Encore un hiver trop doux

Encore un hiver trop doux

Selon la station météorologique du Findel, l’hiver 2019-2020 à Luxembourg a été trop chaud, humide et peu ensoleillé. Il s’agit du deuxième hiver le plus doux depuis que les données sont collectées par Météolux, depuis 1947 donc.

L’hiver le plus doux jamais observé à Luxembourg, c’était en 2006-2007, avec une moyenne saisonnière de 4,6 °C , soit plus de 3° au-dessus de la moyenne calculée sur les années 1981-2010. L’hiver 2019-2020 s’affiche juste après dans les records observés, depuis 1947, par la station météorologique installée sur le site de l’aéroport du Findel.

En ce début mars qui, météorologiquement parlant, marque la fin de l’hiver, Météolux a fait le bilan de la saison écoulée, à partir des données climatologiques du 1er décembre 2019 au 29 février 2020 inclus. « L’hiver 2019/2020 à Luxembourg était trop doux, relativement humide et peu ensoleillé », résume le rapport.

Températures largement supérieures

« Comme souvent par le passé, les jours avant les fêtes de Noël ont été caractérisés par un temps clément et variable. Par la suite, des conditions anticycloniques avec des gelées nocturnes ont pris le dessus jusqu’à la fin de l’année 2019 », observent les météorologistes.

L’année 2020 a débuté avec un temps toujours variable, où de faibles hautes et basses pressions se sont relayées. « Après un bref interlude anticyclonique avec des températures un peu plus fraîches, un flux de sud-ouest a à nouveau engendré des températures de l’air bien trop élevées pour la saison ». Les analystes décrivent les vagues et périodes qui ont jalonné janvier et février, et notamment cette nuit du 3 au 4 février, au cours de laquelle « un système frontal ondulant a été à l’origine d’abondantes pluies continues et d’inondations affectant tous les cours d’eau du Grand-Duché », puis cette succession de vents tempétueux (des rafales ont été enregistrées à 110 km/h) et l’épisode neigeux de la toute fin février.

Reste cette observation de températures « largement supérieures à la moyenne à long-terme 1981-2010 ». La moyenne des mois d’hiver était à 4,4 °C , pour une normale saisonnière de 1,4 °C . En moyenne, la température maximale a été de 6,9 °C, les minimales restant positives, à 1,7 °C en moyenne.

Une saison sans jour d’hiver

Les extrêmes sont intéressants aussi : maximum absolu atteint le 16 février 2020 avec 15,8°C, le minimum absolu étant daté du 29 décembre 2019 avec -3,7°C. En fait, durant l’hiver écoulé, on a enregistré 29 jours de gel (température minimale de l’air <0°C) et… aucun vrai jour d’hiver (température maximale <0°C). Ces données-là sont très en-dessous de la moyenne à long-terme 1981-2010 (respectivement 51 jours et 16 jours).

Le cumul de précipitations pour la période hivernale a été de 282,2 l/m2, soit environ 25% au-dessus de la moyenne à long-terme. Février, avec un cumul de 148,7 l/m2 (+138% par rapport à la moyenne) s’avère être le 2e mois de février le plus humide de l’histoire des observations météo à la station du Findel, devancé par le seul mois de février 1977.

Il y a eu 62 jours de précipitations mais seulement 6 jours avec un sol couvert de neige, nettement moins que la moyenne à long terme qui en compte 23. De bon augure pour les nappes phréatiques ? Ce sera à vérifier.

Enfin, le bilan de l’hiver note qu’on a peu vu le soleil aussi : 166,6 heures d’ensoleillement en trois mois, là où la moyenne 1981-2010 laissait présager près de 175 heures.

Alain Ducat

Légende : Des paysages enneigés et ensoleillés au Luxembourg ? Des images d’archives (Photos : SIP et PXhere)

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Publié le jeudi 5 mars 2020
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