La formation continue OAI/HoT : sortie de crise

La formation continue OAI/HoT : sortie de crise

Le confinement a mis la lumière sur les solutions de formation à distance. Celles-ci sont amenées à prendre place peu à peu dans les programmes de la House of Training, en complément des formations présentielles, qui restent irremplaçables.

Interview de Muriel Morbé, directrice House of Training, Elisabeth de Sousa, Programme Manager House of Training, Pierre Hurt, directeur OAI (Ordre des Architectes et des Ingénieurs-Conseils), et Michelle Friederici, architecte, membre du Conseil de l’OAI en charge de la formation continue

Comment la House of Training a-t-elle réagi à la crise COVID-19 ?

M.M. : Mi-mars, du jour au lendemain, nous avons dû annuler toutes nos formations en présentiel. Or, la très grande majorité – au moins 95 % - des quelque 900 cours que nous proposons chaque année se déroule de cette manière. Nous avons donc dû nous adapter très rapidement pour d’une part, permettre à nos collaborateurs d’être actifs en télétravail, ce qui fut fait en 24 heures, et d’autre part, trouver des solutions d’enseignement à distance, ce qui fut fait en un mois au cours duquel nous avons réussi à développer une centaine de cours qui ont – pour la plupart - été délivrés au courant des mois de mai et de juin.

Sur quels outils vous appuyez-vous ?

M.M. : Nous utilisons principalement Webex qui permet de réunir jusqu’à 100 personnes pour la version « meeting » voire 200 pour la version « conférence », mais parfois aussi Teams ou Zoom, en fonction des demandes de nos clients.

Nous avons, par exemple, organisé récemment une formation très importante avec l’OAI sur les bonnes pratiques de collaboration au sein de la maîtrise d’œuvre. Cette formation a regroupé plus de 50 participants sur Webex et nous en avons reçu des retours très positifs, à la fois des apprenants et des formateurs.

Cette crise va-t-elle révolutionner votre vision de la formation ?

M.M. : Nous proposions quelques cours en e-learning avant la crise, mais nous n’en étions qu’aux prémices de ces réflexions qui ont été considérablement accélérées par la situation. La question est aujourd’hui de savoir comment introduire ce type de cours de façon durable dans notre offre. Il n’est pas question que la formation à distance remplace le présentiel – parce que le présentiel permet le contact direct avec l’expert et avec les autres apprenants qui viennent d’une autre entreprise, voire d’un autre secteur, mais font face au même défi, et cet échange reste primordial - mais elle peut l’enrichir.

Quels sont les challenges à venir ?

M.M. : Cette situation est nouvelle pour tout le monde et, pour l’instant, chacun s’accommode des problèmes techniques, d’une caméra qui ne fonctionne pas, par exemple. Mais si l’on veut intégrer ces outils de manière durable dans notre offre, il faut garantir une connexion et une organisation beaucoup plus faciles et intuitives. Le défi est également pédagogique. La question est de savoir comment créer de l’interactivité à distance : en structurant différemment les présentations Powerpoint, en se servant du tchat pour poser des questions en direct, en exploitant les possibilités existantes pour réaliser des sondages ?

Vous avez une collaboration avec l’OAI depuis 5 ans. Comment les formations dédiées aux architectes et ingénieurs-conseils va-t-elle évoluer ?

P.H. : Nous devons nous baser sur les thématiques-clés telles que l’énergie, la construction durable et les nouvelles technologies (Building Information Modeling…) mais aussi tirer les leçons de la crise sanitaire pour nos professions et donc pour les formations que nous proposons.

M.F. : Le cycle de formation est adapté chaque année. Il nous appartient donc de développer l’offre en fonction des demandes notamment en travaillant par exemple sur la formation à distance.

E.D.S. : Lors de la réunion du comité scientifique, nous avons discuté de différents points, notamment des formats. L’OAI est particulièrement attaché à la formation des formateurs (Train the Trainers) dont chacun a salué l’efficacité parce qu’elle est courte et cible les points intéressants, et elle nous a déjà valu des retours très positifs de la part des formateurs qui ont été formés. Mais, que ce soit sur l’aspect technique ou sur l’aspect pédagogique, elle nécessite des adaptations. Par exemple, au niveau du format, une des bonnes pratiques qui était prévue initialement sur 7 heures de formation d’affilée a aujourd’hui été scindée en deux sessions de 3,5 heures. L’objectif est de séquencer la formation autrement pour amener du confort, de l’échange pour le participant et pour le formateur.

Quels avantages voyez-vous à la formation à distance pour vos membres ? La formation à distance sera-t-elle intégrée de manière durable dans les formations qui leur sont dédiées ? Sous quelle forme ?

P.H. : La crise sanitaire a mis en évidence les avantages du télétravail. Cela vaut aussi pour la formation à distance qui cumule les bons points en termes de ressources, de gain de temps, de flexibilité ou de déplacement. Mais, et c’est important de le souligner, elle ne remplacera pas la formation présentielle. L’enjeu pour l’OAI est d’intégrer la formation à distance de manière durable mais surtout de déterminer la manière dont nous allons procéder.

M.F. : Nous pensons ainsi à des formats complémentaires aptes à enrichir les formations présentielles. Ce pourra être, par exemple, des formats hybrides qui comprennent des formations plus détaillées dont une partie se déroule de manière traditionnelle et une autre à travers un format virtuel ou en e-learning.

P.H. : Les formations de l’OAI s’adressent à un public varié constitué aussi bien de personnes désirant rejoindre nos professions que des collaborateurs et des dirigeants des bureaux membres OAI, ainsi que de professionnels des secteurs étatique, communal et privé. La formation à distance doit tenir compte de ces critères mais aussi de l’excellence qui, d’après nos retours, caractérise les formations continues de l’OAI proposées en collaboration avec la House of Training.

Quant au contenu, nous avons mis sur pied un groupe de travail pour réfléchir à la crise du COVID-19 et à ses conséquences pour nos professions. Nous devons donc également réfléchir à la manière dont nous pourrons intégrer nos réflexions dans nos formations.

Mélanie Trélat
Infos sous : www.oai.lu/formation

Article tiré du NEOMAG#31
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomag
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Publié le jeudi 3 septembre 2020
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