Le nucléaire et le gaz, durables faute de voix

Le nucléaire et le gaz, durables faute de voix

Les députés européens ont donné leur avis concernant l’inclusion ou non des activités nucléaires et gazières dans la liste des activités considérées durables sur le plan environnemental. Il a manqué 25 votes pour que la majorité absolue soit atteinte... et le Parlement ne s’y oppose donc pas. Une décision que regrette le gouvernement luxembourgeois.

Les députés européens étaient réunis ce 6 juillet autour d’un sujet plutôt sensible : « La Commission estimant que les investissements privés dans les activités gazières et nucléaires ont un rôle à jouer dans la transition écologique, elle a proposé d’ajouter certains gaz fossiles ainsi que l’énergie nucléaire à la liste des activités transitoires qui contribuent à atténuer le changement climatique. L’inclusion de ces activités sera limitée dans le temps et dépendra de conditions spécifiques et d’exigences de transparence. »

328 députés se sont exprimés contre cette proposition de la Commission ; il aurait fallu 25 votes supplémentaires pour que la majorité absolue requise soit atteinte.

Ils étaient 278 à s’exprimer en faveur de l’inclusion et 33 à s’abstenir de donner un avis tranché sur la question.

Réactions nationales

Le gouvernement luxembourgeois s’est rapidement exprimé au sujet de cette décision qu’il regrette : « Le Luxembourg s’est, depuis le début des négociations, opposé à une éventuelle inclusion de l’énergie nucléaire et du gaz naturel dans la taxonomie », peut-on lire dans un communiqué officiel. « La véritable transition vers la neutralité climatique doit faire abstraction des énergies fossiles tout comme de l’énergie nucléaire, technologie coûteuse et hautement dangereuse non seulement pour les citoyens, mais aussi pour l’environnement et les ressources naturelles ».

Au-delà des mots, le gouvernement compte bien agir en se joignant à une action juridique initiée par l’Autriche, contre cette décision de la Commission européenne.

Claude Turmes, ministre de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire et Joëlle Welfring, ministre de l’Environnement, ont d’ailleurs fait écho de ce même message sur les réseaux sociaux.

Outre ce recours, l’acte délégué sur la taxonomie - dont il est question ici - peut encore être refusé par le Conseil. Sinon, il entrera en vigueur dès le 1er janvier 2023.

Pour rappel, et comme l’indique le Parlement européen, « le règlement sur la taxonomie fait partie du plan d’action de la Commission sur le financement de la croissance durable et vise à stimuler les investissements verts et à prévenir le greenwashing »…

Marie-Astrid Heyde
Photo : centrale nucléaire de Cattenom, Stephane Etienne / Licence CC

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Publié le jeudi 7 juillet 2022
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