Le bout du tunnel

Le bout du tunnel

Avec la mise en circulation du tram, la création de pôles de connexion avec les autres modes de transport, la prolongation de certaines lignes de train et l’incitation au covoiturage, François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures, promet “un saut qualitatif gigantesque en matière de mobilité” d’ici 2020.

Avec l’arrivée de François Bellot au ministère des Transports belge, la création d’un P+R à Stockem est de nouveau à l’ordre du jour. Le projet se concrétisera-t-il ? Et dans quels délais ?

Cette question doit être discutée en juillet, mais les deux gouvernements ont déjà conclu un accord de principe et je suis très optimiste quant au fait que le projet aboutira rapidement, car le ministre est très dynamique sur ce dossier et il a pleinement conscience de l’opportunité qu’il représente.

Certains aménagements devront être réalisés, notamment les accès et le prolongement de certaines lignes d’Arlon jusqu’à Viville. Les deux gouvernements devront également élaborer un modèle de tarification transfrontalière pilote qui soit attractif pour les usagers.

Compte tenu de ces différents éléments, j’estime qu’un parking de 1.000 emplacements en surface pourrait être opérationnel pour le changement d’horaire en décembre 2017.

On démarre avec 1.000 places et à terme ?

Je crois que ce projet a un fort potentiel, mais il faudra le développer au fur et à mesure. Nous avons un intérêt commun à le faire : les usagers bénéficieront d’un meilleur accès à leur travail, les routes seront décongestionnées en Belgique comme au Luxembourg, et la SNCB aussi bien que les CFL gagneront de nouveaux clients en contrepartie d’un investissement modéré. En créant une tarification commune, les frais seront partagés entre les 2 pays et je suis persuadé que nous n’enregistrerons pas de pertes car la baisse des tarifs liée à la mise en place d’un système d’abonnement sera compensée par l’augmentation de l’utilisation des trains.

Le MDDI a-t-il d’autres projets dans les cartons visant à améliorer la mobilité transfrontalière ? Pourriez-vous nous citer quelques-uns ?

Le ministre belge a pris l’initiative de relancer le projet des trains à grande vitesse Pendolino entre Bruxelles et Luxembourg, ce que j’ai beaucoup apprécié et ce pour quoi je suis très partant. Si nous parvenons à nous mettre d’accord avec notre homologue suisse, également concernée par ce projet, Luxembourg pourra être reliée à Bruxelles en moins de 2 heures à raison de 4 trains par jour d’ici 2022, date à laquelle la rénovation de la ligne Bruxelles-Arlon sera achevée.

De notre côté, nous avons énormément investi dans la ligne jusqu’à Kleinbettingen qui sera bientôt terminée et, dès que la nouvelle gare Pfaffenthal sera opérationnelle, en 2019, nous prolongerons les trains en provenance d’Arlon vers Dommeldange, avec un arrêt à Pfaffenthal. Les usagers pourront alors emprunter le funiculaire pour rejoindre le Kirchberg.

A partir de fin 2017, la mise en circulation du tram permettra d’améliorer considérablement la mobilité dans et autour de la capitale. 

Un dernier projet, enfin : nous envisageons de lancer, courant 2017, une application mobile de Car Pooling, qui sera probablement assortie à un système de bonification financière ou autre pour favoriser l’utilisation du covoiturage.

Selon les prévisions, 60.000 personnes se rendront chaque jour au Kirchberg en 2030. Est-ce que le tram sera suffisant pour endiguer ce flot ?

Le tram a une capacité journalière de 110.000 passagers et il roulera à une cadence d’une rame toutes les 3 minutes aux heures de pointe. Il offrira une qualité de transport très élevée (peu de secousses, une connexion wifi gratuite) et la garantie de ne pas rester coincé dans les embouteillages puisqu’il roule sur site propre. Je suis donc très confiant dans son succès.

Son efficacité sera renforcée par la création de 9 pôles d’échange avec le train, le bus et la voiture. 4 nouveaux P+R seront construits : à la Cloche d’or (2.000 places), près de l’aéroport (4.000 places), à Luxexpo (500 places) et, d’ici 2020, à Rodange (2.000 voitures), et le P+R d’Howald sera agrandi. 2 gares ferroviaires supplémentaires seront créées à Howald et Pfaffenthal, celle d’Hollerich sera transformée pour pouvoir accueillir les trains en provenance d’Arlon.

D’ici 2020/2021, nous ferons un saut qualitatif gigantesque en matière de mobilité.

Mélanie Trélat

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Publié le lundi 25 juillet 2016
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