La Terre va avoir chaud, très chaud... trop chaud !

La Terre va avoir chaud, très chaud... trop chaud !

Même si le rapport officiel du Giec ne paraîtra qu’en février 2022, force est de constater que les éléments dévoilés par l’AFP donnent des sueurs froides. Le changement climatique est bien évidemment sur la table, et ce ne sont pas les températures caniculaires enregistrées récemment du côté de Vancouver qui le contrediront.

Composé de centaines de scientifiques internationaux, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) est pour le moins pessimiste quant à l’avenir de notre planète. Les impacts dévastateurs du dérèglement climatique sur la nature et l’humanité ont déjà créé des dégâts irréversibles autour de nous. Les scientifiques appellent clairement à modifier nos modes de vie sous peine de catastrophe mondiale.

Le 6e rapport, dont les 4.000 pages devraient être rendues publiques en février 2022 après son approbation par consensus par les 195 États membres, ne tourne pas autour du pot. Entre les extinctions de centaines d’espèces animales, une pénurie d’eau ou encore une augmentation de la malnutrition, ce document ô combien important n’est guère réjouissant : « La vie sur Terre telle que nous la connaissons sera inéluctablement transformée par le dérèglement climatique quand les enfants nés en 2021 auront 30 ans, voire plus tôt. Le climat a déjà changé et le pire est à venir, avec des implications sur la vie de nos enfants et nos petits-enfants bien plus que sur la nôtre. »

Alors que le président américain Joe Biden ironisait encore il y a peu sur les propos climato-sceptiques de son prédécesseur, le Giec ne va pas par quatre chemins : il invite à tirer le frein de secours pour tenter d’inverser une tendance qui semble pourtant inéluctable. De nombreux écosystèmes, partout dans le monde, sont menacés, voire ont déjà franchi un seuil de non-retour. Les scientifiques avancent notamment une hypothèse interpellante : le scénario d’une transformation de l’Amazonie, véritable poumon vert de la Terre, en savane ! Sans ce puits de carbone, la progression du réchauffement climatique ne sera plus entravée. « Même avec une augmentation d’1,5°C, les conditions de vie vont changer au-delà de la capacité de certains organismes à s’adapter », souligne le rapport, qui cite en exemple les récifs coralliens dont un demi-milliard de personnes dépendent.

Et aucun secteur ne semble être épargné. Cette hausse des températures aura notamment des répercussions sur les récoltes, autant sur la quantité que la qualité. Bilan, cette « rareté » aura une double conséquence déjà bien connue : augmentation des prix et de la famine. Le rapport estime qu’entre 8 à 80 millions de personnes supplémentaires auront faim d’ici 2050 !

Enfin, et ce n’est un secret pour personne, beaucoup de regards sont tournés vers le Groenland et l’Antarctique de l’Ouest. Si la fonte de leurs calottes ne s’arrête pas, une catastrophe sans précédent pourrait toucher le monde avec une hausse de la mer de quelque 12 à 13m !

Bref, s’il n’est pas encore trop tard, l’homme a toutes les cartes en main pour tenter d’inverser la tendance avant de franchir définitivement la ligne rouge.

Sébastien Yernaux

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Publié le vendredi 2 juillet 2021
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