Le sable est voué à disparaître

Le sable est voué à disparaître

Après l’eau, le sable est la ressource naturelle la plus utilisée au monde. Comme pour toute ressource non renouvelable à l’échelle humaine, se pose la question de l’affaiblissement et de la disparition du sable. Le sable va-t-il disparaître du globe ?

Nous pourrons parler de plages au passé d’ici 80 ans

Alors que se tenait à Paris le salon du survivalisme fin mars, la question de l’affaiblissement des ressources est plus que jamais d’actualité. À juste titre, nous sommes effectivement en train de piller eau, sable, métaux rares, énergies fossiles, etc… Dans ce contexte, le sable est un cas particulier car on ne peut utiliser qu’une infime partie des 120 millions de milliards de tonnes de sable disponibles sur terre, puisque le sable de désert est impropre à la fabrication du béton. C’est donc le sable marin et le sable des plages que nous prenons pour acquis et extrayons à une vitesse grand V.

La conséquence ?

Les plages auront sûrement disparu d’ici 2100, et 9 plages sur 10 ont déjà disparu en Floride, dont 50 % du PIB dépend du tourisme. Bien sûr, l’érosion et la montée des eaux peuvent être montrées du doigt, mais on oublie souvent le principal coupable qui est le secteur du BTP.

Le secteur de la construction est en train d’épuiser nos ressources en sable

Les deux tiers des constructions sont en béton, et le béton est composé aux deux tiers de sable, le calcul est facile. La demande en sable n’a jamais été aussi forte, en effet 40 milliards de tonnes ont été utilisés en 2017. Sont en cause la hausse de la population, l’urbanisation croissante, ou encore le nombre croissant de bulles immobilières. Saviez-vous que la construction d’une maison nécessitait 200 tonnes de sable ? Et la construction d’1 km d’autoroute 30 000 tonnes ? La folie immobilière a malheureusement des conséquences…

La Chine, plus gros consommateur de sable au monde

En 2 ans, la Chine a utilisé autant de béton que les États-Unis en un siècle. Évidemment, ce chiffre peut et doit être nuancé. Les États-Unis ont effectué leur transition urbaine plus tôt et ont donc aujourd’hui moins de besoins en infrastructures et routes par exemple. Cependant, la Chine, consomme, à elle seule, 60 % des ressources en sable. Une des conséquences est la dénaturation complète de la faune, comme c’est le cas pour le lac Poyang, plus grosse mine au monde, duquel sont aspirées des millions de tonnes de sable tous les ans.

Le béton recyclé, une alternative viable ?

Il existe bien une alternative au béton classique, le béton recyclé issu de bâtiments démolis par exemple. Seulement, le béton recyclé coûte plus cher que le béton à base de sable et la part de granulats recyclés est estimée à seulement 10 % de la production nationale totale de granulats. Le projet Recybéton vise à promouvoir cette alternative en France.

Pour en savoir plus cliquez : http://trademachines.fr/info/sable/

Camille Richer

Sources :

http://trademachines.fr/info/sable/
Le Sable, enquête sur une disparition, Denis Delestrac
https://www.arte.tv/fr/videos/06784...
http://wwf.panda.org/about_our_eart...
https://www.nouvelobs.com/rue89/rue...
https://www.francetvinfo.fr/monde/i...
http://future.arte.tv/fr/le-sable-v...(accédé janvier 2018)
https://www.washingtonpost.com/news...
https://tradingeconomics.com/china/...
https://carboncounter.wordpress.com...
http://multinationales.org/L-exploi...
http://www.pnrecybeton.fr

Article
Article
Publié le vendredi 3 août 2018
Partager sur
Nos partenaires