L'équation partenaire du bilan carbone

L’équation partenaire du bilan carbone

En matière d’énergies à partager, toutes les surfaces comptent. Toutes les initiatives et les bonnes volontés aussi. Bruno Renders, notamment Administrateur-Directeur Général du groupe CDEC (Conseil pour le développement économique de la construction), parle aussi de valorisation, de qualité et d’efficience, avec toujours le bilan carbone pour base.

Le Conseil pour le Développement économique de la Construction (CDEC) a pour objectif de piloter une stratégie intégrée du secteur, afin d’amener tous ses acteurs vers une compétitivité durable, en appuyant sa stratégie sur des piliers comme la formation (IFSB), la certification et l’ingénierie (COCERT) ou l’innovation (NEOBUILD). Pour le Directeur Général du CDEC, Bruno Renders, dans une économie de la décarbonation où la construction a beaucoup de marge d’évolution et surtout « une énorme contribution positive à apporter à la société en général », le cœur de la réflexion, c’est le bilan carbone. Et tous les bénéfices croisés qui peuvent être valorisés.

L’énergie en général, les énergies renouvelables en particulier, sont le fruit d’une équation. Si un terme de l’équation est modifié, le résultat change. Si on prend en compte tous les termes de l’équation, on sort de la mathématique pure et on va vers un effet multiplicateur vertueux}.

Exemple évident : si un ensemble bâti permet de gagner 100 tonnes de carbone, 1.000 ensembles du genre apportent un sacré gain à la planète, en commençant par le quartier, la ville ou le pays qui profite de ce bilan carbone positif.

Voir l’ensemble, mesurer les progrès

Il faut vraiment voir le projet dans son ensemble, dans une perspective holistique et voir comment on peut valoriser tout ça. Tout peut être pensé en termes de bilan carbone : la technique, l’urbanisation, la conception, le partage d’énergies, etc. Cette notion rejoint celle de solidarité et de partenariat, qui colle avec l’économie du partage et l’économie circulaire : on économise les ressources, on les mutualise, on les réutilise, on les produit et on les reproduit, on les valorise en circuit court…

À l’heure des bâtiments dynamiques, qui produisent leur énergie et (ré)utilisent toutes les ressources à disposition, on est déjà plus loin que la logique du bâtiment passif ou des « energiepass » et autres certificats de performance énergétique (CPE) obligatoires – lesquels étaient déjà de fameux progrès ayant leur impact sur la consommation d’énergie et, sans doute, sur le secteur de la construction qui a dû s’adapter.

Bousculer les codes de la valeur ajoutée

Le secteur photovoltaïque, des privés comme des entreprises, démontre assez bien qu’une équation modifiée peut fonctionner :

Le Luxembourg a compris qu’il fallait encourager le modèle de l’autoconsommation, inciter les investissements mais aussi valoriser l’usage et créer un marché différent, qui ne pénalise ni les grands acteurs, ni les petits producteurs.

Cela bouscule un peu les codes évidemment et modifie les relations entre producteur, fournisseur, distributeur et consommateur.

Tout est en place, les techniques existent, et il y a la volonté politique aussi. Elle est transversale et elle correspond au décloisonnement. Mais on peut aller plus loin et faire en sorte que de nouveaux modèles économiques résilients éclosent, dans des marchés porteurs, pour autant que la valorisation soit encouragée.

Il faut une unité pour ça. La tonne de carbone, considérée en quantité mais aussi en qualité, en valeur ajoutée, pourrait être cette unité comptable.

Alain Ducat
Photo : Fanny Krackenberger

Article tiré du dossier du mois « Énergie, ville : soyons énergiphiles ! »

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Publié le jeudi 27 mai 2021
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