous-traitants qui interviendront pendant les travaux, et ce dès la phase de planification, est également un facteur de réussite. « Cela permet de ne pas se retrouver submergés par une accumulation de déchets qu’on n’avait pas prévus au départ. Cela permet aussi de ne pas avoir tous les containers en même temps sur le chantier. En effet, certains sont plus utiles au début du chantier, d’autres à la fin du chantier.

Lorsqu’on réalise le gros-œuvre, quelques types de déchets arrivent en grandes quantités, puis, quand les travaux avancent, plusieurs corps de métier interviennent et les déchets sont moins nombreux mais plus variés. Mieux vaut éviter de payer pour une location qui n’est pas nécessaire. La collecte décentralisée, c’est-à-dire quand chaque corps de métier se charge de l’évacuation et du recyclage de ses déchets, pose encore souci parfois : on peut notamment manquer de preuves pour l’évacuation des déchets dangereux. Pour une meilleure traçabilité, le plus simple est de mettre en place une collecte centralisée dans un parc à containers pour tous les intervenants d’un projet », explique-t-il.

La SuperDrecksKëscht a créé un label qui permet de certifier que tous les critères d’évacuation sont remplis. « De nombreux maîtres d’ouvrage nous demandent conseil, en amont ou au début du chantier, parfois même une fois que les travaux ont commencé. Intervenir plus tôt nous permet de fournir davantage d’informations au niveau de la planification et de définir avec le maître d’ouvrage quelle est la meilleure voie à prendre. Nous effectuons un suivi régulier sur chantier avec des rapports où nous notons des points de prévention (par exemple, faire attention à un stockage adéquat des nouveaux matériaux, utiliser des matériaux moins nocifs si possible), où nous donnons notre analyse du tri et du stockage des déchets, surtout des produits nocifs, et où nous proposons des améliorations potentielles. Si tout est en ordre, si l’évacuation est prouvée par des relevés, nous labélisons le chantier », explique Jeff Schmit.

Quand tout a été mis en place sur le chantier, la SuperDrecksKëscht forme les chefs d’équipe sur place pour « leur indiquer comment le tri doit être fait, leur donner quelques petites astuces, leur montrer les erreurs à ne pas faire ». Les déchets à mettre dans les containers sont, en outre, indiqués par des photos collées sur chaque benne.

Une fois triés, que deviennent les déchets ? Il existe une liste non exhaustive de 25 types de déchets qui valent la peine d’être triés : les cannettes et boîtes de conserve, les récipients en PET, les films plastique, les sacs kraft, la laine de verre et la laine de roche, le styropore, le styrodur, les restes de peinture, le verre plat, les produits huileux, les déchets de câbles, les déchets ménagers et assimilés, le verre creux, le roofing et les membranes d’étanchéité bitumineuses, les bombes aérosols, les bombes aérosols polyuréthane, les tubes fluorescents, les batteries et piles sèches, le carton et le papier, les déchets en matière plastique, en plâtre, en mélange, les déchets inertes, le bois traité et la ferraille.

Tous les déchets de chantier ne peuvent pas être revalorisés et leur revalorisation dépend de la qualité du tri. « Il faut éviter que tout soit valorisé thermiquement, donc utilisé comme combustible. Les films plastiques, la ferraille et les métaux peuvent être revalorisés. Certains déchets dangereux comme les bombes aérosol et bombes aérosols polyuréthane peuvent être prises en charge par un système de reprise à un certain niveau », détaille Jeff Schmit, conseiller à la SuperDrecksKëscht.

Mélanie Trélat
Article paru dans le NEOMAG#46
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomag
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Publié le mardi 24 mai 2022
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