La forêt, le biomimétisme et l'économie circulaire

La forêt, le biomimétisme et l’économie circulaire

L’aboutissement du principe d’économie circulaire ne concorde-t-il pas avec une réduction drastique des matériaux et autres produits de consommation importés au prix de grands voyages ? Le transport des marchandises à travers la planète a des conséquences catastrophiques et doit cesser. Place à l’autonomie territoriale.

Une voie est de faire du neuf avec du vieux, de réduire les déchets afin de diminuer notre impact climatique au stricte nécessaire. Aujourd’hui, penser global et consommer local doit être plus qu’un slogan.

L’économie circulaire peut être vue comme un biomimétisme inspiré par la forêt. Sans nul doute la forêt est un exemple parfait d’économie circulaire. Un écosystème en équilibre, où la vie et la mort se côtoient et font croître la biomasse à l’infini.

L’arbre étant par nature immobile, son terrain de jeu n’est pas l’économie mondialisée. Il fait local en utilisant les ressources disponibles : sol, eau de pluie et soleil.

L’arbre, aussi grand soit-il, est composé de 2 % des minéraux puisés par ses racines, 48 % d’eau provenant principalement du sol et de 50 % des gaz atmosphériques ! Le CO2 est son principal composant. Alors qu’il grandit et se multiplie, l’arbre et son biotope (la forêt) entretiennent leur environnement.

La symbiose entre l’arbre et son milieu est simplement fabuleuse. Cela va du plus petit au plus grand organisme vivant, de la faune à la flore en passant par l’un de ses partenaires indispensables : le champignon. Tous jouent un rôle parfaitement équilibré, de collaboration, de recyclage et de création de ressources en continu.

Comment imaginer l’arbre dans notre économie circulaire ?

Au commencement était la forêt. Elle a permis de constituer les sols nourriciers. Là où ces terres ont été dégradées par une agriculture, non plus paysanne, mais industrielle, il est temps de remettre des arbres afin de permettre l’aggradation des sols, qui nous permettent de nous nourrir sainement. Par ailleurs, ces mêmes arbres permettent de remplir les nappes phréatiques qui, actuellement, nous abreuvent encore… Alimentation et eau sont à la base de tous nos besoins. Mais ce n’est pas tout !

L’arbre « bois » ou « énergie » dans l’économie circulaire sont tout deux remarquablement utiles aux civilisations. L’ arbre « bois » permet de construire, en séquestrant durablement le CO2, et aide à protéger les forêts tropicales du déboisement illicite.

L’arbre « énergie » procure chaleur pour l’habitat et la cuisine… De très nombreux autres produits et bienfaits sont issus de ces êtres qui jadis peuplaient quasiment toute l’Europe.

Sommes-nous assez fous pour ne pas repeupler au plus vite nos paysages avec ces végétaux indispensables ? Une civilisation n’a de futur sans reprendre racine auprès de ces généreux compagnons que sont les arbres. N’ayant pas compris les sécheresses comme un message climatique, certaines lointaines civilisations ont disparu à jamais. Allons-nous suivre ce même déclin, mais cette fois à l’échelle planétaire, ou alors allons-nous replanter des arbres dans les paysages ruraux et végétaliser le milieu urbain ?

Les graines dans la main et la terre sous nos pieds, il nous est encore possible de réenchanter le monde.

Texte de Luc Koedinger, co-fondateur de « Canopée, coopérative en Agroforesterie »
(Copyleft)

Extrait du dossier du mois « Circul’ère »

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Publié le vendredi 28 avril 2023
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