La capitale peut encore respirer

La capitale peut encore respirer

Luxembourg n’est pas dans les mauvais élèves européens en matière de pollution urbaine. Selon l’étude ISGlobal, Luxembourg ne souffre pas trop d’un taux de mortalité lié aux composants atmosphériques nocifs. La capitale est loin devant Bruxelles ou Paris, mais loin derrière les villes nordiques.

Alors que le pays entre dans un nouveau plan national pour la qualité de l’air, une étude vient apporter des éléments scientifiques de comparaison pour Luxembourg avec quantité d’autres villes en Europe.

Le Barcelona Institute for Global Health (ISGlobal) vient de publier une analyse statistique sur près d’un millier de cités. Menée en collaboration avec des chercheurs du Swiss Tropical and Public Health Institute (Swiss TPH) et de l’Université d’Utrecht, elle établit un classement des villes les plus polluées, sur base du taux de particules fines dans l’air et du taux de dioxyde d’azote (NO2), et dresse un bilan de la mortalité associée à ces causes environnementales. Et même une évaluation des « morts évitables » si les seuils barrières, de l’OMS et de l’Union européenne, étaient respectés.

Autant le dire d’emblée, le Luxembourg n’est pas mauvais élève. Luxembourg-Ville fait bien partie des zones urbaines étudiées mais ne figure dans aucun des classements alarmants.

Des décès évitables à Luxembourg

Les résultats à Luxembourg ?
La mesure des particules fines (PM2.5) livre un taux de 11,7 µg/m3 pour la capitale. C’est juste au-dessus du niveau requis par l’OMS (10) et loin sous le plafond européen (25). Cela classe Luxembourg à la position 655 sur 858 villes européennes analysées – sachant que dans ce ranking, plus on est « bas », mieux on est classé en termes de niveaux de pollution acceptables. Les plus « haut » classés ont aussi un taux élevé de mortalité lié au polluant. ISGlobal calcule ainsi que, à Luxembourg, le nombre de morts qui pourrait être évité par an serait de 8, en rencontrant les recommandations de l’OMS, de 35 si on atteignait les niveaux de pollution de l’air les plus bas mesurés dans les villes de référence.

Même exercice avec la mesure du dioxyde d’azote - NO2 -, polluant majeur de l’atmosphère terrestre produit surtout par les moteurs à combustion interne et les centrales thermiques. Le taux moyen annuel pour Luxembourg est de 25,3 µg/m3, les recommandations de l’OMS allant jusqu’à 40. Ici, le ranking est de 365/858. C’est bon selon les standards de l’OMS, mais l’indice calcule que l’on pourrait éviter 28 décès par an, en obtenant les meilleurs scores, proches du zéro émission.

On notera que les données sont celles de la base européenne Urban Audit 2018 dataset.

Comparer pour se situer

On peut comparer les résultats de Luxembourg à ceux des pires ou des meilleurs élèves européens. Ces derniers - et donc les villes où le taux de mortalité lié aux pollutions atmosphériques est le plus bas - sont presque tous dans les pays nordiques.

Voici le « Top 10 » des villes présentant le taux de mortalité (lié aux polluants atmosphériques) le plus élevé.

Pour les particules fines, l’Italie, la République tchèque et la Pologne trustent les places dans le tableau mortifère :

  • 1. Brescia (Italie)
  • 2. Bergamo (Italie)
  • 3. Karviná (République tchèque)
  • 4. Vicenza (Italie)
  • 5. Métropole de Silésie (Pologne)
  • 6. Ostrava (République tchèque)
  • 7. Jastrzębie-Zdrój (Pologne)
  • 8. Saronno (Italie)
  • 9. Rybnik (Pologne)
  • 10. Havířov (République tchèque)

C’est plus réparti en ce qui concerne le taux de mortalité liée au NO2 :

  • 1. Madrid (aire métropolitaine) (Espagne)
  • 2. Anvers (Belgique)
  • 3. Turin (Italie)
  • 4. Paris (aire métropolitaine) (France)
  • 5. Milan (aire métropolitaine) (Italie)
  • 6. Barcelone (aire métropolitaine) (Espagne)
  • 7. Mollet del Vallès (Espagne)
  • 8. Bruxelles (Belgique)
  • 9. Herne (Allemagne)
  • 10. Argenteuil-Bezons (France)

Le top 10 des villes au taux de mortalité le plus bas

Mortalité imputable aux particules fines

  • 1. Reykjavík (Islande)
  • 2. Tromsø (Norvège)
  • 3. Umeå (Suède)
  • 4. Oulu (Finlande)
  • 5. Jyväskylä (Finlande)
  • 6. Uppsala (Suède)
  • 7. Trondheim (Norvège)
  • 8. Lahti (Finlande)
  • 9. Örebro (Suède)
  • 10. Tampere (Finlande)

Mortalité imputable au NO2 :

  • 1. Tromso (Norvège)
  • 2. Umeå (Suède)
  • 3. Oulu (Finlande)
  • 4. Kristiansand (Norvège)
  • 5. Pula (Croatie)
  • 6. Linköping (Suède)
  • 7. Galway (Irlande)
  • 8. Jönköping (Suède)
  • 9. Alytus (Lituanie)
  • 10. Trondheim (Norvège)

Plus d’informations sur isglobal.org

Alain Ducat

Photo : LCTO

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Publié le lundi 25 janvier 2021
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