Importance de la pompe à chaleur pour la transition énergétique au Luxembourg

Importance de la pompe à chaleur pour la transition énergétique au Luxembourg

Les objectifs du Plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC) vont modifier fondamentalement le secteur de la chaleur au Luxembourg. La demande brute en énergie finale pour la chaleur devrait baisser, passant de 13 000 GWh en 2017 à 8 350 GWh en 2030. Au cours de cette même période, la part des énergies renouvelables est censée augmenter, passant de 8,1 % à 30,5 %. Dans le secteur du bâtiment, la pompe à chaleur est la technologie clé en vue d’un chauffage durable et a d’ailleurs été subventionnée par l’État depuis 2001. En 2030, les pompes à chaleurs sont censées contribuer à la production de chaleur, à hauteur de 422 GWh. Ceci représenterait une augmentation du volume de pompes à chaleurs d’un facteur 8 par rapport à 2017.

L’avantage énergétique de la pompe à chaleur comparée à une chaudière à condensation gaz ou mazout, est le plus important si elle est combinée avec un circuit de chauffage à basse température. La réglementation luxembourgeoise relative à la performance énergétique des bâtiments a un effet positif sur le déploiement des pompes à chaleur. Les exigences pour les nouveaux bâtiments ont été régulièrement renforcées depuis 2008. Depuis 2017, des niveaux de performance énergétique et de classe d’isolation thermique très élevés sont requis pour des nouvelles constructions résidentielles : selon les cas, la classe énergétique A , ou au moins proche de A, est nécessaire. Au niveau des bâtiments fonctionnels, une réglementation similaire est en cours de préparation. En outre, la rénovation énergétique des bâtiments existants devient un sujet de plus en plus important.

Les pompes à chaleur ne joueront pas uniquement un rôle important dans le secteur du chauffage. Elles peuvent également constituer un élément central des approches « smart grid » si l’installation des pompes à chaleur est adaptée aux besoins du réseau électrique ou à la disponibilité des énergies renouvelables.

Afin de quantifier ces potentiels, la question se pose de savoir combien de pompes à chaleur ont effectivement été installées au Luxembourg ? De tels chiffes seraient intéressants pour de nombreux acteurs dans le domaine. Cependant, peu de données fiables ou retraçables sont disponibles pour le Luxembourg. Ceci était la motivation d’une coopération entre l’Université du Luxembourg et les fabricants et grossistes des générateurs de chaleur. L’objectif était d’élaborer une étude du marché de la chaleur qui évalue les chiffres de vente pour la période 2014-2018 et les mets dans leur contexte politique. Ainsi les tendances actuelles et un éventuel besoin pour des actions futures peuvent être extraits.

L’étude de marché montre clairement une forte augmentation des ventes de pompes à chaleur dans la période considérée, en ligne avec l’évolution de la réglementation énergétique. Se basant sur les chiffres relevés des principaux acteurs nationaux ainsi qu’une estimation pour les autres acteurs, le bilan de 2018 montre 700 nouvelles installations de pompes à chaleur, comparé à environ 250 pour 2014. La grande majorité est constituée de pompes à chaleur à air. Les pompes à chaleur géothermiques sont moins courantes et connaissent aussi moins de croissance.

Des différences significatives ressortent des statistiques nationales sur les subventions aux pompes à chaleur, en particulier pour les pompes à chaleur à source air. Les subventions pour des nouvelles installations air/eau ne semblent pas être demandées dans de nombreux cas, contrairement à celles pour les pompes à chaleurs géothermiques où les chiffes coïncident beaucoup mieux.

Mais même en se basant sur les chiffres de vente de 2018, il y aura encore un grand effort à faire pour atteindre les objectifs politiques fixés pour 2030.

Le rapport complet de l’étude comprend des analyses plus profondes ainsi que les chiffres de vente d’autres types de générateurs de chaleur, notamment les chaudières. L’étude sera publiée sous forme détaillée dans le journal allemand Bauphysik en février 2021. Une mise à jour est également prévue pour tenir compte du développement en 2019 et 2020.

Steffen Bechtel et Frank Scholzen, Université du Luxembourg
Article tiré du NEOMAG#37
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomag
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Publié le vendredi 28 mai 2021
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